Ukraine

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Re: Ukraine

Message par Doctor No » 30 Nov 2014, 09:17

Com 71 répond à un argument politique par une insinuation...
Le fascisme est la dictature terroriste du grand capital et il est impossible alors que des fascistes soient au pouvoir en une République qui est pauvre aux extrêmes. C'est une insinuation calomnieuse car quel serait l'intérêt de tels "fascistes" de s'opposer au diktat de la finance internationale, des impérialistes et du FMI?
Il peut se trouver et se trouvent des nationalistes pro-russes dans le camp des républiques populaires, mais leur nature est bien différente à celle des bandes nazis de Kiev. L'entretien de Shapinov, les documents de Borotba, montrent bien la nature de ces nationalistes.
Mais Com 71 fait semblant d'amalgamer les uns et les autres afin de faire passer l'absurdité "tous de bandits". Une "ligne" qui restera longtemps dans la mémoire des peuple comme une honte et une capitulation devant la propagande impérialiste.
Le fascisme se trouve du côté de la finance US, du FMI et de ses représentants en Ukraine qui sont clairement définis: Svoboda, Pravdiy Sektor, et autres groupes semblables.
Et Com 71 peut se tortiller dans tous les sens, il n'évitera pas la seringue que lui porte la réalité des faits.
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Re: Ukraine

Message par com_71 » 30 Nov 2014, 10:30

Je n'ai rien insinué concernant la situation en Ukraine.

Simplement dit que Doctor No utilise la notion de "fascisme" de façon bien trop approximative.
Ce qui est confirmé par :
Doctor No a écrit :Le fascisme est la dictature terroriste du grand capital


A ce compte la social-démocratie allemande après 1914 était une organisation fasciste...
et il n'y a même pas de fascisme domestique ukrainien, car pas vraiment de "grand capital".

On ne peut pas raisonner valablement à partir d'un tel flou.
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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Re: Ukraine

Message par Doctor No » 30 Nov 2014, 20:51

La extraordinaire "logique" de Com 71...
La social-démocratie allemande est devenue "terroriste" par ses soins. Qu'elle différence avec les nazis donc?
Et si en Ukraine il n'y a pas de "grand capital" pour Com 71qui oublie les oligarques, les rois du chocolat, la finance internationale et le FMI, il n'y a pas des fascistes non plus.
Ainsi on pourra regarder cela de loin, compter les points entre les "bandits" et regarder dégoutés ces "conflits" si étrangers à notre travail "pour la classe ouvrière".

S'il trouve que ma courte "définition" du fascisme ne lui convient pas (je ne fit que souligner sa caractéristique principale), qu'il donne la sienne.
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Re: Ukraine

Message par Doctor No » 09 Déc 2014, 08:54

Un entretien des combattants communistes espagnols engagés au Donbass.
Des camarades que certains qualifient de "bandits"...
Interview de jeunes volontaires espagnols dans le Donbass

« Nous avons une occasion historique de construire un état socialiste en Europe »

Samedi 6 décembre 2014, par lepcf.fr , popularité : 100%
Ukraine |

Les combattants communistes en République Populaire de Lugansk sont notamment engagés dans la brigade "Prizark", brigade commandée par le communiste Alexeï Mozgovoï. Le bataillon 404 au sein de cette brigade est constitué par des volontaires internationalistes venus de partout. Interview des volontaires communistes espagnols du bataillon 404 pour le site slavyangrad.es - Traduction Nico Maury

En réponse à l’appel international lancé pour rejoindre la résistance contre le coup d’État du gouvernement de Poroshenko, de nombreux volontaires de toute l’Europe sont arrivés dans le Donbass pour la défense de la Nouvelle Russie ("Novorossia"). Parmi ces volontaires, certains viennent de la communauté autonome de Castille et de Catalogne ; après avoir servi dans le bataillon Vostok (DNR), ils ont décidé de rejoindre la Brigade "Prizrak", sous le commandement du charismatique Alexeï Mozgovoï. Après leur bref passage dans les brigades continentales, les jeunes antifascistes ont rejoint l’escadron rouge 404, une unité communiste au sein de la Brigade "Prizrak" qui partage ses tâches avec d’autres jeunes révolutionnaires.

Slavyangrad.es a rencontré Sergio, Hector, Miguel et Oriol, les interrogeant sur leur nouvelle vie dans le 404 et les fonctions exercées au sein de la résistance populaire de Novorossia.

Tout d’abord, quand et pourquoi vous êtes vous décidé à venir dans le Donbass pour lutter contre le gouvernement de Poroshenko ?

Nous sommes tous d’accord pour dire que le massacre d’Odessa a été l’élément déclencheur de notre décision pour venir combattre. En dehors de cela, il y a aussi beaucoup d’autres raisons : contribuer à la création d’un État socialiste en Europe, aider à défendre la population civile contre les attaques de Kiev. Il s’agit d’une lutte contre le fascisme et nous nous sentons redevables du rôle joué par les brigades internationales qui sont venues en Espagne en 36 pour lutter contre les putschistes.

Ce ne doit pas être facile de quitter une vie normale avec amis, famille, etc. pour aller se battre dans une guerre où l’on peut mourir. Est-ce que cela vaut la peine de lutter pour Novorossia ?

Nous sommes parfaitement conscients des risques que nous encourons avec notre décision de venir ici pour combattre, et nous comprenons les craintes de ceux qui sont restés en Espagne, mais la cause en vaut la peine. Nous sommes ici pour lutter contre le fascisme. C’est la première fois depuis de nombreuses années qu’il y a une réelle possibilité de contribuer à la construction d’un État socialiste en Europe. En tant que communistes, nous ne pouvions pas rater cette occasion historique.

Vous vous définissez comme communistes. Que signifie pour vous Novorossia ? Quels sont vos objectifs politiques et militaires ?

Notre principal objectif militaire est de ne pas nous arrêter tant que l’état de la Novorossia n’aura pas été libéré de la racaille fasciste. Ils ont provoqué cette guerre. Quand à nos objectifs politiques, notre tâche principale est de contribuer à la construction de l’État socialiste de Nouvelle-Russie, c’est l’objectif des forces et des unités militaires révolutionnaires et communistes qui combattent ici. Le drapeau rouge flottera de nouveau sur l’Europe.
http://lepcf.fr JPEG - 17.7 ko
Affiche du PCPE qui exprime l’état d’esprit des communistes espagnols

Comme au Kurdistan ou en Palestine, la résistance dans le Donbass est une résistance populaire et politiquement hétérogène. Mais il est à noter que le chef des milices populaires de la République de Lugansk est Victorovitch Vitaly, un communiste connu de Lugansk. Y a-t-il une présence réelle des communistes dans la résistance populaire ?

