Informations Ouvrières

Message par Crockette » 01 Juin 2011, 12:04

pour compléter le post du POI : je rappelle que la CGT a adhéré à la CES, elle est contente d'y être (plutot ses permanents) tout comme la CFDT et la CFTC etc...la CGT a adhéré aussi à la CISL..organisme syndical fédérateur qui prone aussi le consensus avec les patrons...la négociation, la flexibilité etc.

c'est du syndicalisme à majorité social centriste chrétien, à tendance réformiste (ds le mauvais sens du terme car ce vocable recouvre chez eux une exigeance de toujours flexibiliser encore plus les temps de travail, les contrats etc.) et surtout il enchaine le syndicalisme et ses militants dans la négociation avec les patrons, et non sur une position de lutte des classes...

ces adhésions expliquent aussi en partie que tous les syndicats acceptent facilement le fait que les salariés soient évalués par leurs patrons au cours d'entretiens individuels...
cela rentre à coup sûr dans la droite ligne de ces organismes...qui encouragent la docilité de tous les travailleurs envers leurs patrons...

Milton Friedman (je suis pas sur d el'orthographe) fait partie à coup sûr des penseurs sur lequels leurs actions, et leurs idées se fondent...pour soi-disant défendre ceux qui n'ont que leur force de travail pour vivre et faire vivre leur famille.


bon post du POI..(je le dis car parfois il ya aussi de grosses aneries...) :sleep:
Crockette
 

Message par NEIL » 01 Juin 2011, 22:16

(Crockette @ mercredi 1 juin 2011 à 13:04 a écrit : pour compléter le post du POI : je rappelle que la CGT a adhéré à la CES, elle est contente d'y être (plutot ses permanents) tout comme la CFDT et la CFTC etc...la CGT a adhéré aussi à la CISL..organisme syndical fédérateur qui prone aussi le consensus avec les patrons...la négociation, la flexibilité etc.

c'est du syndicalisme à majorité social centriste chrétien, à tendance réformiste (ds le mauvais sens du terme car ce vocable recouvre chez eux une exigeance de toujours flexibiliser encore plus les temps de travail, les contrats etc.) et surtout il enchaine le syndicalisme et ses militants dans la négociation avec les patrons, et non sur une position de lutte des classes...

ces adhésions expliquent aussi en partie que tous les syndicats acceptent facilement le fait que les salariés soient évalués par leurs patrons au cours d'entretiens individuels...
cela rentre à coup sûr dans la droite ligne de ces organismes...qui encouragent la docilité de tous les travailleurs envers leurs patrons...

Milton Friedman (je suis pas sur d el'orthographe) fait partie à coup sûr des penseurs sur lequels leurs actions, et leurs idées se fondent...pour soi-disant défendre ceux qui n'ont que leur force de travail pour vivre et faire vivre leur famille.


bon post du POI..(je le dis car parfois il ya aussi de grosses aneries...) :sleep:

Ah bon ?? Tout d'abord ce n'est pas la première fois que le POI sort ces "âneries" à propos de la "défense de la démocratie" (sans dire laquelle), la nécessité d'une assemblée constituante (élue par qui ?), du combat nécessaire contre l'Europe, Bruxelles, le FMI,j'en passe et des meilleures, mais jamais le capitalisme...
Ensuite, je ne croiss pas que le comportement réformiste de la CGT (comme d'autres d'ailleurs) soit dû à son adhésion à la CES. C'est comme si on disait que la politique de soutien aux banquiers de Sarkozy était due à son appartenance au gouvernement....
NEIL
 
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Message par Crockette » 03 Juin 2011, 09:23

NEIL : oui t'as surement raison, mais ce post est destiné aussi à certains camarades à gauche du PS (y compris à LO mais moins qu'ailleurs) qui tombent facilement dans le piège du "tous ensemble"surtout lorsque la CGT joue sur le registre : pas de militants FN...chez nous tout en cautionnant le capitalisme avec sa variante la plus dure...que nous vivons actuellement.


