(la tribune 21.02.2009 a écrit :
Trotskyste et unique femme leader de parti dans le monde arabe
Louisa, la belle promesse !
21-02-2009
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Par Noureddine Khelassi
Elle est femme, ça c’est sûr. Elle est politique, c’est même certain. Elle est candidate aux élections présidentielles du 9 avril 2009, c’est archi-officiel. Elle est ouvriériste, c’est probablement encore vrai. Elle est toujours trotskyste, sa raison d’être en politique, cela est beaucoup moins sûr désormais. Louisa Hanoune, leader du Parti des travailleurs algériens (PT), équivalent très algérien des trotskystes lambertistes français, est aujourd’hui au trotskysme ce que la social-démocratie européenne est au socialisme scientifique. Le trotskysme de Louisa Hanoune, c’est finalement un mélange de parlementarisme, de syndicalisme, d’ouvriérisme, de nationalisme irréductible et de souverainisme intransigeant, le tout mâtiné de féminisme. En un mot, du hanounisme pur Louisa. C’est-à-dire une politique de soutien au pouvoir en place qui ne se traduit pas par une participation au gouvernement. Et sans pour autant que cet appui, systématique depuis 1995, soit assimilé à un soutien critique comme on l’a connu avec les anciens communistes du PAGS, le Parti de l’avant-garde socialiste. C’est dire que Louisa c’est Louisa !
La future challenger féminine du président Abdelaziz Bouteflika est, au maximum, une adversaire de taille du président sortant. D’ailleurs, elle l’affirme elle-même en disant que son parti serait aujourd’hui prêt à gouverner le pays, seul, naturellement. Elle serait, au minimum, une hase qui s’ajouterait à la liste des «lièvres» présidentiels voués à porter des candidatures de témoignage. Mais, Louisa ce n’est pas que cela.
La leader du PT est un cas politique unique dans le monde arabe. Elle est la seule femme à diriger un parti. De surcroît, une formation née dans la difficulté de la clandestinité du trotskysme algérien. Elle est aussi l’unique femme à se porter candidate à une élection présidentielle. Ce n’est pas rien dans un monde arabe où la politique est le domaine réservé des machos politiques. Si elle constitue une belle exception à cette règle d’exclusivisme masculin, Louisa est quand même une politique digne de ce nom. Cette Jijelienne de Chekfa a un itinéraire de vie et un parcours politique exceptionnels. Elle est d’abord le produit de la lutte ouvrière en Algérie. Elle a été ensuite forgée par les épreuves de la clandestinité. Et, surtout, par le souci d’enraciner un parti d’avant-garde syndicalo-politique dans un paysage politique où les partis n’accèdent jamais au pouvoir. Sauf à lui servir de caisse de résonance, de faire-valoir ou de base d’appui. D’où son constant souci de ne pas participer au gouvernement tout en marquant sa présence, surtout la sienne, sur le front parlementaire. En somme, donner de la voix pour marquer une présence politique et médiatique permanente. Ne pas s’effacer, témoigner encore et encore, prendre systématiquement date, protester toujours, surtout s’il s’agit de questions touchant à la souveraineté nationale. A défaut de porter encore la révolution permanente, Louisa incarne en permanence un souverainisme politique en béton armé. Mais, à force d’être systématique et sans nuances, son souverainisme très hanounien, vire parfois, et vite, à un intégrisme nationaliste. Au risque de la rendre elle-même rétive à toute forme de critique et fermée à la moindre autocritique publique. A sa décharge, cependant, l’autocritique n’est pas une vertu cardinale d’une classe politique algérienne peu habituée à battre sa coulpe et très peu préparée au débat politique contradictoire. Mais, d’une femme politique de la trempe de Louisa Hanoune, on aurait tendance à attendre d’elle qu’elle soit une belle exception. Comme l’était et l’est encore, peut-être, le trotskysme en Algérie. Questions à un dinar algérien dévalué : Louisa est-elle encore trotskyste ? Une trotskyste édulcorée du pouvoir ou une future femme de pouvoir ? Premières esquisses de réponses probables lors de la prochaine élection présidentielle, c’est-à-dire après le troisième mandat du président Abdelaziz Bouteflika. Enfin, toujours est-il que Louisa, c’est tout de même Louisa, à savoir une belle promesse politique.