La présence des communistes dans la résistance populaire est très importante. Il y a deux unités communistes ; l’une est dans le bataillon Vostok et l’autre dans la brigade "Prizrak". Dans les autres unités, il y a aussi des communistes. Il y a une grande nostalgie de l’Union soviétique parmi les volontaires des milices populaires. Depuis l’effondrement de l’URSS, les gens sont parfaitement conscients que leur situation a empiré. On ne peut pas dire combien il y a de communistes dans la résistance, mais cette idéologie est hégémonique au sein des milices populaires.

Dans la sphère politique, l’idéologie communiste a également beaucoup de poids. Igor Plotnitsky, le président de la République populaire de Lugansk, est d’obédience communiste. À Lugansk et Donetsk, les communistes ont beaucoup de poids dans les milices. De nombreux commandants et colonels se battent pour la construction d’une Novorossia libérée des fascistes et des oligarques.

Après être passés par d’autres unités et bataillons, vous venez d’arriver dans l’escadron rouge 404 de la brigade "Prizrak". Pourquoi ce changement ? Parlez-moi un peu de votre nouvelle vie dans cette unité.

La vie dans cette unité est semblable à celle des autres unités : discipline militaire, même heure et même rotation vers le front. Tous respectent la hiérarchie. Ici tout est plus égalitaire, il n’y a aucun commandant. C’est le commissaire politique qui est responsable des attitudes, de la discipline et du moral des soldats. II y a aussi deux dirigeants ; celui qui est en charge de la formation militaire lorsque nous sommes en caserne et l’autre qui est chargé de guider les camarades qui sont au front.

La principale raison de notre changement d’unité vient de la différence et la diversité idéologiques existantes, même s’il est à noter que nos commandants militaires sont toujours communistes. Ces différences faisaient que nous ne nous sentions pas du tout à l’aise. Maintenant en revanche nous nous sentons pleinement en accord avec nous-mêmes et avec nos nouveaux camarades dans cette unité 404.

Même si les ultranationalistes sont une minorité négligeable dans la résistance (Comme nos nationalistes français d’Unité continentale - ndlr), certains secteurs de la « gauche » ont utilisé cela comme une excuse pour justifier les crimes de Kiev et de l’OTAN contre la population civile. Il y a non seulement vous, mais toute la résistance qui ont été traités de nazis. Quelle est votre opinion ?

La gauche justifie les massacres des populations civiles par les fascistes devrait repenser son idéologie. Certains nous ont même traités de nazis, ce qui a provoqué beaucoup de rires entre nous, avec nos origines maures et métissées (rires). Ceux qui sont ici sont les seuls à pouvoir parler en connaissance de cause, le reste, venant de plus de 3000 km, n’est que spéculation. Et je tiens à préciser (Sergio), que je suis plus rouge que le sang qui coule dans mes veines. Personne ne me fera changer d’avis, et certainement personne d’extérieur au conflit.

A votre avis quelles sont les principales caractéristiques de la lutte pour Novorossia : lutte des classes, lutte contre le fascisme, lutte nationale ?

La lutte pour Novorossia est un combat contre le fascisme, contre l’oligarchie et est aussi une lutte nationale. Nous luttons contre les fascistes de Kiev et les oligarques qui ont pillé l’Ukraine post-soviétique. En outre, c’est aussi un combat national, parce que le peuple défend sa culture, sa langue et ses habitants.

Parlons de la guerre, telle qu’on peut la connaitre ici. Comment est la vie sur le front ? Qu’est-ce qui vous passe par la tête lors des combats ?

Ici la vie est dure ; il fait froid, nous avons faim et souffrons d’épuisement, mais tout est secondaire lorsque vous savez que tout ce que vous faites va dans le bon sens. Sur le front, mille choses nous traversent l’esprit ; il y a beaucoup d’adrénaline et parfois vous avez peur de mourir. Parfois, vous vous demandez ce que vous faites ici.

Jusqu’à présent quelles tâches militaires avez vous réalisées et quels ont été vos fonctions au front ?

Par sécurité nous ne pouvons pas répondre à cette question, mais nous pouvons dire que notre unité est engagée dans des missions d’infiltration, des attaques de l’arrière et autres opérations spéciales.

Vous êtes des volontaires qui se battent sous la bannière de Novorossia ? Avez-vous des preuves de la présence de mercenaires occidentaux engagés avec Kiev ?

Oui, nous sommes des volontaires qui luttons par idéal, non pour l’argent. Par ailleurs, nous sommes conscients de la présence de mercenaires qui luttent pour Kiev, ils sont soutenus et financés par l’OTAN et l’Union européenne. Ces derniers sont responsables de ce qui se passe en Ukraine.

Comment pensez-vous que finira cette guerre ?

Nous vaincrons ! La volonté du peuple est imparable.
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Re: Ukraine

Message par com_71 » 09 Déc 2014, 10:57

Des aspirations peut-être respectables, mais mises au service d'aventuriers politiques.

Au moins ces "brigades" internationales-là ne sont pas mobilisées, comme en Espagne 36, pour une campagne de promotion d'une politique (et des actes qui allaient avec) contre-révolutionnaire.

Parce que la révolution ouvrière dans l'Est de l'Ukraine, ça existera certainement un jour, mais pour l'heure, rien de tel.

Le texte rapporté par Doctor No en témoigne d'ailleurs, pour qui sait lire.
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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Re: Ukraine

Message par Doctor No » 09 Déc 2014, 11:26

Cette fois-ci c'est des "aventuriers"... ça change de "bandits" mais ce n'est pas mieux.

Comme les interviewés le disent la question est la suivante:
"La lutte pour Novorossia est un combat contre le fascisme, contre l’oligarchie et est aussi une lutte nationale. Nous luttons contre les fascistes de Kiev et les oligarques qui ont pillé l’Ukraine post-soviétique. En outre, c’est aussi un combat national, parce que le peuple défend sa culture, sa langue et ses habitants."

C'est un combat difficile et les chances de triompher sont limités.

Surtout si la "gauche" européenne boycotte leur combat se plaçant objectivement du côté des impérialistes et fascistes agresseurs.

Marx avait prévenu les ouvriers de Paris d'entreprendre un assaut prématuré mais quand les ouvriers de Paris ont instauré La Commune et "pris le ciel par assaut" Marx s'est aligné immédiatement du côté des travailleurs en armes.

Com 71 et ses similes, tout d'abord, ils ont nié toute participation des communistes à l'insurrection des populations de l'Est. Comme aujourd'hui ils ne peuvent pas le faire, les preuves s'accumulent massivement, ils s'en détournent dégoutés et les traitent de "bandits" et des "aventuriers".