les intellos de la CGT et surtout leurs économistes continuent de marteler que non seulement le capitalisme c'est bien, mais qu'en plus il ne faut pas faire d'anti-libéralisme primaire !!! (cf DUIGOU et Mansouri dans leurs dix propositions pour sortir la france de la crise)
donc on peut pas ici reprocher au POI de dénoncer la mollesse de la CES...meme si je suis d'accord avec les amis de LO pour dénoncer la courte vue du POI sur les causes de ce désastre économique, social, psychologique qui frappe les travailleurs l'europe de l'ouest.


c'est hallucinant ce discours pro-libéral qui rassemble le PS et l'UMP...et qui fait que les jeunes en espagne n'ont plus confiance aux syndicats...aux politiques pour défendre leurs droits.

et en ce moment le FN a compris que les travailleurs en avaient ras le bol de la compétition avec des pays à "bas cout de main d'oeuvre", des personnes comme Zemmour ou Todd l'ont compris aussi.

Mélenchon l'a compris.(meme s'il reste pro-capitaliste, ça lui rapportera des voix ce discours anti-libéral)

aujourd'hui ceux qi vont raffler la mise aux élections c'est ceux qui seront les plus radicaux pour taper sur le libre échange (et non sur le capitalisme vous l'aurez compris)...à ce petit jeu le FN risque de gagner...à cause de la mollesse de la gauche sur ces sujets et de tous les intellos, syndicalistes professionnels (alias permanents) qui se disent à gauche...

car personne à gauche ne dénonce avec force et conviction (sauf ptêtre mélenchon) ce système pourri qui consiste à mettre en concurrence ouverte des pays qui ne respectent pas les droits des travailleurs avec des pays qui le respectent un petit peu plus...

et ya aussi le big problème de la monnaie..et de staux d'intérets;cela enfonce encore chaque un peu plus les PME et les salariés ds le pessimisme.
Crockette
 

Message par Front Unique » 05 Juin 2011, 04:02

Informations Ouvrières N° 151, semaine du 2 au 8 juin 2011

L'EDITORIAL

“Lendemain de congrès”

Le IIIe Congrès du Parti ouvrier indépendant s’est conclu par l’adoption d’une lettre aux 39 326 premiers signataires de son appel à empêcher la réforme constitutionnelle.

Cette décision concentre l’appréciation portée par les délégués sur la situation politique présente et à venir.

Qu’est-ce qu’un congrès du Parti ouvrier indépendant ?

Un événement dont les médias —pourtant informés et invités à la conférence de presse de clôture— ne parlent pas.

275 délégués représentant 7 454 adhérents (effectif 2010), discutant librement et intensément deux jours durant, en séances plénières et en commissions, élaborant, rédigeant, amendant des résolutions et des motions, définissant des campagnes et des objectifs… : comment cela pourrait-il intéresser ceux qui sont chargés de faire croire qu’un parti, cela se résume à des ambitions personnelles et des manœuvres pour les faire aboutir ?

Dans le congrès du POI, donc, des délégués ouvriers enracinés dans leur milieu professionnel et leur localité, des délégués engagés dans la lutte de classe ont rendu compte de l’état d’esprit général de la population, ainsi résumé : « Cela ne peut plus durer ».

Sur cette base, ils ont décidé de s’adresser aux 39 326 signataires pour franchir ensemble un pas supplémentaire dans le sens de l’organisation.

La situation faite aux travailleurs et aux jeunes —en Grèce, au Portugal, en Espagne comme en France — , situation chaque jour plus intolérable, a une seule origine: les coups portés par une classe capitaliste en crise, dont les exigences sont relayées par l’Union européenne, la Banque centrale européenne, le FMI et les gouvernements de toutes couleurs politiques.

Dans cette lutte acharnée du capital contre le travail, une arme de destruction massive: la fameuse obligation de réduire les déficits publics monstrueusement gonflés par la dette externe.

Alors on vend, on brade tout le patrimoine du pays, comme en Grèce.

