"réalisme socialiste", "art prolétarien"

Marxisme et mouvement ouvrier.

Message par jedi69 » 02 Juil 2011, 22:41

Wesh les amis !!!

Bien ou bien ?


A la télé, par satellite, sur internet ... 8)

C'est par là que ça se passe ... :roll:

(lavana @ samedi 2 juillet 2011 à 10:22 a écrit :
(canardos @ vendredi  1 juillet 2011 à 22:21 a écrit : bien sur que toutes les séries tout le cinéma, ou presque tout, véhiculent des valeurs bourgeoises, dire seulement ça ça relève de l'enfoncage de portes ouvertes, mais pas seulement, car a travers la vision et le talent des auteurs il y a aussi des peintures de caractère et des descriptions sociales ou historiques intéressantes et des intrigues prenantes.


La porte ouverte qu'on enfonce... C'est souvent une façon d'escamoter la discussion. "On le sait tous" permet de faire croire que l'on est d'accord ...puis alors de passer aux choses essentielles. Le talent, en l'occurence.

Du coup ça dinit pas ressembler au pâté d'alouette. Un cheval d'idéologie (de bourrage de crâne, même) pour une alouette de description sociale.


Cela dit l'intervenant qui juge sans voir...mais en tenant compte du cadre de production... semble avoir souvent raison. (voir ce qu'a écrit l'autre Docteur Jekyll)

Et n'est-ce pas ce qui se fait ici...quand on décide que ce qui s'est fait en Union Soviétique (ex et stalinienne ou dans le bloc de l'est) c'est une horreur ringarde et nul à chier ?

Sans d'ailleurs avoir vu, le plus souvent.


Tant qu'a faire j'édites et je précise
( Camarade Docteur Jekyll a écrit :Enfin, je ne suis pas d'accord avec vous, il n'est point besoin de regarder des séries pour en connaître le contenu idéologique. Tout comme Chomsky peut, par l'analyse du cadre institutionnel des industries médiatiques prévoir le contenu idéologique de la production (les nouvelles, en l’occurrence, mais son analyse s'applique parfaitement aux séries), on peut savoir par avance ce que l'on va trouver dans une série télévisée en terme de contenu politique. Et souvent avec une prévisibilité qui laisse pantois (tout en ne partageant pas les choix culturels de Dr No, je remarque d'ailleurs que ses propos sont assez justes, ce qui ne requiert aucun talent divinatoire).


(Doctor No @ samedi 2 juillet 2011 à 11:14 a écrit :
(Matrok @ samedi  2 juillet 2011 à 09:28 a écrit :
(Doctor No @ vendredi  1 juillet 2011 à 21:02 a écrit : Dis Matrok t'as un seul argument valable contre le réalisme? Socialiste en plus?

(...)

Je défends le réalisme socialiste, non pas le réalisme bureaucratique et vous faites semblant de confondre les deux pour défendre l'art bourgeois.

Le soi-disant "réalisme socialiste", ce n'est que le prétexte esthétique de l'art officiel de l'URSS, lequel prétexte est ensuite repris ensuite par le régime de Mao Zedong en Chine. Il n'y a aucune distinction à faire entre le "réalisme socialiste" et l'art officiel de ces régimes bureaucratiques. À partir d'un moment, la seule réalité du réalisme socialiste, c'est la censure.

Maintenant, pour revenir aux séries télé, je n'en parle pas car je ne les connais pas. J'ai bien regardé quelques épisodes d'Urgences il y a longtemps (je trouvais ça pas mal à l'époque). Et plus récemment on m'avait prêté les DVD de la première saison de Rome (j'ai trouvé ça assez pourri d'ailleurs). Mais ça n'est pas assez pour que je fasse le mariole à ce sujet.

J'ai hésité à te répondre, on me reproche de "troller" le sujet...
Mais les question honnêtes méritent réponse.

De l'une, c'est hors sujet.

De deux tu dis "réalisme socialiste" égal censure. Ainsi tu liquides une des courants le plus importantes de la esthétique...de tous les temps, le réalisme. Réalisme qu'aujourd'hui ne peut être que socialiste.

Tu pourrais ouvrir un sujet en "Théorie" par exemple, vu qu'ici, on assiste à une reculade complète des tenants des séries. Ils font diversion sur d'autres sujets ou tout simplement s'en foutent, attitude qui, dans leur dénouement total d'arguments, les satisfait et les caractérise.

Sur le vrai sujet ne reste pas grande chose à dire. Chacun devra agir à sa guise et savoir maintenant à quoi s'en tenir.


(lavana @ samedi 2 juillet 2011 à 13:15 a écrit :
(Jacquemart @ samedi  2 juillet 2011 à 12:46 a écrit : et la glorification du stalinisme et de son esthétique,

Je réagis sur cette remarque puisqu'elle me semble refléter la pensée de plusieurs autres intervenants.

Il conviendrait peut-être ouvrir un fil si ce sujet intéresse et surtout le Docteur No mis en cause.

Moi j'ai compris qu'il mettait en avant la politique culturelle des bureaucrates plutôt que de se livrer à une "glorification du stalinisme".

Il y a certainement beaucoup de reproches et de critiques à leur adresser (Jdanov) mais il m'avait toujours semble comprendre qu'ils avaient aussi favorisé un certain accès à la culture pour une grande partie de la population. Mythe ou réalité ?

Je crois me rappeler que même LO dans sa presse parlait de classe ouvrière (en URSS) qui était très cultivée.

Je cite de mémoire, si quelqu'un se souvient de textes plus précis sur le sujet...



(Doctor No @ samedi 2 juillet 2011 à 14:12 a écrit :Je n'ai pas d'intérêt à discuter sur le jdanovisme parce que je ne connais pas assez le sujet. J'avais proposé à Matrok de discuter sur le réalisme aujourd'hui, socialiste à mon avis. Plus intéressant et cela peut inclure la critique du jadanovisme (si quelqu'un le connait, ce que j'en doute beaucoup vu le niveau des réponses sur le réalisme socialiste). J'aurais essayé de développer les thèses de Lukacs sur la question.

Mais c'est devenu presque impossible surtout parce que dans l'ambiance qui a été crée par certains, on ne peut discuter de rien.

Quant on ne peut pas défendre une position strictement communiste sans qu'on se fasse attaquer par des propos tenus des hauteurs de leur mépris du genre "on t'a supporté" (rouge sur blanc pour que se soit bien la correction des supérieurs devant l’élève déviant)
Et continuer par "tes doctes analyses"...et autres "poules au pot" comme tout argument, il est normal que l'on s’énerve et qu'on n'aille aucune envie de discuter sur l’œil supérieur de types qui n'ont jamais rien fait, rien prouvé mais que sur la petite parcelle de pouvoir qu'ils ont se permettent tout.