N. K.
(la tribune 21.02.2009 a écrit :
Mustapha Benmohamed, dit «Negro»
Du comité des trotskystes algériens au Parti des travailleurs
Par Faouzia Ababsa
Le rassemblement tenu hier à la salle Atlas par le PT, était marqué par une présence de taille. Celle de Mustapha Benmohamed, le doyen du parti. Du nom de guerre Mustapha Negro, ou encore Mousse après l’indépendance, il est né le 31 décembre 1926 à la Casbah. Membre du PPA en 1945, il intègre l’Organisation secrète trois ans plus tard. En 1953, il est le plus jeune élu du Conseil municipal d’Alger et responsable de sa commission ouvrière. Militant de la cause nationale, «Mousse» s’est toujours revendiqué du MNA. Arrêté en 1955 par le colonialisme, il est torturé puis interné jusqu’en avril 1962. Après l’indépendance, il retourne en France, entre au Parti communiste internationaliste et fonde à partir de là avec Simon Ajklouf le comité de liaison des trotskystes algériens. Le comité avait pour première tâche de faire le bilan de la révolution algérienne, d’en tirer toutes les conclusions et d’analyser la situation politique de l’Algérie à l’époque. C’était au début des années 1970. Six ans plus tard, en 1980, toujours dans la clandestinité, naît l’Organisation socialiste des travailleurs, à laquelle s’adjoindra Louisa Hanoune. Mustapha Benmohamed poursuivra son militantisme en son sein jusqu’à la création du PT lors du congrès de 1990. Désigné trésorier du parti, «Mousse» ne tergiversait pas avec l’argent du parti. Son avis était très écouté au sein du parti. C’est d’ailleurs de lui qu’est venue l’idée de nommer Louisa Hanoune porte-parole du PT, passant ainsi de la parole à l’acte en termes d’égalité en droit entre les femmes et les hommes. Mustapha sera élu député pour la législature 1997-2002. Il donnera beaucoup de fil à retordre aux membres du gouvernement qui défilaient à l’APN. Il avait accusé le ministre des Finances de l’époque (Abdelkrim Harchaoui) de vouloir mesurer l’air respiré par les Algériens pour imposer une taxe.
A 83 ans, même un peu fatigué, Mustapha Benmohamed ne rate aucune rencontre du parti. Louisa Hanoune lui a rendu un vibrant hommage hier à la salle Atlas en sa qualité de doyen du parti.
F. A.
(la tribune 21.02.2009 a écrit :Louisa Hanoune officiellement candidate à la présidentielle
«Le PT est aujourd’hui prêt à diriger le pays»
Par Faouzia Ababsa
C’est pour renationaliser totalement le secteur des hydrocarbures, reprendre les mines données en concession, arrêter totalement les privatisations des entreprises publiques et l’ouverture de toutes celles qui ont été fermées ou dissoutes sur injonction du Fonds monétaire international, de restituer les terres aux véritables fellahs et paysans (la terre à celui qui la travaille), d’abroger le code de la famille et bannir toute forme de discrimination à l’encontre des femmes, pour concrétiser le principe de l’échelle mobile des salaires, pour des élections législatives anticipées à une Assemblée constituante souveraine que le comité central du Parti des travailleurs s’est prononcé pour une participation du PT à la prochaine présidentielle. Et c’est à sa secrétaire générale qu’échoira la dure mission de concourir le 9 avril à la course pour la magistrature suprême. En effet, Louisa Hanoune est officiellement la candidate du Parti des travailleurs. Sans surprise, au demeurant, tant il est vrai que toux ceux qui connaissent les positions et le parcours de ce parti étaient convaincus que le PT n’allait pas jouer à la politique de la chaise vide. Surtout pas maintenant. Louisa Hanoune l’expliquera d’ailleurs dans la longue intervention qu’elle a prononcée hier à la salle Atlas de Bab El Oued, dans laquelle a été accueillie par une assistance en euphorie. Une assistance venue des quatre coins du pays et représentant les responsables des différentes sections du parti.
D’emblée, Mme Hanoune dira que son parti est aujourd’hui prêt à diriger le pays.
