On découvre un Snowden humble et courageux. Un parcours conformiste avec ce déclic au moment où l'administration Obama faisait le contraire des promesses que certains ont voulu entendre, en amplifiant les moyens de services de renseignements pour la surveillance massive.
Le documentaire montre donc sa propre réalisation.
Il montre aussi la collusion des entreprises, il montre aussi William Binney, éminence grise de la NSA, devenue "lanceur d'alerte". Aussi comment des services comme Lavabit (mails chiffrés) ont dû fermé sous la menace.
Le gros bémol du doc est que Poitras est pétrie d'illusions sur la "démocratie". Au final, comme elle l'a dit lors d'une interview que ce sont les gouvernements qui peuvent réguler les choses après toutes les révélations qui montrent l'exact contraire.
Le doc ne dit pas trop comment se protéger ni même si c'est utile et important.
L'open source, condition nécessaire mais pas nécessairement suffisante, n'est pas mentionné. Bien qu'on peut penser que les outils open source soient efficaces puisqu'ils ont permis à Snowden, Greenwald et les autres contacts de se protéger et surtout les documents transmis. Les Five eyes en ont semble-t-il quelque chose à cirer. Un usage massif de ces outils pourrait rendre les capacités colossales de traitement insuffisantes. De plus cela permet de distinguer moins facilement les utilisateurs.
Quand la NSA classe les lecteurs de Linux Journal comme "extrémistes", que sommes-nous alors ?
Nous sav(i)ons que si nous laissons faire, nous leur donnons les clés. Les dernières mesures annoncées par l'Etat français sont un exemple de régression : légaliser les pratiques des barbouzes et installer des boîtes noires directement chez les FAI pour détecter des comportements "suspects".