Mélenchon

[Oel]

Mélenchon a toujours eu des arguments intéressants contre la politique sarkozienne, la classe du public, des retraites, le catastrophisme de la dette, l'immigration. j'aime bien passer sur son blog des fois. Je ne pense pas que Mélenchon soit nationaliste, il est juste un peu chauvin
Son problème c'est le grand écart entre la miterrandolatrie et la drague de l'extreme gauche comme "warrior against méchante-finance™", traditionel quand on oppose libéralisme ("patronal") et antilibéralisme ("ouvrier") alors que sous Sarkozy l'état s'accapre 56% du PIB :sygus: , ce qui dévoile toute son hypocrisie.
sans oublier l'invasion d'une écologie intégriste derrière l'idée intéressante de planification écologique. exemple : "Au Japon, l’entreprise privée TEPCO, qui gèrait la centrale nucléaire de Fukushima, a passé sous silence de nombreux incidents avant la catastrophe pour ne pas faire chuter le cours de ses actions. Au jour de la catastrophe, TEPCO a refusé d’utiliser de l’eau de mer pour ne pas endommager ses installations." Et ca conclut l'arret du nucléaire...

[shadoko]

Cela dit, l'argument: un "propriétaire qui n'a pas fini de payer est un locataire des banques", c'est un peu un bon mot. Parce qu'à moins que tu veuilles rentrer dans des subtilités longues à détailler sur les taux d'intérêts, ce que la personne moyenne a en tête, c'est que si l'acquéreur n'as pas fini de payer sa banque pour le moment, au bout du compte, il sera propriétaire et ne payera plus rien, à la différence du locataire éternel qui ne le sera jamais et payera toujours. Alors ça fait partie des arguments que je n'aime pas trop, parce que sur le moment, quelqu'un peut dire "ah oui, c'est vrai", mais quand il rentre chez lui et qu'il y réfléchit à deux fois, il peut penser "non, en fait, on m'a dit n'importe quoi". Ça n'est pas très bon. Ou alors il faut vraiment expliquer que le "loyer" à la banque, ce sont les intérêts.

[canardos]

sauf que depuis quelques années les banques ont prêté à 30 ans et que les intérêts arrivent à représenter plusieurs fois le capital.

et comme on commence toujours à rembourser les intérêts avant le capital, au bout de 10 ou 15 ans le capital reste presque entièrement du. ce qui veut dire que l'achat est un miroir aux alouettes et que les gens forcés de vendre pour divorce, changement de travail, chômage, se retrouvent sans rien et même souvent avec des dettes...et les situations pourraient être dramatiques en cas de krach de l'immobilier surtout pour des gens réduits au chômage dans une région sinistrée par les crises où l'immobilier s'effondre faute d'acheteurs.

bien souvent l'achat à crédit se révèle pour les travailleurs un piège, une machine à surendettement.

[shadoko]

Oui. Je suis bien d'accord avec tout ça. Tout l'argument est donc bien dans les intérêts (ce qui est un peu évident au fond, d'accord, mais employé à la volée avec la formule que citait Zelda, ça ne donne pas forcément cette impression).

[roudoudou]

ZELDA "Elle dit ce qu'elle veut mais je suis tout de même un candidat soutenu par un front dont beaucoup de gens sont communistes. Mais c'est vrai, je ne suis pas communiste."

Salut Zelda

@ plus bonne journée

[luc marchauciel]

De Daniel Schneidermann :

http://www.rue89.com/rue89-eco/2012/02/01/...-rafales-228962

[la vidéo de l'interview de Mélenchon est dans l'article

Mélenchon et Dassault : impressions et souvenirs en rafalesDaniel Schneidermann 


  Enfin vendus, ces avions de chasse ! Enfin fourgués à l'Inde (disons, presque). Cocorico ! De tous côtés, ça exulte. Sur France Inter, le chroniqueur économique Philippe Lefébure se félicite : c'est une bonne chose, explique-t-il, d'abord (petit un) pour Dassault, qui cessera d'être victime de « railleries », ensuite (petit deux) pour la France qui exporte sa haute technologie, et enfin (petit trois) pour l'emploi. C'est ce classement, qui en dit long sur le tropisme des journalistes économiques.

