(Daisy @ a écrit : Les biologistes tel Darwin parlent d'évolution. Pour moi ce terme est tout de même connoté positivement et indique un progrès au sein des espèces. Progrès, évolution qui se déroule dans le temps.
Je trouve ça un peu rapide comme passage de "évolution" à "progrès". Une régression est une évolution dans le temps aussi. Le problème c'est que le critère d'évolution, l'adaptation à un milieu est précisémement relatif au milieu. Quel sens cela a-t-il de dire que l'homme est plus adapté à son milieu que le dauphin. Tout ce que l'on peut dire c'est que ces deux éspèces (comme bien d'autres) sont adaptés à leur milieu. Si le milieu venait à se modifier fortement rien ne dit à l'avance quelles espèces se réveleraient les mieux adaptés (il semblerait par exemple qu'en cas de gros réchauffement, les insectes soient mieux pourvu que nous).
a écrit : Certes, on peut trouver des espèces unicellulaires qui continuent à vivre, et à être adaptées à certains milieux, mais force est de reconaitre qu'une espèce domine la terre, qu'elle résiste à tout climat, qu'elle modifie la nature sur certains points...
Ben l'homme n'est pas exactement adapté à tous les milieux (que l'on pense ne serait-ce qu'au milieu marin qui représente tout de même une large fraction de la planète). Sinon toutes les éspèces modifient la nature. Ce qui est vrai c'est que l'homme est celle qui le fait le plus. Le problème c'est que l'évolution ne sélectionne pas "l'espèce qui modifie le plus son milieu", mais "l'espèce la plus apte pour survivre". Le fait que pour l'homme, les deux coïncident ne relève certe pas du hasard (j'y reviendrais), mais cela ne permet pas de dire qu'il y a en général équivalence entre "être adapté à son milieu" et "modifier la nature".
a écrit : Bref, il me semble peu probable que la domination de l'homme soit lunique produit du hasard (ou au contraire de la volonté divine ou naturelle).
Je suis d'accord avec ça. On ne doit pas se laisser enfermer dans l'altérnative: hasard ou finalisme. Contre à la fois le relativisme absolu qui s'en remet au hasard et le finalisme qui s'en remet à dieu, il y a... le matérialisme dialectique (ça tombe bien). Alors oui, il y a bien nécessité, et il faut trouver cette nécessité dans le fonctionnement même de la nature (tout comme la nécessité de la lutte des classes et de la révolution prolétarienne est a trouver dans le fonctionnement même de la société). La nécessité de l'apparition de l'humanité est un produit des lois de l'évolution naturelle, car la complexification est une des réponse adaptative. Et c'était tout aussi nécessaire par les mêmes lois de l'évolution qu'il continue à exister des éspèces extrêmement simples qui se multiplient très rapidement donc extrêmement variables (type bactéries).
a écrit : La sélection naturelle découverte par Darwin agit tout de même dans le sens d'une évolution, d'une progression des espèces.
La répétition n'est pas un argument. Comme le milieu évolue et souvent de manière brutale et que ces évolutions ne sont pas orientés (il y a des alternance de réchauffement et de refroidissement), c'est quand même difficile de parler de progrès.
a écrit : Il y a tout de même évolution, progrès entre une espèce unicellulaire qui vit dans un milieu (aérien par exemple) qui se laisse porter par lui (les vents...) et qui doit sa survie à la chance de tomber sur un organisme dans lequel elle pourra se développer (c'est le cas des microbes par exemple, qui survivent gràce au hasard), et une espèce (comme l'araignée) qui fabrique des pièges pour capturer des proies ou une espèce qui chase pour manger. Là, la place du hasard dans la survie est tout de même moins importante.
L'homme est moins dépendant de son milieu (je crois que ce n'est pas un problème de rapport au hasard), certes. Le problème c'est que la tu calques un raisonnement qu'on tient (et qui est juste) pour les sociétés humaines. Le rapport de l'homme à la nature évolue dans le sens d'une moindre dépendance (c'est le développement des moyens de production). Mais penser que l'évolution des espèces est orientée vers l'indépendance du milieu n'est pas juste. Car d'un autre coté les bactéries ont leur forme d'indépendanceau milieu. Vu la rapidité de leur prolifération, elle sont sûr que quelquesoi (ou presque) le milieu, il y aura dans leur déscendance des individus capable de survivre. Il y a plusieurs manière d'être adapté à un milieu, et l'évolution n'en favorise pas une plutôt qu'une autre (et c'est aussi une caractéristique de l'évolution). Elle les développe toute nécessairement (y compris la complexification, mais pas uniquement).
a écrit :
Parrallèlement à cette évolution, il se peut que le hasard fabrique des espèces, qui survient bien qu'elles ne correspondent pas à un progrès réel. Ca peut être le cas des dauphins.
