Tremblement de terre et tsunami au Japon

Dans le monde...

Message par Zelda » 25 Mai 2011, 06:58

http://sciences.blogs.liberation.fr/home/2...antier-car.html

Extrait
a écrit :
En quoi consiste le chantier en cours ? D’abord à installer des dispositifs permettant de refroidir définitivement les coeurs par une circulation d’eau en boucle fermée, associée à des échangeurs de chaleur. Mais le plan initial, fondé sur la possibilité de remplir les cuves et les enceintes, est mis en échec par les fuites. Le nouveau plan consiste à «pomper l’eau qui sort des réacteurs, la faire passer par un dispositif de décontamination fourni par Areva, puis à la réinjecter dans les réacteurs», explique Thierry Charles.

Ce chantier suppose d’assembler des tuyaux et des pompes, de construire plusieurs échangeurs de chaleur, d’installer le dispositif de décontamination, de pomper les dizaines de milliers de tonnes d'eau contaminée des parties basses des bâtiments. Ce travail a commencé, et pourrait prendre deux mois environ. En parallèle, le site dévasté doit être traité afin d’autoriser des activités de plus en plus intenses : couverture des réacteurs, renforcement des structures supportant la piscines du réacteur 4, travaux d’ampleur encore inconnue pour extraire les combustibles usés des piscines...

Or, les limites de doses autorisées par le gouvernement - jusqu’à 250 millisieverts - sont réservées à une situation d’urgence. Il est probable que cette autorisation ne sera pas prolongée, alors que l'on compte déjà 30 travailleurs ayant subi une dose de plus de 100 millisieverts. Pour diminuer les doses subies par les équipes, il faut décontaminer le site, récupérer les débris les plus irradiés - la Tepco vient de mettre en service une sorte de bulldozer à la cabine plombée à cet effet - et les stocker dans un espace confiné.

L’horizon de ce chantier, c’est le démantèlement complet des réacteurs, le découpage des cuves et la récupération des corium. Cet horizon, Thierry Charles le situe dans... «20 ans». Un tel chantier dépasse sans doute les capacités de financement de la TEPCo, dont les ressources seront drastiquement amputées par la destruction du site et les avaries survenues sur d’autres centrales nucléaires.

En outre, il n'est pas impossible que la société japonaise décide de mettre fin à son usage du nucléaire pour ses besoins électriques comme vient de le proposer le parti d’opposition, le parti social-démocrate.

Par ailleurs, le gouvernement japonais vient de nommer une commission d'enquête indépendante, afin de tirer au clair toutes les circonstances de l'accident, dirigée par Yotaro Hatamura, Professeur émérite à l'Université de Tokyo. Elle doit rendre son rapport à la fin de l'année.


Une remarque toute anecdotique : Vous avez remarqué comme la presse pour une fois ne rechigne pas à utiliser le mot "travailleur" pour les travailleurs du nucléaire qui s'échinent sur le site ? Il semble que ce mot est chargé affectivement (positivement) et que... ça se mérite.
Zelda
 
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Message par Zelda » 08 Juin 2011, 18:44

Le Monde de ce soir :

a écrit :Traiter les eaux contaminées, défi majeur de Fukushima

Au Japon, la progression des ouvriers dans la centrale accidentée de Fukushima Dai-Ichi s'apparente chaque jour davantage à un marathon doublé d'un saut d'obstacles. Dernière mauvaise surprise en date, le gouvernement japonais a reconnu, mardi 7 juin, que le combustible nucléaire des trois premiers réacteurs pouvait avoir percé les cuves sous pression après avoir fondu et s'être accumulé au fond de l'enceinte de confinement, dans les jours qui ont suivi le tsunami du 11 mars.

L'agence japonaise de la sûreté nucléaire a d'autre part multiplié par deux son estimation de la quantité de particules radioactives émises dans l'atmosphère pendant la première semaine qui a suivi l'accident. Près de 770 000 terabecquerels, soit près d'un dixième des émissions de Tchernobyl en 1986, se seraient ainsi échappés des réacteurs endommagés, et non 370 000 terabecquerels comme estimé précédemment.