Deux attitudes aux antipodes.
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Re: Ukraine

Message par Doctor No » 09 Déc 2014, 12:31

Encore un "aventurier"!...ou un "bandit"?
www.SLAVIANGRAD.es
Considérez-moi se il vous plaît un séparatiste (pour le droit des peuples à l'autodétermination)
⋅ PUBLIÉ le 3 décembre 2014 ⋅

Article par Victor Shapinov (Borotba) sur la situation ukrainienne et les voies possibles de règlement pacifique que malgré avoir été publié plusieurs mois auparavant lors de la phase la plus difficile de la guerre, aujourd'hui il est toujours d'actualité comme le refus du gouvernement à Kiev de répondre aux questions soulevées ici, ont fait monter la violence et la division à des niveaux insoupçonnés il y a des mois.

"L'apocalypse arrivera s’il y a une violation du principe d'intégrité territoriale. Le ciel va tomber et les poissons vont marcher sur la face de la terre. En Ukraine, la presse et la classe politique fait des commentaires comme celui-ci en relation à la population de Donetsk et Lougansk, les républiques séparatistes. L'intégrité territoriale est le principe fondamental du droit international ou c’est cela qui tentent de nous en convaincre. Ceux qui violent ce principe sont les séparatistes qui brûleront en enfer pour toujours et à jamais, Amen.

Mais imaginez que ce «principe fondamental»n’a jamais été violé. Kiev resterait, si ce ne est le centre administratif de l'empire de Gengis Khan ou d'une province du Troisième Reich allemand, la capitale d'une province de quelque sorte d’union antisoviétique. A la place de certains pays comme les États-Unis, l'Inde, le Pakistan, le Canada ou l'Australie, dont leur existence est une violation flagrante de l'intégrité territoriale de l'Empire britannique, la carte vanterait les possessions d'un royaume indivis. Et la liste peut continuer. Il n’existerait pas des pays comme la Norvège, la Corée, l'Indonésie, le Vietnam, les Philippines, la République tchèque, la Slovaquie, la Hongrie, la Roumanie, la Serbie, l'Albanie, la Finlande, tous les pays africains, etc.

Qu'en est-il du droit international?

Sérieusement, sans violer l'intégrité territoriale, il n'y aurait pas d'états-nations modernes, dont la création a été un grand succès par rapport aux empires féodaux et capitalistes. Il n'y aurait pas d'états indépendants qui ont émergé à la suite de mouvements de libération nationale contre le colonialisme et l'impérialisme du XXe siècle. Il suffit de regarder la carte pour voir la fausseté de Kiev rend l'interprétation des principes de l'intégrité ou au séparatisme territorial.

Le principe de l'intégrité territoriale a été adoptée par les Nations Unies après la Seconde Guerre mondiale non pas pour garder de grandes ou petites nations sous l'oppression étrangère, mais contre la politique d'annexion. Selon les dispositions adoptées par ceux qui avaient vaincu le fascisme, le désir des peuples dont leurs droits soient violés par un état en particulier se trouvent au-dessus du principe de l'intégrité territoriale.

Mais cela ne est pas mentionné nulle part, comme la Déclaration de principes du droit international des Nations Unies le dit, dont l'Ukraine est signataire:

Tous les peuples ont le droit de déterminer librement, sans ingérence extérieure, leur statut politique et de poursuivre leur développement économique, social et culturel, et chaque Etat a le devoir de respecter ce droit.

La création d'un Etat souverain et indépendant, libre association ou l'intégration avec un État indépendant ou l'acquisition de tout autre statut politique librement décidé par un peuple constituent les modes de mise en œuvre du droit à l'auto-détermination du peuple.

Ce est, les politiciens l’affirmation par des journalistes et des politiciens que l'indépendance des républiques populaires de Donetsk et Lougansk contredit le droit international sont basés sur des mensonges. Pourquoi l’Ukraine ou la Russie pouvaient violer l'intégrité territoriale de l'Union soviétique lors de sa sécession, mais ils ne peut pas faire pareil le Donbass? Tout simplement parce que dans le cadre du discours néolibéral actuel, l’URSS est considéré comme un empire totalitaire, tandis que l'Ukraine moderne serait une démocratie naissante?

Que faire si les gens de Donetsk et Lougansk ne veulent pas vivre dans cette démocratie naissante qui assassine et brûle vif l'opposition politique, où les dissidents sont détenus, comme dans Kharkov, où des chars et de l'artillerie sont les moyens de restaurer l'unité nationale?

Le droit international ne est pas une lubie. Qu'en est-il des crimes contre le droit international ou les violations des droits de l'homme commises sous le prétexte de combattre les violations de l'intégrité territoriale? Ce sont des droits du peuple, seulement, tout dépends de quel peuple.

Une solution démocratique

Le droit à l'autodétermination est la seule façon pour trouver une solution démocratique à ces contradictions. Et la seule solution démocratique serait la mise en œuvre de ce principe à la fois en Russie et en Ukraine. Mais la classe politique ukrainienne, qui s’est approprié du terme démocrate, refuse de l'accepter.

Une nation ne peut pas être libre si elle opprime les autres nations. Cette vérité connue reste valable encore aujourd'hui. L'absence d'une solution démocratique au problème de la langue en Ukraine permet à la classe politique actuelle, qui capitalise ces contradictions artificiellement gonflées, de contrôler le peuple ukrainien. Maintenant ils restent à l'arrière, et envoient de jeunes Ukrainiens tuer leurs concitoyens et exploitent l'hystérie de guerre afin de continuer le saccage et le pillage.

Bien sûr, le droit à l'autodétermination peut être utilisée comme toute autre loi, pour faire le mal. Une minorité peut devenir un simple pion dans les mains d'un autre pouvoir. Un mouvement national peut être dirigé par des forces féodales plus réactionnaires que l’Etat qui cherche d’obtenir le droit à l'autodétermination, comme dans le Tibet. Pas tous les cas de séparation impliquent des résultats positifs.

Pourtant, la seule façon de préserver les relations amicales entre les peuples de différentes langues dans un grand état, qui apporte généralement de plus grands avantages qu'un petit Etat, c’est la liberté linguistique nationale complète et totale et l'absence de privilèges pour ne importe quelle langue ou de nationalité. En Suisse, où, bien que 19% de la population parle le français et 8% parlent italien, romanche qui est§ parlé par moins de 1% de la population, est également reconnue comme officielle, c’est un exemple d'unité nationale sur la base de l'égalité linguistique.

Un contre-exemple est celui de la Turquie, où l'impuissance de la population kurde a conduit non seulement à une guerre civile qui a duré des décennies, mais à l'usurpation du pouvoir, d'abord par un groupe ouvertement militariste et après par une dictature militaire, alliée secrète des États-Unis. Bien sûr, beaucoup en Ukraine souhaiteraient déployer la solution turque en Ukraine. Mais la plupart de la population choisirait, sans doute, l'option suisse.

