DSK : garde à vue pour agression sexuelle

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Message par canardos » 10 Nov 2011, 15:03

ça continue et ça montre que DSK n'était pas seul concerné....


a écrit :

Affaire du Carlton : les textos gênants de DSK

A.G. | Publié le 10.11.2011, 11h26 |

Dans l'affaire du Carlton de Lille, plusieurs médias révèlent l'existence de textos envoyés par Dominique Strauss-Kahn à un homme d'affaires du Pas-de-Calais. Les messages concernent notamment l'organisation de parties fines à Paris et Washington.

Les enquêteurs lillois dans l'affaire Carlton n'ont pas fini de faire des découvertes surprenantes. Dernière en date, les nombreux textos qu'aurait envoyé Dominique Strauss-Kahn à Fabrice Paszkowski, un chef d'entreprise du Pas-de-Calais, entre 2009 et 2011. Selon «Libération», l'entrepreneur nordiste dans le paramédical, mis en examen et écroué dans l'affaire de proxénétisme du Carlton, serait devenu un proche de l'ancien directeur du FMI en 2004. Le simple militant socialiste est soupçonné d'être l'organisateur de parties fines tarifées pour DSK à Paris et Washington, et d'avoir financé une partie des frais sur les comptes de son entreprise.

Les deux hommes ont beaucoup correspondu. Toujours selon le quotidien, les enquêteurs auraient trouvé une série de SMS envoyés par DSK à M. Paszkowski. Il y est question de l'organisation de soirée spéciales. «J'emmène une petite faire les boîtes de Vienne le jeudi 14 mai. Ça te dit de venir avec une demoiselle ?», aurait écrit DSK au début du mois de juin 2009. Autre proposition en juillet, «Veux-tu (peux-tu) venir découvrir une magnifique boîte coquine à Madrid avec moi et du matériel ?». Les réponses du chef d'entreprise ont par contre été effacées.

Des noms de politiques cités dans plusieurs textos

Selon Le Point, Fabrice Paszkowski a même fourni un autre portable aux enquêteurs. Celui qu'il aurait égaré lors d'une partie fine organisée à l'hôtel Murano à Paris en février 2011. Récupéré puis utilisé par DSK durant trois mois, il contient des messages tout aussi explicites. «Tu viens accompagné à Washington ?» écrit-il le 6 mai 2011. La réponse de l'entrepreneur est encore effacée. «Je la connais ?» insiste l'ancien patron du FMI. Sur le procès verbal de son audition, M. Paszkowski affirme n'avoir récupéré son portable que le 13 mai 2011 à Washington lors d'un autre rendez-vous coquin organisé outre-atlantique.

Plus surprenant encore, «Libération» révèle que des messages n'ayant aucun lien avec l'organisation de ces soirées, prouveraient que DSK a cherché à mettre en relation l'entrepreneur avec au moins trois de ses amis politiques. Les noms de Martine Aubry, de «Mosco» qui pourrait désigner Pierre Moscovici et de Jean-Marie Le Guen apparaissent dans des messages plus que mystérieux. Exemple le 30 juin 2009, un SMS de DSK laisse perplexe, «Appelle Christophe Borgel, explique lui et demande lui qui tu peux appeler chez Aubry». Des messages qui tendent à prouver que le modeste homme d'affaires était bien en relation avec le milieu politique. Le 19 janvier 2010, un dernier SMS de DSK est même surréaliste, «Ok, il faut qu'il prenne contact avec Gerry Rice qui est prévenu.» M. Rice n'est autre qu'un des porte-parole du FMI.

LeParisien.fr

canardos
 
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Message par Sterd » 10 Nov 2011, 19:16

Le témoignage de Tristane Banon en 2007 sur un plateau télé

http://video.fr.msn.com/watch/video/dsk-le...banon/13q60bed9
Sterd
 
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Message par artza » 11 Nov 2011, 08:28

(Sterd @ jeudi 10 novembre 2011 à 19:16 a écrit :Le témoignage de Tristane Banon en 2007 sur un plateau télé

http://video.fr.msn.com/watch/video/dsk-le...banon/13q60bed9

Ces pratiques seraient plus que courantes dans ce genre de milieu, si j'en crois le film les marches du pouvoir avec Clooney what else?
artza
 
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Message par canardos » 11 Nov 2011, 09:47

certes, mais là il ne s'agit d'un film....si un film avait décrit avant l'affaire les turpitudes d'un candidat à la présidentielle qui aurait fait les mêmes choses que DSK et la complaisance des hommes politiques et des médias à son égard, tout le monde y aurait vu une caricature pas très crédible parce que trop outrée...et je m'inclue dans le lot...

la réalité dépasse l'affliction...
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Message par jeug » 11 Nov 2011, 11:06

(Sterd @ jeudi 10 novembre 2011 à 19:16 a écrit : Le témoignage de Tristane Banon en 2007 sur un plateau télé

http://video.fr.msn.com/watch/video/dsk-le...banon/13q60bed9

Eloquent ! Tout y est.
La complaisance dégueulasse d'Ardisson envers l'agression (il en redemande et vous noterez qu'il est le seul à en rire).
T Banon explique aussi son silence en 2007 : Elle ne souhaitait pas que cette étiquette lui colle à vie.
La pile de dossiers identiques concernant DSK entre les mains de l'avocat.

Edit : Bien d'accord avec la dernière remarque de Canardos.
jeug
 
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Message par canardos » 12 Nov 2011, 12:03

on retrouve d'autres noms que celui de DSK...des noms deja connus...en voila un par exemple...tel père tel fils...

Dans le Parisien:

a écrit :

DSK : le fils de Jacques Mellick a participé au voyage à Washington
J.-M.D. | Publié le 12.11.2011, 07h00


ARCHIVES. Le mois dernier, l'ancien député-maire de Béthune (Pas-de-Calais), Jacques Mellick, avait nié toute implication dans cette affaire et annoncé son intention de porter plainte pour diffamation.
Jacques Mellick, le fils et homonyme de l’ancien député-maire (PS) de Béthune (Pas-de-Calais), figurait bien parmi les participants au voyage à Washington (Etats-Unis) entre le 11 et le 13 mai 2011. Un séjour organisé par Fabrice Paszkowski, l’ami de DSK et proche du fils Mellick. Ce voyage avait été financé par David Roquet, l’ex-cadre du groupe de BTP Eiffage. Y participait le commissaire divisionnaire Jean-Christophe Lagarde mais aussi Florence V., sa maîtresse, tenancière d’un salon de massage, et Jade, une prostituée occasionnelle.