Quant à "la glorification du stalinisme" c'est une mensonge pure et simple.

Je ne sais pas de quel droit ces intervenants se permettent cela sans que la modération s'en occupe, mais il paraît (vu qu'il n'a pas fait état de cette condition) que ce sont eux les "modérateurs" (je les avait pris pour des provocateurs).

Alors, comment discuter de quoi que ce soit sous ces conditions?

Il ne reste qu'à attendre que la modération mette les choses en règle ou à se taire. Et je crois bien que c'est le but recherché. On ne m'a déjà conseillé d'aller ailleurs?

A quoi bon faire un forum si on ne veut pas discuter?


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Message par lavana » 03 Juil 2011, 13:03

Le texte de lénine mis en ligne par le Docteur No En français.


a écrit :L'ORGANISATION DU PARTI ET LA LITTÉRATURE DE PARTI
Les conditions nouvelles du travail social-démocrate, créées en Russie après la révolution d'octobre", ont mis à l'ordre du jour la question d'une littérature de parti. La distinction entre la presse légale et illégale, triste héritage du servage et de l'autocratie russes, commence à disparaître.
Elle n'a pas encore tout à fait disparu, loin de là. Le gouvernement hypocrite de notre premier ministre sévit encore à un tel point que les  Izvestia  du  Soviet  des députés ouvriers"  s'impriment « illégalement » ; mais, en dehors de la honte qui rejaillit sur le gouvernement, en dehors de nouveaux échecs moraux qu'il subit, rien ne résulte de ses tentatives stupides pour « interdire » ce qu'il est impuissant à empêcher.

Lorsque la distinction entre la presse illégale et la presse légale existait encore, la question de la presse de Parti et de la presse hors-parti recevait une solution très simple, mais aussi très fausse et anormale.
Toute la presse illégale était une presse de Parti, elle était éditée par des organisations et dirigée par des groupes qui se trouvaient liés de façon ou d'autre avec des groupes de militants du Parti se consacrant au travail pratique. Toute la presse légale était hors-parti, parce que les partis étaient interdits, mais elle « gravitait » autour de tel ou tel parti. Il s'ensuivait des unions monstrueuses, des « promiscuités » anormales, de fausses enseignes ; les réticences forcées de ceux qui voulaient exprimer des opinions de parti s'entremêlaient à l'incompréhension ou à la lâcheté de ceux qui n'avaient pas encore atteint la hauteur de ces opinions, qui n'étaient pas, au fond, hommes de Parti.

Maudite époque de discours en langue d'Esope, d'avilissement littéraire, d'expression servile, d'asservissement de la pensée ! Le prolétariat a mis fin à cette ignominie qui étouffait tout ce qu'il y avait de vivant et de probe en Russie. Mais le prolétariat n'a jusqu'à présent conquis qu'une demi-liberté pour la Russie.

La révolution n'est pas encore terminée. Si le tsarisme est déjà  impuissant  à la vaincre, la révolution  n'est pas encore  assez forte pour abattre le tsarisme. Et nous vivons à une époque où, en tout et partout, se manifeste cette coexistence contre nature d'un esprit de parti ouvert, honnête, droit, conséquent, avec une « légalité » souterraine, déguisée, « diplomatique », fuyante. Cette coexistence contre nature se répercute sur notre journal lui aussi : M. Goutchkov peut ironiser à son aise sur la tyrannie social-démocrate qui interdit la publication des journaux bourgeois modérés, il n'en reste pas moins que l'organe central du Parti ouvrier social-démocrate de Russie, le Prolé tari,  ne peut lranchir la porte de la Russie  autocratique  et policière.

De toute façon, la moitié de la révolution accomplie nous oblige tous à nous remettre immédiatement à la besogne pour réorganiser les choses. La littérature peut être maintenant, même « légalement », pour les 9/10 une littérature de Parti. La littérature doit devenir une littérature de Parti. En opposition aux moeurs bourgeoises, en opposition à la presse bourgeoise patronale et mercantile, en opposition à l'arrivisme littéraire et à l'individualisme bourgeois, à l'« anarchisme de grand seigneur » et à la chasse au profit, le prolétariat socialiste doit préconiser le principe d'une  littérature  de  Parti,  le développer et l'appliquer sous une forme aussi pleine et aussi entière que possible.

En quoi consiste donc ce principe ? Non seulement aux yeux du prolétariat socialiste, la littérature ne doit pas constituer une source d'enrichissement pour des personnes ou des groupements ; mais d'une façon plus générale encore elle ne saurait être une affaire individuelle, indépendante de la cause générale du prolétariat. A bas les littérateurs sans-parti ! A bas les surhommes de la littérature ! La littérature doit devenir  un élément  de la cause générale du prolétariat, « une roue et petite vis » dans le grand mécanisme social-démocrate, un et indivisible, mis en mouvement par toute l'avant-garde consciente de la classe ouvrière. La littérature doit devenir partie intégrante du travail organisé, méthodique et unifié du Parti social-démocrate.

« Toute comparaison est boiteuse », dit un proverbe allemand. Ma comparaison de la littérature avec une vis, d'un mouvement vivant avec un mécanisme, boite-t-elle aussi. Il se trouvera même probablement des intellectuels hystériques qui pousseront des clameurs contre une pareille comparaison, laquelle signifierait une dégradation, une mortification, une « bureaucratisation » de la libre lutte idéologique, de la liberté de la critique, de la liberté de la création littéraire, etc., etc.
De pareilles clameurs ne seraient, en fait, que l'expression de l'individualisme des intellectuels bourgeois. Il est indiscutable que la littérature se prête moins que toute chose à une égalisation mécanique, à un nivellement, à une domination de la majorité sur la minorité. Dans ce domaine, certes, il faut absolument assurer une plus large place à l'initiative personnelle, aux penchants individuels, à la pensée et à l'imagination, à la forme et au contenu. Tout cela est incontestable, mais tout cela prouve seulement que le secteur littéraire du travail d'un parti prolétarien ne peut pas être mécaniquement identifié aux autres secteurs de son travail.
Tout cela ne contredit nullement ce principe, étranger et bizarre pour la bourgeoisie et la démocratie bourgeoise, selon lequel la littérature doit nécessairement et obligatoirement devenir un élément du travail du Parti social-démocrate, indissolublement lié à ses autres éléments. Les journaux doivent devenir les organes des différentes organisations du Parti. Les écrivains doivent absolument rejoindre les organisations du Parti. Les maisons d'édition et les dépôts, les magasins et les salles de lecture, les bibliothèques et les diverses librairies doivent devenir des entreprises du Parti soumises à son contrôle. Le prolétariat socialiste organisé doit surveiller toute cette activité, la contrôler à fond, y introduire partout, sans exception, le vivant esprit de la cause vivante du prolétariat, mettant fin ainsi à ce vieux principe russe, semi-oblomovien, semi-mercantile : l'écrivain écrit quand ça lui chante, et le lecteur dit s'il lui chante.