On soumet les partis à la signature d’un engagement préalable à frapper la classe ouvrière et la jeunesse, comme au Portugal.

Et en France, c’est à qui fera preuve de plus de détermination à réduire ces déficits.

Alors, oui, cela ne peut plus durer !

Un choc se prépare entre l’immense majorité et la poignée d’exploiteurs,de gouvernants et de spéculateurs qui, coûte que coûte, veulent imposer leur politique de destruction.

C’est cette analyse qui a conduit le congrès à considérer que la responsabilité du POI est d’aider travailleurs et jeunes à s’organiser pour surmonter les obstacles auxquels ils sont confrontés.

Obstacles qui renvoient aux déficits publics.

Car, à tous les niveaux, une véritable ligne de démarcation se dessine: respecter l’obligation de réduire les déficits publics, c’est fixer aux revendications une borne infranchissable et, de fait, accompagner plans meurtriers et contre-réformes; à l’inverse, partir de la situation réelle, en dégager les revendications et les moyens de les faire aboutir, cela, inévitablement, met à l’ordre du jour la nécessité de faire sauter le carcan des critères de Maastricht et des déficits publics.

Telle est la discussion que les délégués au IIIe Congrès du Parti ouvrier indépendant ont décidé de poursuivre avec les signataires et, au-delà, avec l’ensemble des travailleurs.

Daniel Gluckstein
Secrétaire national du POI

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Message par Front Unique » 08 Juin 2011, 22:51

Informations Ouvrières N° 152, semaine du 9 au 15 juin 2011

L'EDITORIAL

Le retour de “MonsieurVeto” ?

Pas une élection sans hausse de l’abstention et défaite du gouvernement sortant, qu’il soit de « gauche » ou de droite.

Le Monde s’interroge sur cette situation qui touche toute l’Europe: faut-il incriminer « le chômage (…) massif » et « l’austérité », ou bien « une crise profonde de la démocratie représentative » nourrie par « une absence de vrais choix politiques » ?

Les deux, mon général.

Expression de la profonde crise sociale, politique et institutionnelle qui mûrit, et donc du choc qui se prépare, la « crise de la démocratie représentative » touche toutes les classes sociales.

D’un côté, les ouvriers, les employés, les jeunes, les chômeurs, les mères de famille, les retraités constatent que, des « socialistes » Zapatero, Papandréou et Socrates aux dirigeants de droite Merkel, Sarkozy ou Berlusconi, tous les gouvernements appliquent les mêmes plans destructeurs du Fonds monétaire international et de l’Union européenne traduisant les exigences d’une classe capitaliste en faillite.

D’un autre côté, capitalistes, banquiers et spéculateurs constatent que, face à la résistance de la classe ouvrière, des gouvernements en principe à leur botte ne réussissent pas à frapper aussi brutalement que nécessaire pour desserrer l’étau de leur propre crise.

Comment en sortir ?

Pour Jean-Claude Trichet, président de la Banque centrale européenne, il est « urgent de renforcer les règles afin de prévenir tout laxisme budgétaire ».

Ce 2 juin, il a préconisé que « les autorités européennes (…) pourraient, et devraient, le cas échéant, prendre elles mêmes les décisions qui s’appliquent au niveau de l’économie concernée », et qu’elles aient même « le droit d’opposer leur veto à certaines décisions de politique économique nationale », en particulier « les principaux postes de dépense budgétaire ».

Oui, vous avez bien lu: déjà réduits à peu de chose (hormis transposer les directives européennes et respecter le traité de Maastricht), les Parlements nationaux perdraient tout zeste de souveraineté !

Des Parlements soumis à un veto supranational; des syndicats contraints de respecter « l’obligation » de réduire les déficits publics; des partis soumis au consensus sur la même question: la « solution » de Trichet à la « crise de la démocratie représentative »… c’est la suppression de la démocratie !

Mais attention: vouloir passer de la dictature des déficits publics à la dictature tout court ne ferait que précipiter la marche à l’explosion.