Une Ukraine libre, fédéral et démocratique sans oligarques et nationalistes est la seule option pour rester un seul pays. Tant que l'Ukraine n’adopté pas cette politique, s’il vous plaît, considérez-moi, un séparatiste. Avec tous ses défauts, les conseils Républiques populaires de Donetsk et Lougansk sont préférables à sombrer dans le fascisme modèle de Kiev."
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Re: Ukraine

Message par Doctor No » 16 Déc 2014, 10:05

Cet entretien démolit encore les absurdités pro-impérialistes qui mettent un trait d'égalité entre les républiques ukrainiennes de Kiev et du Donbass. N'en parlons pas de ceux qui traitent les travailleurs qui défendent leur identité nationale et qui luttent pour un programme socialiste de "bandits"...
Ce forum permettra au moins de diffuser un peu l'appel de ce camarade pour que la vérité soit dite au monde. C'est sur, ce n'est pas ce qu'il faut, mais on travaille.
Peut-être la goutte d'eau cassera la pierre de l'opportunisme pro impérialiste.

"Donbass: réorganisation de la gauche
16 décembre 2014 ⋅

Entretien avec Franz Ickstatt de l'Arbeitermacht Gruppe, un membre du Borotba qui s’identifié comme M. parle sur l'état actuel de la gauche dans le territoire contrôlé par le processus populaire et la réorganisation qui a lieu dans les républiques de Donetsk et de Lougansk territoires maintenant.

Tu as été récemment à Donetsk et en contact avec les militants. Comment se développent les événements là-bas?

Depuis le cessez-le-feu, le front militaire est plus ou moins stable. Il y a de fréquentes violations du cessez-le feu, bien sûr, et les troupes de Kiev continuent de tirer à l'artillerie, mais pas de grandes batailles. Mais politiquement, les choses bougent.

Les choses ne bougent pas dans une seule direction et vous pouvez voir deux directions contradictoires, qui sont indissociablement liées. Tout d'abord, l'influence de la Russie, ou plus précisément celle du gouvernement Poutine qui est très forte et se renforce de plus en plus. Cela se voit dans le fait que plusieurs commandants militaires et des dirigeants politiques, qui surgirent plus ou moins spontanément au printemps, ont été enlevés et remplacés par de plus obéissants aux ordres de Moscou. Le leadership civil debout depuis l'époque de M. Ianoukovitch, a toujours été ainsi.

Cependant certains de ces leaders spontanés ont réussi à se imposer. L'un des leaders de la brigade Prizrak le plus connu Alexey Mozgovoy. Sa vision politique est que l'oligarchie est coupable de ce gâchis, il est donc contre les privatisations qui ont enrichi ces personnes et il veut exproprier leurs biens. C’est une question pratique, parce que les oligarques "de l’Est" qui avant avaient soutenu Ianoukovitch soutienent désormais le nouveau régime à Kiev. Le plus connu est Rinat Akhmetov, propriétaire non seulement Shakhtar Donetsk, l'équipe de football locale, mais de nombreuses mines et usines de la région.

Bien qu'il puisse amener l'équipe à Lviv, comme il l'a fait, il n’est pas si facile, même pour lui, d’amener une mine de charbon. Les mines ont dû s’arrêter par les bombardements; quelques usines sont encore en production, d'autres sont en grève. Alors pourquoi ne pas exproprier Akhmetov? Beaucoup de travailleurs de ces usines croient que c’est juste, ils se sentent trahis. Bien sûr, les hommes de Poutine sont contraires à ces mesures. Ils veulent utiliser ces possessions comme monnaie pour le commerce avec l'Occident ou qu’elles se retrouvent dans les mains des oligarques russes.

Pour promouvoir les idées progressistes parmi les soldats, Mozgovoy a créé départements de propagande dans sa brigade et a demandé aux communistes de l'aider dans ce travail. Il a créé un bataillon spécial formé uniquement avec les communistes, dont beaucoup sont arrivés de l'étranger antifasciste, non seulement en Russie mais aussi dans l'Occident (les volontaires espagnols parmi eux NDLR). Ces soldats combattant sous le drapeau rouge , par contre d’autres utilisent le drapeau monarchiste ou le drapeaux russe.

La brigade Mozgovoy n’est pas la seule qui le fait. Aussi l’unité Dryomov, qui a établi une sorte de communisme de guerre dans les villes sous leur contrôle et dans lesquelles les biens sont distribués sur la base de l'égalité. Mais il n'a pas mis en place un département de la propagande.

La plus grande unité des celles qui luttent, au moins en partie, sous des drapeaux rouges sont les Cosaques rouges. Beaucoup de mineurs et d'autres membres de la classe ouvrière ont rejoint cette force. Vous pouvez dire qu'ils ne avaient pas vraiment le choix, parce qu'ils n’ont plus d'emploi. Ces unités sont une «armée du peuple» réelle, formée par la classe ouvrière et les couches inférieures de la société, jeunes et vieux, hommes et femmes.

Quel fut le résultat de la gauche dans les élections des républiques populaires?

Les élections ont eu lieu au début de Novembre, mais les communistes n’ont pas pu participer. Le Parti communiste venait de se réformer à partir de l'ancien Parti communiste de l'Ukraine, mais n’ont pas eu d’autre choix. Bien sûr, en tant que révolutionnaires, nous sommes critiques de l'ensemble du processus et nous proposons une élection de soviets.

Un représentant du Kremlin a avoué au leader communiste, Litvinov, que si le PC pourrait se présentait, il pourrait avoir gagné. Il a dit que «nos partenaires occidentaux ne comprendraient pas et nous blâmeraient pour cela." Il lui a demandé de comprendre la situation. En tout cas, Boris Litvinov est le porte-parole su Soviet de Donetsk parce qu'il a trouvé le chemin de se faire inscrire sur une liste.

Comment définiriez-vous les communistes?

La plupart des gens continue encore de comprendre le communisme en termes de l'ancienne Union soviétique. En Ukraine, en général, et en effet aussi en Russie, il n’y a pas une grande compréhension politique. Par exemple, il n'y a jamais eu de fait une évaluation critique du stalinisme. Mais néanmoins, il y a une nette évolution vers la gauche.

Je comprends que la situation économique est mauvaise.

Bien sûr. Certaines usines produisent encore, même si l'approvisionnement en produits essentiels est pauvre. Les républiques populaires dépendent de l'aide extérieure. En temps de paix, ils pourraient, par exemple, exporter du charbon en Ukraine, parce que la production de l'ouest du pays ne peut pas répondre aux besoins. De nombreuses usines ont complètement cessé la production, mais certains d'entre elles, dont les propriétaires ont fui, continuent de fonctionner encore sous une certaine forme de contrôle ouvrier.

Quelle est la meilleure façon d'aider?