Au premier rang, ils voient l'entreprise, son patron, et l'ego de son patron. En deuxième, la politique. Et sur la troisième marche du podium, médaille de bronze, assez loin derrière, le social. Vous me direz que je suis dur pour Lefébure, qui n'est pas le pire journaliste économique, loin de là, et souvent très intéressant ; vous me direz qu'il a troussé son papier en dix minutes, aux petites heures de la matinée, sans réfléchir particulièrement à ce classement ; vous me direz que j'enc... je cherche la petite bête.

Mais c'est justement parce que ce classement n'a pas été mûrement réfléchi, parce qu'il lui est venu spontanément à l'esprit, qu'il est significatif d'une hiérarchie implicite, et qu'il trahit une représentation inconsciente du monde, dans laquelle les usines et les bleus de travail sont loin derrière.

Le vieil argumentaire communiste
On ne saurait faire ce reproche à Mélenchon, invité de la matinale, à qui Patrick Cohen pose d'emblée la question :

« Peut-on être favorable au désarmement, et se féliciter de la vente d'avions de chasse ? »

Et Mélenchon de ressortir tel quel le vieil argumentaire communiste, rodé par des décennies de défense des usines d'armement tricolores : que les Russes et les Américains commencent à désarmer, et après on en reparlera. La France, elle, n'agresse personne ! (C'est bien connu, en effet, elle ne fait la guerre ni en Afghanistan, ni en Côte d'Ivoire, ni en Libye).

S'ensuit, entre Cohen et son invité, un assez long échange sur la sympathie personnelle entre Mélenchon et Serge Dassault. Cette sympathie vient d'être révélée par une biographie de Mélenchon. C'est notamment elle, cette sympathie, qui a poussé Mélenchon à s'abstenir, lors d'un vote au Sénat sur le point de savoir si le mandat de sénateur était compatible avec le statut d'industriel dépendant des commandes de l'Etat. Sur les raisons de cette abstention, Mélenchon, d'habitude si clair sur d'autres sujets, s'embrouille légèrement, sans que l'on comprenne bien s'il est favorable à l'incompatibilité tout en y étant opposé, ou l'inverse.

Ces sinuosités laisseront sans doute perplexes les jeunes matinautes. Mais elles rappelleront aux plus anciens la trouble inclination que nourrissaient les uns pour les autres, tout au long de la guerre froide, gaullistes et communistes, meilleurs ennemis réciproques, sur fond de nationalisme farouche et d'anti-atlantisme. Les vieilles lignes de front ont la vie dure.

[Sterd]

Pour ceux qui l'aurait manquée

http://www.youtube.com/watch?v=_gWVyNtCbEs

[Valiere]

Critiquer Mélenchon, certes, vous avez raison mais il faut aussi discuter avec les militants du PG et participer avec eux aux actions unitaires car ce sont pour beaucoup des militants qui ne veulent plus du système

[Sterd]

Des militants du PG ? Encore faudrait-il que ça existe.

[Zelda]

Pour ceux qui l'aurait manquée

http://www.youtube.com/watch?v=_gWVyNtCbEs

Ah oui, merci Sterd.
J'avais bien vu son échange avec LePen, et bon... ils se serrent la main, comme c'est la règle partout dans leur cénacle, mais après ils ne se disent pas d'amabilité spécialement. C'est un peu la soupe à la grimace.
Ce que je trouve beaucoup plus édifiant, c'est qu'après, on voit Dati "qui le cherchait pour un café", et il va pleurer dans ses jupes "sur la mère Le Pen", comme si Dati était sa meilleure copine...
Il est vraiment de ce cénacle... d'anciens ministres.