L'autisme mieux compris ?

Et lutte contre les pseudo-sciences et les obscurantismes

Message par Wapi » 31 Jan 2012, 23:26

(luc marchauciel @ mardi 31 janvier 2012 à 22:16 a écrit :
Qui sont les "bons" décroissants, et qui sont les "bons" freudiens ?


Mouaif ...

Il y a bien des bons historiens et des mauvais historiens non ?

Et qu'est-ce que cela dit de l'Histoire tout cela ?
Wapi
 
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Message par canardos » 31 Jan 2012, 23:29

effectivement sur un autre fil j'ai utilisé cette expression dont la connotation était sexiste à l'origine pour désigner une forme d’énervement incontrôlable, tout simplement parce que c'est entré dans le vocabulaire courant...mais je ne m'en suis pas servi dans le sens freudien c'est à dire en tant qu'expression désignant un trouble psychique féminin spécifique

mais comme tu dis w api on a du mal à se débarrasser des mots qui reflètent de vieux préjugés...

mes excuses vis à vis des femmes calomniées par Freud

canardos
 
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Message par luc marchauciel » 31 Jan 2012, 23:30

(Wapi @ mardi 31 janvier 2012 à 23:26 a écrit :
(luc marchauciel @ mardi 31 janvier 2012 à 22:16 a écrit :
Qui sont les "bons" décroissants, et qui sont les "bons" freudiens ?


Mouaif ...

Il y a bien des bons historiens et des mauvais historiens non ?

Et qu'est-ce que cela dit de l'Histoire tout cela ?

Mais c'est précisément ce que je dis !!!
On peut citer de bons et de mauvais historiens
Qui peut me citer un bon "psychanalyste" ou un bon "décroissant" ? [je ne parle pas d'un gars sympa qui fait bien son boulot comme il peut, je parle d'un théoricien]
luc marchauciel
 
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Message par luc marchauciel » 31 Jan 2012, 23:39

Wapi, pour comparer l'Histoire en tant que discipline à la psychanalyse, il faudrait que le fondateur, Hérodote, ait sciemment pipoté toutes les informations qu'il donne dans ses "Histoires" comme Freud a truqué (quasiment) tous ses cas princeps.
luc marchauciel
 
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Message par Wapi » 31 Jan 2012, 23:44

Je trouve cette discussion bien plus intéressante que l'autre ... Enfin je crois que tu idéalises un peu Hérodote, un nationaliste athénien (d'adoption) qui n'y allait pas avec le dos de la cuiller quand il s'agissait de tresser des couronnes de laurier à sa ville chérie.

« Soumis à un tyran, les Athéniens ne se montrent nullement supérieurs à leurs voisins. A peine sont-ils délivrés du joug qu'ils les surpassent tous. »

C'est beau comme du De Gaulle ! :sygus: u

Et tu n'es pas sans ignorer que Plutarque a écrit un livre entier sur "les mensonges d'Hérodote" ...

C'est Onfray, le nouveau Plutarque ?
Wapi
 
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Message par canardos » 31 Jan 2012, 23:52

vii, wapi, tu as raison Herodote n'est pas une référence....mais depuis l'histoire a fait quelques progrès, alors que mon impression c'est que la psychanalyse a régressé.

prenons la prétention de traiter les psychoses, la schizophrénie et l'autisme. Freud au départ ne l'avait pas. ce sont les lacaniens qui l'ont revendiqué...

Freud pipotait ses cas, mais rêvait de voir reconnaitre ses travaux comme scientifiques, il était matérialiste. Les Lacaniens ne considèrent plus la psychanalyse comme une science et refusent qu'elles soient évaluée en tant que thérapeutique.

On juge un arbre à ses fruits..
canardos
 
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Message par Gaby » 01 Fév 2012, 00:13

(luc marchauciel @ mardi 31 janvier 2012 à 23:39 a écrit : Wapi, pour comparer l'Histoire en tant que discipline à la psychanalyse, il faudrait que le fondateur, Hérodote, ait sciemment pipoté toutes les informations qu'il donne dans ses "Histoires" comme Freud a truqué (quasiment) tous ses cas princeps.

