Pelon,
Que personne n'ait l"autorité", certes. Ca n'empêche pas d'avoir une opinion.
Et je maintiens que quiconque disposant d'un tant soit peu de bonne fois verra quand même que dans des aspects politiques centraux, la politique de la LCR a évolué de plus en plus loin du trotskysme. L'exemple typique étant le vote pour Chirac en avril 2002. Il faudrait quand même une mauvaise fois extraordinaire pour expliquer que la défense de l'indépendance de classe en toutes circonstances n'est pas un impératif catégorique tkyste !
On peut évidemment discuter à l'infini sur ce qu'est le trotskysme. Certes. Mais il y a quand même toute une série d'aspects de sa politique qui sortent indiscutablement de ce cadre : par exemple aussi le ralliement à l'ONU sur l'Irak.
Bref, la direction de la LCR fait le grand écart entre ses racines et sa pratique. Et la tendance Piquet a une fonction politique - consciente ou pas, c'est secondaire : faire pression pour résoudre cette contradiction dans le sens de la rupture avec le trotskysme.
Dire cela, c'est bien évidemment considérer que la LCR fait toujours partie du mouvement trotskyste - ton reproche est infondé sur ce point.
Quant à "
quelle serait sa politique dans ce cas", on ne peut exclure d'un revers de main une évolution similaire à celle de la section de Ceylan du SU dans les années 60 (un parti de milliers de membres à cette époque, avec députés, etc.). Sa capitulation l'a transformé en 1961 en parti définitivement rallié à la bourgeoisie - bref en une sorte de social-démocratie. Je n'ai pas dit que c'était à l'ordre du jour. J'ai dit que ce genre d'évolution ne peut être inenvisagé.
Quant au fait de plaquer ou pas, on ne peut que partager ton appréciation en général. Là où les choses se corsent, c'est quand il faut préciser. Qu'est ce qui est applicable (donc un acquis), qu'est ce qui ne l'est pas ? Autrement dit : ça veut dire quoi être trotskyste ?
Sur ce dernier point, il me semble clair que nous avons des réponses bien différentes.
Et pour COM :
LCR a certainement raison de dire que le racisme nazi s'appuie sur une situation existant antérieurement à l'impérialisme. Il n'empêche que les massacres de 1945 ne peuvent se comprendre qu'en ayant en tête ce qu'est l'impérialisme - par opposition à une analyse psychologique s'appuyant sur la "folie" des nazis et menant à l'acceptation de la collaboration avec l'impérialisme "démocratique".
De ce point de vue, il est faux d'écrire comme le fait Piquet :
a écrit :A savoir le nazisme, notamment dans sa dimension irréductible aux analyses en termes de classe: le judéocide.
Surtout si l'on voit ce que cela signifie concrètement :
a écrit :L’organisation méthodique, industrielle, de la solution finale, ce que l’on appelle improprement l’Holocauste ou la Shoah, ne peut sérieusement être présentée comme une simple conséquence des menées impérialistes, de la lutte pour "un nouveau partage du monde et de ses richesses" entre puissances impérialistes et dont l’issue nous serait relativement indifférente.
Bref le combat contre le nazisme ne se réduit pas à la lutte de classes anti-impérialiste.... Chacun pourra comprendre que l'enjeu est plus vaste : c'est la systématisation de positions de la direction de la LCR d'avril-mai qui se pointe derrière tout ceci.