lo est elle réformiste ?

Tout ce qui touche de près ou de loin à l'actualité politique en France

Message par Louis » 03 Nov 2003, 12:30

Puisqu'on en est aux analyse de textes, permetez moi d'etre surpris par le petit texte de présentation de lutte ouvriere sur votre site ! En particulier la présentation du "parti nécessaire a la classe ouvriere" me semble bien prudent ! Ou parle t on de la nécessité d'exproprier la bourgeoisie, de briser l'appareil d'état et de mettre en place la dictature du prolétariat Seriez vous, chers camarades, assez hypocrites pour nous demander une chose (défendre le terme "dictature du prolétariat") et vous y refuser par vous meme ?? Alors que nulle part la nécessité que ce parti soit "révolutionnaire" n'est défendue... Qui donc défendra ce texte ?? Je pense que notre formulation des buts que se fixent notre organisation bien plus révolutionnaire que ces alternoiments !





CITATION Le parti qui manque aux exploités

    Les camarades réunis dans Lutte Ouvrière (l'Union Communiste-trotskystes) souhaitent que se crée un parti susceptible d'être partie prenante dans la lutte du prolétariat, des travailleurs, de la population laborieuse en général, pour faire face au poids de la bourgeoisie sur l'opinion. Il s'agit que se crée un parti nombreux qui puisse engager les travailleurs et d'autres autour d'eux à intervenir consciemment pour changer un ordre économique et politique qui ne vise qu'à maintenir l'exploitation de l'homme par l'homme, qui entraîne des crises économiques et politiques désastreuses.
    Il n'y a plus, en effet, aujourd'hui de grand parti qui défende réellement les intérêts politiques des exploités, c'est-à-dire des travailleurs, des chômeurs, des jeunes sans emploi, des retraités et même des artisans ou des petits commerçants qui sont exploités par les banques ou par les grands fournisseurs, tout comme la plupart des petits paysans le sont par les trusts de l'agro-alimentaire. Et c'est ce manque que nous voulons essayer de combler.
    Le Parti Socialiste et le Parti Communiste sont devenus des partis de gouvernement au service des intérêts généraux du grand patronat.
    Mais pour être un parti représentant les exploités, capable de peser pour eux sur la vie politique, il faudrait avoir des dizaines de milliers de femmes et d'hommes partout où la population laborieuse vit ou travaille, là où elle est confrontée aux problèmes quotidiens, dans toutes les entreprises comme dans tous les quartiers populaires. Etre un tel parti est évidemment une question de politique mais aussi une question de liens avec l'ensemble de la population travailleuse, dont une fraction sensible doit faire partie intégrante d'un tel mouvement. Un parti doit pouvoir faire siennes les aspirations de la population laborieuse dans toute leur diversité, pouvoir faire en sorte qu'elle puisse les exprimer et, quand les circonstances s'y prêtent, les imposer. Dans les quartiers populaires où la population est confrontée jour après jour à des problèmes comme l'expulsion d'une famille pauvre, la détérioration des conditions d'enseignement de l'école primaire locale, des actes de violence stériles et stupides de quelques jeunes, les attitudes racistes de certains habitants ou, surtout, celles d'une partie de la police, la propagande de l'extrême droite, des licenciements abusifs dans les entreprises de la ville ou le supermarché du quartier, il faut en grand nombre des femmes et des hommes prêts à défendre la même politique et, le cas échéant, à intervenir du point de vue des intérêts de la collectivité.
    Lutte Ouvrière n'a pas cette richesse numérique en hommes, en femmes, en jeunes que nécessiterait un tel parti. C'est pourquoi nous nous disons simplement une «Union» de militantes et de militants qui agissent pour qu'un tel parti voie le jour.
    La situation économique actuelle appauvrit de plus en plus le monde du travail et il y aura sûrement des explosions sociales.
    Mais seul un parti capable d'unifier les luttes, de leur donner les buts politiques communs qui soient réellement l'expression des besoins des travailleurs, des exploités et de la population en général, permettra de remporter des victoires qui ne soient pas sans lendemain. Un véritable parti susceptible de défendre les exploités doit pouvoir être présent partout, dans tous les quartiers, dans tous les bureaux et toutes les entreprises. Il doit au moins y posséder des militants qui expriment les aspirations, les idées de la population laborieuse ou qui soient le support de ses actions ou de sa propagande. C'est-à-dire des dizaines de milliers de militants, de sympathisants, de correspondants, où chacun fait ce qu'il peut, selon ses possibilités et ses moyens, mais défend la même politique et les mêmes idées.
    Nous pensons qu'un tel parti est indispensable pour que les exploités aient un contrôle sur la société qui les opprime et les exploite, un contrôle sur l'économie et un contrôle sur l'Etat, car il ne suffit pas de voter une fois tous les cinq ans pour avoir ce contrôle.
    Mais plus notre politique sera approuvée par une grande partie des classes populaires, plus elle deviendra crédible pour les travailleurs, pour les jeunes, les chômeurs et tous les exploités de cette société à qui cela redonnera confiance dans le combat politique, et plus l'idée de construire un grand parti deviendra populaire.[/quote]
Louis
 