Pharmacien, membre fondateur des clubs DSK en vue de la présidentielle, Jacques Mellick junior explique « avoir payé personnellement son billet d’avion ainsi que sa chambre d’hôtel ». « Ce voyage était à but privé dans le cadre de la préparation de l’élection présidentielle », assure Jacques Mellick, qui devait rendre compte de deux missions que le patron du FMI lui avait confiées : une étude sur le prix du médicament et une sur son implantation politique dans le Pas-de-Calais. Jacques Mellick dément « avoir participé aux autres voyages à Washington en décembre 2010 et février 2011 ».



notez bien que le fils Mellick est quelqu'un de sérieux. il venait parler à DSK du prix du médicament...le VIAGRA par exemple j'imagine...
canardos
 
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Message par canardos » 13 Nov 2011, 08:38

les échanges de SMS avec DSK nous apprennent encore des choses sur le bonhomme...voila qui ressemble furieusement à un viol, la "sodomisation à la hussarde" sans son consentement dans les toilettes par DSK d'une prostituée qui s'en est plainte amèrement par la suite à son proxénète "Dodo la Saumure". Évidemment la prostituée ne pouvait pas pas porter plainte, mais ce type de comportement crédibilise vraiment la plainte de Nafitassou Diallo et celle de Tristane Banon comme la lettre de protestation de Piroska Nagy, sa victime au FMI....

Dans Rue 89

a écrit :

Affaire du Carlton 12/11/2011

DSK, une « demoiselle », des « soirées coquines »... les mots pour le dire

 
Blandine Grosjean
Rue89

L'épisode du Sofitel de New York est une histoire sans parole ni sous-titre public. L'affaire dite du Carlton de Lille en regorge.

1 Les mots de DSK

    « Petite » : « J'emmène une petite faire les boîtes de Vienne (Autriche) », écrit sur son portable DSK en mai 2009.

    « Demoiselle » : « Ça te dit de venir avec une demoiselle ? » demande-t-il ensuite à son « ami » Fabrice Paszkowski, chef d'entreprise du Pas-de-Calais, écroué depuis le 21 octobre et mis en examen pour « proxénétisme aggravé en bande organisée, association de malfaiteurs, escroquerie et abus de biens sociaux ».

    « Matériel » : « Veux-tu (peux-tu) venir découvrir une magnifique boîte coquine à Madrid avec moi (et du matériel) ? » demande encore DSK à Paszkowski.

« Demoiselle », « petite » pour ne pas dire pute, putain, prostituée, call-girl. Mais on n'est pas chez Brassens ni Reggiani.
Le rap, lui, ne nie pas le rapport de domination

Au sixième mois d'un feuilleton de plus en plus sordide, on ne sait plus si le mal de mer vient du déballage exclusif et choisi des messages de DSK (alors qu'il n'est qu'un acteur satellite de l'affaire du Carlton) ou des mots employés par l'ex-patron du FMI .

Le registre grivois-ringard rappelle le « troussage de domestique » malencontreusement employé par Jean-François Kahn pour défendre son ami. Mais ce n'est pas qu'une question de génération. Même si ces mots n'avaient pas vocation à devenir publics, c'est un puissant, et un client tout puissant de ce monde qui s'exprime.

L'avantage des gros mots que les rappeurs, par exemple, emploient pour parler des même histoires, c'est qu'ils ne nient pas les rapports de domination, et qu'au final, ils s'avèrent bien moins violents.

2 Les mots des journalistes

    « Sodomiser à la hussarde ». Grâce aux écoutes sur lesquelles étaient placées René Kojfer, responsable des relations publiques du Carlton, on apprend que DSK aurait « sodomisé à la hussarde » dans les toilettes d'un restaurant parisien, Béa, ex-compagne et associée du proxénète Dodo la Saumure de son vrai nom Dominique Alderweireld, qui d'après Le Figaro faisait chanter ses prostituées).

Elle s'en serait amèrement plainte à Dodo, qui l'aurait raconté à René. C'était en 2009 lors de leur première rencontre. L'expression « sodomiser à la hussarde » est reprise par Le Figaro, Le Nouvel Obs (pas en ligne), et se retrouve désormais sur de nombreux sites.

« Sodomiser à la hussarde », est-ce un viol anal, une pratique anale consentie mais douloureuse, vigoureuse, ou juste une image pour dire que DSK est un soudard ? Béa, ancienne prostituée et associée d'un présumé maquereau n'a pas porté plainte. Elle dort actuellement en prison et son avocat affirme qu'elle ne lui a jamais parlé de cet « incident ».

    « Coquines », « fines ». Pas un sujet télévisé, radio, écrit sur DSK et le Carlton sans « soirées coquines » ou « parties fines ». L'appellation recoupe la partouze, le bar à putes, la boîte à hôtesses, le club échangiste, le gang-bang ou la prestation payante de groupe. Ailleurs, on parle « d'agapes libertines ». Pour ne pas dire que des professionnelles font le tapin avec un puissant de ce monde,

C'est un peu faire injure à l'éthique du libertinage. C'est aussi nier que les prostituées (« demoiselles », « petites », « matériel ») n'étaient pas là pour faire la fête, mais qu'elles bossaient.

canardos
 
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Message par Vania » 13 Nov 2011, 09:38

Cela ressemble de plus en plus à un réseau mafieux...

Dans le Figaro

a écrit :Les dessous de l'affaire du Carlton

On parlait de call-girls, de parties fines et de détails croustillants. On découvre que cet incroyable «scandale de palace», qui éclabousse des notables lillois, des policiers et aussi... DSK, masque un réseau international de prostitution, des affaires de drogue et des trafics en tout genre. Une enquête édifiante.