"Il est normal qu'au fur et à mesure de la reprise de contrôle sur le site, les Japonais découvrent des dégâts, relativise Thierry Charles, directeur de la sûreté à l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire. La question est de savoir si ces nouveaux éléments entraînent des nouveaux risques." Dans le cas présent, les dernières informations livrées par les autorités japonaises ne constituent "pas une surprise ni un danger", assure-t-il : "Si le corium [magma résultant de la fusion des éléments du cœur] a percé la cuve et atteint le béton des enceintes de confinement, c'était à la mi-mars. Depuis, le combustible s'est forcément solidifié, ce qui n'a pas d'impact sur les opérations actuelles."

REFROIDISSEMENT DU COMBUSTIBLE

Tepco, l'opérateur chargé de la centrale, poursuit donc le même objectif qu'il a y presque trois mois : stabiliser la situation sur le site. Entre 6 et 10 m3 d'eau douce sont ainsi envoyés dans les cuves chaque heure, au moyen de pompes de fortune et de camions-citernes, afin de refroidir sans relâche le combustible des quatre premiers réacteurs.

En parallèle, le millier d'ouvriers qui travaillent jour et nuit sur le site, par rotation pour réduire l'irradiation, injectent constamment de l'azote gazeux dans les réacteurs afin de saturer leur atmosphère. L'objectif est d'empêcher l'oxygène de l'air de pénétrer par les fuites des enceintes de confinement et de se mêler à l'hydrogène produit par la dégradation des combustibles, ce qui aurait pour effet de déclencher une explosion dans le cœur du réacteur.

Après la stabilisation, l'étape suivante consiste en une reprise de contrôle de la centrale. "Il s'agit d'éviter tout rejet radioactif et d'installer un système de refroidissement pérenne, fonctionnant en circuit fermé, qui permettra de refroidir l'eau qui sort du réacteur pour la réinjecter directement dans le cœur", précise Thierry Charles.

DÉCONTAMINATION DES EAUX

Aujourd'hui, les tonnes d'eau qui entrent dans les cuves des réacteurs et sortent contaminées par les particules radioactives posent problème : plus de 100 000 tonnes d'effluents hautement radioactifs sont ainsi entreposées dans des réservoirs, des sous-sols ou des barges, sans compter l'eau répandue sur l'ensemble du site en raison des fuites des systèmes de pompage.

"Tepco doit vite s'en débarrasser car les éléments de stockage arrivent à saturation, explique Bruno Comby, ingénieur en génie nucléaire et professeur à l'Ecole supérieure de techniques avancées de Paris. Par ailleurs, cette eau empêche les ouvriers de circuler plus de quelques minutes dans les bâtiments et donc d'installer un système de refroidissement en circuit fermé."

Pour cette opération de grande ampleur, Tepco est soutenu par Areva. Le groupe nucléaire français est en effet sur le point d'achever un système de décontamination des eaux, qui commencera à fonctionner le 15 juin. "On va pomper l'eau sur l'ensemble du site, pour l'emmener dans des cuves. Là, on injectera des réactifs pour capter les éléments radioactifs et on les précipitera sous forme de boues", explique un représentant du groupe au Japon. L'eau obtenue ainsi sera faiblement radioactive, de l'ordre de quelques centaines de becquerels au lieu de plusieurs milliers, voire un million de becquerels par cm3, et pourra être réutilisée pour refroidir le combustible. Reste la question des boues radioactives, d'un volume 120 fois inférieur aux quantités d'eau injectées dans le système de décontamination, mais qui s'avèrent hautement radioactives et constituent donc des déchets nucléaires à vie longue, qui devront être stockés.

LIMITATION DES REJETS RADIOACTIFS

"Le traitement des eaux contaminées ne résout pas tout le problème d'accessibilité aux bâtiments de la centrale, tempère par ailleurs Sylvestre Pivet, directeur adjoint de l'innovation et du soutien nucléaire au Commissariat à l'énergie atomique. A certains endroits, la radioactivité est énorme, de l'ordre de 4 sieverts par heure. L'hydrométrie est par ailleurs très forte, presque à 100 %. Il faut donc cartographier l'ensemble du site pour savoir si la suite des opérations doit être menée par des hommes ou des robots."

