récupéré sur le site d'arte, qui finance le film:
"Et si les adolescents savent être déroutants, les enfants sont de purs mystères. Comment jouent-ils, de quoi parlent-ils quand les adultes sont loin ? Céline Sciamma n’ausculte pas, elle n’observe pas, elle n’use pas de la distance parfois clinique du documentaire : elle filme à hauteur d’enfant. Sa caméra s’immerge au cœur de ce groupe de gosses qui joue au foot, qui va nager, qui profite tout simplement d’un été dans une résidence de banlieue, transformée en terrain de jeu.
Peu ou pas de psychologie, Laure/Mickaël est né dans une famille soudée. Ce garçon qu’elle devient ne cherche pas à expliquer le pourquoi. Il est. Il ressent. Et dès lors, c’est à son corps longiligne et à ses actions que l’on s’attache. Et ce secret qui prend de plus en plus de place devient un élément de suspense grandissant.
Le déguisement, le travestissement, la fausse-vraie identité sont des ressorts classiques du cinéma et du théâtre. Chez Shakespeare, une jeune femme prend l’identité de son frère, et trouble à la fois le Roi et sa promise (La nuit des Rois). Dans "Tootsie" de Sydney Pollack, Dustin Hoffman se grime en femme pour obtenir un rôle dans un feuilleton télévisé et pourfend du même coup le machisme.
Dans "Tomboy", Laure n’a pas de raison pratique ou extérieure pour devenir Mickaël. C’est là sans doute que réside la subversion délicate de ce film"Le film est bien jouer, des scènes qui auraient pu être ridicule sont magnifiques, mais tout ça finit en queue de poisson; et nous ne saurons jamais si la réalisatrice parle de problèmes transgenres (par emprunter la novlangue du NPA), de jeux d'enfants ou encore d'oppression des petites filles.
Toujours est-il que le film est excélent pour provoquer des discussions