Pogrom anti-rom à Marseille

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Message par Matrok » 28 Sep 2012, 09:44

http://www.libemarseille.fr/henry/2012/09/...-riverains.html
(Libération Marseille @ 28/09/2012 a écrit :Des riverains délogent et incendient un campement rom

ROMS - Plusieurs habitants et riverains d'une cité de Marseille ont contraint à la fuite, jeudi soir, des familles roms installées à proximité et incendié les restes de leur campement, sans violences physiques, a-t-on appris vendredi de source proche de l'enquête. Les policiers sont arrivés sur place vers 19H00 afin de séparer une trentaine d'habitants mécontents et les familles roms, qui ont reflué avec caravanes et véhicules, laissant quelques affaires qui ont été incendiées dans la soirée, selon la même source, qui a précisé qu'aucune interpellation n'avait été effectuée en l'absence d'agression physique...
Cette action, révélée par le quotidien régional La Provence sur son site internet, était préméditée puisque ces habitants avaient informé les autorités, dont une élue des quartiers nord, de leur passage à l'acte si les roms ne quittaient pas les environs de la cité des Créneaux, dans le 15e arrondissement de la ville. Caroline Godard, membre de l'association Rencontres Tsiganes, s'est dite "effarée", soulignant qu'environ 35 personnes étaient installées dans ce campement depuis quelques jours. "Des habitants sont venus me voir jeudi matin, ils étaient excédés par la présence des Roms", qu'ils accusaient d'avoir commis des cambriolages, indique Samia Ghali, sénatrice-maire PS des 15e et 16e arrondissements de Marseille. Selon elle, des femmes s'étaient aussi plaintes que les Roms "salissent tout et essayent d'entrer dans les immeubles", dont certains sont en partie vides en raison d'une procédure de démolition en cours.

En présentant les modalités d'application locale de la circulaire interministérielle du 26 août sur la gestion des campements illicites, le préfet des Bouches-du-Rhône avait fait état récemment à l'AFP de la préoccupation des services de l'Etat à l'égard de ce genre de tensions. Mais certains acteurs publics ont envoyé ces derniers mois des messages confortant ce genre de pratiques. En mai, dans les quartiers nord de la ville, des militants associatifs, dont le président de la Ligue des droits de l'Homme des Bouches-du-Rhône, avaient été pris à partie par des riverains d'un camp de roms installé à Château Gombert (13e arrondissement), en présence d'une candidate UMP aux élections législatives. Quelques mois plus tôt, l'ex- préfet délégué à la sécurité Alain Gardère était venu un soir prendre l'apéritif avec des riverains pour fêter le départ de familles roms voisines évacuées un peu plus tôt.

Ol.B. (avec AFP)
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Message par Valiere » 08 Nov 2012, 23:06

Sur la question des roms les élus socialistes et communistes ne sont pas toujours clairs, c'est aussi un problème : ils brossent les gens dans le sens du poli des médias
Valiere
 
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Message par Matrok » 09 Nov 2012, 11:01

Mouais.

Je regrette d'avoir mis ce titre : "pogrom" ça implique une volonté d'extermination, ce qui s'est passé à Marseille est différent.

L'article de LO du 5 octobre dernier :
(Lutte Ouvrière n° 2305 @ 5 octobre 2012 a écrit :Des Roms chassés à Marseille : l'exemple vient d'en haut

C'est dans la cité des Créneaux, dans les quartiers nord de Marseille, qu'un campement de Roms a été détruit le 27 septembre après que leurs occupants en ont été chassés par des habitants du quartier.

Le camp des Roms était installé sur l'assise de deux anciens bâtiments, détruits après des années de procédure et l'expulsion de la quasi-totalité des habitants, à qui la Logirem, le bailleur, n'avait proposé que des logements pires encore que ceux qu'ils quittaient. Dans ce qu'il reste de cette cité, le chauffage est défaillant, l'humidité favorise les moisissures. Certains appartements sont murés ou en passe de l'être, souvent ils n'ont plus de fenêtres et donnent directement sur le vide.

Une partie des locataires voyaient donc des gens s'installer là d'où eux-mêmes avaient été expulsés. Leur crainte était aussi de voir les Roms squatter ces logements vides et utiliser les caves comme lieu de stockage. Quant aux Roms, quarante adultes et quinze enfants dans huit caravanes, ils ont déjà été expulsés à maintes reprises, dix-sept fois selon une association qui leur vient en aide.

Les pouvoirs publics, l'État, la mairie, les conseils général et régional, qu'ils soient à droite ou à gauche, n'ont rien organisé pour accueillir ces familles, rien pour mettre à leur disposition des lieux disposant de l'eau, de l'électricité, de sanitaires, du ramassage des ordures. Pire, les Roms ne peuvent travailler sans être pénalisés, à cause de la législation contraignante qui les touche ainsi que leur éventuel employeur. Par contre, ils sont pourchassés d'un lieu à un autre.

Encore sous le règne de Sarkozy, l'État avec une armada de policiers avait délogé des Roms installés sur la pelouse de la porte d'Aix à Marseille. Depuis, des rondes de policiers tournent autour de cette place pour en interdire l'accès. La mairie, quant à elle, avait dans l'urgence instauré un arrêté anti-mendicité dirigé explicitement contre les Roms. D'autres avaient été chassés de la rue Félix-Zoccola. Il y aurait vingt-huit campements à Marseille actuellement, et la chasse aux Roms continue à être à l'ordre du jour. Une procédure en référé a été déposée pour des squats situés sous les bretelles d'autoroutes A55 et A7. Cela concerne environ trente personnes par site.

Les familles de Roms sont donc à la recherche de la moindre parcelle de terrain, de quelques mètres sous les arches des autoroutes ou sur un terre-plein, pour y mettre des petites tentes et des bâches, pas trop loin des villes, car leur principale ressource est la collecte de tout ce qu'ils peuvent trouver dans les ordures ménagères. Et d'ailleurs, grâce à leur collecte, les encombrants disparaissent très rapidement.

Pourtant il ne manque pas à Marseille de terrains aménageables, de cités où ces expulsés de partout pourraient vivre dans des conditions correctes, être soignés, les enfants scolarisés. C'est le choix inverse qu'ont fait les pouvoirs publics, méprisant tant les habitants des cités pauvres que les familles roms. Et quand ils déplorent ce qui vient de se passer aux Créneaux, leur cynisme est sans bornes : ce sont eux qui ont créé cette situation de toutes pièces, qui la laissent se dégrader et en sont entièrement responsables.

Correspondant LO
Matrok
 
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