La meilleure solidarité est de diffuser dans le monde entier la vérité sur la situation dans l'est de l'Ukraine, qui ne pas tout à laisser à la presse bourgeoise. Bien que de nombreuses fois la presse russe est plus proche de la vérité, elle représente le gouvernement du Kremlin. Tu ferais mieux de regarder krasnoje.tv ou «trench-truth", même s’il n’y a pas beaucoup de matériel traduit en anglais. Je pense que cela n'a aucun sens d'envoyer du matériel. L’apporter c’est compliqué et presque tout ce que vous avez besoin est disponible près de la frontière russe. Mais nous avons besoin de fonds.

Voulez-vous ajouter quelque chose?

Bien sûr! S’il vous plaît dites au monde que c’est une guerre civile. Ce n’est pas une guerre entre nations ou nationalités. Il n'y a que d’Ukrainiens qui se battent des deux côtés, tout comme il y a des Russes, des Arméniens et des Juifs. C’est une lutte contre le fascisme et pour les intérêts de la classe ouvrière. La défaite ce serait une catastrophe pour la classe ouvrière en Ukraine en général. Les derniers mois l’ont montré encore plus clairement."
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extrait congrès LO 2014

Message par com_71 » 16 Déc 2014, 12:35

Avant que les sommets de la bureaucratie en la personne d’Eltsine et de ses compères ukrainien et biélorusse prennent la décision de dissoudre l’Union soviétique, la bureaucratie stalinienne avait, en transformant l’Union en une vaste prison pour les peuples, non seulement étouffé l’immense espoir ouvert par la révolution d’Octobre pour les peuples opprimés par le tsarisme, mais elle avait suscité puis exacerbé les tendances centrifuges.

En parlant de la « question ukrainienne », à la veille de la Deuxième Guerre mondiale, Trotsky affirmait : « … en dépit du pas en avant gigantesque réalisé par la Révolution d’Octobre dans le domaine des rapports nationaux, la révolution prolétarienne, isolée dans un pays arriéré, s’est avérée incapable de résoudre la question nationale, particulièrement la question ukrainienne, qui a par essence un caractère international. La réaction thermidorienne couronnée par la bureaucratie bonapartiste a rejeté les masses laborieuses très en arrière dans le domaine national également », pour conclure : « C’est ce fait que le révolutionnaire de la politique, à la différence du bureaucrate et du sectaire, doit prendre comme point de départ ».

Si le développement économique dans un cadre planifié a contribué à renforcer l’Union, l’oppression du Kremlin ne pouvait que renforcer les tendances centrifuges. La bureaucratie n’a pas réglé la question nationale en URSS. Elle n’a fait que l’étouffer et la dissimuler tout en laissant derrière elle des bombes à retardement.

Le terrain était préparé pour les manœuvres impérialistes.

L’éclatement de la Yougoslavie et la longue période d’affrontements armés entre les États issus de cet éclatement ont préfiguré ce qui est en train de se passer en Ukraine. Si les clans politiques nationalistes slovènes, serbes, croates, kosovars, etc., ont eu un rôle majeur dans cette énième guerre des Balkans, plus meurtrière encore que celles qui ont précédé la Première Guerre mondiale, les impérialismes européens, français, allemand ou anglais, ont joué les pompiers pyromanes.

Deux décennies après, la population ex-yougoslave n’a pas encore surmonté les conséquences économiques et, surtout, humaines de cette guerre. Les États issus du morcellement de l’ancienne Yougoslavie, économiquement et démographiquement faibles, sont des jouets faciles à manipuler par les puissances impérialistes, et, de plus, ils sont incapables de régler démocratiquement le sort des minorités nationales sur leur sol. La construction surréaliste qu’est la Bosnie est l’illustration la plus visible de la fragilité de ces États, mais elle n’est pas la seule.

Si, pour des raisons à la fois historiques, de proximité géographique et de taille, les trois États baltes ont rapidement rejoint le camp occidental d’abord et l’Union européenne ensuite, le jeu économique, politique et diplomatique des puissances impérialistes a suivi des cours diversifiés vis-à-vis des autres États nés de la dislocation de l’URSS.

La fin de la dictature stalinienne a porté à la surface une multitude d’antagonismes auparavant étouffés (Arménie contre Azerbaïdjan, Abkhazie et Ossétie de Sud qui ont fait sécession en Géorgie, minorité russe (déjà !) et ukrainienne contre l’État de la Moldavie, etc.). Les puissances impérialistes, en particulier européennes, sont devenues actrices, ouvertement ou de façon discrète, dans les conflits que ces antagonismes engendrent, et par là-même elles les amplifient.

Le conflit en Ukraine a cependant pris une importance sans commune mesure avec ce qui s’est passé en Géorgie. L’Ukraine est un grand pays avec une population de plus de 40 millions d’habitants. Étant donné ses liens multiséculaires avec la Russie et l’interdépendance économique et démographique des deux pays, la bureaucratie russe, dont le pouvoir a été reconsolidé après le remplacement d’Eltsine par Poutine, ne pouvait pas accepter que l’Ukraine bascule complètement dans la zone d’influence de l’Union européenne et encore moins qu’elle intègre l’Otan.

L’Union européenne, en proposant à l’Ukraine une forme de coopération économique, sans d’ailleurs rien donner en échange, et surtout les États-Unis en envisageant l’adhésion de l’Ukraine à l’Alliance atlantique, ont joué avec le feu. Mais c’est Poutine qu’ils accusent de pyromanie.

Les deux camps – l’impérialisme et le Kremlin – partagent la responsabilité de la situation en Ukraine, dont les conséquences sont déjà lourdes pour la population de ce pays. Les morts se comptent maintenant par milliers et les destructions se sont ajoutées à l’appauvrissement d’une région déjà appauvrie par la rupture de nombre de liens économiques due à la dislocation de l’URSS.

Fait plus grave encore, ce conflit risque de dresser l’un contre l’autre les peuples de Russie et d’Ukraine, et à l’intérieur de l’Ukraine, l’une contre l’autre des composantes ukrainophone et russophone de la population (sans parler des autres minorités nationales – ruthène, slovaque, roumaine, hongroise, tchèque – qui subissent également les contrecoups de ce conflit).
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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com_71
 
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Re: Ukraine

Message par Doctor No » 16 Déc 2014, 16:14

Inutile de commenter le texte publié par Com_71.
Mais, bien que comparaison n'est pas raison, voici ce qui écrivent d'autres trotskistes sur la question.
Ils ne cachent pas les difficultés ni la réalité telle qu'elle est, mais quelle différence d'attitude face à un conflit de l'importance de celui entre les fascistes, l'OTAN, le FMI et les oligarques contre le peuple de l'Est ukrainiens et la Russie.