Nous ne prétendons pas, naturellement, pouvoir réaliser d'un seul coup cette transformation de la littérature, avilie par la censure asiatique et la bourgeoisie européenne. Nous sommes loin de préconiser un système rigide quelconque ou de vouloir résoudre le problème par quelques règlements. Non, dans ce domaine il ne peut pas le moins du monde être question de schématiser. Il faut que tout notre Parti, tout le prolétariat social-démocrate conscient dans toute la Russie, prennent conscience de ce nouveau problème, le définissent clairement et s'attachent, toujours et partout, à le résoudre. Libérés des chaînes de la censure féodale, nous ne voulons pas accepter et nous n'accepterons pas de devenir les prisonniers des relations littéraires bourgeoises et mercantiles. Nous voulons créer et nous créerons une presse libre, libre non seulement au sens policier du mot, mais libre aussi du Capital, libre de l'arrivisme ; et, ce qui est plus encore, libre aussi de l'individualisme anarchique bourgeois.

Ces dernières paroles peuvent sembler au lecteur un paradoxe ou une raillerie. Comment ! va s'écrier peut-être
quelque intellectuel, partisan passionné de la liberté. Comment ! Vous voulez donc soumettre à la collectivité un sujet aussi délicat, aussi individuel que celui de la création littéraire ! Vous voulez que des ouvriers résolvent, à la majorité des voix, les problèmes de la science, de la philosophie, de l'esthétique ! Vous niez la liberté absolue de la création purement individuelle de l'esprit !

Rassurez-vous, messieurs ! D'abord, il s'agit de la littérature de Parti et de sa soumission au contrôle du Parti.
Chacun est libre d'écrire et de dire tout ce qu'il veut, sans la moindre restriction. Mais toute association libre (y compris le Parti) est libre aussi de chasser les membres qui à l'abri de l'enseigne du Parti, prêcheraient des idées hostiles à ce dernier. La liberté de la parole et de la presse doit être entière. Mais il faut que la liberté d'association soit, elle aussi, entière. Je suis obligé de t'accorder, au nom de la liberté de parole, le plein droit de crier, de mentir et d'écrire tout ce qui te plaît. Mais tu es obligé, au nom de la liberté d'association, de m'accorder le droit de contracter ou de rompre une alliance avec des gens qui disent ceci ou cela. Le Parti est une association libre qui serait immanquablement vouée à la dissolution idéologique d'abord, matérielle ensuite, si elle ne s'épurait pas de ceux de ses membres qui répandent des idées hostiles au Parti. Or, pour délimiter ce qui correspond aux conceptions du Parti et ce qui leur est contraire, il y a le programme du Parti, il y a les résolutions tactiques du Parti et ses statuts, il y a enfin toute l'expérience de la social-démocratie internationale, des libres associations internationales du prolétariat. Ce dernier a constamment admis dans ses partis des éléments divers ou des courants, pas tout à fait conséquents, pas tout à fait marxistes, pas tout à fait sûrs, mais il a toujours procédé, d'autre part, à des « épurations » périodiques de ses partis. Il en sera de même chez nous, à lintérieur  du Parti, Messieurs les partisans de la « liberté de critique » bourgeoise : notre Parti devient maintenant d'un seul coup un parti de masses, nous assistons maintenant à un brusque passage à des formes ouvertes d'organisation, beaucoup de gens inconséquents (du point de vue marxiste), peut-être même des chrétiens, peut-être même des mystiques, vont fatalement venir à nous. Nous avons l'estomac solide, nous sommes des marxistes d'une trempe à toute épreuve. Nous saurons digérer ces éléments inconséquents. La liberté de pensée et la liberté de critique au sein du Parti ne nous feront jamais oublier la liberté pour les hommes de se grouper en associations libres, nommées partis.

En second lieu. Messieurs les individualistes bourgeois, nous tenons à vous dire que vos discours sur la liberté
absolue ne sont qu'hypocrisie. Dans une société fondée sur la puissance de l'argent, dans une société où les masses laborieuses végètent dans la misère, tandis que quelques poignées de gens riches vivent en parasites, il ne peut y avoir de « liberté » réelle et véritable. Monsieur l'écrivain, ne dépendez-vous pas de votre éditeur bourgeois, de votre public bourgeois qui vous réclame de la pornographie et de la prostitution sous forme de « supplément » à l'art « sacré » de la scène ? Cette liberté absolue n'est, en effet, qu'une phrase bourgeoise ou anarchiste (car, en tant que conception du monde, l'anarchisme n'est qu'une philosophie bourgeoise à rebours). Vivre dans une société et ne pas en dépendre est impossible. La liberté de l'écrivain bourgeois, de l'artiste, de l'actrice, n'est qu'une dépendance masquée (ou qui se masque hypocritement), dépendance du sac d'écus, dépendance du corrupteur, dépendance de l'entreteneur.

Et nous, socialistes, démasquons cette hypocrisie, nous arrachons les fausses enseignes non pour obtenir une littérature et un art en dehors des classes (cela ne sera possible que dans la société socialiste sans classe), mais pour opposer à une littérature prétendue libre, et en fait liée à la bourgeoisie, une littérature réellement libre, ouvertement  liée au prolétariat.

Cette littérature sera libre, parce que ce ne seront pas l'âpreté au gain ni l'arrivisme qui lui amèneront des forces
toujours nouvelles, mais l'idée du socialisme et la sympathie pour les travailleurs. Cette littérature sera libre, parce qu'elle ne servira pas une héroïne blasée, ni « les dix mille privilégiés » qui s'ennuient et soufirent de leur obésité, mais les millions et les dizaines de millions de travailleurs, qui sont la fleur du pays, sa force, son avenir.
Cette littérature véritablement libre fécondera le dernier mot de la pensée révolutionnaire de l'humanité par l'expérience et le travail vivant du prolétariat socialiste, elle provoquera, de façon permanente, une action réciproque entre l'expérience du passé (le socialisme scientifique, couronnement de l'évolution du socialisme depuis ses formes utopiques primitives) et l'expérience du présent (la lutte actuelle des camarades ouvriers).