Elle en veut pour preuve tout le parcours qu’il a traversé, les différentes percées qu’il a réalisées, construisant par là même les bases du parti aujourd’hui en nombre appréciable. La campagne de sensibilisation et les débats ouverts avec les citoyens lors de la collecte de signatures a permis au Parti des travailleurs, selon sa secrétaire générale, de décider de participer à la présidentielle.
Surtout que celles et ceux qui ont accepté d’apposer leur signature sur le formulaire n’ont à aucun moment opposé une fin de non recevoir à sa candidature sous prétexte que c’est une femme. «Ils ont choisi le programme et non pas le genre», a indiqué Mme Hanoune. Dès lors, ajoutera-t-elle, «nous n’avons pas le droit d’abandonner les travailleurs, les jeunes, les retraités, les femmes», lancera-t-elle au milieu des youyous des militantes et des slogans de défense de la souveraineté nationale de la salle, mais aussi de «Louisa présidente !». La porte-parole du parti esquissera les grands axes du programme électoral qu’elle exposera du 19 mars au 6 avril prochain. Un programme qui est précisément celui du PT avec les slogans traditionnels de cette formation politique.
L’oratrice qui a exprimé sa fierté d’appartenir à la classe des travailleurs, d’être algérienne,s’est engagée, si elle est installée au siège d’El Mouradia, à remettre en cause l’ensemble des décisions prises et que son parti politique estime qu’elles ne vont pas dans le sens de l’intérêt de la grande majorité du peuple algérien. A l’image de l’accord d’association avec l’Union européenne qu’elle revisitera et l’Organisation mondiale du commerce, dont elle gèlera les négociations. Elle s’est engagée également à faire recouvrer son entière souveraineté à l’Algérie, la libérant ainsi des pressions et autres tentatives dont elle est la cible. Elle décrétera la paix et ouvrira, selon elle, l’ensemble des dossiers politiques, en allusion à celui des disparus, pour que «plus jamais notre pays ne revive une telle tragédie». La bête noire du Parti des travailleurs n’était pas en reste dans le discours de Louisa Hanoune, en l’occurrence les multinationales qui pillent nos richesses en engrangeant des bénéfices mirobolants sur le dos du Trésor public. La fonction publique retrouvera ses belles années sous le règne de la secrétaire générale du Parti des travailleurs, si elle venait à être élue première magistrate du pays. C’est-à-dire l’option socialiste. Quant à ceux qui affichent une aisance outrancière, ils seront sommés de justifier la provenance de leurs richesses souvent mal acquises. Ce sera la politique du «d’où tiens-tu cela ?». Pour rappel, la désormais candidate du Parti des travailleurs a collecté 141 000 signatures de citoyens et 980 signatures d’élus. Louisa Hanoune déposera probablement son dossier au Conseil constitutionnel demain dimanche.
F. A.
(Le Jeune indépendant a écrit :
Louisa Hanoune: “Le PT est prêt à une alliance avec le RND"
Le leader du Parti des travailleurs,(PT), Louisa Hanoune, surprend toujours : «Le PT fait front sur la base de positions communes au sujet de questions» nationales, a-t-elle expliqué en substance, affirmant que son parti «est prêt à faire alliance avec le RND» si les positions des deux partis convergent. Par contre, «nous ne ferons pas front avec l’opposition. Eux (les partis qui ont boycotté la présidentielle, NDLR) ont mené campagne contre nous», a-t-elle poursuivi, énumérant quelques griefs qu’elle retient contre ces partis.
Elle a déclaré hier que son parti n’est «concerné, ni de près ni de loin», par les appels récents des partis démocratiques à l’édification d’un front commun. Elle a expliqué que la conception du PT est de faire front avec d’autres formations sur la base «de positions communes sur les questions»
Louisa Hanoune s’est dit étonnée par l’attitude «des partis qui ont appelé au boycott et qui ont siégé dans la commission de surveillance», allusion faite au MDS et au PST. Elle a également critiqué «certains militants du FFS qui s’en sont pris à nous» au lieu de s’en prendre au régime lors de la récente campagne présidentielle, a-t-elle encore dit.
a écrit :Algérie : Bouteflika se fait plébisciter
Lors de l'élection présidentielle du 9 avril en Algérie, Bouteflika qui se présentait pour la troisième fois a été « élu » avec plus de 90 % des voix. La participation a dépassé les 74 %. C'est ce qu'il avait demandé lors de la campagne électorale. L'objectif a été atteint : Bouteflika a été plébiscité.