L’histoire se souvient qu’avant Trichet, un autre « Monsieur Veto » a contribué, bien malgré lui, à la chute de la monarchie…

Il y a une autre voie: celle de la rupture avec la dictature des déficits publics, un pas sur la voie de la rupture avec l’Union européenne.

Cette voie est celle de l’indépendance des organisations syndicales libres de défendre les revendications ouvrières.

C’est la voie de l’établissement d’une authentique démocratie par une Assemblée constituante souveraine, dégageant les moyens d’une politique qui garantisse un vrai travail, un vrai salaire et une vraie qualification aux jeunes, une retraite aux anciens, un salaire et une protection sociale, des garanties collectives et des services publics à tous.

Aider les travailleurs et la jeunesse à s’ouvrir, par leur propre mobilisation, cette voie de la rupture et de la reconquête de la démocratie: tel est le sens de la campagne, dont le POI a pris l’initiative, contre la réforme constitutionnelle soumise au vote du Sénat le 14 juin.

Daniel Gluckstein
Secrétaire national du POI


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Message par Front Unique » 15 Juin 2011, 22:02

Informations Ouvrières N° 153, semaine du 16 au 22 juin 2011

L'EDITORIAL

“Nous ne devons rien, nous ne paierons rien”

Dimanche 12 juin: alors que le gouvernement du « socialiste » Papandréou présente son nouveau plan de rigueur et de privatisation destiné — conformément aux exigences de l’Union européenne et du FMI — à « réduire les déficits publics » et à rembourser la dette, des milliers de manifestants défilent à Athènes, pour le dix-neuvième jour d’affilée.

Sur une banderole, il est inscrit: « Nous ne devons rien, nous ne paierons rien. »

C’est là plus qu’un mot d’ordre: une perspective politique.

« Nous ne devons rien »: c’est un fait.

Les déficits publics ont été et sont délibérément creusés.

En France, par exemple, ils s’élèvent à 150 milliards d’euros, qui correspondent à 100 milliards d’exonérations fiscales et sociales (accordées aux patrons) et à 50 milliards de paiement des intérêts de la dette (au profit des grandes banques).

Pas plus en Grèce qu’en France, les travailleurs et la jeunesse ne doivent donc un seul centime de ces déficits et de cette dette qui ne sont pas les leurs,mais ceux des capitalistes et des banquiers (1).

« Nous ne paierons rien »: c’est un mot d’ordre légitime.

Mais pour qu’il devienne une réalité, encore faut-il que les organisations qui prétendent représenter les intérêts des travailleurs agissent en ce sens.

C’est là que les problèmes surgissent.

A l’heure où nous écrivons, nous ne savons pas encore quel sort le gouvernement Sarkozy réservera à la réforme constitutionnelle par laquelle il veut inscrire l’« obligation de réduire les déficits publics » dans la Constitution.

Ce que nous savons, en revanche, c’est que cette « obligation de réduction des déficits publics » se retrouve dans le programme du gouvernement, mais aussi dans les propositions du Parti socialiste et même dans les amendements du Parti communiste.

Ce que nous savons, c’est que l’Union européenne, inquiète de ce que ses plans ne s’appliquent pas assez vite et assez fort, multiplie les pressions pour que, coûte que coûte, les mesures de rigueur et de destruction soient prises pour engraisser toujours davantage banquiers et spéculateurs.

Ce que nous savons, c’est qu’après la Confédération européenne des syndicats, trois centrales syndicales françaises, l’UNSA, la CFDT et la CGT appellent à manifester le 21 juin en revendiquant (sic !) « une réduction graduelle des déficits publics » (2).

Nous sommes là au cœur des problèmes: graduelle ou brutale, la réduction des déficits publics est une « revendication » des gouvernements, des capitalistes, des banquiers, du FMI, de l’Union européenne et de la Banque centrale européenne.

La revendication ouvrière, qu’il s’agisse de l’emploi ou des salaires, des services publics, des retraites ou de la Sécurité sociale, a pour point de départ: « Nous ne devons rien et nous ne paierons rien. »

Aucune concession aux exigences de « réduction des déficits publics », aucun accommodement avec les plans de l’Union européenne et du FMI !

