L'exclusion de deux lycéennes voilées divise l'EG

Tout ce qui touche de près ou de loin à l'actualité politique en France

Message par quijote » 16 Oct 2003, 16:20

de la Kippa . moi même dans un bahut où j' enseignais , un élève au nom de la religion juive refusait de venir aux cours samedi . ça pourrait aller loin . Personnellement , je demandais très fermement et obtenais aucun insigne religieux dans mes cours , ni petite croix même dscrète , ni étoile de David , ni main de Fatma les choses étaient claires , il n ' y avait pas de jaloux mais c' était à prendre ou à laisser
. je refuse de capituler devant tous , je dis tous les obscurantismes . ça paraitra peut -être démesuré aux copains ( certains )de la Ligue ) mais c' est comme cela . nous devons nous montrer fermes C'est mon avis
quijote
 
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Message par Barnabé » 16 Oct 2003, 22:43

Tribune de la fraction dans la dernière LO:
CITATION
C'est le voile qui exclut

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La décision du conseil de discipline du lycée Henri Wallon à Aubervilliers d'exclure deux élèves portant le voile, sur fond de relance de l'offensive politique islamiste en cette rentrée scolaire 2003, suscite de vives discussions. Surtout entre enseignants, parents, et plus largement militants de gauche et d'extrême gauche qui pourtant sont contre tout étalage de signes religieux et contre toute ségrégation sexiste à l'école. Au sein du MRAP, du PCF, comme au sein de groupes d'extrême gauche trotskystes, on voit des "féministes", hommes et femmes, défendre la tolérance au port du voile! Des camarades des Jeunesses communistes révolutionnaires (liées à la LCR) ont ainsi édité un tract portant pour titre "Pour l'égalité des droits, non à l'exclusion des filles voilées!" appelant au "Rassemblement contre l'exclusion de Alma et Lila" le mardi 7 octobre devant le lycée Henri Wallon d'Aubervilliers.

Selon ces camarades, "la lutte contre l'oppression des femmes et contre les idéologies religieuses réactionnaires ne peut se construire par des exclusions", et d'affirmer que dans un contexte d'offensive du gouvernement et du patronat pour diviser le camp des opprimés, il faudrait rester tous soudés, enseignants et immigrés. Bref, il faudrait user de tolérance, de persuasion, de conviction, d'aucun interdit assimilable à du racisme anti-immigré... Bref de vertus démocratiques dont des militant(e)s du SNES d'un lycée de Villeneuve-d'Ascq, dans le Nord, se mordent les doigts qu'elles aient ouvert la porte à 50 élèves voilées, contre 2 ou 3 il y a quelques années.

La "démocratie" n'est-elle pas une fausse barbe pour renoncer au combat?

Certains, dans la gauche socialiste et communiste, disent surtout défendre l'école laïque, prétendument neutre. Notables et gouvernements de gauche n'ont pourtant guère protégé l'école publique contre l'idéologie catholique dominante, ni par les programmes ni par les subsides détournés vers l'école confessionnelle. Sans parler du maintien du statut spécial de l'Alsace-Moselle. Mais aujourd'hui et avant tout, dans l'affaire du voile, il y a le combat à mener pour la liberté des femmes et contre l'influence de l'extrême droite islamiste qui se cache à peine, derrière le foulard.

Il ne s'agit pas simplement, comme affirment certains, de respecter des jeunes filles qui seraient attachées à une culture, une tradition, une mode vestimentaire ou des convictions personnelles. Depuis quelques temps, des courants politiques réactionnaires saisissent les opportunités de prendre barre sur le milieu maghrébin qu'ils estiment déstabilisé par le chômage, la misère, l'exclusion et le racisme, sans oublier la politique impérialiste guerrière dans le Golfe et ailleurs. Les islamistes ont choisi de s'appuyer sur des préjugés courants à l'égard des femmes pour se développer. Ils ont fait du voile leur drapeau. On a pu voir le résultat en Iran, en Afghanistan, en Algérie quand ils ont mené leur offensive contre les femmes par des agressions violentes de femmes non-voilées. Il ne faut pas leur céder en France, où ils peuvent aussi imposer aux jeunes filles de passer du "petit fichu" au "grand foulard", puis au grand voile qui recouvre entièrement le corps et le visage, les yeux seuls vaguement discernables derrière un grillage! Derrière ce fatras moyenâgeux, il y a la place imposée à la femme, l'enfermement à la maison dans son seul rôle d'épouse et de mère, pour un seul homme qu'elle n'a pas choisi; il y a ces fameuses règles communautaires selon lesquelles les femmes ne devraient pas aller à l'école, même pas l'école coranique! De plus en plus, celles qui ne porteront pas le voile seront des mécréantes, des filles méprisables, que de petits caïds de banlieue s'autoriseront à violenter voire assassiner. Si on laisse faire, pour deux jeunes filles réellement volontaires pour porter le voile, des milliers d'autres seront contraintes à le faire par peur des "frères", même si leurs parents n'avaient nullement le désir de le leur imposer. L'essentiel pour nous est précisément le sort des filles du milieu maghrébin qu'il ne faut pas abandonner aux pressions réactionnaires. Une majorité d'entre elles demande clairement que l'intolérance au voile à l'école continue à les protéger. Raison primordiale de mener le combat pour que l'école garde ce petit avantage sur l'ensemble de la société, de les soustraire autant que faire se peut aux pressions des divisions ethniques, raciales, religieuses et communautaires.