Le président sortant, qui avait renoncé à faire légitimer par référendum la modification de la Constitution lui permettant de se présenter une troisième fois, peut être rassuré. Sa « victoire » est écrasante. Il a profité du soutien de tous les profiteurs du régime, de tous les bourgeois, petits et grands. Les entreprises étrangères présentes en Algérie ont sponsorisé sa candidature.
La campagne de Bouteflika a été massive et agressive. Il a monopolisé la télévision et la radio. Ses affiches ont recouvert les murs et les immeubles des villes et jusqu'aux villages les plus reculés. Le pouvoir a organisé du porte-à-porte pour convaincre les électeurs d'aller voter. Les pressions ont été multiples. Les fonctionnaires étaient menacés, au cas où ils n'iraient pas voter. Tout a été fait pour faciliter les opérations de vote. Des bureaux de vote ont été installés à proximité des campus universitaires. Pour la première fois, les militaires ont voté sur leur lieu de cantonnement. Cela a gonflé les chiffres de votants dans bien des communes de Kabylie.
Beaucoup d'argent a été dépensé pour recruter colleurs d'affiches et transporteurs pour les meetings de Bouteflika. De multiples locaux ont été loués pour ses permanences électorales. Le pouvoir a même réussi à associer à cette opération de clientélisme de nombreux partis politiques en les invitant à participer, contre rétribution, aux commissions de surveillance électorales. Des formations politiques insignifiantes, absentes du scrutin, ont vu leurs adhérents se multiplier le temps de l'élection, attirés par la rétribution de ces commissions de surveillance.
Mais, malgré tous ces moyens, toutes ces pressions, ce clientélisme débridé, il semble que la participation réelle ait été très faible, plus faible que lors de la présidentielle précédente, en 2004. Pour atteindre l'objectif, la fraude a été massive et grossière. À Annaba, le nombre de votants a dépassé le nombre des inscrits... Le directeur de campagne de Louisa Hanoune a déclaré qu'on avait voté à sa place et à la place de sa famille.
Bouteflika a voulu montrer une image de pouvoir fort. Mais en fait, tout cela ne fait que masquer de l'inquiétude. Depuis des mois, Bouteflika et ses ministres multiplient les discours rassurants : selon eux, l'Algérie serait à l'abri de la crise économique. Son système bancaire, nationalisé pour l'essentiel, serait déconnecté de la finance mondiale et le pays disposerait de 150 milliards de dollars de réserve. En fait, l'Algérie est loin d'être à l'abri. Les hydrocarbures représentent 98 % des recettes d'exportation et le prix du pétrole a été divisé par trois depuis l'été dernier. Des investissements, des grands travaux sont remis en cause. Le chômage déjà massif va probablement augmenter dans les mois à venir.
Le pouvoir a adopté depuis quelque temps un discours prônant un « patriotisme économique ». Quelques mesures ont été prises. Ainsi, une loi sur les hydrocarbures particulièrement favorable aux multinationales du pétrole a été remise en cause. Tout investissement étranger doit désormais se faire avec un partenaire algérien majoritaire. La participation algérienne doit être au moins de 30 % pour toute société d'importation. Les médicaments fabriqués en A1gérie sont normalement interdits d'importation. Mais, en fait, il y a dans ces mesures beaucoup d'effets d'annonce. En ce qui concerne les sociétés d'importation, on attend depuis des mois les textes d'application. Une liste de produits pharmaceutiques, pourtant fabriqués en Algérie, viennent de bénéficier d'une dérogation permettant leur importation. Les trusts pharmaceutiques étrangers savent se faire entendre.
Le pouvoir algérien représente tous les exploiteurs du pays mais il est aussi particulièrement soumis aux intérêts des multinationales. Et ce n'est pas un hasard si Sarkozy s'est précipité pour féliciter Bouteflika pour sa réélection.