Les droits et les besoins du peuple travailleur et de la jeunesse doivent seuls guider la politique des organisations ouvrières !

Tel est le sens de la campagne engagée par le POI, qui a recueilli à ce jour 44 323 signatures, et que les développements de la situation nous font obligation d’élargir et de renforcer.

Daniel Gluckstein Secrétaire national du POI


(1) La dette publique elle-même n’a pris une telle ampleur que depuis le moment (il y a une trentaine d’années) où les Etats ont été contraints de se financer auprès des banques… dans le seul but (avoué) d’engraisser les spéculateurs !

(2) Communiqué commun UNSA-CFDT-CGT du 7 juin.

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Message par Front Unique » 24 Juin 2011, 20:59

Informations Ouvrières N° 154, semaine du 23 au 29 juin 2011

L'EDITORIAL

Gouvernance, ajustement: les exigences du FMI

A l’heure où l’Union européenne menace de se disloquer et d’entraîner dans sa chute tout « l’ordre » capitaliste international, les cercles dirigeants du capital financier nord-américain décident de prendre les choses en main.

Parlant ouvertement en leur nom, M. Lipsky,directeur général du FMI par intérim, a, ce 20 juin, appelé les gouvernements européens à « mettre un terme au débat stérile sur le reprofilage ou la restructuration de la dette ».

Car, explique-t-il, quelle que soit la technique retenue, le but est « l’ajustement ».

Parlons-en, de l’ajustement.

En Asie, en Afrique, en Amérique latine, à l’est de l’Europe, les tristement célèbres « plans d’ajustement structurel » ont, depuis des décennies, pillé les nations et taillé dans leur chair, transformant en déserts des contrées possiblement riches.

S’agissant de l’Europe en 2011, Lipsky préconise l’« ajustement des systèmes de fiscalité et de prestations sociales, des structures de conventions collectives et de la protection de l’emploi (...); ouverture des marchés de services et des biens afin de renforcer la compétitivité et réduction des coûts de création et de fermeture d’entreprises afin d’améliorer le climat des affaires et de promouvoir l’esprit d’entreprise ».

L’ajustement est donc synonyme de liquidation de la Sécurité sociale, des conventions collectives et des statuts, de tous les droits ouvriers, et de facilitation des plans de démantèlement et de licenciements.

Pour imposer cette panoplie destructrice, Lipsky appelle à mettre en place de « nouveaux outils de gouvernance ».

Autrement dit: le consensus entre les Partis socialistes et leurs alliés,au pouvoir comme dans l’opposition, avec les partis de droite, aussi nécessaire qu’il soit, ne suffit pas.

Le « nouvel outil de gouvernance » du FMI, c’est l’association des organisations ouvrières aux représentants des patrons et des gouvernements pour appliquer leurs plans meurtriers.

Le mouvement ouvrier doit-il répondre à cette injonction ?

Ou doit-il refuser de reconnaître comme « nécessaire » la réduction des déficits publics et affirmer clairement qu’il n’a pas vocation à être l’auxiliaire de la « troïka » et du FMI ?

Les travailleurs et les peuples n’ont que trop payé pour la crise de décomposition du système capitaliste (1).

Chacun le comprend : en France comme dans le reste de l’Europe, l’heure des plus grands combats approche.

Pour les préparer et aider à préserver l’indépendance du mouvement ouvrier, le Parti ouvrier indépendant s’adresse aux signataires de son appel contre la réforme constitutionnelle (et, au-delà, à tous ceux qui partagent la même conviction) et leur propose de se réunir pour discuter de cette situation et de constituer ensemble des comités d’action politique contre la dictature des déficits publics.

