donc "au hasard" :
http://www.lcr-rouge.org/debat/debat560.html une interwiev de Héloisa Helena titrée Brésil Rupture ou continuité ?
Heloisa Helena, sénatrice de l'Etat de Alagoas (Etat du Nordeste, Brésil), est membre de la direction du Parti des travailleurs et de sa tendance Démocratie socialiste, au sein de laquelle militent nos camarades de la Quatrième Internationale
et aussi
Gouvernement Lula : six mois de respect des engagements envers le FMI Par Luciana Genro
qui est terriblement favorable a lula et sa clique
CITATION Six mois de gouvernement Lula se sont écoulés. Aucun des engagements pris envers le peuple brésilien n'a été respecté. A l'opposé, il s'est acquitté, point par point, des obligations envers le FMI, rendues publiques dans la Lettre d'intention datée du 28 février 2003. L'excédent budgétaire primaire [avant paiement des intérêts de la dette] draconien de l'année en cours [à hauteur de 4%] sera étendu - par décision du gouvernement fédéral - jusqu'en 2006 [c'est une assurance donnée aux marchés financiers et aux créanciers : la dette du Brésil sera honorée]. Dès lors, les ressources allouées aux budgets sociaux - santé, logement, éducation - seront encore plus resserrées. Depuis janvier 2003, plus d'un million d'emplois ont été perdus et le chômage officiel dans les grandes villes touche la barre des 20%. Les investissements dans les infrastructures de base sont repoussés à plus tard. Le plan « Faim Zéro » tout comme la Réforme agraire dépendent des nouvelles négociations avec le FMI sur le déficit budgétaire [en effet, pour atteindre ces ceux objectifs, d'importantes ressources sont nécessaires]. L'ensemble de ces mesures d'austérité brutales n'ont pas empêché au premier semestre une chute des investissements directs extérieurs de 63% par rapport à la même période de 2002.
La production industrielle est en chute et la crise sociale s'amplifie. Les travailleurs et la population paupérisée réagissent comme ils le peuvent face aux difficultés quotidiennes et aux diverses menaces propres à cette crise sociale. Ainsi se développent des protestations de secteurs populaires, tels que les vendeurs ambulants et les sans-toit. Devant les menaces de licenciements massifs dans des usines de l'ABC [initiales de trois municipalités satellites de Sao Paulo où les grèves du début des années 1980 ont fourni l'humus à la naissance du PT] et de Sao Bernardo [faubourg de Sao Paulo] les travailleurs se réunissent en grandes assemblées. Les directions des entreprises de la métallurgie et de la mécanique de cette réunion sont obligées de s'appuyer sur la bureaucratie du Syndicat des métallurgistes et de la CUT [Centrale unitaire des travailleurs] pour contenir un essor possible des mobilisations ouvrières.
La bourgeoisie dans son ensemble fait pression pour que le gouvernement Lula utilise les mécanismes d'intimidation et de répression contre les initiatives des paysans sans-terre et les occupations des organisations de sans-toit. On voit percer une certaine crainte dans les rangs des classes dominantes face à la capacité du gouvernement Lula d'endiguer efficacement une montée possible de luttes plus puissantes et amples.
L'emprisonnement de José Rainha, dirigeant du MST, fait partie de ces pressions et le système judiciaire joue son rôle dans la « division des pouvoirs ». [José Rainha est emprisonné et inculpé de « sédition armée », ce qui pourrait déboucher sur une peine de prison très lourde. En outre, le Tribunal suprême fédéral (STF) a suspendu, le 14 août, un décret de Lula datant du 19 mai qui permettait l'expropriation de 13200 hectares en friches dans cinq propriétés foncières de la région de Sao Gabriel (extrême sud) à des fins de réforme agraire, pour 500 familles. Selon le quotidien La Croix, le ministre de la Réforme agraire, Miguel Rossetto, a déclaré que « le gouvernement respectait la décision du STF et s'attellerait à la tâche de faire accélérer la distribution des terres au second semestre ».De son côté, le président du STF, Mauricio Correa, pour maintenir la pression sur le gouvernement Lula, a déclaré : « Les conflits agraires augmentent et peuvent dégénérer. Je pense que cette douceur du gouvernement (envers les sans-terre) doit cesser. »] [/quote]
voila ce que nous disions quand lula a gagné la présidentielle
Olivier Besancenot, Porte-parole de la LCR
"Batailler pour que l'illusion ne s'effondre pas"
"L'aile gauche du Parti des travailleurs (PT), c'est là où sans surprise je me reconnais. Le PT embrasse un spectre qui, en France, irait du PS à la LCR. Or, Lula, pour l'emporter, a fait la campagne de la droite du PT. Et, si on le laisse seul, il mènera une politique sociale-libérale. En même temps, à l'inverse de Jospin, Lula a tenu des meetings dans des entreprises, auprès des ouvriers. Je suis donc à la fois déçu par sa campagne mais plein d'espoir. Pour pousser Lula à mener une politique plus radicale et ne pas le laisser conduire le pays avec une politique "possibiliste", il va falloir que les mouvements sociaux ne désarment pas. Les syndicats, qui ont créé le PT, le mouvement des sans-terre vont devoir batailler pour que l'illusion ne s'effondre pas. Ils vont devoir créer des rapports de force. En même temps, le cas Lula est intransposable en France. Le Brésil en 2002, ce n'est ni la France en 1981, ni le Chili en 1973. C'est un modèle à part, qui est sorti de la dictature il y a quinze ans. Un modèle inédit, où tout est possible.".