Gayraud de Mazars a écrit :Salut camarades,
Dommage, cet article assez incroyable ! l'auteur Sylvie Marechal trouve le moyen de parler de l'attentat contre une mosquée de Bayonne sans évoquer une seule fois l'islamophobie (ou le "racisme antimusulman" si le terme islamophobie lui déplait.) Elle parle de xénophobie, d'hostilité contre les immigrés, et même d'homophobie, mais elle oublie la motivation principale de l'auteur de l'attentat...
La dénonciation hypocrite et intéressée des torts réels ou supposés de la religion musulmane, ce n'est qu'une des justifications que prend la xénophobie qui cible ceux qui ont des "gueules d'Arabes". Il y a trente ans, les xénophobes disaient de ces derniers qu'ils volaient les mobylettes et violaient les femmes dans les trains de banlieue. Dans trente ans, les xénophobes trouveront encore autre chose de tout aussi con.
La réalité, c'est que musulman ou pas, quelqu'un qui a une "gueule d'Arabe" ou un nom à consonance étrangère, et qui appartient aux classes populaires, est particulièrement soumis au racisme, à la stigmatisation xénophobe, quel que soit son rapport à telle ou telle religion, et quelle que soit l'ancienneté de sa présence ou de celle de ses parents sur le sol français.
Il y a des Blancs qui se convertissent à l'islam ; pourtant, on ne peut pas vraiment dire qu'ils soient visés par le "racisme anti-musulmans" ou l'"islamophobie" des Zemmour, Le Pen et Cie. Et il y a des "gueules d'Arabes" parfaitement athées qui se font emmerder par des racistes plusieurs fois par semaine. Alors, que vient faire l'islam dans tout ça ? C'est un prétexte, qui a certes un grand succès aujourd'hui, mais qui sera un jour périmé et remplacé par autre chose encore (sauf si la classe ouvrière organisée parvient à balayer toute cette merde).
Ne mettre l'accent que sur l'intolérance face à une religion, c'est, d'un certain point de vue, jouer le jeu des Zemmour et Cie, qui prétendront toujours qu'ils ne sont pas racistes et qu'ils sont en fait des combattants de la liberté et de la modernité. Et c'est ne vouloir parler que d'un aspect du plus vaste problème de la xénophobie et de la division des travailleurs en fonction de leur faciès et de l'origine de leurs ancêtres. Mais pour ceux qui veulent faire la promotion de la religion et du narcissisme identitaire, on comprend qu'il y ait un certain intérêt à ce que les choses se passent de cette façon, c'est-à-dire : que la gauche petite-bourgeoise s'aligne sur leur vocabulaire, plutôt que d'en appeler à la solidarité de classe, à l'internationalisme prolétarien.