Perspectives pour les républiques populaires: La lutte extérieure et intérieure de la gauche et des forces progressistes
Écrit par Peter Mikhailenko
Lundi, 15 Décembre 2014

Quelques semaines seulement après la signature du cessez-le feu avec les républiques rebelles le 5 Septembre, on pouvait voir Porochenko sur CSPAN, demandant une session du Congrès américain pour des équipements militaires plus meurtriers. Il est de plus en plus clair chaque jour que le cessez-le feu était une façon de créer un peu de calme intérieur pendant les élections le mois dernier.

La fausse paix

L’armée ukrainienne a continué à bombarder les républiques pendant ce temps, causant plus de 1000 morts dans la région depuis le cessez-le feu, avec des combats particulièrement lourde encore en cours près de l'aéroport de Donetsk. Il a même été rapporté par les médias occidentaux et les organisations de droits de l'homme que l'Ukraine a utilisé des bombes interdites à fragmentation au cœur de Donetsk [1].

Pour ajouter aux souffrances, le gouvernement a coupée les pensions, les allocations familiales, le rail, de gaz et d'électricité, la fourniture de biens et services (depuis l'été), [2] pour la région, touchant environ 7 millions de personnes. Comme l’avocate ukrainienne renommé Tetiana Montian l’a souligné: «'il est tout à fait absurde pour Kiev d’un côté de crier « le Pays Uni ! » [3], alors que dans le même temps elle laisse les gens des républiques geler et mourir de faim" [4]. L'oligarchie ukrainienne, il semble, est prête à couper les services de base aux résidents du Donbass, mais n’est pas prête à négocier sérieusement avec les représentants des républiques; en fait, elle a été bien plus disposée à tenir des pourparlers avec le gouvernement russe.

Il y a beaucoup de régions des républiques confrontées à des pénuries de nourriture, de médicaments, d'électricité et d'autres nécessités de base. Une quantité importante de l'industrie a été détruit par le bombardement de l'armée ukrainienne, et 15% des mines de charbon sont estimées à impossible de restaurer [5], ils auraient besoin d'entretien constant pour que les piliers ne s’effondrent pas. Cette situation a exacerbé les problèmes de chômage. Il est dit que le plus nantis sont ceux qui ont des parents qui travaillent actuellement en Russie ou d'autres parties, comme il y a maintenant plus d'un million de réfugiés du conflit. Il est aussi dans des moments comme celui-ci que les spéculateurs et les bandits essayent de profiter autant que possible de la situation.

Une accalmie dans la tempête

Bien que l'armée ukrainienne a continué à attaquer le Donbass, et les gens continueront à faire face aux bombardements quotidiens avec des pénuries de produits de première nécessité ; à l'approche de l'hiver, le "cessez-le-feu" a apporté une certaine quantité d'espace pour les républiques séparatistes pour se stabiliser, et même de tenir 2ème élections de Novembre. Les élections dans les Républiques Populaires de Donetsk (DPR) et de Lougansk ont eu des taux de participation de plus de 60%, éclipsant le taux de la précédente élection ukrainienne de la semaine antérieur qui fut de 52%.

Même les adversaires des républiques ont dû admettre que non seulement le taux de participation aux élections était assez élevés avec de longues files d'attente, mais qu'en général, les citoyens des républiques faisaient des demandes aux nouvelles autorités, étant, au mieux, apathique, et au pire maintenant un profond ressentiment pour les autorités de Kiev. Ceci est en contraste frappant avec les rapports des médias officiels ukrainiens sur les résidents du Donbass exigeant à l'armée ukrainienne de venir "les sauver" des "terroristes". Kiev a toujours dénoncé les élections comme des mascarades, alors que dans leur mode naturellement hypocrite, ils annonçaient que les observateurs électoraux dans les républiques (du Donbass) seraient déclarés «persona non grata» en Ukraine.

Les dirigeants actuels de la RPD et de la RPL, Alexandre Zakhartchenko et Igor Plotnitsky, tous deux ont remporté des majorités écrasantes, avec 79% et 68%, respectivement.

Des niveaux élevés de participation reflètent un véritable soutien populaire pour les républiques et une opposition généralisée aux autorités ukrainiennes. Les soi-disant «opérations anti-terroristes", y compris les bombardements aveugles de la population civile, ont eu pour effet de pousser beaucoup de ceux qui étaient neutres au début dans l'opposition pure et simple. Dans le même temps il y a aussi des développements inquiétants dans les républiques.

Sur la nature du mouvement rebelle

Par rapport au mouvement Euromaïdan, le mouvement anti-Maidan - la source de soutien populaire pour les rebelles - avait un caractère nettement plus de classe ouvrière. De nombreux partisans de la gauche Euromaïdan tentent encore de faire valoir ses éléments progressistes citant la lutte «anti-corruption», comme si les oligarques du pays étaient devenus moins corrompu depuis. Le fait demeure que quels que soient les espoirs de certains militants ont eu pour Euromaïdan, le mouvement a été laissée sans contenu progressiste ou sociale. Ceux qui soulevait exigences progressistes ont été soit complètement marginalisé ou même agressés. Comme nous l'avons expliqué, ce est en grande partie en raison de la nature de classe du mouvement Euromaïdan étant la classe moyenne / petit-bourgeois [6], ainsi que la faiblesse de la gauche et des organisations de travailleurs dans le pays en général, en particulier en Ukraine occidentale.

Le soulèvement dans le Donbass était fondé en grande partie sur les travailleurs de la région. Ceci est illustré par exemple dans les protestations des mineurs mai [7] qui a conduit plus tard à la formation de la Division des mineurs [8]. Le caractère de classe d'un mouvement ne est pas le seul facteur qui détermine son résultat. La composition classe ouvrière du mouvement anti-Maidan en soi - sans direction révolutionnaire - est loin d'une révolution socialiste. Cela se reflète dans la grande quantité d'éléments nationalistes confuses, aventuristes et russes dans le mouvement. En temps de guerre, c’est l'expertise militaire qui est valorisé au-dessus des idées politiques, et cela s’est reflété dans le choix de ceux qui ont accédé au pouvoir. Ils ont été toujours associés à une ou à une autre formation militaire, allant des nationalistes russes d'extrême droite Gubarev Borodai, au réactionnaire monarchiste russe Strelkov, à l'ancien Parti des régions [9] sous Tsarev.

D'autre part, il y a aussi un certain nombre de commandants, des militants et des citoyens qui pourraient être décrits comme "nostalgiques soviétiques», «anti-oligarchique" et communistes à des degrés divers, tels que le commandant rebelle Mozgovoy et Dremov dans RPL, le député Smekalin, le dirigeant du Parti communiste Litvinov dans la RPD, entre autres qui ont préconisé la création d'un état de bien-être social et la nationalisation des entreprises clés.