C’est dans le même objectif qu’il appelle tous les adhérents et les comités de la région parisienne du POI à préparer, sous le mot d’ordre « Dehors la troïka, le FMI et l’Union européenne ! Aucune subordination à la dictature des déficits publics ! », le meeting internationaliste de masse, le 1er octobre, avec la participation de travailleurs et de militants de Grèce, d’Italie, d’Espagne, du Portugal, de Grande-Bretagne, d’Allemagne et de toute l’Europe.

Daniel Gluckstein
Secrétaire national du POI


(1) En France, depuis 1973 (date depuis laquelle l’Etat est contraint d’emprunter sur les marchés), 1 433 milliards d’euros de fonds publics ont été versés aux capitalistes et aux spéculateurs au titre des intérêts de la dette !

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Message par Front Unique » 30 Juin 2011, 22:27

Informations Ouvrières N° 155, semaine du 30 juin au 6 juillet 2011

L'EDITORIAL

Athènes,Paris

Athènes, 27 juin.

Dans la rue, par dizaines de milliers, travailleurs, jeunes et retraités exigent le retrait du plan de la « troïka » (FMI, Union européenne, Banque centrale européenne).

Au même moment, dans l’enceinte du Parlement, un Premier ministre prétendument socialiste, appuyé par tous les gouvernements de l’Union européenne et par la « troïka », veut faire adopter un plan destructeur de privatisations et de misère.

Exploiteurs et exploités, spéculateurs et spoliés: deux classes sociales se font face.

Paris, 27 juin.

Sarkozy menace: « Ceux qui auront l’idée de revenir sur le non-remplacement d’un fonctionnaire sur deux partant à la retraite, de revenir sur la réforme des retraites, de refuser une règle d’or qui obligera tout nouveau gouvernement à prévoir un budget en équilibre » conduiront à « l’explosion de la dette et des déficits ».

Au nom du Parti socialiste, Moscovici lui répond: « La voie du désendettement est incontournable. La gauche ne peut se laisser identifier aux déficits (…), si elle remporte la présidentielle l’an prochain, elle devra s’en tenir aux engagements (…) en matière de redressement des comptes publics. »

S’en tenir aux engagements, c’est faire entrer coûte que coûte les déficits publics dans les clous des 3% du PIB, c’est-à-dire couper 80 milliards d’euros dans les dépenses publiques !

Quelle que soit son étiquette politique, le Papandréou français qui chercherait à imposer ces mesures provoquerait le soulèvement de toute la population.

Et le Front de gauche, où se situe-t-il dans ce choc qui mûrit ?

Mélenchon déclare: « Nous sommes voués tous un jour à être des Grecs. La question est de savoir si nous résisterons aux banques et à l’autoritarisme de la Commission européenne. »

Très bonne question.

Mais peut-on résister aux banques et à l’autoritarisme de la Commission européenne sans dire clairement non à la dictature des déficits publics, non à toute subordination à ces déficits ?

C’est là que le bât blesse.

Le texte du 8 juin, qui scelle l’accord du Front de gauche pour la présidentielle et les législatives, ne dit pas un mot des déficits publics.

En outre, le Front de gauche prévoit de se désister au deuxième tour pour le Parti socialiste, ouvrant la voie à un gouvernement Aubry (ou Hollande…) qui voudra appliquer en France l’amère potion de Papandréou.

Vue sous cet angle, l’élection présidentielle s’annonce comme ce petit jeu que les enfants connaissent sous le nom de « Je te tiens, tu me tiens par la barbichette ».

Mais l’effondrement de l’économie, les plans de misère que porte la « troïka » contre les travailleurs et les peuples, cela n’est pas un jeu.

La Grèce est en faillite.

La France n’est pas loin.

Le choc entre les classes sociales est une réalité dans les rues d’Athènes, il mûrit dans toute l’Europe, et singulièrement en France.

Dans le monde entier, les travailleurs ont les yeux rivés sur leurs frères de classe de Grèce qui exigent le retrait du plan.

De leur côté, tous les gouvernements soumis à la dictature des déficits publics et de la dette ont les yeux rivés sur le gouvernement Papandréou en priant le ciel qu’il ne cède pas.

