DSK : garde à vue pour agression sexuelle

Tout ce qui touche de près ou de loin à l'actualité politique en France

Message par logan » 05 Juil 2011, 12:28

Les medias disent pratiquement n'importe quoi comme à leur habitude

Ce qui est sur c'est que la victime présumée maintient intégralement sa plainte
Et qu'à la place de fouiller dans la vie de la plaignante il serait peut etre plus judicieux de fouiller dans la vie de DSK
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Message par luc marchauciel » 05 Juil 2011, 14:10

Très bon texte de Clémentine Autain et Audrey Pulvar dans le Monde :

a écrit :
Non au procès du féminisme !

LEMONDE | 04.07.11 | 13h49  •  Mis à jour le 05.07.11 |  |




Nous avons dit et redit ne pas savoir ce qu'il s'est réellement passé dans la chambre 2806 à New York, puis le début de l'"affaire". Nous nous sommes engagées dans le procès du viol et de la tolérance sociale qui l'entoure, et certainement pas dans celui d'un homme, Dominique Strauss-Kahn. Aujourd'hui, nous ne savons toujours pas ce qu'il s'est passé, et nous avons été très étonnées des manifestations de soulagement et de soutien sans nuances exprimées dans la journée de vendredi 1er juillet, avant même la tenue de l'audience.

Dans ce type de crimes et délits, c'est souvent parole contre parole : la preuve du non-consentement est très difficile à établir. C'est l'une des raisons pour lesquelles la majorité des femmes victimes de viol ne portent pas plainte. En France, seule une sur dix ose franchir la porte du commissariat. Libérer leur parole est un enjeu vital pour l'émancipation des femmes.

Les dernières révélations sur les mensonges de Nafissatou Diallo jettent un trouble. Il existe infiniment plus de violeurs qui dorment tranquilles que de femmes déposant plainte pour un viol qu'elles n'ont pas subi. Mais un cas n'est pas soluble dans des statistiques : le doute est donc légitime. Rappelons tout de même qu'une personne peut avoir menti dans sa vie, avoir pratiqué une prostitution occasionnelle, et dire vrai quand elle raconte un viol. Attendons la suite et gardons la tête froide, ce d'autant que les éléments du dossier nous arrivent au compte-gouttes sans que nous sachions toujours bien faire la part entre des faits établis et des rumeurs.

Et si Dominique Strauss-Kahn est innocent, tant mieux. S'il est blanchi en raison du manque de crédit accordé à la parole de la plaignante par la justice, souhaitons un récit honnête du leader politique sur ce qu'il s'est réellement passé. Quoi qu'il en soit, rien n'aura pu justifier à nos yeux l'imposition des images de DSK le visage défait et les menottes aux mains, condamnant mondialement un homme avant l'issue de son procès. La justice est incompatible avec le spectacle et la mise au pilori.

Ce dont nous devons débattre, ce n'est pas le déroulé des faits dans la suite du Sofitel. C'est la réception de l'événement qui importe, parce qu'elle façonne nos imaginaires et forge nos représentations du monde. Dans un premier temps, l'effet de balancier fut défavorable aux femmes. La plaignante fut invisible, sa parole niée. Notre pensée pour la femme de chambre n'allait pas tant à Nafissatou Diallo qu'à toutes ces femmes qui subissent, dans un silence assourdissant, des violences sexistes.

Ne pas considérer son récit, sa personne, c'était envoyer un message d'un mépris inouï à toutes les femmes violées. C'était leur dire en substance : "Vous n'existez pas, vous ne comptez pas." Le patron du FMI pouvait s'appuyer, lui, sur ses amis pour exprimer sur toutes les ondes en boucle une "pensée pour l'homme". La solidarité de caste et de genre a primé sur la défense des subalternes.

Les propos machistes qui ont accompagné l'affaire dans les premières quarante-huit heures furent intolérables, et le resteront quel que soit le verdict pour DSK. "Il n'y a pas mort d'homme" et "troussage de domestique" ont constitué la face émergée de l'iceberg. Des commentateurs ont expliqué qu'il ne pouvait pas l'avoir violée parce qu'elle était trop laide. A maints égards, la confusion a régné… On a tout mélangé : vie privée et faits pénalement condamnables, libertinage et crime sexuel, comme si être un dragueur ou pratiquer l'échangisme prédisposait au viol, cette "affaire de moeurs". Condamner les violences sexistes n'implique aucun retour à l'ordre moral.