"La situation n'est toujours pas sous contrôle, mais les plus gros risques sont derrière nous car la radioactivité du site baisse", assure néanmoins Bruno Comby. Le 11 mars, l'essentiel des radioéléments émis étaient de l'iode 131, dont la demi-période (la durée qu'il lui faut pour voir sa radioactivité décroître de moitié) est de huit jours. "Aujourd'hui, il n'y a pas de nouvelles sources d'émissions et l'iode rejetée après l'accident a presque disparu : sa radioactivité a été divisée par 4 000. Il reste essentiellement du césium 137, dont la demi-période est de trente ans, mais dont l'activité est beaucoup plus faible", poursuit le scientifique.

Malgré tout, le site restera contaminé pendant des années. Car une fois la situation entièrement sous contrôle, dans quelques années, Tepco devra encore s'atteler au démantèlement du combustible, à savoir 2 500 tonnes d'uranium et de plutonium réparties entre les cuves et les piscines. "Aux Etats-Unis, lors de l'accident de Three Mile Island, il a fallu douze ans pour enlever le combustible dégradé d'un réacteur. A Fukushima, avec au moins quatre réacteurs endommagés, les opérations s'étendront sur vingt ans minimum", estime Thierry Charles.
Audrey Garric
Zelda
 
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Message par canardos » 08 Juin 2011, 20:24

c'est quand meme etonnant...le tsunami a tué des dizaines de milliers de personnes, l'accident nucleaire causé indirectement par le tsunami en a tué moins d'une dizaine, des milliers de fois moins...et bien moins que ce que tue l'extraction du charbon chaque jour sans meme parler des centaines de milliers de morts causés indirectement chaque année par la silicose.

et bien a longueur de journée on ne parle plus du tsunami qu'à propos de cet accident nucléaire...

comme si les dizaines de milliers de morts japonais étaient passés par pertes et profits et que ce qui interessait la presse c'était le risque nucléaire...

un bel exemple de psychose....et d'égoisme
canardos
 
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Message par satanas » 08 Juin 2011, 20:38

(canardos @ mercredi 8 juin 2011 à 21:24 a écrit : c'est quand meme etonnant...le tsunami a tué des dizaines de milliers de personnes, l'accident nucleaire causé indirectement par le tsunami en a tué moins d'une dizaine, des milliers de fois moins...et bien moins que ce que tue l'extraction du charbon chaque jour sans meme parler des centaines de milliers de morts causés indirectement chaque année par la silicose.

et bien a longueur de journée on ne parle plus du tsunami qu'à propos de cet accident nucléaire...

comme si les dizaines de milliers de morts japonais étaient passés par pertes et profits et que ce qui interessait la presse c'était le risque nucléaire...

un bel exemple de psychose....et d'égoisme
J'avais exactement cette discussion à midi ...et en plus, certains anti-nucleaires forcenés jouent sur des confusions ...Y'a que ça si ce ne sont pas les centrales qui ont déclenché le seisme et le tsunami...ou la nature qui se venge ?
satanas
 
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Message par Matrok » 09 Juin 2011, 10:50

(canardos @ mercredi 8 juin 2011 à 20:24 a écrit : c'est quand meme etonnant...le tsunami a tué des dizaines de milliers de personnes, l'accident nucleaire causé indirectement par le tsunami en a tué moins d'une dizaine, des milliers de fois moins... (...)

et bien a longueur de journée on ne parle plus du tsunami qu'à propos de cet accident nucléaire...
Les destructions dues directement au séisme et au tsunami sont certes épouvantables, mais enfin il n'y a que la zone des 30 kilomètres autour de la centrale qui a été évacuée et restera interdite car contaminée pendant des années.
Matrok
 
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Message par canardos » 09 Juin 2011, 13:32

c'est sur l'accident de Fukushima est grave et aurait pu etre encore plus grave.

le bilan n'est pas seulement de 8 morts, mais 1000km2 vont etre neutralisés pendant des dizaines d'années et la decontamination et le demontage des centrales risque de durer encore plus longtemps..

il n'en reste pas moins que les 30000 morts et disparus japonais ne pesent pas lourd devant la psychose sur un eventuel nuage, psychose totalement irrationnelle si on compare les avantages et les dangers du nucléaires à ceux des autres sources d'energie fossile, à la fois pour la santé humaine et l'enviroonnement et en integrant tchernobyl et fukushima.
canardos
 
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Message par shadoko » 09 Juin 2011, 19:19

Y'a encore une psychose sur un passage de nuage??? Qu'est-ce que c'est que cette histoire?
shadoko
 