Et maintenant, au travail, camarades ! Nous avons devant nous une tâche difficile et nouvelle, mais, aussi, grande et noble, la tâche de promouvoir une littérature vaste, riche, variée, en liaison étroite et indissoluble avec le mouvement ouvrier social-démocrate. Toute la littérature social-démocrate doit devenir une littérature de Parti. Tous les journaux, revues, maisons d'édition, etc., doivent procéder immédiatement à leur réorganisation et prendre les mesures nécessaires pour s'intégrer entièrement, de façon et d'autre, à telle ou telle organisation du Parti. Alors seulement la littérature « social-démocrate » deviendra réellement social-démocrate, alors seulement elle saura remplir sa mission, alors seulement elle saura, même dans le cadre de la société bourgeoise, s'arracher à l'esclavage de la bourgeoisie et fusionner avec le mouvement de la classe qui marche véritablement à l'avantgarde et qui est révolutionnaire jusqu'au bout.
La  «  Novaïa Jizn  »  n'  12, (13  novembre  1905).  Signé : N. L é n i n e
Conforme au texte dujournal
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Message par jedi69 » 03 Juil 2011, 14:43

Wesh les amis !!!

Bien ou bien ?


avant de passer sur une certaine actualité :

(jedi69 @ vendredi 1 juillet 2011 à 14:14 a écrit :

(Dr Jekyll @ vendredi  1 juillet 2011 à 10:29 a écrit :
(jedi69 @ vendredi  1 juillet 2011 à 04:47 a écrit :En fin au sein même du capitalisme, il y a des réalisateurs qui arrivent à mettre en scène les sciences, les technologies et même les travailleurs ... c'est sûr c'est pas encore "La Commune de paris", "La révolution Russe" ... "la décolonisation", "les luttes des travailleurs" en Série Télé ... mais on fait parti du décors, ça traverse les épisodes, les saisons de pas mal de série télé

Les sciences et les technologies je veux bien (encore que là aussi on pourrait discuter sur l'exactitude de ces évocations), mais pour les travailleurs je serais curieux de savoir à quelle série tu fais allusion. Il est vrai qu'on voit beaucoup de policiers, d'avocats, de médecins, d'agent secrets et de militaires au travail mais à part ça...


Toute la liste en vérité ... toutes les séries font allusion aux travailleurs ... des éboueurs, des femmes de ménages, des maçons, des cuisiniers, des serveuses, des serveurs, des paysans, des ouvriers, des professeurs, des ingénieurs, des scientifiques ... etc, etc

Faut pas oublier que la révolution industrielle date de la fin du 18ème siècle ... ça fait plus de 2 siècles de progrès mondiale ... le progrès s'immisce de partout, les travailleuses, travailleurs aussi ... alors une série entièrement consacrée au personnage principale : le prolétariat, voir le prolétariat en lutte ... ça c'est pas encore fait.

sinon je reprends et je modifie :

(jedi69 a écrit :Bah, je me suis fait des cures de séries ... après avoir lu des discussions comme celle ci.


DEADWOOD, j'en suis à la première saison. C'est sur la conquête de l'Ouest. C'est vraiment pas mal du tout. Ici il y a les chercheurs d'or, des mineurs, des petits commerçants, des petits artisans.


SIX FEET UNDER. Une petite entreprise familiale de croque mort "déjantés" aux USA.  :roll: c'est l'objectif du communisme, non ? avoir de plus en plus de loisir, de vacances, se faire plaisir, non ?


LA CITE DES HOMMES, je crois que j'en ai déjà parlé ailleurs, sur les Favelas au Brésil. Vraiment bien. Des gamins de travailleurs, des écoliers, collégiens qui deviennent des travailleurs eux même, précaires certes ...


Sinon, je vois, en relisant la discussion qu'il y a pleins d'autres trucs intéressants, en série, en dessins animés genre PROFIT, SIMPSON, SOUTH PARK par exemple ... et  JAMEL COMEDY CLUB, on peut le mettre ? ça me fait planer parfois ... Jamel a fait un sketch sur Sarko ... j'en avais mal aux abdos !!!

SIMPSON c'est un ouvrier qui bosse dans une centrale nucléaire ... bon plutôt écolo on dirait ... en fin voilà ...



(jedi69 @ lundi 22 novembre 2010 à 00:20 a écrit :

Hou la la 3 ans se sont écoulés ... en fait je me rends compte pendant toute une période dans les années 90 je regardais pas trop la télé, j'en avais pas, mon appart était trop petit, et j'avais pas de tunes, et j'ai étais attiré par les médiathèques et leur VIDÉO ... du coup j'ai vu des séries de vidéos de tout ...de science généralement ... peu de films, pas de série ... c'était la période de "Friends", d'"Urgence", je suis passé complètement à côté, je les voyais comme les nouveau "Hélène et les garçons" ou "Dallas", je pensais rien rater  :(

Dans le milieu des bourgeois, il y a aussi NICK UP, ils font de la chirurgie esthétique, de temps en temps je croise un épisode, mais j'accroche pas plus que ça. Même s'ils sont super bien payé, ce sont pas des millionnaires, des milliardaires ces chirurgiens.

Rescue Me au lendemain de l'attentat des 2 tours à New york, on voit les conséquences dans une caserne de pompiers aux états unis, très bon. Eux ne sont pas des travailleurs ?

Urgence - Chirurgiens, médecins, infirmiers, aide soignants ne sont pas des travailleurs ? j'ai découvert, j'ai trouvé ça pas mal, en fin le mieux ce sont les saisons où ils vont en Afrique, au Darfour, il doit y avoir 3-4 épisodes dans la saison 12 & 13, c'est des perles ! Sinon, J'avais peur de trouver ça répétitif au bout de quelques épisodes, ça va. En fin, comme quoi le monde du travail, même si c'est pas l'industrie, est très riche, ça a donné par la suite Docteur House, pas trop mal, Grace Anatomy, bidon, on dirait un retour au feu de l'amour, amour gloire et beauté des trucs comme ça ... même les experts ça donne un peu dans l'aspect médicale avec les scientifiques, les laboratoires. IL y en a un autre dans la ligné, c'est du H version américaine en plus cynique, c'est des médecins, alors que H, c'est des aides soignants, des employés dans un hôpital, bref bof c'est moins populaire, j'ai oublié le nom.