Les féministes ont réussi à modifier les termes du débat, à soulever la chape de plomb qui entoure les violences sexuelles et la domination masculine dans les milieux de pouvoir. Que ces sujets deviennent publics et politiques bouscule nos habitudes. Car, en dépit de lois adoptées depuis les années 1980 pour interdire ces comportements, le tabou reste la norme.

Une femme peut raconter lors d'un dîner entre amis qu'elle a été cambriolée, victime d'un attentat ou qu'elle a perdu un proche. Ce sont des traumatismes dont le récit semble légitime. Avec le viol, silence radio. La hausse de près de 30 % des appels au numéro gratuit SOS Viol femmes informations (0800-05-95-95) dans les jours qui ont suivi l'"affaire DSK" ou les récits apparus dans nos conversations en famille, entre amis ou au bureau montrent qu'une parole s'est libérée. Un processus s'est enclenché : nous avons découvert l'ampleur et la banalité de ces crimes et délits.

Ces derniers jours, force est de constater un nouvel effet de balancier : l'hypothèse d'un non-lieu pour DSK se traduit par un élan de compassion pour l'homme et une deuxième disparition de la plaignante. Et le procès s'avance déjà contre les féministes qui ont permis de délier les langues… On croit rêver ! Est-ce un point négatif que des femmes prennent la parole pour dénoncer les violences sexistes et combattre la domination masculine ? Est-ce notre faute si aucune autre occasion ne nous a été donnée d'imposer le viol au centre du débat public ? Et si DSK n'est pas coupable, faudrait-il refermer le couvercle sur le mode "circulez, il n'y a rien à voir" ?

Rappelons qu'en France environ 75 000 viols sont perpétrés chaque année. Que les victimes vivent généralement dans la honte et tentent de survivre après cet acte de domination d'un sexe sur l'autre. Le viol est une négation du désir de l'autre. Il détruit la personne humaine. Quant au machisme, il fait des dégâts partout, à la maison comme dans les entreprises. Or, si les femmes peuvent aujourd'hui porter un pantalon, voter ou prendre la pilule, c'est grâce aux mouvements féminins et féministes insoumis à l'ordre dominant. Demain, si les femmes ont une chance de pouvoir se promener à 3 heures du matin dans la rue en minijupe si ça leur chante sans prendre le risque d'être violée, c'est parce que des mouvements, des individus auront porté le fer contre un tabou.

Cette histoire passionne les Français car elle est au croisement de la politique et de l'intime, elle interroge notre rapport à la sexualité et au pouvoir. L'effet miroir a fonctionné. Oui, des hommes puissants utilisent leur position de domination pour obtenir des relations sexuelles non consenties. Les fantasmes des hommes mais aussi ceux des femmes, les normes en matière de sexualité sont profondément imprégnés des modèles sexistes ancestraux. Nous peinons à faire une différence entre la drague et le harcèlement : ce n'est pas un hasard... Notre conception du désir, du pouvoir et du sexe est à déconstruire et à réinventer à la faveur de l'égalité entre les hommes et les femmes. N'enterrons pas le débat, tant il faut résolument l'engager.

S'il était prouvé que Nafissatou Diallo avait menti, ce serait un camouflet pour la justice, une délivrance pour DSK et ses proches après une terrible épreuve, ainsi qu'un coup très dur porté aux femmes victimes de viol. Il faudrait alors qu'une majorité de voix s'élève pour ne pas abandonner le combat contre le sexisme et le viol. Nous assisterions à un véritable "backlash", pour reprendre le titre du célèbre best-seller féministe de Susan Faludi, si la parole des femmes violées devenait plus suspecte encore qu'avant l'"affaire". Nous ne voulons pas y croire.

Clémentine Autain, codirectrice du mensuel "Regards" et Audrey Pulvar, journaliste Article paru dans l'édition du 05.07.11

luc marchauciel
 
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Message par logan » 05 Juil 2011, 21:00

a écrit :Des commentateurs ont expliqué qu'il ne pouvait pas l'avoir violée parce qu'elle était trop laide.

c'était la 1ere reflexion des avocats de DSK :headonwall:
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Message par Valiere » 06 Juil 2011, 09:44

On va nous en parler tout l'été !
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Message par meichler » 06 Juil 2011, 19:23

Finalement l'édito de LO du 16 mai 2011 n'était pas si mal ajusté que ça !

a écrit :
lundi 16 mai 2011

Un spectacle peu ragoûtant

[...]