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Message par Louis » 03 Nov 2003, 12:44

le ton est provocateur, mais le fond est sérieux ! Si nous avions donné ce texte comme définition du parti a construire, qu'est ce qu'on aurait pas pris !

De meme, quand lo explique ce qu'est pour eux le communisme voila ce que ça donne :

CITATION Un programme communiste

    Lutte Ouvrière est une libre association de femmes et d'hommes, de jeunes et de moins jeunes, réunis sur la base de la défense d'un même programme politique et social, celui du marxisme révolutionnaire, autrement dit du communisme.
    Mais tout le monde assimile le communisme à ce qu'était la dictature stalinienne ou au régime de ses successeurs. C'est comme si on assimilait le régime de Pétain, ou ceux des Napoléon II et Ier aux idéaux révolutionnaires de 1789.
    Il est vrai que la révolution russe de 1917, en réponse à l'épouvantable massacre de la 1ère guerre Mondiale, a connu l'affreuse dégénérescence stalinienne et c'est pourquoi nous définissons aussi nos idées par l'action et l'œuvre de Léon Trotsky qui, seul des dirigeants de 1917 jusqu'à son assassinat, a défendu l'idéal communiste.
    Lutte Ouvrière est composée de camarades qui approuvent et qui défendent ce programme politique, ce capital idéologique. Non seulement dans les domaines politiques proprement dits, mais aussi dans les domaines sociaux et culturels. C'est pourquoi aucune lutte contre l'oppression ne leur est étrangère, que ce soit l'émancipation des femmes partout dans le monde ou celles des minorités opprimées, quelles qu'elles soient.
    C'est aussi pourquoi ils luttent contre le conformisme idéologique et social comme par exemple l'institution du mariage qui fait aujourd'hui encore de la femme mariée une mineure par rapport au mari (par exemple, une femme ou les enfants prennent automatiquement le nom du mari mais l'inverse n'est pas vrai, même si, depuis très peu de temps, la loi ne l'interdit plus).
    Ils défendent le matérialisme face aux religions de toutes sortes, celles des églises comme celles des sectes.
    Il ne s'agit pas d'imposer nos choix ou d'ôter aux autres la moindre liberté comme le font les Eglises dans bien des pays lorsqu'elles pèsent sur le pouvoir politique, et qu'elles interdisent ou limitent le divorce, la contraception ou l'interruption volontaire de grossesse.
    Il s'agit pour nous de la défense de nos idées essentiellement par la propagande auprès du monde du travail.
    Mais les adhérents de Lutte Ouvrière, s'ils se sont unis pour défendre ce programme politique et social, le font surtout pour défendre le changement social qu'il représente.
    Par exemple, en France, aux USA, au Royaume Uni, en Allemagne, au Japon et dans quelques autres pays, la liberté de la presse existe pour tout le monde, mais chacun sait que les principaux organes de presse appartiennent à des groupes capitalistes, voire à des trusts dont les dirigeants ont bien plus de pouvoir sur l'opinion publique, la destinée et la vie d'un pays que les simples citoyens ou même que les dirigeants politiques. Exemple Berlusconi en Italie.
    Les gouvernements peuvent changer au travers des élections, mais la puissance économique et politique des grands groupes capitalistes reste identique et s'exerce par l'intermédiaire de nombreux politiciens et même parfois directement sur l'appareil de l'Etat, que ce soient les hautes sphères de l'appareil administratif, de la justice et de la police ou de l'armée, toutes structures qui ne changent ni avec les élections ni avec les majorités politiques.
    De plus, une fois élus pour plusieurs années, combien de fois a-t-on vu les hommes politiques tourner le dos au programme qui les avait fait élire.[/quote]