En fait vu que les technologies, les sciences, les travailleurs ne cessent de progresser, malgré les freins du capitalisme en fin de vie, il y a toujours une créativité artistique qui s'exprime ... en fin ça donne des navets aussi ... X-Files, Le Caméléon, NCIS, et d'autres qui essaient de surfer sur l'évolution des travailleurs, des technologies, des sciences, je pense à BONES par exemple ... en vérité il en sort énormément, faut voire et sélectionner, en discuter, sélectionner collectivement ... sinon ils prennent soin d'écarter les travailleurs, la population, les manutentionnaires ... mais bon, les prolétaires crèvent l'écran ... émeutes de la faim, grèves ... jusqu'à grève des scénaristes  :x On est loin du "producteur sauvons nous nous même et décrétons le salut commun" :boxing: Sinon, comme les autres séries, c'est truffé de technologies, de sciences, de théorie, de mythologie, d'histoire. C'est l'industrie spatiale qui provoque cet imaginaire, moyens de transport, de communications, agriculture, architecture, design ... à l'heure ou sortent les écrans plats, les ordinateurs de plus en plus perfectionnés, les I-phone, l'intégration du GPS un peu partout, la commercialisation d'internet aux 4 coins du globe solvable ... ces séries commencent à être dépassées.


Toi t'as vu aucun travailleurs dans les séries que tu as vu ces dernières années, dans un épisodes, une séquences ? On y voit même des grèves, des révoltes ...

voilà, voilà ...



On va surement revenir sur son passé ... les livres, les écrivains soviétiques, les réalisateurs de films ... ça m'intéresserais d'avoir des noms, des titres pour parler en connaissances de cause ... pas continuer dans une discussion purement théorique et idéalistes ... la critique de la critique ça me soule !

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Message par Doctor No » 03 Juil 2011, 14:48

Voila donc, c'est à partir du texte de Lénine qu'il faut poser la question de tout ce qui a été (avec ses déformations) le réalisme socialiste.

Mais on ne peut pas rester qu'à cela. Il faudrait ajouter d'autres textes pour avoir un aperçu des points de vue communistes sur cette question importante. Engels, Trotski d'autres.

Pour commencer je voudrais souligner quelques passages (je l'avais fait dans le texte anglais) parce qu'il montrent à ne plus douter la conception léniniste sur l'art et la littérature. Et qui se trouve à la base du réalisme socialiste.

Évidement ces principes ont été déformés bureaucratiquement, mais ce n'est pas leur déformation qui m'intéresse (vu qu'en rester là c'est jeter le bébé avec l'eau sale). Ce qui intéresse est de voir si le réalisme peut être ou pas socialiste et quelle est l'intérêt des communistes à que ce soit ainsi.

Voila pour la premier souligné
a écrit :En quoi consiste donc ce principe ? Non seulement aux yeux du prolétariat socialiste, la littérature ne doit pas constituer une source d'enrichissement pour des personnes ou des groupements ; mais d'une façon plus générale encore elle ne saurait être une affaire individuelle, indépendante de la cause générale du prolétariat. A bas les littérateurs sans-parti ! A bas les surhommes de la littérature ! La littérature doit devenir  un élément  de la cause générale du prolétariat, « une roue et petite vis » dans le grand mécanisme social-démocrate, un et indivisible, mis en mouvement par toute l'avant-garde consciente de la classe ouvrière. La littérature doit devenir partie intégrante du travail organisé, méthodique et unifié du Parti social-démocrate.


Voici le deuxième
a écrit :Il se trouvera même probablement des intellectuels hystériques qui pousseront des clameurs contre une pareille comparaison, laquelle signifierait une dégradation, une mortification, une « bureaucratisation » de la libre lutte idéologique, de la liberté de la critique, de la liberté de la création littéraire, etc., etc.
De pareilles clameurs ne seraient, en fait, que l'expression de l'individualisme des intellectuels bourgeois. Il est indiscutable que la littérature se prête moins que toute chose à une égalisation mécanique, à un nivellement, à une domination de la majorité sur la minorité. Dans ce domaine, certes, il faut absolument assurer une plus large place à l'initiative personnelle, aux penchants individuels, à la pensée et à l'imagination, à la forme et au contenu. Tout cela est incontestable, mais tout cela prouve seulement que le secteur littéraire du travail d'un parti prolétarien ne peut pas être mécaniquement identifié aux autres secteurs de son travail.



bon, je crois que pour commencer ça va.

Ces principes, bien plus radicaux (et d'un langage plus clair) que tout ce que j'ai pu écrire sont la véritable pierre de touche de nos débats et il faudra prendre parti. Ou pour ou contre.

Que est ce qui à voir cette magnifique conception avec le "réalisme socialiste" ou le " 'réalisme' bureaucratique" ? Voila toute la question pour ceux qui seraient intéressés par cette question, devront élucider.
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Message par Doctor No » 03 Juil 2011, 15:32

J'ajoute la lettre d'Engels suivante. elles est classique et de référence sur la question.
elle traite non seulement sa conception et son adhésion au réalisme mais encore des questions concernant le réalisme.

La voici, hélas je n'ai trouvé que la version espagnole ou anglaise, je publie l'anglaise.

Mes soulignés

a écrit :Engels to Margaret Harkness
In London
Abstract

Written: April, 1888;
Source: Selected Correspondence;
Publisher: (unknown);
First Published: Moscow : 1953;
Transcribed: Dougal McNeill in 2000;
HTML Markup: Nate Schmolze.
London, early April

Dear Miss Harkness,

I thank you very much for sending me your “City Girl” through Messrs Vizetelly. I have read it with the greatest pleasure and avidity. It is indeed, as my friend Eichhoff your translator calls it, ein kleines Kunstwerk... [a small work of art. DM]

If I have anything to criticize, it would be that perhaps, after all, the tale is not quite realistic enough. Realism, to my mind, implies, besides truth of detail, the truthful reproduction of typical characters under typical circumstances. Now your characters are typical enough, as far as they go; but perhaps the circumstances which surround them and make them act, are not perhaps equally so. In the “City Girl” the working class figures are a passive mass, unable to help itself and not even showing (making) any attempt at striving to help itself. All attempts to drag it out of its torpid misery come from without, from above. Now if this was a correct description about 1800 or 1810, in the days of Saint-Simon and Robert Owen, it cannot appear so in 1887 to a man who for nearly fifty years has had the honour of sharing in most of the fights of the militant proletariat. The rebellious reaction of the working class against the oppressive medium which surrounds them, their attempts - convulsive, half conscious or conscious - at recovering their status as human beings, belong to history and must therefore lay claim to a place in the domain of realism.