Exit donc un des ténors, mais le spectacle continue. Et il continuera tant que les spectateurs n’interrompront pas cette triste comédie en réalisant que ce n’est que spectacle : l’exploitation, la pauvreté qui monte, les inégalités qui s’accroissent, la vie réelle, ne se décident pas sur cette scène, mais dans la coulisse.


Dans la "coulisse" du grand capital financier. Le reste n'est que l'écume d'un fait divers écoeurant, répugnant, misérable. Les "grands" comme DSK sont bien bas.
«Ni rire ni pleurer, comprendre.»

(Baruch SPINOZA)
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Message par Zelda » 24 Août 2011, 12:22

Bon, cette fois, il semble blanchi.
J'avoue que le fait que Nafissatou Dialo ait déjà menti SUR une agression sexuelle la discrédite forcément ! Le fameux conte pour enfants du petit qui crie au feu tout le temps et que l'on ne croit plus le jour où le feu a vraiment lieu. Sans présumer en l'espèce si agression il y a eu, bien entendu.

Par ailleurs, je serais journaliste, juste pour embêter Lagarde, je lui poserais la question : "Ca fait quoi de devoir son poste à une accusation mensongère d'agression sexuelle ?" :17:
Zelda
 
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Message par canardos » 24 Août 2011, 15:46

DSK n'est pas "blanchi"....ça c'est l'expression de la presse française....le rapport du procureur dit simplement qu'il y a preuve d'un un rapport sexuel hâtif mais que en l'absence d'autres preuves et compte tenu du fait que Nafitassou Diallo avait déjà évoqué de façon mensongère un viol dans son pays pour obtenir le statut de réfugié et qu'il n'y avait aucun autre élément probant pour trancher entre les deux versions, celle du viol et celle du rapport consenti il subsistait "un doute raisonnable" qui devait profiter à l'accusé, d'autant que dans le droit américain il faut l'unanimité des 12 jurys pour obtenir une condamnation.

donc rien ne t'autorise, Zelda, à parler de "déclaration mensongère" de Nafitassou Diallo. Elle aussi a droit à un doute raisonnable!

Il n'est même pas exclu qu'elle gagne au civil même si la plainte au pénal est éteinte.

Dans l'affaire OJ Thomson accusé d'avoir tué sa femme et l'amant de celle ci, l'accusé avait été acquitté au pénal et condamné au civil.

en tout état de cause même si Strauss Kahn est tombé dans un piège il y est tombé tête baissée (ce n'est peut-être pas l'expression adaptée) à cause de son comportement de malade qui se croit autorisé à considérer les femmes de chambre comme des prostituées. Et DSK se trimbale encore la casserole d'un indéniable droit de cuissage au FMI et d'une plainte pour tentative de viol.

alors tant mieux si le doute profite à l'accusé même si celui est un personnage peu reluisant....mais ce qui m’écœure surtout ce sont les déclarations de Martine Aubry:

a écrit :

Ce soir, je pense avec énormément d'affection à Dominique et Anne

C’est pour moi un immense soulagement. Je suis très heureuse pour Dominique Strauss-Kahn et Anne Sinclair. Je le dis profondément.  ....  J’espère que ceci nous amènera aussi à respecter la parole de Dominique Strauss-Kahn, à le laisser faire ce qu’il souhaite le plus, c’est à dire, revivre normalement ».



Considérer que le doute doit profiter à l'accusé c'est une chose mais parler ainsi d'un individu qui même si il est innocent du viol a un pareil comportement c'est une insulte à toutes les femmes. Le soulagement de Martine Aubry, son affection son respect, .....beurk.....ça me donne envie de vomir.

un dernier point si j'étais journaliste et que j'avais Christine Lagarde devant moi je ne ferais pas écho indirectement aux rumeurs répandues par les Straussskahniens selon lesquelles Sarkozy était derrière cette affaires pour couler DSK....c'est un peu facile, de la théorie du complot et totalement dépourvu de preuves...je me contenterais de l'interroger sur l'affaire Tapie, tout aussi grave!
canardos
 
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Message par canardos » 24 Août 2011, 18:51

trouvé surle blog de corine lesnes dans le journal Le Monde:

a écrit :

DSK: femmes en colère

    Une vingtaine de femmes sont venues devant le tribunal, au 100 Center Street, pour faire entendre leur désapprobation. Danette Chavis avait apporté sa pancarte fait maison:
   - "Et l''ADN, ça ne sert à rien ?"
    Les manifestantes étaient des responsables d'associations contre la violence sexuelle ou les injustices faites aux femmes. Il y avait aussi une élue de New York et une représentante de NOW (National Organization for Women), la grande organisation féministe qui a lancé une campagne sur le thème "Take Rape Seriously" ("Prendre le viol au sérieux").