«Moi aussi j'ai eu des problèmes avec DSK. Mes filles étaient venues pour ça... et il a quand même trouvé le moyen d'en attraper une dans les toilettes.» Dodo la Saumure, proxénète de son état, ne raconte pas le Sofitel à New York avec Nafissatou Diallo, mais L'Aventure, à Paris, avec sa «compagne» Béa. Selon le roi des bordels belges, Dominique Strauss-Kahn s'en serait pris à la hussarde, dans le sous-sol marbré du restaurant, à cette sulfureuse blonde qui n'aurait pas apprécié. On se pince...

Nous sommes le 17 mai 2011, au Smoke Havanas, un bar à filles situé à Tournai, près de la frontière franco-belge. Au milieu de l'après-midi, l'établissement est désert. Mais c'est dans ce cadre feutré que Dominique Alderweireld, dit Dodo la Saumure, veut être vu. Vautré là, dans un canapé en similicuir, et servi par Pat, une blonde fatiguée par trente ans de tapin, le proxénète est maître en son royaume. Dans la fumée âcre des cigares, devant une bouteille de champagne, le décor est planté : Dodo et ses amis rejouent Le Parrain, en nettement moins classe. Il y a trois jours, le patron du FMI s'est fait prendre la main dans le sac au Sofitel de New York. Alors le proxénète de 62 ans veut montrer qu'il «sait» que parmi ses clients il compte aussi des puissants. Ce qu'il ignore, en revanche, c'est qu'au moment précis où il fait le malin, au moment où il jure qu'il «a les flics et les magistrats dans la manche», brandissant la photocopie d'une décision de justice qui le blanchit, il est déjà dans le collimateur de la police. Autant que son ami René Kojfer, responsable des relations publiques de l'Hôtel Carlton, assis en face de lui. Ce grand-père parfumé à l'eau de Cologne, charmeur à souhait, ne se doute pas qu'au moment où il téléphone à «un ami policier qui (lui) doit un service», il est écouté. Tout est déjà écrit. Dans cinq mois à peine, les complices qui se gaussent dans la lumière d'une boule à facettes seront pris dans un immense coup de filet franco-belge.

Une affaire qui aurait pu passer inaperçue si le maquereau et son comparse avaient accepté de «tomber» seuls. Mais non, le tandem Dodo-Kojfer emporte, dans sa chute, onze autres personnes. Parmi lesquelles des notables, un avocat, des policiers, des chefs d'entreprise, les dirigeants du Carlton... Le Tout-Lille aurait perdu la tête dans des parties fines avec des call-girls. Leurs terrains de jeu : des hôtels de luxe dans la capitale des Flandres, à Paris et à Washington.

Au mois d'octobre, la partie s'achève : douze personnes sont mises en examen en France et en Belgique et le nom de DSK est, une fois encore, sévèrement éclaboussé. Mais nous sommes déjà trop loin. L'affaire croustillante qui, depuis un mois, fait trembler la bonne société lilloise, commence loin des flashs. A des kilomètres des palaces, dans les claques sordides de Dodo la Saumure. Au cœur de «l'affaire du Carlton», il y a un réseau de prostitution international. Un réseau qui grandit au fil des années, un réseau porté par une amitié transfrontalière vieille de quarante ans.

Dodo-Kojfer, passage obligé entre le milieu et la bonne société lilloise

Retour en mai, au Smoke Havanas. René Kojfer raconte d'un air entendu : «Nous nous sommes rencontrés dans les années 70-80, avec Dodo, nous fréquentions les mêmes endroits et surtout la même rue.» A cette époque, Dominique, étudiant, et Kojfer, arnaqueur à la petite semaine, partagent la même passion pour les filles et les bars louches. Un sourire aux lèvres, Dodo lance : «Vous connaissez la Carlingue? La French Connection? C'est comme ça que nous nous sommes rencontrés.» Inutile de présenter ces deux organisations du grand banditisme français. Bluff ? Flambe d'un petit maquereau qui se rêve en gros poisson ? Six mois après, alors que le scandale a éclaté, la question mérite d'être posée.

Il y a plus d'une décennie, Dominique Alderweireld, poussé par la tolérance outre- Quiévrain, s'installe à Tournai, une petite bourgade tranquille réputée pour sa cathédrale. Dans la ville et ses environs, le proxénète ouvre jusqu'à onze maisons closes. Mais le Français a déjà un passé. «Il connaissait du monde chez les escrocs, nous confiera un policier français. Quand il s'est installé en Belgique, d'autres ont suivi. Des vieux chevaux sur le retour, spécialistes des trafics en tout genre. Il s'est même frotté aux Gitans.» Dodo a aussi une maison en Corse, qu'il a rachetée avec un certain Jean-Pierre Kerbiche, un Français mouillé dans l'affaire «Roger la Banane», l'histoire jumelle du Carlton, mais sans DSK. Pour le proxénète, c'est la preuve qu'il fréquente le milieu corse. D'ailleurs, dit-il, «pourquoi croyez-vous que j'ai baptisé la société qui gère mon établissement principal: La Brise de Maire?» Une référence au gang mafieux corse, spécialiste des braquages. Dans les rangs des anciennes employées du proxénète, on confirme qu'il lui arrivait d'«inviter» des amis corses dans ses établissements. Cynthia, une ancienne fille, finira même par dire qu'il «organisait du trafic d'armes au téléphone», que «son ex-femme avait déposé une mallette de faux billets à la banque» et qu'il «faisait du trafic de cocaïne transportée par son bras droit, Jean- Jacques Martin, dit L'Assassin». Côté police, on est moins sûr : «Il y avait des Corses qui venaient, mais nous ne pouvions pas les identifier, car ils avaient des voitures de location.» Pour la majorité des agents français, Dodo est «une petite frappe, un informateur connu des services depuis quarante ans». Avant d'admettre qu'ils n'ont «pas vraiment cherché, car il travaillait de l'autre côté de la frontière». Dur retour de bâton pour la police du Nord...

