Je trouve que ça fait plusieurs fois que LO produit des brèves ou des articles pas bons sur la question du nucléaire [c'est moins pire que le reste du monde, mais quand on aime, on est exigeant]. Encore cette semaine, en plus du papier sur les cancers de la thyrrhoïde en Corse, il y a ça à propos de l'accident dans le Gard :
a écrit :
Explosion mortelle à Marcoule : comment leur faire confiance ?
Lundi 12 septembre, l'explosion d'un four industriel a causé la mort d'un ouvrier, sur le site de Marcoule dans le Gard. Plusieurs ouvriers ont également été blessés dont un très grièvement.
L'explosion a eu lieu précisément dans le centre de retraitement des déchets faiblement radioactifs, centre géré par une filiale d'EDF, la Socodei, et situé sur un site tout entier dédié à la filière nucléaire : il y a, outre le centre de retraitement, le réacteur Phénix, à l'arrêt depuis 2009 et en attente de démantèlement, un laboratoire de recherche sur les déchets, et une usine de fabrication de combustible nucléaire -- le Mox -- exploitée par Areva.
Immédiatement, la ministre de l'Écologie, Nathalie Kosciusko-Morizet, s'est répandue sur les radios et dans les journaux pour marteler qu'il n'y avait « aucune fuite radioactive » et qu'il n'y avait donc « aucune raison de s'inquiéter ».
Eh bien si, les salariés du site et les populations qui habitent autour auraient des raisons de s'inquiéter, tant les industriels et les gouvernements cultivent le secret sur les incidents et accidents. L'usine de retraitement des déchets en question est sous un régime de surveillance renforcée de la part de l'ASN, l'Agence de Sûreté Nucléaire. Ces dernières années, la filiale d'EDF avait été prise en flagrant délit de non-respect des règles de sécurité, et l'agence avait pointé divers incidents sérieux : « Perte temporaire de la détection de l'alarme incendie de l'unité d'incinération », « perte des deux chaînes de surveillance assurant le contrôle radiologique », « dépassement des limites mensuelles et annuelles de rejets gazeux en tritium... » Neuf incidents avaient été enregistrés en 2007, puis encore onze incidents en 2008.
« C'est un accident industriel et non pas nucléaire », a tenu à préciser Éric Besson, le ministre de l'Énergie, comme pour se dédouaner. Mais les responsables, patrons d'entreprises et gouvernants traitent, l'industrie nucléaire comme le reste de l'industrie, avec les mêmes règles communes : des mesures d'économies dans tous les domaines, y compris en sacrifiant la sécurité de leurs salariés. Alors, comment avoir confiance dans leurs déclarations ?
Bertrand GORDES
Comment peut on écrire à un endroit que "
les industriels et les gouvernements cultivent le secret sur les incidents et accidents"... et à peine 5 lignes plus bas faire la liste des incidents et accidents en question pour le site de Marcoule sur la base des rapports de l'ASN ???? IL y a un moment où il faut quand même s'astreindre à être logique et cohérent. On ne peut pas dire "On nous cache tout et d'ailleurs voilà tout ce qu'on sait très précisément".
Ceci mis en relation avec l'éloge de la Criirad dans la LDC de cet été, ça fait un peu système.
Alors qu'au lieu de surfer sur la technophobie et la peur de la radiocactivité, on peut très bien expliquer que malgré les rapports précis de l'ASN, autorité indépendante et compétente [contrairement à la Criirad), l'entreprise n'a sans doute [faudrait déja avoir le résultat de l'enquête pour être sûrs à 100%] pas pris les mesures nécessaires, et que la sécurité de l'ensemble des installations industrielles, nucléaires ou pas, serait améliorée par le développement du contrôle des salariés sur leur entreprise. (ce qui est l'axe de la brève publiée sur le site, que je préfère malgré tout à cet article)
Là, LO surfe sur la vague antinucléaire et la peur de la radioactivité. Le problème ici, c'est un accident du travail, et il faut en profiter pour rappeler que les travailleurs risquent souvent leur vie au boulot. Ce serait mieux de s'en tenir à ça, plutôt que d'imiter les écolos et de fantasmer sur la radioactivité. Parce que, si lon en croit ce papier de Huet sur son blog [ou alors il faudriat avoir des infos contraires à fournir], la radioactivité des déchets présents dans le four était équivalente à celle dégagée par ... 10 corps humains
a écrit :
Comme lors de chaque chargement - là quatre tonnes de métal - la quantité de radioactivité contenue dans le four a été mesurée. Le four contenait donc, d'après un expert de l'IRSN, 67.000 becquerels. Une quantité vraiment très faible, puisqu'elle correspond à moins de... dix êtres humains. Un homme adulte affiche en effet 8.000 becquerels.
En outre, le local où se trouvait le four était en dépression par rapport au batiment, lui-meme en dépression par rapport à l'atmosphère extérieure. Or, ce bâtiment n'a pas été endommagé par l'accident, déclare l'ASN. En conséquence, aucune sortie de matière ou de gaz contaminé ne devrait avoir eu lieu. Par acquis de conscience et par principe, l'IRSN fera des prélèvements dans l'environnement à la recherche de minuscules traces de cobalt radioactifs, par exemple, mais s'attend à ne rien trouver
http://sciences.blogs.liberation.fr/home/2...dolet-gard.htmlAlors, dans ces conditions, hurler avec les loups sur les risques de fuite radioactive [comme les guignols de la criirad, dont le présidente xpliquait à la radio qu'ils n'avaient rien mesuré comme élévation de la radioactivité, mais que c'est inquiétant quand même], c'est un peu ridiciule.
Mais bien moins que le NPA, qui dans son communiqué réussit à placer deux fois le mot "Fukushima" et à estimer que le périmètre de sécurité autour du site est insuffisant.