I am far from finding fault with your not having written a point-blank socialist novel, a “Tendenzroman” [social-problem novel. DM], as we Germans call it, to glorify the social and political views of the authors. This is not at all what I mean. The more the opinions of the author remain hidden, the better for the work of art. The realism I allude to may crop out even in spite of the author’s opinions. Let me refer to an example. Balzac, whom I consider a far greater master of realism than all the Zolas passés, présents et a venir [past, present and future], in “La Comédie humaine” gives us a most wonderfully realistic history of French ‘Society’, especially of le monde parisien [the Parisian social world], describing, chronicle-fashion, almost year by year from 1816 to 1848 the progressive inroads of the rising bourgeoisie upon the society of nobles, that reconstituted itself after 1815 and that set up again, as far as it could, the standard of la viellie politesse française [French refinement]. He describes how the last remnants of this, to him, model society gradually succumbed before the intrusion of the vulgar monied upstart, or were corrupted by him; how the grand dame whose conjugal infidelities were but a mode of asserting herself in perfect accordance with the way she had been disposed of in marriage, gave way to the bourgeoisie, who horned her husband for cash or cashmere; and around this central picture he groups a complete history of French Society from which, even in economic details (for instance the rearrangement of real and personal property after the Revolution) I have learned more than from all the professed historians, economists, and statisticians of the period together. Well, Balzac was politically a Legitimist; his great work is a constant elegy on the inevitable decay of good society, his sympathies are all with the class doomed to extinction. But for all that his satire is never keener, his irony never bitterer, than when he sets in motion the very men and women with whom he sympathizes most deeply - the nobles. And the only men of whom he always speaks with undisguised admiration, are his bitterest political antagonists, the republican heroes of the Cloître Saint-Méry, the men, who at that time (1830-6) were indeed the representatives of the popular masses. That Balzac thus was compelled to go against his own class sympathies and political prejudices, that he saw the necessity of the downfall of his favourite nobles, and described them as people deserving no better fate; and that he saw the real men of the future where, for the time being, they alone were to be found - that I consider one of the greatest triumphs of Realism, and one of the grandest features in old Balzac.

I must own, in your defence, that nowhere in the civilized world are the working people less actively resistant, more passively submitting to fate, more hébétés [bewildered] than in the East End of London. And how do I know whether you have not had very good reasons for contenting yourself, for once, with a picture of the passive side of working-class life, reserving the active side for another work?



Ce n'est pas assez clair?

Je cherche encore.
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Message par jedi69 » 03 Juil 2011, 15:45

Wesh les amis !!!

Bien ou bien ?


(Dr Jekyll @ dimanche 3 juillet 2011 à 10:54 a écrit :
(canardos @ vendredi  1 juillet 2011 à 22:21 a écrit : quand un intervenant intervient constamment en se vantant de n'avoir pas besoin de voir une œuvre pour juger de son idéologie et de sa valeur,(...) ça traduit non seulement un refus de discuter concrètement

Il ne s'agit pas de dire qu'il n'y a "pas besoin" au sens où cela n'apporterait rien de plus, car bien sûr on ne peut analyser en détail sans cela. C'est évident (s'il faut aller jusqu'à préciser des choses aussi élémentaires, pas étonnant que la discussion soit difficile). Il s'agit juste de dire qu'on ne peut rejeter une opinion de quelqu'un qui n'a pas vu une production particulière ou un genre en particulier (les séries) mais qui est fondée sur une connaissance des structures de production.

Nier la valeur prédictive de l'analyse structurelle c'est tourner le dos à Chomsky, Herman et Bourdieu (au minimum). Pourquoi pas, mais alors il faut le démontrer et non se contenter de pérorer.

Car le refus de discuter concrètement est plutôt de votre côté. Vous ne répondez jamais lorsqu'on vous demande un peu de travail (exception faite de redaxe, encore une fois, que je laisse tranquille puisqu'elle l'a expressément demandé), au moindre propos qui vous déplait vous hurlez à la mort. Ou est votre volonté de "discussion", où sont votre réfexion et votre apport ? Hormis des pleurnicheries et des insultes, je suis comme soeur Anne, je ne vois rien venir...


:33:

Structure de production : système d'exploitation capitaliste mondiale ?

Il a bien changé depuis plus de 2 siècles d'existence ... depuis Marx, Lénine, Trotsky ... les révolutionnaires ont pris soin de prendre en compte les changements de leur époque pour avoir une politique conséquente sur n'importe quel sujet dont "les séries télé" qu'on peut aisément télécharger ou voir en streaming sur internet ...

Il y a eu "Le capital", "Impérialisme, stade suprême du capitalisme", "La révolution Trahis" etc, etc avec ces bagages ils ont un regard clairs sur les structures de production mondiales de leur époque, je répète, de leur époque, ils peuvent voir les conséquences dans les oeuvres artistiques , peintures, photos, films ... et aujourd'hui faudrait en faire de même pour les masses médias : radio, télé, internet, satellite sur toute la planète ...

Est-ce que Chomsky, Herman et Bourdieu font ça ? ... je ne pense pas, qu'ils aident des révolutionnaires à comprendre, peut être ... Marx, Lénine, Trotsky ont lu des économistes, des Historiens, des intellectuels de leur époque, pour Lénine et Trotsky, ils ont vu des films de leur époque, ils ont commencé à réfléchir sur l'instrument de masse cinématographique, audiovisuel naissant ... aujourd'hui on est passé à un autre stade ... de la télé au satellite, à internet, aux portables, aux téléphones, à la miniaturisation, des lignes vers les nanotechnologies ...

Il y a 400 ans avant JC, Démocrite, un précurseur du matérialisme, disait : "la parole est l'ombre de l'action", aujourd'hui les médias modernes sont l'ombre de la production mondiale : du progrès technologiques, scientifiques et culturels mondiales des travailleurs dans le système capitalistes. Les séries télé, internet ne peut pas le nier, les moyens de productions au sein du capitalisme sont énorme, les travailleurs sont de plus en plus à l'étroit dans les structures bourgeoises ...