Béa, la call-girl diagnostiquée «psychopathe borderline»

Car s'il est possible que La Saumure ne soit pas le gros bonnet qu'il prétend, il est aujourd'hui accusé d'être à la tête d'un réseau international de prostitution. Au mois de mai, Béatrice Legrain, dite Béa, ex-prostituée devenue son associée, ne s'en cachait pas : «Les étrangères bossent plus, alors nous allons les chercher en Espagne et dans les pays de l'Est.» Cette blonde diagnostiquée «psychopathe borderline», et condamnée pour tentative de meurtre contre son mari, parle cinq langues étrangères. C'est pour cela que Dodo l'emmène autour du monde pour recruter des filles. Béa fera aussi partie des virées avec l'ex- directeur du FMI. C'est elle qui sera victime des assauts de DSK à L'Aventure, à Paris. Quoi qu'il en soit, le couple forme une alliance lucrative puisque, selon nos sources, Dodo serait millionnaire et planquerait son butin dans un paradis fiscal.

Et René Kojfer ? Le pilier du versant français du réseau, lui, ne roule pas sur l'or. Il vit dans une HLM et s'inquiète pour son avenir, car il sait qu'à la fin de l'année, le Carlton lui signifiera son départ à la retraite. C'est sans doute pour cette raison qu'il ne pose pas de questions quand ses complices belges s'attaquent au marché international. Pour le vieux roi du tout-Lille, cela ne change rien : contre une petite enveloppe et quelques heures de plaisirs, ceux-ci continuent de faire venir ses amis dans les maisons closes de son complice (source policière). Et Kojfer peut se targuer d'avoir du beau monde dans son carnet d'adresses : des notables, des policiers, des avocats, des élus, des dignitaires du Grand Orient de France... Huit d'entre eux sont aujourd'hui mis en examen. «Nous savions pour le commissaire, chef de la sûreté départementale du Nord, Jean-Christophe Lagarde, témoigne un policier. Il allait dans les bars où il y avait des filles.» Même son de cloche pour le ténor du barreau lillois, Emmanuel Riglaire, qui n'hésite pas à distribuer sa carte de visite dans les claques de Dodo. Les amis de Kojfer auraient même fait traverser la frontière à certaines têtes d'affiche du cinéma français...

Alors, réseau organisé ou simples virées entre joyeux libertins ? Les policiers penchent pour la première option, car Kojfer et Dodo recrutent de chaque côté de la frontière et plus loin encore (au Maroc, en Espagne, dans les pays de l'Est, grâce à une agence au nom de Béa). «Il faisait travailler des filles sans papiers», assure une source policière belge. D'autres encore parlent de mineures... «Kojfer est un pervers, il aimait les gamines», affirme Christian Mercier, proxénète et principal concurrent de Dodo. Son terrain de chasse ? «La Ddass* de Lille», répond-il. L'accusation est sérieuse et pourtant, lorsque nous avions rencontré le grand-père charmeur, en mai, il s'était empressé de nous montrer la photo de Dahlia, une «lycéenne» de Lille qu'il avait emmenée dîner au Smoke Havanas. Cette «lycéenne» était-elle mineure ? Difficile à dire. En revanche, c'est la preuve que René Kojfer n'emmène pas que ses amis libertins de l'autre côté de la frontière. A Lille, son territoire, il connaît des clients et... des filles.
La call-girl voilée ou la vraie histoire de Mounia R.

Dans une petite rue derrière le Carlton, cet hôtel où se seraient déroulées des parties fines entre notables et prostituées, il y a un appartement. Un boudoir cosy en plein centre-ville, que Kojfer à dégoté pour «son amie», une certaine Mounia R. Call-girl de son état, elle fait partie des «élues» qui participent aux agapes libertines de DSK. Mais cela, au mois de juin, les policiers ne le savent pas. Et c'est par le plus heureux des hasards qu'ils vont découvrir le pot aux roses. L'indic ? Une mystérieuse jeune femme voilée, qui se présente au commissariat pour le vol de ses papiers. Au fil de la conversation, les policiers se rendent compte que la Lilloise n'a cure de son livret de famille. Celle qui n'est autre que Mounia la call-girl veut parler prostitution. L'escort-girl, musulmane pratiquante, décrit des prestations tarifées autour du monde, en Afrique, dans les Emirats et... aux Etats-Unis. Selon nos sources, c'est «son ami» Kojfer qui lui présente des clients. Pour les policiers, son compte est bon : René fait travailler une fille à l'étranger, dans un appartement qu'il lui a trouvé. Mais une question turlupine les services lillois : «Pourquoi Mounia se présente-t-elle au mois de juin pour une pseudo- affaire de vol?» A-t-elle été poussée par le chef des RP du Carlton, qui se demandait comment tirer de l'argent de ses informations sur DSK ? Peut-être, mais quoi qu'il en soit, Mounia n'est pas une prostituée comme les autres. C'est une call-girl. Petite, brune, au physique plus que commun, Mounia est quelqu'un de malin qui sait se tenir en société. C'est pour cela qu'elle a été choisie pour divertir Dominique Strauss-Kahn. Idem pour Béa, polyglotte et femme d'affaires. C'est moins le cas de Jade, trentenaire belge, qui aurait aussi bénéficié des faveurs du patron du FMI. Cette prostituée catapultée call-girl a travaillé dans les claques de Dodo. Là où, selon les policiers, il y a des femmes sans papiers. Là où l'on pousse les filles à prendre de la coke pour mieux les tenir. Là où on les menace de les dénoncer à leurs familles, photos à l'appui, si elles refusent de continuer. Là où, en toute impunité, les deux tontons flingueurs trafiquent depuis des années.