Entre les deux camps, le conflit est inconciliable.

Quiconque prétend se situer du côté des intérêts ouvriers doit commencer par dire clairement et nettement: « Cette dette n’est pas la nôtre, elle doit être abrogée; ces déficits ne sont pas les nôtres, il est hors de question de travailler à les combler; ces critères de Maastricht et cette “troïka”doivent être chassés. »

Là est la condition d’une politique ouvrière indépendante.

Daniel Gluckstein
Secrétaire national du POI

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Message par Front Unique » 09 Juil 2011, 22:09

Informations Ouvrières N° 156, semaine du 7 au 13 juillet 2011

L'EDITORIAL

Briser le consensus pour ne pas être brisé par lui

Lecteurs, prenez connaissance des mesures contenues dans le plan de rigueur qui vient d’être adopté par le Parlement grec sous la dictée de la troïka Fonds monétaire international-Union européenne-Banque centrale européenne.

Le « socialiste » Papandréou ose prétendre: « Ce vote est la seule façon (…). Il n’y a pas de plan B. Il n’y a que deux voies: celle du changement ou celle de la destruction. »

Si l’on comprend bien, privatiser, détruire les retraites, fermer les hôpitaux et les écoles, supprimer 20 000 postes d’enseignants, ponctionner les revenus des familles populaires, cela s’appellerait…« changer » !

Mais s’opposer à cette rage dévastatrice…ce serait « détruire » !

On croit rêver…

Et c’est là le propos d’un « socialiste ».

En réalité, la « destruction » qui fait peur à ces messieurs, c’est celle qui menace les privilèges des multinationales, des grandes banques et des fonds de pension !

Rien ne doit contrecarrer leurs plans de pillage et d’accaparement.

Force est de constater que cette politique de destruction provoque en sa faveur un consensus général.

A peine élue directrice générale du FMI, Christine Lagarde appelle la droite grecque à soutenir Papandréou.

A peine candidate aux primaires du PS, Martine Aubry apporte son soutien à Lagarde et au plan grec (1) !

Ce consensus a une base: tous s’accordent à dire que l’urgence est à réduire les déficits publics, payer les intérêts de la dette et assurer la stabilité de l’euro.

Ce consensus débouche en Grèce sur ce énième plan meurtrier qui n’empêchera pas la ruine du pays, et, en France, il se traduit dans la nouvelle attaque contre les retraites.

N’en déplaise à Papandréou et à ceux qui le soutiennent, il existe une autre voie.

Des partis qui défendraient (autrement qu’en paroles) les intérêts de l’immense majorité devraient rejeter les exigences de la troïka, refuser tout remboursement d’une dette qui n’est pas celle du peuple et rompre avec l’Union européenne.

De tels partis pourraient, par exemple, en appeler à la confiscation des 7 800 milliards d’euros détenus par les banques françaises (plus de 50 fois le déficit public annuel).

Ainsi, pourraient être financées les mesures d’urgence prises par un gouvernement de sauvegarde du peuple travailleur et de la jeunesse, appuyé sur une Assemblée constituante souveraine balayant les institutions de la classe capitaliste.

La voie de la destruction, c’est celle de la « troïka », vers laquelle convergent ceux qui se soumettent à la dictature des déficits publics.

La voie de la rupture est la seule qui permette de préserver la classe ouvrière et la jeunesse, et plus généralement la civilisation et la démocratie.

Le temps presse.

Pour le mouvement ouvrier, l’urgence est à refuser la voie de l’accompagnement, rejeter tout consensus sur les déficits publics et s’en tenir au seul terrain de la lutte de classe et des revendications ouvrières.

Briser le consensus pour ne pas être brisé par lui: en France, en Grèce et dans toute l’Europe, cette exigence concentre toute la situation.

Telle est la position du Parti ouvrier indépendant.

Tel est le sens du meeting internationaliste du 1er octobre, à Paris.