On s'en fout d'Hérodote en histoire. Et ce n'est pas un arbre généalogique dans lesquels des caractères se transmettraient sur des erreurs de récit. En histoire comme en psychanalyse, la méthode n'est pas la collection d'interprétations.
Gaby
 
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Message par Zelda » 01 Fév 2012, 02:58

(Sterd @ mardi 31 janvier 2012 à 19:51 a écrit :
(abounouwas @ mardi 31 janvier 2012 à 19:20 a écrit : faut quand même pas se moquer du monde,
le Mur ne démontre rien,

Si le mur démontre très bien au contraire que le discours de psychanalystes éminents est parfaitement odieux et ceci sans la moindre coupure et en laissant ces messieurs -dames pontifier jusqu'à la nausée sur la mère froide (ou le contraire). Avec de ci de là des apartés odieux sur l'inceste ou sur les femmes qui mériteraient à eux seuls la mise au ban de ces personnages.

J'ajouterai ceci.

Comme le documentaire livre d'entrée de jeu que la clé biologique de l'autisme (le problème du sillon temporal supérieur, problème bien plus fréquent chez les garçons que chez les filles et qui semble être essentiellement le siège de perception de la voix humaine) a été découverte vers 2000, on est sidéré par le fait que les psychanalystes interviewés ne battent pas en retraite. Bon, je sais, c'est pénible de reconnaître qu'on s'est trompé une bonne partie de sa vie, mais ça arrive aux meilleurs. :-) et comme dit ma mère, qui sait de quoi elle cause, elle a élevé 4 enfants : "Il n'y a que ceux qui ne font rien qui ne se trompent jamais."

Une arnaque du film aurait été d'avoir interviewé les psychanalystes AVANT 2000, ou tout près de 2000, le temps de vérifier... parce que bon... tant qu'une découverte scientifique cruciale de ce genre manque, "la nature a horreur du vide" comme dit une de mes belles-soeurs, car j'ai lancé le débat en famille - le docu a aussi ce mérite :-). Bien sûr, nous savons ici qu'un bon scientifique qui ne sait pas encore doit répondre "On ne sait pas encore. On cherche." Mais bon, là, c'est pire. Nous avons dorénavant affaire à des gens qui savent, et qui nient, donc... qui mentent sciemment.
Luc, toutes les interviews des éminents psychanalystes du film (merci pour ta liste et leur fonctions) ont bien été tournées largement après 2000, rassure-moi ?

Une autre question à deux balles qui m'intéresse et qui n'est pas abordée par le film : que disent les psychanalystes sur cette découverte de 2000 ? Ils avalisent mais disent que ça n'infirme en rien leurs théories ? Ils avalisent et disent que ça explique leur total impuissance sur cette pathologie particulière ? Ils contestent que le sillon temporal supérieur soit un facteur décisif ? Ou pas un ne dit la même chose que l'autre ? Y a-t-il cet aspect abordé dans les rushes, ça m'intéresserait alors...

Je suis convaincue (bien que consciente que ça ne soit qu'une conviction) que l'immense majorité des pathologies psychiatriques a des causes biologico-chimiques que l'on découvrira au fur et à mesure des recherches sur le cerveau.
Ce qui ne veut pas dire que des cachetons adaptés guériront tous les problèmes ! Nous parlons du cerveau, donc il faut à la fois rectifier ce que l'on peut au niveau de l'équilibre global biologique ou chimique, mais également "rééduquer" ce qu'un équilibre défectueux antérieur a pu modifier (l'aspect cognitif du discours que l'on se tient à soi-même sans toujours s'en rendre compte, et qui n'a pourtant que peu de choses à voir avec l'Inconscient Freudien, et qui occupe pourtant une large part des activités cérébrales).