On est au bord d'un accouchement révolutionnaire non plus à l’échelle d'une ville comme LA COMMUNE DE PARIS, ou d'un pays comme L'URSS, mais de la planète entière. La crise des "subprimes" en 2008 ont provoquées des contractions planétaires du prolétariat : émeutes de la faim, grèves dans toute l'Europe, grève générale aux Antilles et ses soubresauts dans les DOM-TOM, les révoltes dans les pays arabes qui font peur aux dirigeants Chinois, Los Indignados ... grève au Kazakhstan, en Angleterre ... ceux qui sont au coeur de la production mondiale, au coeur de la structure capitaliste de la production mondiale tiraillent cette structure au bout du rouleau, en fin de vie, en phase terminale ...

Alors l'art là dedans, les séries télé en particulier ... c'est un peu "le siècle des lumières" en quelques dizaines d'années, au coeur de l'ancien régime le prolétariat s'expriment non pas ouvertement, de manière indépendante, c'est ce qu'il faut, c'est l'objectif, mais il fait parti du décor, sans lui tout ça n'existerait pas ... c'est lui qui fabriquent tout ces instruments qui servent à la production audiovisuel, c'est lui qui tient les caméras, c'est lui fait les effets spéciaux, qui est au coeur du progrès technologiques et scientifiques de l’audiovisuel ... il est normal quand on est révolutionnaires qu'on sache lire entre les lignes quand on lit "le monde", le "Times", le Figaro, News week, alors quand on est révolutionnaires il doit être normal de voir dans les oeuvres bourgeoises des séries télé le progrès qu'apportent le prolétariat : technologies, sciences, culture, idées ...

Si aujourd'hui on peut faire une série télé sur "Spartacus", c'est pas par hasard ... alors : "réalisme socialiste", "art prolétarien" ?



A+
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Message par Doctor No » 03 Juil 2011, 18:32

Cette fois-ci c'est Trotski, qui a écrit beaucoup sur Art et littérature, donc on ne peut que citer des extraits.

Voici un pris de son texte commun avec Breton.

mes soulignés comme toujours.

a écrit :L'art véritable, c’est-à‑dire celui qui ne se contente pas de variations sur des modèles tout faits mais s''efforce de donner une expression aux besoins intérieurs de l'homme et de l'humanité d'aujourd'hui, ne peut pas ne pas être révolutionnaire, c'est‑à‑dire ne pas aspirer à une reconstruction complète et radicale de la société, ne serait‑ce que pour affranchir la création intellectuelle des chaînes qui l'entravent et permettre à toute l'humanité de s'élever à des hauteurs que seuls des génies isolés ont atteintes dans le passé. En même temps, nous reconnaissons que seule la révolution sociale peut frayer la voie à une nouvelle culture.


Et cet paragraphe qui se trouve en complète contradiction avec le texte déjà posté de Lénine ... et indirectement avec ce qui vient d'être cité dans le même document poste ci-dessus.

a écrit :Si, pour le développement des forces productives matérielles, la révolution est tenue d'ériger un régime socialiste de plan centralisé, pour la création intellectuelle elle doit dès le début même établir et assurer un régime anarchiste de liberté individuelle. Aucune autorité, aucune contrainte, pas la moindre trace de com­mandement !


C'est un texte de compromis entre une conception esthétique qui n'est pas marxiste, celle de Breton et Trotski. Il se peut qu'il soit allé trop loin. Je vais chercher maintenant en Art et Révolution.
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Message par Doctor No » 03 Juil 2011, 18:55

Il me semblait. Dans "Le parti es les artistes" Trotski, en pleine révolution s'approche plus du point de vue de Lénine.
Mes soulignéqs
a écrit :Qu'est-ce qu'un « compagnon de route » ? En littérature, comme en politique, nous appelons « compagnon de route » celui qui, en boitant et en titubant, suit jusqu'à un certain point le même chemin que nous, un chemin qui nous mène naturellement, vous et moi, beaucoup plus loin. Quant à celui qui va contre nous, ce n'est pas un compagnon de route, c'est un ennemi, et le cas échéant, nous l'exilons à l'étranger, car le bien de la révolution est pour nous la loi suprême.


Aucune contrainte?

Et dans le même article
a écrit :Essayons, justement, d'examiner avec un peu plus de sérieux ces publications ouvrières, d'avant la révolution, ces journaux et ces revues que l'on a cités ici. Nous nous rappelons tous y avoir lu pas mal de poèmes, consacrés à la lutte, au Premier Mai, etc. Tous ces vers, dans leur ensemble, constituent un document culturel et historique fort important, et fort significatif. Ils ont illustré l'éveil révolutionnaire et le progrès politique de la classe ouvrière. En ce sens, leur valeur culturelle et historique n'est pas moins grande que celle des œuvres de tous les Shakespeare, Molière et Pouchkine du monde.


Une valorisation correcte qui rejoigne les écrits de ...Chiang Ching pendant la Révolution Culturelle. Je donne le lien aux intéressés.

J'ajoute cet article complet pour justement donner un aperçu complet de son style, et de son point de vue par rapport aux éléments de discussion. Le réalisme, la littérature des communistes, etc.
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Message par Doctor No » 03 Juil 2011, 19:53

Encore Trotski, "Art et Révolution".

Mes soulignés

a écrit :L'art de la révolution, qui reflète ouvertement toutes les contradictions d'une période de transition, ne doit pas être confondu avec l'art socialiste, dont la base manque encore. Il ne faut cependant pas oublier que l'art socialiste sortira de ce qui se fait durant cette période de transition.

En insistant sur une telle distinction, nous ne montrons aucun amour pour les schémas. Ce n'est pas pour rien qu'Engels caractérisa la révolution socialiste comme le saut du règne de la nécessité au règne de la liberté. La révolution n'est pas encore le " règne de la liberté ". Au contraire, elle développe au plus haut degré les traits de la " nécessité ". Le socialisme abolira les antagonismes de classe en même temps que les classes, mais la révolution porte la lutte de classe à son summum. Pendant la révolution, la littérature qui affermit les ouvriers dans leur lutte contre les exploiteurs est nécessaire et progressiste. La littérature révolutionnaire ne peut pas ne pas être imbue d'un esprit de haine sociale, qui, à l'époque de la dictature prolétarienne, est un facteur créateur aux mains de l'Histoire. Dans le socialisme, la solidarité constituera la base de la société. Toute la littérature, tout l'art, seront accordés sur d'autres tons. Toutes les émotions que nous, révolutionnaires d'aujourd'hui, hésitons à appeler par leurs noms, tant elles ont été vulgarisées et avilies, l'amitié désintéressée, l'amour du prochain, la sympathie, résonneront en accords puissants dans la poésie socialiste.



Il fait un distinguo entre art de la révolution et art socialiste qu'il projette à futur. Donc l'idée d'un art socialiste ne l'est pas étrangère.

