Lissy (1957) du cinéaste est-allemand Konrad Wolf

[gerard_wegan]

À voir sur Arte : Lissy, film de 1957 du cinéaste est-allemand Konrad Wolf. C'est une adaptation d'un roman de 1937 de Franz Carl Weiskopf, membre du PC tchécoslovaque, installé en Allemagne à la fin des années 20 jusqu'à son exil en 1933, où il participe (avec notamment Ernst Gläser et Anna Seghers) à l'Association des écrivains prolétariens révolutionnaires.

Dans l'Allemagne des années 1930, des ouvriers et des petits-bourgeois se laissent séduire par l’idéologie nazie... Par Konrad Wolf, dont on commémore le centième anniversaire de la naissance, le 20 octobre 1925, un film dans la veine antifasciste de l'ex-RDA.

Lissy, jolie caissière de cafeteria, perd son emploi alors qu’elle est enceinte. Alfred, le père de l'enfant, l'épouse et la met à l’abri du besoin. Mais lui aussi se retrouve bientôt au chômage. Alors que l'Allemagne est en pleine crise économique, des slogans nazis commencent à envahir les murs, et le jeune homme se laisse séduire par la nouvelle idéologie. D’autant que le frère de Lissy, autrefois renié par sa famille en raison de son appartenance aux Jeunesses communistes, roule sur l’or depuis qu’il est membre des SA. Alfred opte donc pour la tenue brune, malgré les mises en garde de Lissy, qui n'oublie pas qu'elle est fille d'ouvrier. Quand son frère est assassiné par les SA, son anticapitalisme ayant été jugé trop virulent par ses camarades, la jeune femme décide de quitter son mari.

Face à l'histoire
En optant pour un style sobre et réaliste, Konrad Wolf montre intelligemment comment les ouvriers et les petits-bourgeois allemands se sont laissé contaminer par la peste brune. Sans grands effets et avec une rigueur de documentariste, le réalisateur évoque, dans ce qui constitue son premier succès, la crise économique, la montée du chômage et l’impuissance du mouvement ouvrier à proposer des solutions immédiates, face aux discours simplistes des partisans de Hitler. Lesquels ont trouvé les coupables de tous ces maux : les Juifs. Le refus des clichés généralement associés aux nazis n’en donne que plus de force à la démonstration.

[artza]

j'ai un bon mais très très vague souvenir de ce film vu en 1959-60 à l'occasion de la "rentrée" de l'Université nouvelle à la Maison des métallos (CGT) à Paris.