Daniel Gluckstein
Secrétaire national du POI


(1) L’élection de Christine Lagarde est « une bonne nouvelle pour l’Europe (…). Je suis contente que ce soit une Européenne », a déclaré Martine Aubry le 29 juin (AFP). Quant à la Grèce, Aubry estime qu’il faut lui donner « du temps » afin de pouvoir lui dire: « Vous allez réduire vos déficits, mais vous n’allez pas casser la croissance. » Ben voyons !
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Message par Front Unique » 14 Juil 2011, 18:01

Informations Ouvrières N° 157, semaine du 14 au 20 juillet 2011

L'EDITORIAL

Tout s’accélère

Espagne, Portugal, Grèce… C’est au tour de l’Italie.

Ce 12 juillet, Giulio Tremonti quitte précipitamment ses collègues ministres des Finances de l’Union européenne réunis à Bruxelles.

Il lui faut d’urgence rentrer à Rome pour « boucler » le plan de rigueur, dont l’adoption, prévue le 21, est avancée au 14 juillet.

Il s’agit, explique le président du Sénat italien, de « donner à l’étranger un signal de cohésion ».

Message « reçu par les chefs de file de l’opposition de gauche et du centre au Sénat, qui ont indiqué (…) être d’accord avec une adoption “très rapide” de ce plan » (AFP, 12 juillet).

De nouveau, le consensus droite-gauche pour répondre aux exigences des « marchés », c’est-à-dire des spéculateurs et des capitalistes.

Tous d’accord pour soumettre le peuple italien à un nouveau plan de rigueur de 40 milliards d’euros prélevés sur le dos de la classe ouvrière, de la jeunesse et des services publics.

A propos des services publics, justement: l’organisation patronale européenne (PFE-CCRE) et la Fédération syndicale européenne des services publics (qui regroupe la totalité des organisations syndicales dans la fonction publique) viennent de signer une déclaration commune.

Elles y « saluent le guide de la Commission européenne sur les marchés publics socialement responsables ».

Cette déclaration commune recommande de lire ce guide « en parallèle avec le traité de Lisbonne », dont elle rappelle qu’il préconise la mise en place des « services d’intérêt économique général » (qui peuvent indifféremment être rendus par un service public ou un organisme privé).

Le but étant de « contribuer à une économie sociale de marché équitable ».

Qu’est-ce qu’une « économie sociale de marché équitable » ?

C’est l’économie de marché, donc les privatisations, qui découlent de la « concurrence libre et non faussée » du traité de Maastricht (reprise dans celui de Lisbonne).

On peut l’enjoliver de « social » ou « équitable », cela n’y change rien !

Ainsi, au moment où, dans toute l’Europe, l’Union européenne (dans le cadre de la « troïka ») impose le démantèlement des services publics et les privatisations, son « guide » sur les marchés publics (qui recommande la privatisation aux collectivités territoriales) obtient l’appui de la Fédération syndicale européenne (1) !

Ainsi se met en place la gouvernance corporatiste qui prétend associer les organisations ouvrières à la « troïka ».

Tout s’accélère.

Nul ne peut croire qu’après l’Espagne, le Portugal, la Grèce et l’Italie ne viendra pas le tour de la France.

D’où l’importance de l’initiative lancée par 160 militants ouvriers et élus de toutes tendances et de toutes origines qui appellent le mouvement ouvrier à « refuser le rôle que lui assignent les institutions internationales (FMI, BCE, Union européenne) et les gouvernements ».

Le POI, pour sa part, dans le respect de la diversité des signataires, ne peut que se reconnaître dans leurs objectifs.

Et y puiser une détermination renouvelée à assurer le succès du meeting du 1er octobre avec des travailleurs et des militants venus de toute l’Europe pour dire d’une seule voix: non à la dictature de la « troïka », non à la dictature des déficits.

Daniel Gluckstein
Secrétaire national du POI


(1) La déclaration précise que l’adoption de ce guide est d’autant plus importante « dans le contexte actuel de la crise économique et des mesures d’austérité » dans laquelle « les autorités locales et régionales pourraient inciter à opter pour le moindre prix ».

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