Dodo, Kojfer et les «poulets»

«Dodo, il bosse à l'ancienne, il veut faire glisser les poulets», explique un agent belge. La technique est toujours la même : pour être tranquille, Dodo se propose comme indic et «présente» ses filles aux policiers. Mais la carrière des flics intègres se corse quand ces derniers s'intéressent de trop près à ses affaires, refusent de «glisser» ou de «croquer» (dixit la police). C'est comme ça que deux policiers belges du service de la traite des êtres humains se retrouvent dans le collimateur de l'Inspection générale des services (IGS), sur dénonciation du proxénète. L'un est accusé d'avoir profité d'une fille de Dodo et l'autre, de viol. Jugés «clean», ils seront relaxés. Mais le résultat est presque le même : les agents sont mutés, demandent à changer de service ou finissent par «croquer».«Chez Dodo, nous étions prévenus avant chaque descente de police, histoire de faire sortir les sans-papiers, planquer la dope et les mineures», témoigne une prostituée. Côté français, René Kojfer a des relations dans la police depuis toujours (il est ancien tenancier d'un hôtel géré par la mutuelle de police et est membre du Grand Orient de France, qui compte des policiers dans ses rangs), mais il n'hésite pas, à l'instar de son comparse belge, à «travailler à l'ancienne». «Un jour, René m'a demandé de passer à l'Hôtel des Tours, se souvient un policier français. Je croyais qu'il voulait balancer mais en fait, il me proposait une chambre pour me mettre une fille dans les pattes.» N'ayant pas réussi, selon lui, à le traîner dans les bars de son complice belge, il propose de faire les présentations sur place. Du travail à l'ancienne qui permet «de tenir les policiers par les couilles», résume un agent. Est-ce cela que la bande de joyeux libertins avaient en tête en s'attaquant au très présidentiable directeur du FMI ? Voulaient-ils simplement entrer dans ses bonnes grâces ? Sans doute.

Aujourd'hui, leurs rêves de lobby se sont effondrés. Grâce à un mystérieux indic français, «qui balance Kojfer», et grâce à une information des policiers de Tournai, Dodo, Béa et L'Assassin sont derrière les barreaux. De l'autre côté de la frontière, René Kojfer et sept de ses «amis» sont mis en examen. Le réseau est épinglé et les rues de la petite ville à la cathédrale retrouvent leur tranquillité. Tout est bien qui finit bien ? C'était sans compter sur Christian Mercier, intronisé nouveau roi des bordels frontaliers. Ce dernier a bien l'intention de récupérer la clientèle sélecte de son ancien concurrent. Quinze jours après l'interpellation de Dodo, il a ouvert un nouveau bordel : Le VIP.


Le lien : http://www.lefigaro.fr/actualite-france/20...-du-carlton.php
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Message par canardos » 15 Nov 2011, 14:25

décidemment d'apres les témoignages des prostituées DSK aimait bien brutaliser les femmes....

Dans L'Express:

a écrit :

L'effarante double vie de DSK

Par Jean-Marie Pontaut, Eric Pelletier et Philippe Broussard, publié le 15/11/2011 à 11:20, mis à jour à 13:58

Jusqu'où ira "l'affaire du Carlton"? Les témoignages et les écoutes auxquels L'Express a eu accès révèlent en tout cas l'incroyable agenda 2009-2011 de l'ex-patron du FMI. Où se mêlent, entre ses obligations publiques, des rendez-vous privés avec ses amis lillois et leur escorte de "filles" tarifées.

L'"affaire du Carlton" a basculé dans une autre dimension. Parties d'une sombre histoire de prostitution mêlant notables lillois et filles de joie, les investigations de trois juges, épaulés par la police judiciaire, révèlent un scandale inédit en France, à la confluence des "réseaux francs-maçons, libertins et politiques", selon les termes des magistrats dans une ordonnance. Même les frasques de certains élus de la IVe République paraissent fades en comparaison du système d'approvisionnement en call-girls mis en place pour satisfaire l'ex-patron du Fonds monétaire international (FMI), Dominique Strauss-Kahn.

Selon les témoignages recoupés, les écoutes et autres textos dont L'Express a eu connaissance, ces parties fines n'avaient rien à envier aux "bunga bunga" italiennes de Silvio Berlusconi. Sous couvert de soirées libertines, un groupe, composé notamment d'un policier de haut rang et de deux entrepreneurs, a reconnu avoir "importé" des prostituées sorties des "maisons de débauche" belges. 

Mounia, Béa, Jade et les autres ont détaillé, devant les enquêteurs, le comportement sexuel de DSK, jetant parfois un éclairage cru sur ses relations avec les femmes. De ces rencontres, elles conservent des souvenirs contrastés. L'une d'elles décrit un "homme attentionné", quand une autre dénonce sa brutalité. Ce dernier témoignage pourrait fragiliser sa situation aux Etats-Unis, où Nafissatou Diallo, la femme de chambre du Sofitel de New York qui l'accuse de viol, le poursuit toujours devant la justice civile après avoir été déboutée au pénal.

Auparavant, l'ex-leader socialiste devra honorer un autre rendez-vous judiciaire, à Lille, où les enquêteurs veulent l'entendre. Lui-même a d'ailleurs demandé à s'expliquer pour mettre fin à ce que ses avocats, Mes Frédérique Baulieu et Henri Leclerc, assimilent à un "lynchage médiatique". Il reste à savoir s'il sera convoqué comme simple témoin (en France, les clients de prostituées ne sont pas poursuivis) ou s'il sera mis en examen pour proxénétisme, voire pour recel d'abus de biens sociaux, dans la mesure où les frais de ces soirées étaient pris en charge par diverses sociétés.

En attendant, cette enquête permet, par son extrême précision, de croiser l'agenda privé et les activités publiques de DSK. Au fil du temps, de 2009 à 2011, le scénario d'une étonnante double vie se dessine, soulignant l'inconséquence d'un homme politique surdoué mais gouverné par ses sens. Et finalement perdu par ses pulsions. 

Février 2009 - Paris un Incident à L'Aventure

En ce début d'année 2009, DSK est à Paris, où il doit participer au Forum mondial sur la concurrence, programmé par l'OCDE du 19 au 20 février. Profitant de ce séjour, il enchaîne les rendez-vous politiques et médiatiques. Ainsi, le 17 février, il est l'invité de France Inter, où l'humoriste Stéphane Guillon raille son appétit sexuel, ce qui provoque sa colère à l'antenne. Le même jour, L'Express révèle l'existence d'une lettre où Piroska Nagy, fonctionnaire hongroise du FMI avec laquelle il a eu une liaison, écrit: "Je crains que cet homme n'ait un problème qui, peut-être, le rend peu apte à diriger une organisation où travailleraient des femmes." 