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Message par canardos » 10 Juin 2011, 00:35

je dis ça à la louche, mais j'ai l'impression que 99,99% des articles qui continuent à sortir sur le tsunami concernent Fukushima et que meme maintenant que la situation est à peu pres stabilisée avec des consequences humaines sommes toutes limitée et qu'on sait que l'accident provenait d'une mauvaise protection des pompes contre un tsunami, donc d'une cause facilement corrigeable...à condition de ne pas mégoter sur la sécurité, le nucléaire continue à etre présenté comme le Risque Majeur, la lutte contre l'effet de serre passant completement à la trappe des médias.

zelda qui sur un fil consacré au Tsunami ne parle que de Fukushima est un peu le reflet de cette psychose..


quand au nuage, le Criraad continue à faire tourner en boucle une nouvelle version du nuage de Tchernobyl qui s'est arreté au frontiere en accusant à nouveau l'INRS d'avoir masqué l'importance de celui de Fukushima (voir le blog Imposteurs).

faut croire que ça marche tout ça puisque la proportion de français opposés au nucléaire serait d'apres les sondages passé de moins de 50% à 77%.
canardos
 
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Message par shadoko » 10 Juin 2011, 09:07

La réaction contre le nucléaire de certains est effectivement disproportionnée. Le cas des décisions du gouvernement allemand est significatif.

Mais quant-à la parution d'articles aujourd'hui comme celui du Monde, ce qui joue, surtout, c'est qu'on a encore des informations nouvelles à propos de Fukushima, et que la situation n'est absolument pas réglée. Ça ne me choque donc pas qu'ils en parlent. Il y a aussi des articles sur le traitement des déchets du tsunami sur les futures technologies anti-tsunami etc. Je n'ai pas relevé que la presse, récemment (je dis bien récemment), s'acharne particulièrement sur Fukushima par rapport au reste.

Il ne faut pas faire une psychose de la psychose.
shadoko
 
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Message par Zelda » 16 Juin 2011, 22:21

Le nouvel Obs
a écrit :Fukushima: mise en service prévue vendredi d'un système de traitement des eaux radioactives

Publié le 16-06-11 à 18:02 

TOKYO (AP) — Un dispositif de traitement des eaux radioactives doit être mis en service vendredi à la centrale nucléaire de Fukushima (nord-est du Japon), a annoncé jeudi l'exploitant, Tokyo Electric Power (TEPCO).

Plus de 100.000 tonnes d'eau radioactive sont actuellement stockées dans la centrale de Fukushima Dai-Ichi (Fukushima 1). Les systèmes de refroidissement sont tombés en panne après le tsunami du 11 mars, entraînant le plus grave accident nucléaire depuis la catastrophe de Tchernobyl en 1986.

Il a fallu injecter de l'eau directement dans les coeurs des réacteurs 1,2 et 3 pour les refroidir et les empêcher de fondre totalement. Des centaines de milliers de litres d'eau contaminée se sont ainsi répandus dans les galeries et sous-sols de la centrale, empêchant les techniciens de remettre en marche les pompes de refroidissement et stabiliser les réacteurs endommagés.

Une partie de l'eau radioactive a fui dans l'Océan Pacifique voisin, ce qui a suscité de vives inquiétudes concernant la contamination du milieu marin, dans une région où la pêche est prépondérante. Les fuites ont été finalement colmatées.

Selon TEPCO, les techniciens ont procédé jeudi aux derniers essais du système de traitement de l'eau, avant la mise en service prévue vendredi. Les tests réalisés au cours de la semaine ont permis de faire descendre les niveaux de césium radioactif à un 10.000ème de leur valeur initiale, explique l'opérateur.

Ce système de décontamination d'un coût évalué à 53 milliards de yens (468,4 millons d'euros) devrait permettre de traiter quotidiennement 1.200 tonnes d'eau qui sera réutilisée pour refroidir les réacteurs, a précisé un porte-parole de TEPCO, Junichi Matsumoto.

La situation n'est toujours pas stabilisée à Fukushima, où TEPCO espère parvenir à un "arrêt à froid" des réacteurs d'ici janvier 2012. Un calendrier jugé trop optimiste par certains spécialistes, notamment en raison du taux élevé de radiations et de la quantité d'eau contaminée. AP
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