    Les femmes pensent qu'en classant l'affaire, le procureur Cyrus Vance prend une décision qui a plus de conséquences qu'il n'y parait pour les New Yorkaises.
   Décrédibiliser la plainte de Nafissatou Diallo, au motif qu'elle a sous-évalué ses revenus pour conserver son logement social ou qu'elle a donné des versions différentes de ce qu'elle a fait tout de suite après avoir été (selon elle) agressée, est "injuste", a dit Leticia James, membre du conseil municipal.
   - "Is there such a thing as a perfect rape victim" ? a-t-elle demandé ("ça existe, une victime parfaite de viol ?")
    Va-t-il falloir que les immigrées pauvres s'assurent que leurs déclarations d'impôts sont établies dans les règles de l'art pour obtenir justice quand elles seront agressées ? a demandé Leticia James.

    Les femmes ont expliqué que tout ce qui est arrivé à Nafissatou Diallo est assez classique: "tir à vue" sur son passé, son statut, sa réputation, ses fréquentations..
    Pour elles, il n'est pas surprenant qu'une victime fasse des déclarations contradictoires: elle est en état de choc. (à cet égard, la lecture de la motion du bureau du procureur montre ce qui s'apparente à un décalage culturel profond: les enquêteurs relèvent que Nafissatou Diallo pleure avec effusions un jour et le lendemain accueille la même question avec impassibilité)

    Pour Sonia Ossorio, la directrice excéutive de NOW, moins la moitié des viols font l'objet de plaintes. Et 6 % seulement des violeurs finissent par faire de la prison. L'affaire DSK/Nafissatou risque encore de décourager les victimes, a-t-elle dit (en blâmant aussi l'avocat Kenneth Thompson pour des erreurs grossières dans la gestion du dossier).

    Catherine Coswell, de l'Alliance nationale contre les agressions sexuelles, a dit que les fausses accusations de viol sont rares: de 2 à 8 % de toutes les accusations, selon l'Institut de recherche des procureurs américains.

    Et Andrea Plaid de l'association Sister Song a lancé une pétition pour protester contre le traitement par le New York Post, non pas de DSK le "perv", mais de Nafissatou, que le quotidien avait accusée de faire le trottoir.
    La militante a appelé à des excuses publiques du quotidien du groupe Murdoch. 

     Les journalistes américains ont écouté avec beaucoup de sérieux. Il n'y avait pas un journaliste français à l'horizon. On ne saurait mieux illustrer le décalage des préoccupations...

canardos
 
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Message par bennie » 25 Août 2011, 07:32

Dans mon entourage, les gns sont plutôt écoeurés, par la décision de non lieu, par le personnage, qu'ils jugent abjecte.

C'est vrai que ce gros porc me sort par les yeux.

Que dire des joutrnalistes et autres commentateurs qui s'en réjouissent , qui disent que la justice française a pris une leçon!!
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Message par Zelda » 25 Août 2011, 09:04

Je ne suis pas convaincue par l'article que tu cites Canardos.

a écrit :
    Catherine Coswell, de l'Alliance nationale contre les agressions sexuelles, a dit que les fausses accusations de viol sont rares: de 2 à 8 % de toutes les accusations, selon l'Institut de recherche des procureurs américains.


Parce que les accusations mensongères de viol sont rares (les accusations mensongères de tentative de viol le sont peut-être moins au passage, et contre des gens connus encore moins), il faudrait toujours prendre au sérieux ces accusations et aller au procès à chaque fois ? C'est le raisonnement implicite de l'article.

Pas d'accord.

Ceux qui se font accuser ont déjà perdu la bataille, comme pour la pédophilie, DSK est un "gros porc" maintenant sur ce fil pour le doux Bennie, car le doute, dans ce domaine, est insupportable.

Si Dialo a menti (sur le fond de l'affaire qui nous occupe évidemment !), c'est une garce. Et ce n'est pas le moment de parler des droits des femmes et des femmes qui n'osent pas porter plainte quand elles ont été violées.

Si Nafissatou Dialo n'a pas menti (et je lui redonne son prénom), c'est un déni de justice immonde et DSK est un criminel sexuel.

C'est ce qui est insupportable avec ce genre d'affaires, le doute est infect, pourtant il est toujours là, nous sommes d'accord. Sauf aveu de l'un ou de l'autre, nous ne saurons jamais.
Zelda
 
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