Ceux dans l'extrême gauche qui défendent le "droit au voile" croient probablement confirmer, comme si besoin était, leur anti-racisme voire anti-fascisme. Un vrai contresens par rapport aux positions de l'extrême droite française qui prêche le "communautarisme", la différence, la ségrégation. La droite et l'extrême droite mèneraient campagne contre la communauté musulmane et l'Islam? Au contraire, la droite cherche à s'appuyer sur des milieux traditionalistes et religieux, d'où l'institution récente d'un Conseil de la communauté musulmane qui place la communauté issue du Maghreb sous l'égide des religieux. Raffarin, comme les gouvernants qui l'ont précédé, cherche à éviter de prendre une position claire, abandonne les enseignants et les proviseurs et les contraint à fermer les yeux ou à se battre seuls en assumant tous les risques et les coups.

Le débat, mais surtout le combat reste à poursuivre. Notre solidarité avec le milieu ouvrier maghrébin ne passe pas par la "tolérance" à ses préjugés, derrière lesquels avancent des courants politiques réactionnaires. Notre combat pour l'égalité entre les sexes passe entre autres par "l'intolérance" au voile à l'école.

Robert PARIS
[/quote]
Barnabé
 
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Message par stef » 16 Oct 2003, 22:51

CITATION Certains, dans la gauche socialiste et communiste, disent surtout défendre l'école laïque, prétendument neutre. Notables et gouvernements de gauche n'ont pourtant guère protégé l'école publique contre l'idéologie catholique dominante, ni par les programmes ni par les subsides détournés vers l'école confessionnelle. Sans parler du maintien du statut spécial de l'Alsace-Moselle. Mais aujourd'hui et avant tout, dans l'affaire du voile, il y a le combat à mener pour la liberté des femmes et contre l'influence de l'extrême droite islamiste qui se cache à peine, derrière le foulard.[/quote]


Autrement dit la défense du caractère laïque des établissements est bien un élement secondaire. Au moins là c'est dit noir sur blanc.
stef
 
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Message par stef » 16 Oct 2003, 23:00

CITATION Je bouffe un curé coque, tous les matins au petit dej. Mais là n'est pas le problème [/quote]Démonstration bitte schön ?
stef
 
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Message par Barnabé » 17 Oct 2003, 01:11

CITATION ( stef @ )Autrement dit la défense du caractère laïque des établissements est bien un élement secondaire. Au moins là c'est dit noir sur blanc.

[/quote]
Le voile a ceci de particulier qu'en plus d'être un signe religieux (symbolisant du coup un vision réactionnaire de la société et en particulier du rôle de la femme comme tout symbole religieux), il est directement un instrument d'opression des femmes (par la ségrégation entre "bonnes mulsulmane" futur "bonne épouse" qui le portent, et "putains" qui ne le portent pas). Et c'est de ce point de vue que ce que nous mettont dans cette affaire en avant c'est cela. Cela ne signifie pas que en soi la lutte contre la religion et pour la laïcité soit une lutte mineure (ni d'ailleurs que la lutte contre l'oppression des femme soit indépendante de la lutte contre les idéologies religieuses qui la véhiculent).

PS. Moi je préfère les curetons au plat. Parceque le cureton à la coque avec du cureton pas frais (et je met quiconque au défi de me trouver un cureton frais) ça peut entrainer de graves indigestions :hinhin:
Barnabé
 
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Message par stef » 17 Oct 2003, 08:39

Merci Rojo, pour la richesse (culinaire) de cette démonstration. Pour la politique on attendra que tu aies fini de digérer.

Et merci à Barnabé de nous expliquer la signification du voile, au cas où je n'aurais pas saisi.

Mais dans l'affaire dont nous parlons, je répète que les deux aspects (lutte contre l'oppression des femmes, en défense de la laïcité des établissements scolaires) sont indissociables. Vous avez choisi de les dissocier sans même le justifier. Tout au plus sauves tu ton âme par un vague "Cela ne signifie pas que en soi la lutte contre la religion et pour la laïcité soit une lutte mineure" qui en français signifie "si d'autres en parlent tant mieux, mais nous on a autre chose à faire"....