À l'égard des couches populaires, des travailleurs, ce pouvoir est dur et ne connaît que la menace. Mais il est surtout inquiet, et il a raison de l'être. Le mécontentement est grand. Les prix des produits alimentaires flambent. Les salaires sont très bas... pour ceux qui en ont un. Le pouvoir craint que ce mécontentement se transforme en combativité et en colère. Des grèves ont eu lieu ces derniers mois. Les cheminots ont fait grève en pleine campagne électorale et n'ont pas dit leur dernier mot... La situation peut rapidement être de nouveau explosive en Algérie.
Bruno COSTEL
(lo 17.04 a écrit :
Algérie : Les autres candidats
Bouteflika n'avait pas de rival sérieux dans ce scrutin. Aucun des cinq autres candidats n'avait une quelconque crédibilité. Seule Louisa Hanoune, candidate du Parti des Travailleurs, était une personnalité connue et a tenu un discours nationaliste qui tranchait avec les autres, dénonçant les privatisations, les licenciements, demandant que le salaire minimum soit porté à 35 000 dinars (350 euros) au lieu de 12 000 actuellement. Mais elle a cependant évité de dénoncer la bourgeoisie algérienne, ciblant plutôt les multinationales et les menées de l'étranger, pour défendre la souveraineté nationale et l'État algérien. Elle a également épargné Bouteflika, réservant ses critiques à quelques ministres et aux « courtisans ». Elle a recueilli un peu plus de 4 % des voix.
Parmi les partis s'affirmant comme islamistes, certains ont simplement soutenu Bouteflika. Par ailleurs, deux autres candidats étaient plus ou moins issus de cette mouvance islamiste. Mais c'était des inconnus que leurs discours ne distinguaient guère du pouvoir et ils ont fait des scores insignifiants. De leur côté, le RCD et le FFS, qui dénoncent la « dérive monarchique » de Bouteflika, influents surtout en Kabylie, ont appelé au boycott.
B.C.
(PT a écrit :Le secrétariat du Bureau politique du Parti des travailleurs, s’est réuni ce jour, toutes affaires cessantes, pour débattre de la propagation des émeutes de jeunes en colère suite à la flambée provocatrice des prix qui a touché notamment le sucre et l’huile et les produits dont ils sont à la base.
Scandalisé par les propos du patron de Cevital, le détenteur du quasi-monopole sur le sucre et les corps gras, qui jette de l’huile sur le feu en annonçant d’autres augmentations et en attendant les décisions du Conseil du gouvernement, le secrétariat du Bureau politique, qui dénonce vigoureusement la spéculation criminelle sur les prix, une véritable provocation politique et sociale et s’interroge sur ses desseins politiques, s’adresse au gouvernement pour qu’il prenne les mesures urgentes appropriées, à même de désamorcer la situation. Pour le PT, parce que la preuve est établie que cette situation dangereuse et par delà la spéculation sur le marché mondial, est le produit direct de la fermeture des EPE du secteur de l’agroalimentaire, dans le cadre du PAS et du programme de privatisation, et du désengagement de l’Etat du commerce intérieur et extérieur, les solutions à même de stopper la spéculation consistent en :
1. Dans l’immédiat, le plafonnement des prix des produits concernés à savoir l’huile et le sucre.
2. La restauration même de façon provisoire du monopole de l’Etat sur le commerce externe et interne pour que le contrôle des prix soit effectif…
3. La réouverture des grandes surfaces publiques réservées aux produits subventionnés par l’Etat et à la production nationale
4. La réouverture des EPE de l’agroalimentaire fermées…
Ce sont là, des mesures réalistes et réalisables qui traitent les problèmes à la racine, tout en renforçant les correctifs introduits dans l’orientation économique. Ces mesures sont, en outre, bénéfiques pour la création d’emplois et pour la protection de la production nationale.
Dans le même temps, il s’agit de barrer la route devant les serviteurs zélés des multinationales qui déversent leurs produits dans notre pays à la faveur de l’accord d’association avec l’UE, et des concessions consenties à l’OMC, et dont les intérêts sont contrariés par les LFC 2009 et 2010 et par la demande du gouvernement de révision du calendrier du démantèlement tarifaire, et devant les aventuriers de tous bords qui chevauchant la réaction de colère légitime des citoyennes et citoyens épuisés par l’augmentation continue des prix, tentent de l’orienter vers des desseins obscurs.