Le jeudi 19, après son discours à l'OCDE sur "les leçons de la crise pour la politique macroéconomique", DSK change d'auditoire: à l'heure du déjeuner, le voici à l'Aventure, un restaurant du quartier de la place de l'Etoile. Parmi les convives, nul économiste, mais quelques amis et leurs "accompagnatrices". Un militant socialiste du Pas-de-Calais, Fabrice Paszkowski, joue les entremetteurs. Patron d'une société de matériel médical, il connaît DSK depuis cinq ans. Ce jour-là, il est accompagné d'un ami, David Roquet, patron d'une société spécialisée dans la pose de revêtements routiers (Enrobés du Nord), et du commissaire divisionnaire, chef de la sûreté départementale à Lille, Jean-Christophe Lagarde. Le trio n'est pas venu seul: au moins deux prostituées, débarquées de Belgique, sont du voyage. Une salle fermée du restaurant protège les ébats des convives... Selon plusieurs témoignages, le patron du FMI se montre plutôt entreprenant, jusque dans les toilettes. Son attitude choque même l'une des jeunes femmes, Béa, la compagne d'un proxénète français installé en Belgique, Dominique Alderweireld, alias "Dodo la Saumure".

Mai 2009 - Vienne (Autriche) La tournée des "boîtes"

Le patron du FMI jongle avec son emploi du temps, il orchestre sa vie de "libertin" en fonction de ses obligations publiques. Il dispose pour cela d'une hot line, un téléphone portable fourni par Paszkowski. Les SMS retrouvés par la police trahissent un sens aigu de l'organisation. Ainsi, le 21 avril 2009, DSK écrit à son compère: "J'emmène une petite faire les boîtes de Vienne le jeudi 14 mai. Ça te dit de venir avec une demoiselle ?" De fait, DSK passe bien quarante-huit heures dans la capitale autrichienne. Au menu officiel: une très sérieuse conférence à la Banque centrale. A l'issue du séjour, il déclare à la presse: "Il n'y aura pas de reprise tant que les banques n'auront pas remis de l'ordre dans leurs affaires."

Janvier 2010 - Washington Les "copines" débarquent

Au début de 2010, les textos fusent par-delà l'Atlantique pour préparer l'arrivée d'une délégation d'un genre particulier. Le 7 janvier, DSK s'impatiente. Il demande par SMS à son ami Paszkowski: "Tu arrives et repars quand exactement? En dehors de la délégation, des copines?" Puis, le 23 janvier, à minuit: "Alors, qui auras-tu dans tes bagages?"

Suit cet échange: "Sylvie, toujours compliqué. Jade, Catherine, certain. Pour la petite nouvelle, elle a envie de te voir, mais en France dans un premier temps... Une soirée belge m'est aussi beaucoup demandée avec new couple."

Alors qu'il doit participer, deux jours plus tard, au Forum économique mondial de Davos (Suisse), le patron du FMI attend la petite troupe pour le 25 janvier. Au dernier moment, l'un des invités est privé de ce déplacement: à Paris, David Roquet est refoulé, faute de passeport valide. 

Fabrice Paszkowski débarque, lui, avec une certaine Jade, présentée comme sa collaboratrice. Le commissaire Lagarde fait également partie du voyage, de même que Jacques Mellick, fils de l'ex-maire de Béthune (également prénommé Jacques) et membre de l'association A gauche, en Europe, à Lille. Pour le policier, le programme est clair: il s'agit d'un "voyage de travail" avec DSK, suivi d'une "soirée libertine".

La délégation loge dans "un hôtel magnifique, idéalement placé", le W, voisin de la Maison-Blanche. Mais Lagarde joue de déveine: il ne peut pas se joindre aux réjouissances. "Je n'ai pas participé, car j'avais mal au dos", avouera-t-il plus tard aux enquêteurs. Quant à "Jade", elle aurait passé la soirée avec le patron du FMI, avant de se faire photographier avec lui, le lendemain, dans son bureau. 

Printemps 2010 - Paris "Petite soirée" au Murano

DSK a fait de l'hôtel Murano, situé près de la place de la République, l'épicentre de ses plaisirs parisiens. Ils sont parfois une douzaine à se presser dans ces "transports en commun", selon le bon mot d'un avocat. Devant les policiers qui l'entendent en octobre dernier, Mounia, l'une des prostituées lilloises, témoigne de ce qui s'est passé ce soir-là, à l'invitation de David Roquet : "[Ce dernier] m'a dit qu'il était un ami de DSK et, qu'avec lui, il avait prévu d'organiser une soirée dans un hôtel à Paris et qu'il fallait être très discret. Il m'a expliqué que l'on devait être quatre filles. Il y aurait un buffet et chacune des filles aurait une relation sexuelle avec DSK." D'habitude, dit-elle, ce genre de soirée est rémunéré 1500 euros.

Après une heure de TGV en compagnie de Roquet et de deux inconnus, Mounia débarque au Murano. "Après avoir bu un verre au bar, David m'a fait monter avec ses deux amis" dans un duplex avec piscine, où un buffet avait été dressé. "Puis il y a eu deux filles, une brune et une blonde, qui sont arrivées à l'appartement. Elles m'ont dit qu'elles venaient du nord de la France." Se présente une autre femme, apparemment d'origine algérienne. "DSK est arrivé, poursuit Mounia. Il est allé prendre une douche avec la Maghrébine. Ils sont ensuite revenus en peignoir. Nous avons mangé. Ensuite, j'ai eu des rapports sexuels complets avec DSK dans le duplex. Je me souviens qu'il s'agissait de rapports brutaux avec sodomie. Il ne m'a pas violentée, mais on sentait qu'il aimait les rapports de force. Pendant ce temps, il y a eu également des rapports avec les deux autres hommes, dont je ne connais pas le nom." Dans le taxi de retour vers la gare du Nord, peu avant 23 heures, David Roquet lui aurait remis une enveloppe contenant seulement 900 euros... Pour justifier la différence avec le tarif promis, il aurait argué, déçu, que c'était une "petite soirée".

Décembre 2010 - Washington Deux jolies "assistantes"
Au printemps 2010, David Roquet, dirigeant d'une filiale d'Eiffage, fait venir des prostituées lilloises à l'hôtel Murano, épicentre des plaisirs parisiens de DSK.

Au printemps 2010, David Roquet, dirigeant d'une filiale d'Eiffage, fait venir des prostituées lilloises à l'hôtel Murano, épicentre des plaisirs parisiens de DSK.

