Tu as plaidé coupable


(Le Monde [url=http://www.lemonde.fr/dsk/article/2011/05/20/affaire%dsk%bernard%henri%levy%defend%sa%classe%sociale_1524692_1522571.html]http://www.lemonde.fr/dsk/article/2011/05/...92_1522571.html[/url] a écrit :
Affaire DSK : Bernard-Henri Lévy étrillé par la presse américaine
LEMONDE.FR | 20.05.11 | 13h21 • Mis à jour le 20.05.11 | 13h54
Dans les médias anglo-saxons, les déclarations de soutien de ses amis à Dominique Strauss-Kahn provoquent de vives critiques. Leur cible principale est Bernard-Henri Lévy, qui a d'abord publié une tribune sur le site américain The Daily Beast, lundi 16 mai, avant d'en mettre en ligne une version française sur son site personnel.
Dans cette tribune, M. Lévy s'étonne du fait que la femme de chambre ait pu se trouver seule dans la suite 2806, "contrairement aux usages qui, dans la plupart des grands hôtels new-yorkais, prévoient des 'brigades de ménage' composées de deux personnes, dans la chambre d'un des personnages les plus surveillés de la planète". Il se montre également particulièrement critique avec la juge qui a envoyé M. Strauss-Kahn en prison, et en vient à réclamer un traitement spécial compte tenu du statut de l'accusé: "J'en veux, ce matin, au juge américain qui, en le livrant à la foule des chasseurs d'images qui attendaient devant le commissariat de Harlem, a fait semblant de penser qu'il était un justiciable comme un autre."
Une prise de position qui n'a pas eu l'heur de plaire dans le monde anglo-saxon. Depuis lundi, les éditorialistes se déchaînent, critiquant son point de vue et sa personnalité.
"LA TRISTE ET TROP COMMUNE ERREUR DE BLÂMER LA FEMME"
Premier reproche adressé à M. Lévy, le peu de considération dans lequel il tient la femme de chambre qui accuse M. Strauss-Kahn. Pour Melissa Bell, journaliste au Washington Post, il commet "la triste et trop commune erreur de blâmer la femme". Maureen Dowd, éditorialiste pour le New York Times, feint de prendre le parti de M. Lévy, pour mieux le caricaturer: "Elle l'a vraiment cherché. C'est le rêve que fait toute jeune veuve qui travaille dur, en craignant Dieu, en se brisant le dos pour faire de basses besognes dans un hôtel de Times Square pour élever sa fille adolescente, justifier son statut d'immigrante et profiter des opportunités offertes par l'Amérique, elle rêve de voir un fou, un vieux satyre ridé qui surgit tout nu de la salle de bains, se jette sur elle et l'entraîne dans la chambre, à la manière d'un homme des cavernes."
Pour Caroline Weber, professeure de littérature française à Barnad College et à Columbia, qui s'exprime sur le site du New York Times, le portrait de DSK fait par BHL – "séducteur, sûrement ; charmeur, ami des femmes" –, ne fait là que reproduire une vieille croyance de la classe politique française : "la profonde vénération qu'éprouveraient les femmes pour les prouesses sexuelles masculines". Et de rappeler qu'Anne Sinclair elle-même avait estimé qu'il était "important pour un homme politique de séduire". Mais pour l'auteure de cette analyse, "avec des amis comme DSK, le deuxième sexe n'a définitivement pas besoin d'ennemis".
D'autres journaux attaquent BHL sur son argumentation autour de la "brigade de ménage". Wendy Kaminer, avocate et écrivaine, explique sur The Atlantic qu'elle a fréquenté ce Sofitel et qu'elle n'a jamais vu une telle brigade à l'œuvre. Tom Scocca, sur Slate, va plus loin et demande au philosophe où il veut en venir avec cet argument : "Est-ce que cela veut dire que cette femme de chambre, un agent de la conspiration antisocialiste et transatlantique pour faire tomber Strauss-Kahn, s'est arrangée pour qu'il n'y ait pas de témoin de l'incident qu'elle était sur le point de provoquer ? Ou simplement qu'une femme qui entre seule dans une chambre d'hôtel s'offre automatiquement à qui peut s'y trouver ?"
"UN MILLIARDAIRE NARCISSIQUE À LA CHEMISE DÉBOUTONNÉE"
Autre sujet qui agace les éditorialistes anglo-saxons : la justice aurait-elle dû faire preuve de plus d'égards à l'endroit de DSK, comme le suggère BHL ? "Alors que Bernard-Henri est scandalisé qu'une simple femme de chambre puisse attirer des ennuis judiciaires à un 'grand' homme comme Strauss-Kahn simplement en l'accusant, de manière crédible, d'agression sexuelle, je suis fier de vivre dans un pays où une femme de ménage peut débarquer un dirigeant international d'un avion en partance pour Paris", répond Jonah Goldberg dans la National Review. Andrew Sullivan, auteur britannique et blogueur sur The Daily Beast, y voit un simple réflexe de survie : BHL prend "la défense de sa classe sociale".
Certains éditorialistes s'attardent sur la personnalité du Français. Matt Welch, rédacteur en chef du magazine Reason, s'en prend violemment à celui qu'il appelle le "milliardaire narcissique à la chemise déboutonnée". Un des éditorialistes de The Economist le qualifie même "d'auteur du pire livre jamais écrit sur les Etats-Unis [American Vertigo]" et lui reproche de chanter les louanges de DSK en faisant peu de cas de la plaignante.
Enfin, ils sont quelques-uns à rappeler le rôle de Bernard-Henri Lévy dans la reconnaissance des rebelles libyens par la France. Tom Scocca en profite ainsi pour ironiser : "Si BHL avait défendu la cause libyenne comme il défend la cause DSK, les marines seraient en train de défendre [le régime de Khadafi]."
