Les nouveaux chiens de garde

Message par Antemonda » 09 Fév 2013, 22:05

Voici le lien : http://nemesistv.info/video/1YRWM4GO1519/l...chiens-de-garde

Il vous faudra savoir passer par-dessus la barrière de publicité pour lancer la vidéo, par contre !

C'est sympathique, quoi que la complicité envers le spectateur de la voix off m'a un peu agacé, de même que "l'épilogue" aux vagues accents nostalgiques des premières années du PS au pouvoir (j'ai trouvé, mais c'était tiède). Au-delà de ça, je pense qu'il faut le voir, si ça n'est pas déjà fait. :smile:
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Message par Jacquemart » 09 Fév 2013, 22:41

Oui, la conclusion (platement réformiste) est précisément réfutée par tout ce qui précède.

Mais ça reste un très bon film, qui a eu un certain écho dans l'opinion, et sur lequel on peut s'appuyer pour avoir des discussions bien intéressantes.
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Message par pedro » 10 Fév 2013, 17:51

La démonstration de la collusion entre les capitalistes, les politiques et les médias est plutôt bien faite. En ces temps ou l'on voit la presse se déchaîner contre les grévistes, de PSA, de Presstalys, contre la CGT de Goodyear, il y a quelques chose de plaisant de voir toutes ces carpettes pour ce qu'elles sont. Un Elkabach, par exemple, que l'on subit depuis au moins 50 ans, pratique l'interrogatoire musclé avec des syndicalistes qui risquent d'être licenciés, mais quand il est sur le plateau de Drucker, avec son patron Arnaud Lagardère, il est quasiment sur le point de "rouler une galoche" à son taulier...
Que dire, aussi, de tous ses pseudo-spécialistes, invités récurrents des chaînes de télé, comme Alain Minc, lequel, trois mois avant le début de la crise de 2008, trouvait que le capitalisme était "plutôt" bien géré, ou de cet autre éminence (je ne me souviens plus son nom), qui, juste au début de la crise, déclare que le pire est derrière nous et que les banques sont à l'abri d'un effet dominos... Eh oui, ce sont tous ces braves gens qui sont les courroies de transmission de la pensée de leurs maîtres capitalistes, qui n'ont même pas vu arriver la crise, qui nous expliquent, par exemple, que dans cinquante ans, le régime des retraites sera en faillite totale (sous entendu, si on ne prends pas immédiatement les mesures qui s'imposent et qui consistent à baisser le montant des dites retraites), que la Chine et l'Inde seront devant les USA, ou d'autres âneries, encore...
Evidemment, le film ne va pas jusqu'à dire qu'il faut changer la société, une autre société ou des Minc, des Elkabach, des Giesbert, etc ne seraient même pas dignes d'être embauchés comme simples laveurs de carreaux.
pedro
 
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Message par logan » 11 Fév 2013, 07:28

une autre société ou des Minc, des Elkabach, des Giesbert, etc ne seraient même pas dignes d'être embauchés comme simples laveurs de carreaux.


c'est bien pour ça qu'ils n'en veulent pas.
logan
 
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Message par artza » 11 Fév 2013, 10:55

J'ai souri en entendant le jeune Michel Field s'exprimer avec l'accent de Daniel Bensaïd.

Il n'allait pas tarder à perdre ce mimétisme.

Le film est mis sous le patronage du pamphlet de Paul Nizan jeune stalinien brièvement passé par l'extrême-droite.

Publié en 1932 "les chiens de garde" sont dans la ligne de la politique d'alors du PCF.
Une politique dite ultra-gauche.
Il était de bon ton suivant un poème nauséeux d'Aragon de glorifier Staline et son guépéou, d'appeler à faire feu sur la social-démocratie et les trotskystes.

Cette politique suicidaire ne fit pas long feu. Après le pacte Laval-Staline en 1935, le PC rallia la défense de l'impérialisme français et ses symboles, la Marseillaise, le drapeau tricolore et Jeanne d'Arc.

Journaliste à l'Huma puis à Ce Soir Nizan suivit le mouvement. Son pamphlet fut livré à "la critique rongeuse des souris". Réédité par Maspéro en 1963, il n'eut de succès qu'auprès du public étriqué des étudiants gauchistes.

L'arrêt brutal de la grève générale de juin 36, l'étranglement de la révolution espagnole en 37 et les procès de Moscou ne troublèrent pas le sommeil de Nizan.

Il refusa le pacte germano-soviétique pour rallier la défense nationale, mobilisé il trouva la mort pour la France à la bataille de Dunkerque.

Dans son roman Les communistes, Aragon le calomnia à travers le personnage de l'indicateur de police Orfilat.

Grâce à l'amitié fidèle de Sartre, ils se connurent à Normale sup', il ne sombra pas dans l'oubli.

Que la presse soit aux mains du capital n'est pas nouveau. C'est ainsi depuis le début.

Qu'elle fut corrompue et asservie aux politiques les plus réactionnaires est dans sa nature.

"L'abominable vénalité de la presse" ouvrage publié au début des années 20 montre documents à l'appui comment la presse française fut arrosée par le gouvernement tsariste russe pour préparer l'opinion à la guerre contre l'Allemagne.

Deux phrases incidentes sont remarquables dans le film: Giesbert proférant que la presse est soumise au pouvoir et que le seul pouvoir stable est celui du capital et un autre disant que la presse n'accueille que ceux qui parlotent dans le cadre du système mais écartent ceux qui veulent changer ce cadre.

Ceci dit c'est à voir et à faire voir.
artza
 
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