AFP PHOTO THOMAS COEX

Le 14 décembre 2010, DSK effectue un voyage officiel au Mexique puis rentre à Washington, où l'attend un programme chargé, à commencer par la gestion de la crise grecque et l'attribution d'un prêt de 22,5 milliards d'euros à l'Irlande. Cette séquence officielle se double, en coulisses, de rendez-vous particuliers. Le 15 décembre, par un froid glacial (- 6°C), mais sous un beau soleil, se présente à Washington une joyeuse troupe française. Les inséparables Roquet, Paszkowski et Lagarde sont escortés par deux jeunes filles, yeux clairs et cheveux bouclés, Aurélie et Marion, présentées comme secrétaires de la société Enrobés du Nord. Avec eux, également, le supérieur du commissaire Lagarde, Jean-Claude Menault, patron de la sécurité publique du département du Nord.

Ce policier effectue discrètement le voyage afin d'évoquer les problèmes de sécurité avec le futur candidat du PS à la primaire. D'ailleurs, le lendemain, il a l'occasion d'aborder ce sujet lors d'un long déjeuner avec DSK. Mais, le soir, après le dîner, l'ambiance change du tout au tout. Dans leur chambre de l'hôtel W, les soi-disant assistantes se mettent à l'aise en présence des hommes. Selon Jean-Claude Lagarde, son supérieur, "gêné", est sorti quand elles ont commencé à se déshabiller: "Il a dit que ce n'était pas son truc." Sa présence au W, éventée par l'enquête, lui coûtera son poste: il prendra prochainement sa retraite. 

2 février 2011 - Lille Une enquête pour proxénétisme

Ce jour-là, à Lille, est lancée une enquête préliminaire pour proxénétisme en bande organisée. "Selon plusieurs éléments recoupés", écrivent les policiers, un réseau s'active dans la région. Les enquêteurs visent notamment René Kojfer, personnage haut en couleur, responsable des relations publiques de l'hôtel Carlton. Ils épluchent les milliers de communications passées depuis son portable, ainsi que depuis celui de la call-girl Mounia (20 703 SMS émis et 10 763 reçus!). A ce stade, les policiers ignorent que leur enquête, ciblant des notables locaux (assureur, commerçant, avocat, conseiller municipal, fonctionnaires...), va les conduire à DSK.

Certaines filles proviennent des "maisons de débauche" belges tenues par le fameux Dodo la Saumure, surnommé ainsi en référence à la substance permettant de conserver... maquereaux et morues. Quand les policiers français demandent à leurs homologues belges des renseignements à son sujet, ceux-ci répondent que le réseau s'approvisionnerait notamment en Hongrie. Les enquêteurs belges reprochent aussi à Dodo de se prévaloir d'appuis dans leurs rangs, ce qui a pour effet, écrivent-ils dans leur rapport, "d'effrayer les filles [et] d'entamer la crédibilité des services de police auprès de ces dames". "Mon client, qui ne connaît pas M. Strauss-Kahn, n'a rien à voir avec l'affaire dite du Carlton", insiste aujourd'hui son avocat belge, Me Etienne Wery. "Il n'a d'ailleurs pas été entendu par la PJ française", ajoute son conseil parisien, Me Sorin Margulis. 

Mai 2011 - Washington Dernière nuit au W
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L'Express n°3150 

Le 11 mai, alors qu'en France la polémique enfle sur son train de vie, DSK reçoit ses amis lillois à Washington. Le lendemain, une soirée échangiste est organisée à l'hôtel W. Florence, une call-girl proche du commissaire Lagarde, y participe. Interrogée par les policiers, elle décrira DSK comme un homme "très attentionné avec les femmes", "jamais violent". Selon elle, le patron du FMI se serait plaint du "puritanisme hypocrite des Américains". C'est pourquoi, à l'entendre, il était "content de nous voir, nous, Français, qui assumons nos choix libertins". Ce jour-là, "Flo" sera défrayée entre 1000 et 2000 euros, en espèces. Le vendredi 13 mai, à midi, a lieu une ultime rencontre avec DSK. David Roquet, également présent, note la présence d'une Américaine, blonde, parlant français, car ayant fait ses études à Bruxelles. Le soir, les convives se quittent. DSK part pour le Sofitel de New York et sa fameuse suite 2806...

Mai 2011 - Lille Le choc de l'arrestation

Le dimanche 15 mai, le monde entier apprend l'arrestation du patron du FMI, accusé de viol par une employée du Sofitel. Dans les bordels belges aussi, c'est la stupeur. Dodo la Saumure, que L'Express a pu interroger par le biais de son avocat, Me Margulis, se souvient surtout de l'attitude de son ami Kojfer, le collaborateur du Carlton de Lille: "René Kojfer, sortant de grosses libations, m'a téléphoné. Il se vantait de pouvoir mettre tout en oeuvre pour faire libérer DSK à New York. J'ai répondu qu'il se mette au Vittel fraise, lui qui n'avait jamais réussi à faire sauter un seul PV!" 

A la même époque, les policiers saisissent une autre conversation entre les deux hommes:

"(Dodo)

- T'as vu Strauss-Kahn?

(René)

- J'suis au courant. J'ai vu l'commissaire qui v'nait, Lagarde, parce que c'est son pote. Et y était à Washington avec lui.

- C'est pas étonnant. Tu sais, quand j'avais ramené les filles. Tu te souviens qu'il avait voulu b... Béa dans les toilettes?

- Ben, je sais, c'est un gros cochon..."

Un peu plus tard, René Kojfer appelle un autre ami, policier, prénommé Denis, un ancien de la brigade de répression du proxénétisme.

"(René)

- Dis-moi, il y a un gros coup à faire. J'ai deux filles qui témoigneraient contre DSK. L'avocat de Diallo, il cherche des témoins qui auraient été un peu bousculés.

(Denis, dubitatif)

- Ouais...

- Moi je pensais à Dodo. Les filles qu'il a ramenées. Il y a peut-être un gros coup à toucher. Qu'est-ce que t'en penses? 

- Ouais. Après, il faut partir à l'étranger...

- Je vais lui faire un courrier comme quoi on est ok.

- Non, moi j'ai une carrière à faire!"