Ce passage est assez intéressant, parce qu'il est assez long, et détaillé Le fait qu'on n'y parle a aucun momment de la "dictature du prolétariat" est donc assez significatif ! Donc, effectivement la forme de la question est assez provocatrice (mais est ce que vos interventions sont toujours très mesurées, permet moi d'en douter !) mais la question est sérieuse Le seul qui m'ai répondu sur ce point, c'est byrrh, et les extraits qu'il m'a donné sont pour moi significative : en général, c'est des passages qui s'adressaient plus aux convaincus qu'aux "larges masses" Pourtant, c'est bien les larges masses qu'il faut convaincre...
Louis
 
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Message par Louis » 03 Nov 2003, 12:51

sans doute parce que je n'ai toujours pas de réponse...
Louis
 
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Message par faupatronim » 03 Nov 2003, 12:51

LCR tu es à côté de la plaque.

Nous parlions des status de ton organisation : ses règles et ses références politique. Pas de la manière dont elle présente son programme dans ses textes public, car c'est autre chose (il y aurait d'ailleurs bien des remarques à faire à ce propos).

Abandonner le mot dictature du prolétariat dans son programme a une signification supplémentaire au fait que la LCR ne l'utilise plus publiquement depuis belle lurette.

Pour te rassurer, la dictature du prolétariat est une référence revendiquée en toutes lettres dans les status de LO.
faupatronim
 
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Message par Louis » 03 Nov 2003, 12:58

je n'en doute pas un seul instant ! Franchement, il ne manquerait plus que ça ! Mais ça ne te pose pas de probleme de défendre un principe uniquement de façon interne, sans jamais le défendre de façon publique ?? Moi oui ! Et ce n'est pas spécialement nouveau ! Alors que ça ne me dérange pas de parler de communisme de façon publique (c'est meme dans notre nom) ou la révolution (idem) D'ailleurs, en ce qui concerne notre nom le probleme c'est que ce qui me géne moi, c'est "ligue", pas "communiste" ni "révolutionnaire" (mais ligue, j'ai toujours trouvé que ça faisait "comploteur")

De plus l'autre probleme c'est le fait que nos bases de recrutement s'élargissent Nous sommes passés de 1500 a 3000, mais c'est dix fois plus qu'il faudrait etre ! Et c'est aussi pour ça que la question du toilettage des status se posais !
Louis
 
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Message par stef » 03 Nov 2003, 13:33

CITATION De plus l'autre probleme c'est le fait que nos bases de recrutement s'élargissent Nous sommes passés de 1500 a 3000, mais c'est dix fois plus qu'il faudrait etre ! Et c'est aussi pour ça que la question du toilettage des status se posais ! [/quote]

Bref au lieu d'éduquer ces militants au marxisme, combattre la pression de la bourgeoisie, il faudrait s'adapter à leurs préjugés. Tout ceci porte un nom : démagogie, électoralisme.

Et il y a une cohérence du vote pour Chirac, à ceci, en passant par le silence sur le Brésil. Total dégoût.
stef
 
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Message par faupatronim » 03 Nov 2003, 14:14

CITATION (LouisChristianRené @ lundi 3 novembre 2003, 12:58)Mais ça ne te pose pas de probleme de défendre un principe uniquement de façon interne, sans jamais le défendre de façon publique ??[/quote]
Qui a dit que nous faisions cela ?

Nous parlons de la dictature du prolétariat à tous nos contact, et je n'envisage pas un seul de nos sympathisant qui ne soit pas d'accord avec.

Nous en parlons dans nos réunions, dans nos stages, dans nos discussions, dans nos CLT. Nous faisons lire l'état et la révolution de Lénine, etc.

Bref nous essayons d'expliquer et de convaincre sur ce sujet, pas de se plier à l'anti communisme ambiant.

Que tu ne trouves pas "dictature du prolétariat" dans nos professions de foi électorales, je te le concède. Mais si c'est seulement cela défendre une idée publiquement pour toi, tu ne vois pas bien loin.
faupatronim
 
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