L'approche TCC me semble la seule psychiatrie dorénavant adaptée à cette évolution. Le documentaire montre tout cela... à sa façon. On pourra ainsi de plus en plus comprendre le mouvement général : la psychanalyse était une discipline peu efficiente et vaguement bricolée faute de matériau scientifique à sa naissance (au mieux). C'est maintenant beaucoup plus grave : La psychanalyse est en train de devenir une théorie réactionnaire qui nie les progrès de la science parce que des problèmes d'égo prennent le pas sur les problèmes scientifiques. Bref, la psychanalyse va devenir aux TCC ce que l'astrologie est à l'astronomie.
Choisir l'approche psychanalyse en 2012, c'est se gourrer grave, que l'on entame une carrière de thérapeuthe ou de patient :-). Pas que pour l'autisme.
Pardon d'avoir été un peu longue, mais merci à Sophie Robert pour son documentaire scientifique.

edit : si quelqu'un connaît un bon TCC qui soigne les insomnies... J'achète. (:|
Zelda
 
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Message par artza » 01 Fév 2012, 08:27

(canardos @ lundi 30 janvier 2012 à 14:11 a écrit :La les séances d'orthophonie avaient été prescrites à l’hôpital et il y avait une orthophoniste au CMPP. Enfin ce n'était pas l'enfant avec lequel la psychologue voulait avoir un entretien, elle l'avait sous la main, mais la mère, et elle en faisait un préalable avant de laisser l'orthophoniste attachée au CMPP travailler. et ça, c'était pour nous inadmissible...pas pour toi?

La cause est entendue. Un diagnostic clair, pas normal que cette psy. sco. se mette en travers.

Tout simplement entendait-elle par la défendre sa discipline et son autorité, en fait plus terre-à-terre son égo et le croyait-elle son gagne-pain.

J'ai connu les relations entre chefs de la Poste, des douanes et des chemins de fer :altharion:

Une petite réflexion qu'une psy. sco. veuille rencontrer une mère dont l'enfant rencontre des difficultés quelles qu'elles soient, peut-être ne fait-elle que son boulot?

Me revient à l'esprit une scène de Lady bird, film de K. Loach, un assistant social demande à cette mère de famille nombreuse recomposée qui s'est fait mettre la tête comme un compteur à gaz par son compagnon, si ce dernier, frappait les enfants.

C'était présenté de façon à scandaliser le public contre cet ass. soc. qui manifestement n'avait qu'un but arracher des enfants à leur mère :33:

Je me souviens d'un autre film de K. Loach Familly life.

Qu'en penserait-on aujourd'hui?
artza
 
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Message par canardos » 01 Fév 2012, 09:01

dire que ce film de Ken Loach "family life" avec les parents bornés qui rendent leur fille schizophrène et le méchant neuropsychiatre qui la manipule à la fin comme un objet d’expérience devant ses étudiants m'avaient ému à fond.

je marchais à fond dans le discours psychanalytique repris de façon formidablement efficace et intelligente par Ken Loach. c'était la belle époque aussi de l'antipsychiatrie où l'on disait qu'il fallait vider les asiles, que la folie n'était qu'une réaction et que la normalité n'existait pas....

bref moi aussi j'ai grandi dans toutes ces conneries, j'en ai été imprégné.

N’empêche, avec les enfants victimes d'abus sexuels de leur pères et les enfants autistes, les schizophrènes et surtout leurs parents sont la troisième grande catégorie de victimes des théories psychanalytiques. Lacan ne disait il pas, repris par Melman encore récemment qu'il fallait trois générations pour fabriquer un schizophrène..et la théorie psychanalytique lacanienne ne rejette-t-elle pas sur la mère fusionnelle et "la forclusion du nom du père" la responsabilité de la schizophrénie?

dans le cas de l'autisme c'est une mère froide qui n'aime pas son enfant, dans la cas de la schizophrénie c'est une mère fusionnelle qui l'aime trop, qui pratique en quelque sorte un inceste symbolique responsable de la psychose de son enfant...et le père n'est toujours responsable que dans la mesure ou il est absent et ou dans la mesure sa responsabilité de pater familias, son role de père est nié par une mère trop indépendante et possessive...

toujours le même schéma et toujours un coupable principal, la mère, avec éventuellement un deuxième coupable la grand-mère, des femmes qui n'ont pas su rester à leur place de créature soumise, dont le tort principal est d'avoir remis en cause la primauté de l'homme, du père, seul capable de sauver l'enfant d'une mère monstrueuse en le séparant d'elle.
canardos
 
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