Le hasard a peu à voir avec ça. Des espèces se développent, celles qui y parviennent survivent et c'est cela le fonctionnement de l'évolution. Là tu dis, l'évolution produit du progrès et des espèces qui ne sont pas un progrès. Tout ce que cela prouve c'est que le critère du progrès que tu prends est extérieur au fonctionnement de l'évolution.
a écrit :
Je ne sais pas si je m'explique clairement.
Je ne sais pas non plus...
a écrit : Mais, il est à mon avis dangereux du point de vue théorique, d'accorder du crédit à des théories qui aujourd'hui remetent en cause la notion d'évolution et celle de progrès.
Les théories qui remettent en cause l'évolution sont fausse, quant au progrès je n'y reviens pas.
a écrit : En période de réaction, il n'est pas étonnant de voir que des scientifiques tiennent ce genre de discours réactionnaires. Par contre il est étonnant que des marxistes reprennent à leurs comptes ces affirmations.
Là je suis assez d'accord, les interprétations relativistes (le hasard) et finalistes (dieu ou la Nature) sont réactionnaires et leur réémergence reflète la décadence de l'impérialisme (et ce n'est pas nouveau).
a écrit : Dans les 3 sources du marxisme, Kautsky explique bien qu'il existe une science bourgeoise (devenue consevatrice, privilégiant la lenteur des changements sur les changements radicaux...) à la sciences ouvrière (privélégiant les idées évolutionnistes, les changements par rupture...).
Là il faut faire vachement gaffe aux raisonnements sur "science bourgeoise"/ "science prolétarienne". D'abord sous le capitalisme la science est toujours bourgeoise. Ensuite, la science n'est pas tout à fait la même chose que n'importe quelle production idéologique. Mais il est certain qu'il y a une large part idéologique dans la science. Oui le retour de la contingence et du hasard en science est idéologique. Par contre la science garde toujours un pied dans l'objectivité. Elle ne peut pas dire absolument n'importe quoi, et les fait expériementaux ne sont ni bourgeois, ni prolétariens. Et les idées évolutionnistes étaient des idées bourgeoises mais d'une époque où la bourgeoisie était en plein développement.
a écrit : Lorsqu'elle était révolutionnaire et lorsqu'elle révolutionnait les moyens de production (au 19èmeà la bourgeoisie développait des théories scientifiques dans lesquelles le progrès était une notion centrale. Depuis, qu'elle est passée au stade impérialisme, que sa seule activité est de maintenir sa domination, elle élabore des théories, dans lequel la notion central est l'absence de changement (ou l'extrème lenteur de ceux-ci). Le but est de montrer aux classes opprimées que dans aucun domaine le changement se fait de manière radicale.
Encore une fois je crois qu'il faut aussi regarder comment la science se fait. Il n'y a pas la bougeoisie derrière chaque scientifique pour lui dicter des théories réactionnaires. L'idéologie bougeoise interviens de plusieurs manières dans la production théorique scientifique. D'abord parce qu'à des degrés divers, les scientifiques eux-même sont imprégnés (comme tous le monde) de préjugés et sont sous la pression de cette idéologie. Ensuite parce que parmi les pistes de recherche, les programmes scientifiques, c'est la bougeoisie qui choisi ce qu'elle finance ou pas. Cela ne permet pas de mettre sur un pied d'égalité toutes les "théories actuelles". Car bien souvent on trouve dans les écrits des scientifiques un mélange de théorie ou au moins de données assez juste avec une interprétation réactionnaire (exemple type le Big-Bang).
a écrit : Et nous marxistes, nous avons intérêt à nous méfier des théories modernes (mettant tout sur un pied d'égalité, mettant la hasard au centre de tout...) et nous appuyer d'avantage sur les théories "de bases", issues souvent du 19ème siècle.
Ca dépend pour quoi. Pour l'évolution naturelle, je suis d'accord. Les interprétations modernes de l'évolution ont eu tendance soit à introduire la contingence absolue, soit le finalisme (et d'ailleurs l'interprétation classique de la génétique tombe là dedans, cf la critique qui en est faite dans "Ni Dieu, ni gène"). Ce qui n'empêche qu'avec les conceptions générales de Darwin, il faut en outre tenir compte de toutes les données recueillies depuis. En cosmologie, cela n'aurait pas trop de sens d'en rester à l'état des théorie du 19ème siècle. Par contre on a à être méfiant vis-à-vis de la production scientifique actuelle qui est bien souvent largement empreinte d'idéologie réactionnaire (ce qui ne veut pas dire les écarter d'uin revers de main, mais les lire de manière critique).