C'est un choix; ce n'est pas le mien. Car tout au contraire, je pense que l'acquis que constitue la laïcité de l'EN est remis en cause peu à peu (depuis les lois Debré) et qu'il revient justement au mvt ouvrier de les défendre. Bref : :06:
stef
 
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Message par Louis » 17 Oct 2003, 10:16

article de Rouge cette semaine sur "l'affaire"




CITATION LE VOILE A HENRI WALLON AUBERVILLIER
Échec du dialogue

Propulsés malgré eux à la une des médias, les personnels de la cité scolaire Henri?Wallon à Aubervilliers sont confrontés depuis la rentrée au problème du voile islamique qui a débouché sur l'exclusion de l'établissement de deux élèves, Aima et Lita Lévy.

Le port de foulards ou de voiles islamiques se pose régulièrement dans la cité scolaire Henri?Wallon à Aubervilliers depuis plusieurs années. Lors d'une affaire précédente, heureusement moins médiatisée, une position avait été adoptée par les personnels, permettant de respecter deux démarches essentielles. L'équipe pédagogique a en effet engagé un débat avec l'ensemble des élèves et tenté de démontrer l'enfermement, l'oppression et l'aspect discriminatoire que constitue le port du voile

Le port de foulards ou de voiles islamiques se pose régulièrement dans la cité scolaire Henri?Wallon à Aubervilliers depuis plusieurs années. Lors d'une affaire précédente, heureusement moins médiatisée, une position avait été adoptée par les personnels, permettant de respecter deux démarches essentielles. L'équipe pédagogique a en effet engagé un débat avec l'ensemble des élèves et tenté de démontrer l'enfermement, l'oppression et l'aspect discriminatoire que constitue le port du voiles pour les jeunes femmes. Il s'agissait parallèlement d'affirmer que des mesures autoritaires, rapides, ne permettaient pas le dialogue avec des élèves  qui considèrent avec justesse que leur religion est maltraitée dans ce pays  puisqu'elles ne respectaient pas le temps nécessaire à un acte pédagogique. Tout en poursuivant le débat, un compromis accompagnant le règlement intérieur permettait à des jeunes filles de porter un foulard discret de poursuivre leur scolarité. De l'avis de nombreux collègues, ces principes ont permis de déminer presque tous les conflits sur ce sujet jusqu'à cette rentrée. Ils visaient en réalité à combattre le foulard et le voile comme signes religieux d'oppression des femmes tout en défendant jusqu'au bout le droit à l'éducation qui est le meilleur rempart contre tous les intégrismes. En s'appuyant sur le règlement du lycée pour résister aux pressions, ils permettaient également de protéger les jeunes filles qui ne souhaitent pas le porter.

Le problème posé par Alma et lila Lévy en cette rentrée est de nature complètement différente. Pour la première fois, la voie d'un compromis n'a pas pu être trouvée en raison du refus systématique des jeunes filles d'adopter une tenue qui leur permette de poursuivre leurs études. Leur motivation profonde,comme elles l'ont exprimée dans chacun des dialogues établis pendant les quinze premiers jours de l'année puis publiquement aux différents médias, est de défendre le port du voile. Malgré le caractère militant affirmé, les personnels on décidé majoritairement de se donner à la rentrée un délai de deux semaines avant d'engager toute perspective de sanction. Quinze jours qui ont été perturbés par la présence pesante des médias télévisés, mais qui ont tout de même permis d'organiser des débats avec toutes les classes. Ce sont ces débats qui expliquent sans doute l'absence de manifestations significatives d'élèves aux côtés des deux jeunes filles. Ce qui ne signifie pas que le problème ne divise pas les élèves, comme d'ailleurs les professeurs.

Après l'échec d'une tentative de conciliation avec le père, la décision du conseil de discipline était quasi inéluctable. Une exclusion étant toujours un échec pédagogique, la sanction a été prise à contrecoeur par les personnels concernés. Elle ne vise aucunement à être récupérée, ni pour montrer du doigt les musulmans ou considérer faussement qu'un danger islamiste menacerait l'école ou la société française, ni pour être le prélude d'une loi qui e ne pourrait être dans le contexte actuel qu'un nouveau dispositif discriminatoire. Il s'agit en fait de réagir face à une opération banalisant l'entrée du voile à l'école, dont la conséquence serait une pression insupportable sur les autres jeunes filles. Comme les débats l'ont montré, celles ci sont parfois tentées par le voile, non pas pour des raisons religieuses mais pour se protéger de la violence masculine à l'école ou dans la rue. Au delà du débat sur le voile et l'exclusion, il serait temps de poser et de combattre concrètement le sexisme, quelle que soit sa forme, comme une violence à part entière, à l'école comme dans tous les secteurs de la société. On le voit, le problème est désormais plus complexe que lors de l'affaire de Creil, il y a plus de dix ans.
Matthew Berrebi et Pierre?François Grond[/quote]
Louis
 
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