Mais je ne vois rien dans cette conception de différent ou contraire au réalisme socialiste.

Encore sur le caractère de "parti" même de la superstructure sans laisser de coté aucun aspect
a écrit :Toutes les sphères de la vie, comme la culture du sol, la planification des habitations, la construction des théâtres, les méthodes d'éducation, la solution des problèmes scientifiques, la création de nouveaux styles intéresseront chacun et tous. Les hommes se diviseront en " partis " sur la question d'un nouveau canal géant, ou la répartition d'oasis dans le Sahara (une telle question se posera aussi), sur la régularisation du climat, sur un nouveau théâtre, sur une hypothèse chimique, sur des écoles concurrentes en musique, sur le meilleur système de sports.


Et il développe plus loin exactement ce que je me tue à vos dire
a écrit :Le réalisme le plus accompli en art coïncide, dans notre histoire, avec " l'âge d'or " de la littérature, c'est-à-dire avec le classicisme d'une littérature pour la noblesse.

La période des thèmes tendancieux, au temps où une œuvre était jugée en premier lieu sur les intentions sociales de l'auteur, coïncide avec la période où l'intelligentsia, s'éveillant, cherchait un passage vers l'activité sociale et tentait de se lier au " peuple " dans sa lutte contre le vieux régime.

L'école décadente et le symbolisme qui naquirent en opposition au " réalisme " régnant, correspondent à la période où l'intelligentsia, séparée du peuple, idolâtrant ses propres expériences et se soumettant en fait à la bourgeoisie, entend ne pas se dissoudre psychologiquement et esthétiquement dans la bourgeoisie. A cette fin, le symbolisme invoqua l'aide du Ciel.

Le futurisme d'avant la guerre fut une tentative pour se libérer sur un plan individualiste de la prostration du Symbolisme, et pour trouver un point d'appui personnel dans les réalisations impersonnelles de la culture matérielle.

Telle est grosso modo la logique de la succession des grandes périodes dans la littérature russe. Chacune de ces tendances contenait une conception du monde social ou du groupe qui imprima sa marque sur les thèmes, les contenus, le choix des milieux, les caractères des personnages, etc... L'idée de contenu ne se rapporte pas au sujet, au sens formel du terme, mais à la conception sociale. Une époque, une classe et leurs sentiments trouvent leur expression aussi bien dans le lyrisme sans thème que dans un roman social.


La suite après...c'est un texte intéressant. Comment après avoir écrit tout ceci il a pu signer (sauf compromis tactique avec Breton) un texte comme celui cité plus haut?
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Message par Doctor No » 03 Juil 2011, 20:15

La question de la forme qui est d'une importance capitale pour le réalisme révolutionnaire (ou socialiste).
mes soulignés
Trotski "littérature et révolution"

a écrit :Ensuite, se pose la question de la forme. Dans certaines limites, elle se développe conformément à ses propres lois, comme toute autre technique. Chaque nouvelle école littéraire, quand elle est réellement une école et non une greffe arbitraire, procède de tout le développement antérieur, de la technique déjà existante, des mots et des couleurs, et s'éloigne des rives connues pour de nouveaux voyages et de nouvelles conquêtes.

Dans ce cas, également, l'évolution est dialectique : la tendance artistique nouvelle nie la précédente. Pourquoi ? Evidemment, certains sentiments et certaines pensées se sentent à l'étroit dans le cadre des vieilles méthodes. En même temps, les inspirations nouvelles trouvent dans l'art ancien déjà cristallisé quelques éléments qui, par un développement ultérieur, sont susceptibles de leur donner l'expression nécessaire ; le drapeau de la révolte est levé contre le "vieux" dans son ensemble, au nom de certains éléments susceptibles d'être développés. Chaque école littéraire est potentiellement contenue dans le passé et chacune se développe par une rupture hostile avec le passé. Le rapport réciproque entre la forme et le contenu (celui-ci, loin d'être simplement un " thème", apparaissant comme un complexe vivant de sentiments et d'idées qui cherchent leur expression) est déterminé par la nouvelle forme, découverte, proclamée et développée sous la pression d'une nécessité intérieure, d'une demande psychologique collective qui, comme toute la psychologie humaine, a des racines sociales.

D'où la dualité de toute tendance littéraire ; elle ajoute quelque chose à la technique de l'art, élevant (ou abaissant) le niveau général du métier artistique ; d'autre part, sous sa forme historique concrète, elle exprime des exigences définies qui, en dernière analyse, sont des exigences de classe. Exigences de classe signifie également exigences individuelles : au travers de l'individu s'exprime sa classe. Cela signifie aussi exigences nationales : l'esprit d'une nation étant déterminé par la classe qui la dirige et se subordonne la littérature.


Je crains que les "courants modernes " élèvent une protestation énergique contre cette "conception étriquée"...

Et avec cela ce sera carrément la crise des nerfs.
a écrit :Prenons le Symbolisme. Que faut-il entendre par là ? L'art de transformer symboliquement la réalité, en tant que méthode formelle de création artistique ? Ou bien tendance particulière, représentée par Blok, Sologoub et d'autres ? Le Symbolisme russe n'a pas inventé les symboles. Il n'a fait que les greffer plus intimement sur l'organisme de la langue russe moderne. En ce sens, l'art de demain, quelles que soient ses voies futures, ne voudra pas renoncer à l'héritage formel du Symbolisme. Le Symbolisme russe réel, en certaines années déterminées, s'est servi du symbole pour des buts bien déterminés. Lesquels ? L'école décadente qui précéda le Symbolisme cherchait une solution à tous les problèmes artistiques dans le flacon des expériences de la personnalité : sexe, mort, etc... ou plutôt sexe et mort, etc... Elle ne pouvait que s'épuiser en très peu de temps. De là s'ensuivit, non sans une impulsion sociale, la nécessité de trouver une sanction plus adéquate aux exigences, sentiments et humeurs, afin de les enrichir et de les hausser à un plan supérieur. Le Symbolisme qui fit de l'image, outre une méthode artistique, un symbole de foi, fut pour l'intelligentsia le pont artistique qui conduisait au mysticisme. En ce sens, nullement formel et abstrait mais concrètement social, le Symbolisme ne fut pas seulement une méthode de technique artistique, il exprimait la fuite devant la réalité par la construction d'un au-delà, la complaisance dans la rêverie toute-puissante, la contemplation et la passivité.


Pour bien moins que cela (décadence, l'ironie sur les thèmes propres aux séries) on aurait eu droit à des véritables rages d'anti "stalinisme"...
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