La présence de ce dernier peut être traduit d'une part dans la d énomination des républiques elles-mêmes comme des «républiques populaires» et «soviets», y compris le blason de la RPL qui est clairement basé sur ceux des anciennes républiques soviétiques [10]. Bien sûr, l'histoire de l'URSS comprend différentes périodes, du début ; une de démocratie des travailleurs relativement saine à l'une stalinienne dans laquelle l'économie planifiée et les avancées qu'’elle a fait étaient combinés avec le régime dictatorial de la bureaucratie avec une idéologie qui incluait des idées réactionnaires sorties du grand-nationalisme russe (y compris de l'antisémitisme). Cependant, la nostalgie pour l'Union soviétique trouvée dans Donbass n'a rien à voir avec u engouement pour les procès-spectacles, les goulags, la famine ou des pactes Molotov-Ribbentrop.

Il y a des raisons très concrètes pour lesquelles une grande partie de la population dans ces régions revient à l'Union soviétique comme quelque chose de positif. Le fait est que, contrairement à une grande partie de l'Ukraine occidentale [11], la majeure partie de l'industrie sont restés dans Donbass, même après les nombreuses privatisations criminelles des années 1990. Les habitants de Donbass ont des souvenirs très vivants de leur vie avant et après la chute de l'URSS. Ces souvenirs sont le plein emploi, l'éducation gratuite et de qualité, la gratuité des soins de qualité - toutes les conquêtes de la classe ouvrière.

Il y avait un sentiment de dignité qui a été clairement perdu dans le plongeon de l'Ukraine dans le capitalisme de marché. Le retour du capitalisme a apporté des dirigeants mafieux au pouvoir, la perte de l'emploi et du pouvoir d'achat; une grave dégradation de l'infrastructure rurale, des infrastructures urbaines, du système de santé, du système éducatif; la dégradation des droits des travailleurs, les décès de milliers de mineurs par la négligence des patrons et la recherche du profit; des millions ont été forcés de migrer et d'autres ont plongé dans les profondeurs de l'alcool et de la toxicomanie. Et après tout cela la restauration du capitalisme apporte maintenant la guerre.

Ceux qui ont profité le plus de la misère des débâcles post-URSS, même ceux de la région de Donbass, y compris l’homme le plus riche de l'Ukraine Rinat Akhmetov et Serhiy Taruta - qui a été nommé le nouveau gouverneur de l'oblast de Donetsk par Kiev - entre autres, se sont ouvertement opposés à la rébellion. Seuls quelques rares oligarques locaux sont restés, donc on peut imaginer comment le sentiment anti-oligarque est lié pour être très importante, même par rapport au sentiment anti-oligarque qui existe déjà à travers l'Ukraine.

Les défis internes pour la région

Avant l'élection, premier ministre Alexandre Zakhartchenko de la RPD avait annoncé [12], la nationalisation de plusieurs grandes usines appartenant à des oligarques dont Rinat Akhmetov. Parallèlement à cette annonce il a été faite la déclaration soutenant le contrôle ouvrier à l'usine Zugres par l’adjoint de la RPD Aleksandr Smekalin [13]. Néanmoins, l'idée de la nationalisation fut bientôt annoncé être subordonnée à "si Akhmetov ne payait pas les impôts à la RPD» par l'adjoint de Zakharchenko Alexander Kofman, et n'a jamais été vraiment mise en pratique.

En plus de cela, Roman Manekin, un conseiller de la RPD, a récemment déclaré que la seule façon de traiter avec l'annonce du retrait de toutes les institutions ukrainiennes de l'Etat était en établissant une banque nationale et en nationalisant des secteurs clés de l'économie indispensables pour pouvoir vivre de jour en jour[14].

Même dans ces conditions, on perçoit encore de l’influence persistance de l’oligarchie. Selon des rapports récents, la nationalisation de l'usine Zugres a été annulée ou inversée en raison de la pression de certaines autorités locales fidèles à leurs anciens maîtres. Cela semble avoir été le cas quand un détachement de garde privé a repris le contrôle de la vieille propriété de Rinat Akhmetov.

Malgré le taux de participation relativement élevé, les élections ont révélé certaines mesures anti-démocratiques graves, mêmes en tenant compte des conditions actuelles de la guerre civile. Il semble que tout a été fait pour se assurer que les dirigeants en place soient les gagnants et courent relativement sans opposition, et en outre, pour se assurer que peu d'opposition tant de gauche comme de droite entrent au parlement. Beaucoup de personnes qui pourraient se présenter au Parlement ou voter se trouvaient dans le champ de bataille, et il n'y avait aucun moyen pour eux de participer au processus.

Le Parti communiste est devenu le premier parti à être officiellement établi [15] dans le RMRRPD, le 8 Octobre. Cependant, sous prétexte de « irrégularités des documents", ils ont été empêchés de se présenter aux dernières élections. En fin de compte, ils ont été laissés à l'alternative de soutenir Zakharchenko ou rien. Ainsi, Zakharchenko a fini par courir contre des inconnus, y compris son adjoint susmentionné. Le chef de PC de le RPD, Litvinov, a exprimé de sérieuses préoccupations au sujet de la situation dans laquelle le parti a été mis. Il est clair à partir des précédentes élections que le parti bénéficie d'un soutien sérieux dans la région et aurait pu fournir un contrepoids aux dirigeants actuels des deux RPD et RPL.

Le nationaliste Gubarev russe, qui pourrait être considéré comme le côté réactionnaire droite de la scène politique, n'a pas été autorisé à se présenter, soit. Il est considéré par certains d'avoir une popularité semblable à celle de Zakharchenko et a été probablement vu comme quelqu'un hors du contrôle du Kremlin et des élites locales. Il y a eu même une tentative d'assassinat sur lui dans la période qui a précédé les élections.

Moscou semble préférer que les républiques restent une «zone tampon» à l'expansion de l'OTAN, et une autre pièce de troc avec Kiev et l'OTAN. Le Kremlin permet un flux important d'aide et des munitions aux républiques. Les fournitures sociales et militaires sont essentielles à la survie des républiques. L'armée ukrainienne aurait été en train de s’apprêter à renouveler l'assaut sur les rebelles avant que les rebelles ait réussi à apporter une grande quantité de matériel vers le front. L'aide médicale et alimentaire est également crucial, bien que, comme les armes, la distribution est contrôlée par des personnes plus favorables au Kremlin, aggravant les pénuries décrites précédemment, car les personnes qui contrôlent ces fournitures sont en mesure d'exercer un pouvoir politique important.

Le socialiste russe Boris Kagarlitsky considère qu'il est, en fait, la préservation du régime ukrainien qui est la préférence de Moscou; Porochenko et ses oligarques sont une quantité qui peut être prévisible. [16] Cela a été démontré par la volonté de Moscou de converser avec le gouvernement de Kiev et par sa reconnaissance de la légitimité du nouveau régime ukrainien et de deux élections en 2014. Il a également été spéculé que les rebelles du Donbass ont été contraints par les Russes à s’arrêter à quelques kilomètres de Mariupol - le plus grand port de la région - pendant l'offensive d’Août, car son contrôle par les rebelles pourrait leur donner une certaine indépendance économique de la Russie.