Thomas Baïetto
a écrit :
Globalement, bien que travaillant uniquement sur les affaires très minoritaires parvenues aux assises, ce livre confirme la plupart des aspects des viols révélés par les enquêtes de victimation, sauf sur un point : le milieu social des auteurs.
Les enquêtes de victimation indiquent que les violences sexuelles dont l’auteur est connu de la victime sévissent dans tous les milieux sociaux et dans des proportions à peu près équivalentes. En revanche, dans les affaires de viols jugées aux assises, l’on observe une forte surreprésentation des auteurs appartenant aux milieux populaires, voire à ses franges les plus précarisées. Sur les 488 auteurs impliqués, près de 90 % avaient un père issus des classes populaires. Parvenus à l’âge adulte et au moment des faits, l’on trouve 45 % d’ouvriers ou de petits employés, 41 % de chômeurs ou d’inactifs, 7 % d’artisans, commerçants ou agriculteurs et seulement 7 % de cadres moyens ou supérieurs (alors qu’ils représentent environ 40 % de la population active à l’échelle nationale). En un mot, plus de 90 % des violeurs jugés aux assises appartiennent aux milieux populaires. Dès lors la question (classique) se pose : où sont passés les autres ?
Deux principaux mécanismes expliquent probablement cette terrible inégalité sociale des auteurs de viols devant la justice. Le premier est un phénomène de sous-judiciarisation des faits au sein des milieux aisés qui disposent de relations, de pouvoir, d’argent, de bons avocats, de moyens de pression, pour prévenir la divulgation des faits et, le cas échéant, pour se prémunir face à l’action de la police et de la justice et tenter de conserver malgré le crime leurs positions et leurs réputations. Le second mécanisme est l’attention particulière qui est au contraire portée en permanence aux populations défavorisées par les services médico-sociaux, les services éducatifs, la police et la justice, ce qui conduit à une plus forte détection des faits illicites commis en leur sein.
a écrit :Depuis le début de l'affaire DSK, "nous sommes abasourdies par le déferlement quotidien de propos misogynes tenus par des personnalités publiques", dénoncent les signataires d'une pétition initiée par les associations Osez le féminisme, La Barbe et Paroles de femmes.
Depuis une semaine, nous sommes abasourdies par le déferlement quotidien de propos misogynes tenus par des personnalités publiques, largement relayés sur nos écrans, postes de radios, lieux de travail comme sur les réseaux sociaux. Nous avons eu droit à un florilège de remarques sexistes, du "il n'y a pas mort d'homme" au "troussage de domestique" en passant par "c'est un tort d'aimer les femmes ?" ou les commentaires établissant un lien entre l'apparence physique des femmes, leur tenue vestimentaire et le comportement des hommes qu'elles croisent.
Nous sommes en colère, révoltées et révoltés, indignées et indignés.
Nous ne savons pas ce qui s'est passé à New York samedi 14 mai mais nous savons ce qui se passe en France depuis une semaine. Nous assistons à une fulgurante remontée à la surface de réflexes sexistes et réactionnaires, si prompts à surgir chez une partie des élites françaises.
Ces propos illustrent l'impunité qui règne dans notre pays quant à l'expression publique d'un sexisme décomplexé. Autant de tolérance ne serait acceptée dans nul autre cas de discrimination.
Ces propos tendent à minimiser la gravité du viol, tendent à en faire une situation aux frontières floues, plus ou moins acceptable, une sorte de dérapage. Ils envoient un message simple aux victimes présentes et futures : "ne portez pas plainte". Nous le rappelons : le viol et la tentative de viol sont des crimes.
Ces propos prouvent à quel point la réalité des violences faites aux femmes est méconnue. De la part d'élites qui prétendent diriger notre société, c'est particulièrement inquiétant. 75 000 femmes sont violées chaque année dans notre pays, de toutes catégories sociales, de tous âges. Leur seul point commun est d'être des femmes. Le seul point commun des agresseurs, c'est d'être des hommes.
Enfin, ces propos font apparaître une confusion intolérable entre liberté sexuelle et violence faite aux femmes. Les actes violents, viol, tentative de viol, harcèlement sont la marque d'une volonté de domination des hommes sur le corps des femmes. Faire ce parallèle est dangereux et malhonnête : ils ouvrent la voix aux partisans d'un retour à l'ordre moral qui freine l'émancipation des femmes et des hommes.
Les personnalités publiques qui véhiculent des stéréotypes qu'on croyait d'un autre siècle insultent toutes les femmes ainsi que toutes celles et ceux qui tiennent à la dignité humaine et luttent au quotidien pour faire avancer l'égalité femmes - hommes.
Cet appel contre le sexisme est initié par les associations Osez le féminisme, La Barbe et Paroles de femmes. Il regroupe une dizaine d'associations et plus de 1 000 signataires dont : Audrey Pulvar, Clémentine Autain, Florence Montreynaud, Annick Coupé, Annie Ernaux, Agnès Bihl, Marie-Françoise Colombani, Florence Foresti, Patric Jean (réalisateur), Julien Bayou (membre du collectif Jeudi Noir) ou encore Geneviève Fraisse.
a écrit :Nous ne savons pas ce qui s'est passé à New York samedi 14 mai mais nous savons ce qui se passe en France depuis une semaine. Nous assistons à une fulgurante remontée à la surface de réflexes sexistes et réactionnaires, si prompts à surgir chez une partie des élites françaises.
Retour vers Politique française
Utilisateur(s) parcourant ce forum : Aucun utilisateur inscrit et 10 invité(s)