Concernant l'extension indispensable du mouvement au secteur privé, deux exemples de démarches où des grévistes SNCF ou RATP vont à la sortie d'entreprises pour convaincre les travailleurs de rejoindre la grève :
Dans Le Parisien / édition des Yvelines du 8 janvier 2020 :
Poissy : les cheminots demandent du soutien aux ouvriers de PSA
Une centaine de grévistes est venue tracter aux portes de l’usine du constructeur automobile mais les salariés restent partagés sur le mouvement.
Par Thibaut Chéreau
Le 8 janvier 2020 à 16h06
« Public, privé, même combat ». Une petite centaine de cheminots venus de Paris Saint-Lazare, d'Achères, d'Ivry (Val-de-Marne) et de Châtillon (Hauts-de-Seine), sont venus tracter ce mercredi à la sortie de l'usine PSA de Poissy. En grève illimitée depuis le 5 décembre, ils veulent que les salariés des grandes entreprises les rejoignent dans leur bataille contre le projet de réforme des retraites du gouvernement.
Arrivés peu avant midi, avec des drapeaux CGT, Sud Rail et FO, ils ont été accueillis par quelques syndicalistes du groupe automobile. « Nous avons toutes les raisons du monde de suivre les cheminots, explique Jean-Pierre Mercier, délégué syndical central CGT de l'entreprise. Ici, on supprime des postes, nos conditions de travail empirent, sans compter que nous sommes payés une misère. »
« On ne peut pas tenir seuls », un chauffeur RATP
Parmi les cheminots, la présence des médias au rassemblement fait débat. Réunis en assemblée générale la veille, ils avaient accepté la présence de la seule presse écrite. L'arrivée de caméras de télévision gêne. « On ne veut pas des chaînes d'infos vues comment elles parlent du conflit », lance l'un d'eux. Les photographies semblaient elles aussi mal venues.
L'action des grévistes ne devait rien au hasard. Après plusieurs semaines de faible activité, l'usine reprenait la production ce mercredi. Répartis devant les tourniquets d'entrée sur le site, les cheminots voulaient toucher un nombre maximum de salariés. « Quand on tracte sur les marchés, les gens nous soutiennent, assure Yassine chauffeur de bus à la RATP, en grève depuis plus d'un mois. Mais le soutien ne peut pas être que verbal sinon on ne tiendra pas. »
Des avis mitigés
Parmi les ouvriers qui sortent de l'usine, les avis sont mitigés. « Les syndicats ce n'est pas mon délire, lance l'un d'eux en discussion avec des représentants syndicaux. Vous étiez où quand on avait besoin de vous ? ». D'autres comprennent le mouvement mais ne souhaitent pas s'impliquer. « J'ai entendu parler de la grève à la télévision, indique Nathalia, monitrice sur une des chaînes d'assemblage de l'usine. Je ne la ferai pas car les absences donnent encore plus de travail à ceux qui restent. » À quelques mois de la retraite, Daniel, en charge de l'approvisionnement en pièces détachées soutient l'action. « L'Etat est en train de tout nous prendre, j'approuve complètement ce qu'ils font. »
Préférant rester anonyme, un ouvrier syndiqué évoque « une pression colossale de la hiérarchie » pour ne pas se mettre en grève. « On a tous peur qu'on casse notre salaire et d'être convoqués par nos chefs », ajoute-t-il.
Et aussi, vidéo sur le site LO, interview d'Abdel à la sortie de l'un des sites
Thalès à Vélizy (Yvelines) :
https://www.lutte-ouvriere.org/multimed ... 39399.html