Puisqu'on est sur les positions de l'extrême gauche sur le voile, je viens de trouver un article de "La riposte" (tendance Grant/Woods) sur la question:
Socialisme et religion : L’affaire du foulard islamique à l’écoleC'est assez long donc je ne poste pas intégralement. Je met quand même quelques extraits significatifs:
a écrit :
Tout ce tintamarre au sujet de quelques lycéennes qui portent un foulard peut paraître absurde à certains. Et pourtant, on aurait tort de sous-estimer l’importance de la question. Cette « affaire » et son exploitation politique ont de sérieuses implications vis-à-vis de la religion. Par conséquent, d’une manière ou d’une autre, elle concerne plusieurs millions de personnes vivant en France. Derrière ce problème apparemment mineur se profile une série de questions très sérieuses, dont celle de l’intérêt de cette affaire du point de vue des capitalistes, celle du racisme, celle de la « laïcité » dans ses différentes interprétations, et enfin celle de la politique que devraient défendre les partis de gauche dans le domaine des croyances religieuses et des droits démocratiques des croyants.
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Cependant, l’utilisation du « foulard islamique » comme diversion n’enlève rien à l’importance des questions qu’il soulève. L’exclusion de lycéennes qui ont porté un bout de tissu autour de leur tête est un acte abominable qui favorise le racisme et la marginalisation des jeunes et des travailleurs issus de l’immigration. Dans toute cette vague de propagande sur la défense de « l’école laïque » ou de « l’école républicaine », il n’y a pas, malgré les apparences, le moindre atome de contenu progressiste ou démocratique. « L’affaire du foulard » a justement permis à toute une flopée de réactionnaires comme Chirac, Raffarin, Juppé et Ferry, d’étaler pompeusement leurs « principes » et de poser en « défenseurs de l’égalité », alors que le système capitaliste et la « République » dont ils sont les chantres les plus ardents ne sont rien d’autre qu’une vaste machine à fabriquer des inégalités, des injustices et des souffrances intolérables pour la majorité de la population, cependant qu’une infime classe de parasites baigne dans le luxe, le pouvoir, et les fruits de l’exploitation quotidienne de cette majorité.
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La Riposte est un journal marxiste, et le marxisme est une méthode scientifique qui analyse tous les phénomènes de la nature et de la société humaine d’un point de vue matérialiste et qui, par conséquent, est en contradiction nette avec toutes les doctrines religieuses et croyances mystiques. Mais La Riposte s’oppose catégoriquement à des mesures répressives à l’encontre des pratiques religieuses ordinaires des musulmans, des catholiques ou de toute autre catégorie de croyants. A ce titre, nous nous opposons fermement à l’interdiction de porter un « foulard » ou un « voile », à l’école ou ailleurs.
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S’il était proposé d’intégrer dans l’école publique des cours de propagande religieuse, il faudrait bien évidemment s’y opposer. Nous sommes pour la fin du financement public des établissements religieux. Les établissements privés qui ne peuvent se passer de subventions publiques devraient être intégrés dans le secteur public. Quant à l’instruction religieuse, les élèves qui s’y intéressent peuvent s’y consacrer en dehors de l’école, auprès des églises ou ailleurs. Cependant, le fait de pénaliser la pratique religieuse ou le port de « signes » religieux, que ce soit à l’école ou ailleurs, est quelque chose de tout à fait inadmissible du point de vue du marxisme et de la lutte contre le capitalisme.
Admettons qu’une lycéenne porte un foulard d’une façon que les autorités qualifieraient de « provocante », « ostentatoire », ou comme une forme de « prosélytisme ». Où est le problème ? Une jeune femme qui est croyante ne devrait pas avoir à cacher ses convictions, devrait pouvoir parler librement de sa religion et, si elle le souhaite, essayer d’en convaincre son entourage. Au même titre, le jeune communiste – n’en déplaise à Monsieur Douste-Blazy – devrait pouvoir parler de ses idées, à l’école comme ailleurs.
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Un temps de parole non négligeable a été donné à des gens qui, en renfort des partisans de l’interdiction du foulard, nous expliquent que ce vêtement symbolise l’oppression des femmes, que c’est un reniement de la féminité, une forme d’oppression imposée par leurs parents, par la mosquée ou par les « caïds » dans les cités, que c’est un outil de propagande fondamentaliste – et ainsi de suite. Mais de tels arguments ne justifient en aucun cas l’interdiction du foulard. Si une lycéenne porte un foulard de son plein gré et par simple conviction religieuse, elle ne le vivra pas comme une oppression, et, au contraire, considérera à juste titre comme une oppression le fait d’être contrainte à ne pas le porter, sous peine d’être chassée de l’école. Si, par contre, le port de son foulard lui est imposé contre son gré, alors notre devoir est de la soutenir dans sa lutte contre cette oppression, pour qu’elle puisse s’en émanciper au plus vite. Mais là encore, une loi qui interdirait le port du foulard à toutes les musulmanes, indépendamment de leurs convictions religieuses sur cette question, ne serait pas démocratique et ne doit pas être acceptée par le mouvement socialiste, communiste et syndical.
re- re- :headonwall: (je vais finir par m'acheter un casque moi)