Y a-t-il au Donbass un mouvement révolutionnaire gauche viable?

Il y a eu de commandants de bataillon de gauche, y compris des brigades "Makhno" et « Fantôme », agissant ouvertement en faveur d'une lutte contre les oligarques, cette dernière commence même à recevoir des volontaires antifascistes étrangers qui sont maintenant organisés en un peloton communiste . Certains commandants ont même manifesté la nécessité d’une lutte internationale contre le capitalisme. Mozgovoy - le leader de la "Ghost" en Alchevsk - a eu des discussions avec certains éléments anti-oligarque à Kiev au début de Novembre.

Il y a eu aussi les débuts d'une initiative d'unir les forces de gauche dans Donbass avec la création d'un "Front du travail", y compris des éléments de certaines brigades de gauche, le Parti communiste, Borotba et autres. Néanmoins, il est difficile d'obtenir une image précise de leur influence à l'heure actuelle; leur influence politique est limitée aussi longtemps que beaucoup d'entre eux sont encore dans le champ de bataille.

Malgré le besoin massif, la reconstruction des infrastructures des régions décimées ne sera pas effectuée par des oligarques de bienfaisance ou des ONG. Cela ne peut être complété par les travailleurs de Donbass. Comme avec l'Europe d'après-guerre, ce qui nécessitera une grande quantité de planification de l'économie et des infrastructures, le marché libre a peu d'intérêt ou de compétence dans la reconstruction post-catastrophe. Il y a aussi la nécessité d'un contrôle des prix afin de lutter contre les spéculateurs et de se assurer que la population ne sera pas affamée en hiver. Bien que les personnes dans Donbass sont prêtes à tolérer un certain niveau de difficultés afin de voir à travers la séparation de l'Etat ukrainien, leur patience sera épuisée si les conditions ne se améliorent pas.

Par conséquent, bon nombre de ces actions devraient être plus inspirées par la nécessité que par l'idéologie. Les principaux oligarques du Donbass - avant les plus puissant des clans en Ukraine - ont presque tous soutenu la guerre contre les républiques. En substance, pour survivre et gagner de levier dans les négociations, les républiques sont contraintes d'adopter des mesures telles que les nationalisations.

En fait, nous l'avons dit dès le début que la seule façon dont le mouvement anti-Maidan pourrait être couronnée de succès était en adoptant un point de vue de classe clair et sans concession, plutôt qu'un point de vue nationaliste. Beaucoup de temps a déjà été perdu. Les républiques sont contre les oligarques de Kiev soutenus par l'OTAN qui envoient l'armée de l'air, de l'armée et des bataillons fascistes dans la région, tout en coupant les services essentiels et les pensions.

Au même temps nous avons les élites locales, les nationalistes russes, et les bureaucrates fidèles à l'oligarchie Kiev essayer de contrôler les régions par le haut et le Kremlin et les oligarques russes à la recherche de leurs intérêts, tout en mettant un frein à toutes les actions (comme les nationalisations) qui pourraient être un exemple pour la classe ouvrière russe et donc une menace pour leurs intérêts.

La proclamation des Républiques était initialement basée sur l'illusion que, après l'annexion de la Crimée, tout ce qui était nécessaire était de tenir un référendum, proclame une république et hop, la Russie viendrait à la rescousse. Grâce à leur propre expérience amère, les personnes qui travaillent au Donbass ont appris que la Russie n’est pas vraiment intéressé par la reprise de Donetsk et Lougansk et que, au mieux, elle utilise les républiques pour leur propre intérêt étroit.

C’est le sens de la récente vague de déclarations par différentes forces dans les républiques, exigeant un programme anti-oligarque clair, l'opposition ouverte au capitalisme et une orientation socialiste de la lutte. Ils représentent le seul espoir pour les républiques: celle de la mise en œuvre des mesures audacieuses d'expropriation des capitalistes qui pourrait relier et inspirer le mouvement inévitable contre l'austérité imposées par le FMI dans le reste de l'Ukraine.

En tant que révolutionnaires, nous ne pouvons pas rester neutre dans cette lutte. Nous ne pouvons pas laisser ces forces - à la fois dans Donbass et l'Ukraine - mourir et faire semblant comme si elles n’avaient jamais existé. Nous devons les soutenir au mieux de nos capacités. Mais, en ces temps, quand le capitalisme offre une crise après l'autre, chacun plus grave que la dernière: l'avenir, ne peut être le leur.

1 décembre 2014


[1] http://www.nytimes.com/2014/10/21/world ... arges.html

[2] http://svpressa.ru/society/article/105490/

[3] slogan nationaliste utilisé par les forces nationalistes et les médias pro-gouvernementaux pour agiter pour la guerre contre les rebelles. Aussi plâtré sur le côté d'un grand bâtiment dans le centre de Kiev.

[4] https://www.youtube.com/watch?v=o4MzumlOSlw

[5] http://m.thenation.com/article/189137-e ... ppet-state

[6] http://www.marxist.com/russia-ukraine-a ... be-war.htm

[7] Voirhttp://ukraineantifascistsolidarity ... e-up-arms/

[8] Voir: «Les mineurs dans les armées des républiques du peuple de Donetsk et Lugansk: Pourquoi" "lutte contre la Junta Kiev" Division Schakhtyorskaya interview dans Junge Welt.http://ukraineantifascistsolidarity.wor ... d-lugansk/

[9] Le parti au pouvoir avant Euromaïdan. Contrairement à la plupart des députés qui ont pris parti PoR avec le gouvernement de Kiev, Oleg Tsarev a été contraint à l'autre avec les rebelles en raison de la forte pression de la nouvelle gouverneur en puissant oligarque pro-Kiev Ihor Kolomoiskyi dans son Dnipropetrovsk natif.

[10] Voir http://russian.rt.com/article/57003

[11] Une grande partie des forces productives en Ukraine occidentale, ont été vendu pour la ferraille au cours des privatisations des années 90.

[12]http://www.reuters.com/article/2014/10/24/ukraine-crisis-election-akhmetov-pix-tv-idUSL6N0SI54D20141024

[13] http://dnr.today/news/rabochie-zemz-xot ... tvennosti/

[14]http://112.ua/obshchestvo/v-dnr-kriticheskaya-situaciya-ne-oboytis-bez-nacionalizacii-predpriyatiy-i-vvedeniya-kvazivalyuty-147351.html

[15] http://en.tass.ru/world/753337

[16] http://links.org.au/node/4143

Doctor No
 
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