éditorial de "the Spark", 14 décembre 2025 a écrit :Le chantage de Trump contre le Venezuela
Un important groupe aéronaval américain est stationné dans les Caraïbes, au large des côtes vénézuéliennes. C'est la stratégie habituelle de Trump : menacer à l'extrême pour voir jusqu'où il peut aller.
À partir du mois d'août, l'armée américaine a commencé à déployer des navires de guerre et des avions dans la région, ainsi que des bâtiments d'assaut amphibie et des sous-marins. Ce renforcement a porté les effectifs américains dans les Caraïbes à près de 13 000 hommes début décembre, comprenant des marins, des marines et des forces spéciales. Pour bien marquer les esprits, Trump a ordonné à cette force militaire, dont le coût s'élevait à un milliard de dollars, de détruire une vingtaine de petits bateaux de pêche. Des missiles et des drones de haute technologie les ont réduits en cendres, ainsi que leurs occupants.
Interrogé sur la légalité de ces attaques, Trump a répondu : « Une autorisation ? Non, aucune autorisation, on les tue, c’est tout ! » Il a ajouté : « On va commencer à mener ces frappes sur terre aussi. Vous savez, sur terre, c’est beaucoup plus facile. »
Il s'agit d'une menace flagrante proférée contre les trente millions d'habitants du Venezuela, dont la plupart vivent près des côtes patrouillées par l'armée américaine.
Concrètement, il s'agit également d'une menace visant le président vénézuélien, Nicolás Maduro. Pour s'assurer que Maduro l'entende, Trump l'a contacté par téléphone, lui signifiant qu'il ne lui restait que peu de temps. Démissionnez de la présidence et quittez le Venezuela, sinon… ! Pour appuyer ses propos, Trump a publiquement menacé d'envoyer la CIA pour « éliminer » Maduro.
C'est une extorsion pure et simple, l'armée américaine faisant planer la menace sur Maduro et sur tous les autres Vénézuéliens.
Alors, qu'est-ce que le président des États-Unis cherche à extorquer au Venezuela ?
Il est vrai que le Venezuela possède d'énormes réserves de pétrole, les plus importantes connues au monde. Il recèle également d'importantes ressources minérales : bauxite, coltan, or et terres rares, essentielles au développement des technologies de pointe. Ce ne serait pas la première fois que le gouvernement américain utilise sa force militaire pour s'emparer des ressources naturelles d'un autre pays au profit de ses propres entreprises.
Mais le problème dépasse largement le cadre du Venezuela et de son pétrole. Comme de nombreux autres pays, le Venezuela a nationalisé certaines industries en 2001 afin de conserver une plus grande part de leurs bénéfices au sein même du pays. Cette mesure a perturbé un flux constant de profits qui alimentait quelques grandes entreprises et banques des pays impérialistes.
L'avidité crasse et les vantardises de Trump ont exposé ses pratiques d'extorsion au grand jour. Mais ces extorsions ont commencé bien avant lui.
Depuis 2001, les États-Unis n'ont cessé de renforcer leur emprise sur le Venezuela. Chaque président américain, depuis George Bush, a durci le ton. Des sanctions ont été imposées pour empêcher le Venezuela d'acheter des armes et des médicaments ; pour empêcher son gouvernement de faire garantir sa dette par des banques internationales ; pour geler les avoirs vénézuéliens déposés dans des banques américaines ; pour empêcher le Venezuela de vendre son pétrole sur les marchés internationaux, etc.
Le peuple vénézuélien est une victime collatérale de la lutte pour le contrôle des ressources naturelles du pays. Aujourd'hui, 70 % de la population vit dans une misère extrême, sans nourriture suffisante, sans médicaments ni soins médicaux, ravagée par le paludisme et victime de l'effondrement des réseaux d'eau et d'électricité. Quatre millions de personnes ont déjà tenté de fuir. Pour des millions d'autres, il n'y a pas d'échappatoire, seulement une misère extrême. C'est une crise humanitaire, imposée par les États-Unis dans le cadre d'une politique visant à menacer tout régime qui refuserait de se soumettre à l'impérialisme.
Ce qui se passe au Venezuela donne une image exacte du monde que le capitalisme a créé.
Le niveau de vie dans ce pays n'est peut-être pas aussi catastrophique, mais il est attaqué pour la même raison : le capitalisme ne cesse de s'acharner à accumuler toujours plus de richesses, même si cette course effrénée détruit les sociétés qu'il gouverne.
Telle est notre réalité – jusqu’à ce que la classe ouvrière, forte de son poids et de sa position centrale dans l’économie, prenne le contrôle de la situation pour jeter le capitalisme et ses politiciens au diable.
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