Interrogé par L'Express sur ce surprenant échange, Me Christophe Snyckerte, l'avocat de Kojfer, assure qu'il faut "prendre tout cela au second degré, comme une plaisanterie de garçon de bains". "Mon client n'a jamais été proxénète", assure-t-il. 

Du côté des prostituées aussi, les nouvelles en provenance de New York suscitent bien des commentaires, ce 15 mai 2011. La PJ, qui enquête alors sur l'affaire lilloise, intercepte ainsi une conversation entre Béa, la compagne de Dodo, et une hôtesse d'un club belge, le Havana. Ce dialogue, digne de Michel Audiard, porte sur l'épisode de l'Aventure, en 2009. 

"(L'hôtesse) J'ai regardé la télé. Ton copain Strauss-Kahn a été arrêté à New York [...] Et Dominique [Dodo], qu'est-ce qu'il a dit?

(Béa) Ben... On était dans la voiture quand on a entendu ça aux informations. J'ai dit que ça m'étonne pas avec qu'est-ce-qu'il avait fait dans les toilettes. 

- Il l'avait fait avec toi dans les toilettes, hein?

- Non. Il m'a sauté dessus. Mais moi, j'ai pas couché avec lui. J'avais ramené une fille. Mais j'ai dit: ça m'étonnerait pas du tout. Mais c'est dommage pour lui, à un an des élections.

- Président, c'est fini. Il sera président... de la prison [rires]." 
L'hôtel Carlton, à Lille, est le point de départ d'une enquête qui, à l'origine, ne visait pas DSK.

L'hôtel Carlton, à Lille, est le point de départ d'une enquête qui, à l'origine, ne visait pas DSK.

AFP PHOTO DENIS CHARLET

9 novembre 2011 - Le dossier reste à Lille

Depuis le mois d'octobre, le torchon brûle entre le parquet de Lille, favorable à un dépaysement du dossier, et les trois juges Stéphanie Ausbart, Mathieu Vignau et Ida Chafaï, spécialiste de la délinquance financière. Le 9 novembre, la Cour de cassation tranche: l'affaire continuera à être instruite dans le Nord. "Une victoire importante, qui va faire avancer l'enquête", selon Me Frank Berton, avocat du directeur du Carlton.

D'ores et déjà, les magistrats s'attaquent au volet financier de l'affaire. Ils ont établi que trois sociétés réglaient les bons plaisirs de DSK. Ainsi, pour le seul déplacement à Washington de décembre 2010, la société de Fabrice Paszkowski a pris à sa charge les billets d'avion et les chambres pour quatre personnes. Total: 11 888 euros. Quant à David Roquet, il passait la plupart de ces dépenses en notes de frais, inscrivant parfois "DSK" au dos des justificatifs pour sa société. Eiffage, la maison mère, aurait ainsi déboursé près de 50 000 euros entre 2009 et 2011. "Défaillance dans le contrôle des notes de frais", selon le responsable du groupe de construction. "Au mieux, Eiffage a un mauvais comptable, au pis, ils sont au courant, dénonce Me Eric Dupond-Moretti, l'avocat de Roquet. La vertu survient avec la certitude que DSK ne sera pas président."

Les amis "libertins" de DSK ont-ils agi par simple amitié ou dans l'espoir d'un retour sur investissement? En cas de victoire en 2012, la sex machine DSK aurait pu se transformer, pour certains, en "cash machine". 
"Pleinement concentré sur son travail"

Certaines phrases anodines, prononcées avant les différentes affaires Strauss-Kahn, prennent aujourd'hui un relief particulier. Ainsi, le 12 mai dernier, alors que la presse s'interroge sur le calendrier politique de DSK et l'annonce de sa candidature à la présidentielle de 2012, une porte-parole du FMI, Caroline Atkinson, assure devant les médias qu'il est "pleinement concentré sur son travail" de directeur général de l'organisation. Depuis, l'enquête lilloise a permis d'établir que, ce même jour du printemps 2011, Dominique Strauss-Kahn a participé à une soirée échangiste avec des ami(e)s français dans une chambre de l'hôtel W, palace proche de la Maison-Blanche, à Washington.

P. B.
canardos
 
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Message par canardos » 15 Nov 2011, 17:57

ça n'a rien à voir avec les frasques sexuelles du bonhomme, mais c'est tres révelateur.

dans les SMS publiés il y avait celui ci:

a écrit :

De DSK à Ramzy Kirhoun (Euro RSCG). 13 mai 2011 – 22h05

Salut Ramzy. Besoin note de lecture sur rapport casse-couille de Mosco (le truc des prolos dans l’Est). Fous tes gars là-dessus et facture rue de Solferino. PS : met Anne en copie, pour relecture



Moscovici un des leaders du PS et un de ses supporters envoie à DSK un rapport sur la condition ouvriere dans l'Est pour avis. DSK ne le ilis pas l'envoie à son copain de sa boite de com et lui dis de facturer le commentaire au PS. Ce type ultrariche fait faire ses conseils politiques par les autres sans oublier de les facturer...

il faut dire que pour un DSK la condition ouvriere c'est forcement casse couilles...alors autant que ça rapporte

le plus marrant c'est que juste avant d'envoyer le rapport en question, ce rapport "casse couilles" à sa boite de com il répondait à Moscovici qui le lui avait envoyé:

a écrit :

De DSK à Pierre Moscovici. 13 mai 2011 – 21h37

Bonsoir Pierre, je viens de lire ta note sur la redynamisation du tissu industriel du pays de Montbéliard. C'est brillant. Je t'envoie mes notes de lecture demain matin. Fidèlement.



menteur et méprisant, tout pour plaire, le mec...

maintenant un dernier SMS très transparent qui montre le comportement sexuel du bonhomme qui manifestement apprécie le viol au point qu'on le lui met en scène...et c'est la boite de com de son copain Euro RSCG qui paye pour ce coup la:

a écrit :

De DSK à Huggy. 14 mai 2011 – 12h15

Purée Huggy, c’était de la baaaaaaaaalllllle. La tenue, l’effet de surprise… tout quoi. Même moi j’y ai cru à son cinéma quand elle disait qu’elle était pas d’accord. Facture ça à Euro RSCG et n’hésite pas à prendre un extra. See U soon

canardos
 
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