Parce que l’heure est grave et que rien ne saurait être supérieur aux intérêts de la nation, le secrétariat du Bureau politique, considère que cette colère des jeunes, soulève l’urgence d’une prise en charge durable du problème du chômage, par de vraies solutions créatrices d’emplois permanents à même d’assécher le vivier du désespoir à savoir la précarité sociale.
Le Secrétariat du Bureau politique du Parti des Travailleurs
Alger, le 06 janvier 2011
(algérie presse service Samedi 8 janvier a écrit : Louisa Hanoune : ouvrir des canaux de communication et de dialogue avec les jeunes
La secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT), Mme Louisa Hanoune, a appelé samedi à Alger à ouvrir des canaux de communication et de dialogue avec les jeunes pour être à leur écoute. Le “déficit” de communication entre les canaux officiels et les médias lourds et les jeunes constitue “un véritable danger pour la stabilité du pays”, a estimé Mme Hanoune dans une allocution prononcée à l’ouverture d’une session extraordinaire du bureau politique du parti.
Pour la SG du PT, “l’absence totale de communication avec les jeunes a exacerbé leur sentiment d’inconfiance et d’appréhension quant à l’avenir”, d’où, a-t-elle dit, la nécessité d’être à l’écoute de cette frange de la société et de répondre à ses attentes “afin de restaurer sa confiance et de l’apaiser”.
Mme Hanoune a, dans ce contexte, appelé les institutions concernées à parler aux jeunes et à leur communiquer les chiffres réels concernant les emplois qui leur seront offerts au niveau de chaque secteur. Elle a, dans ce cadre, appelé à accélérer la mise en oeuvre des plans de soutien aux entreprises.
Elle a aussi exhorté la Télévision nationale à donner la parole aux jeunes et à couvrir toutes les protestations. “Ceci voudra dire que l’Etat leur tend la main et qu’il cherche des solutions à leurs problèmes”, a-t-elle estimé.
Pour la SG du PT, ce qu’elle a qualifié de “soulèvement” des jeunes “ne concerne pas seulement le ministère du Commerce, mais l’ensemble du gouvernement qui est appelé à ouvrir la porte du dialogue autour de toutes les mesures pouvant être prises afin d’améliorer les conditions socioprofessionnelles”. Elle a, à cet effet, appelé à la création d’offices des produits vitaux subventionnés par l’Etat.
Mme Hanoune a en outre appelé à accorder aux jeunes sans emploi une allocation chômage qui ne soit pas inférieure à la moitié du salaire national minimum garanti (SNMG), proposant d’accélérer l’élaboration d’une loi de finances complémentaire 2011 prévoyant cette allocation, ainsi que d’autres mesures qui concrétisent le monopole de l’Etat sur les matières premières importées.
“Les jeunes ne sont pas sortis dans la rue à cause de la hausse des prix de l’huile et du sucre mais en raison de l’accumulation de leurs problèmes, dont le chômage et la crise de logement”, a dit la SG du PT, qualifiant les récentes hausses des prix de certains produits de première consommation de “provocations” et de “hausses criminelles”.
“Les séquelles du redressement structurel et de la tragédie nationale sont toujours présentes”, a-t-elle dit. “Les jeunes qui se sont soulevés sont nés durant les années du terrorisme. Ils sont imprégnés de violence et ont perdu leurs repères”, a-t-elle précisé, soulignant la nécessité pour l’Etat de les prendre en charge.
Mme Hanoune a en outre souligné la nécessité de saisir les messages adressés par les jeunes à travers leur soulèvement, estimant que cette frange “est la moins bien lotie dans la société et la plus inquiète pour son avenir”.
“Ces jeunes ont trouvé dans ce soulèvement et ces actes de violence un véritable exutoire à leur colère et une manière d’exprimer leur appréhension de l’avenir”, a souligné Mme Hanoune.
L’Etat doit enregistrer ces protestations comme un S.O.S “car ces jeunes en détresse peuvent être manipulés par n’importe qui”, a-t-elle dit.
Elle a également jugé “insuffisantes” et “inefficaces” les décisions prises par l’Etat en matière d’emploi, estimant que la flambée des prix absorbe toute augmentation de salaires.
la SG du parti des Travailleurs a en outre appelé l’Etat à combattre la spéculation et “les importateurs qui monopolisent toujours le marché local”.
Par ailleurs, Mme Hanoune s’est dit étonnée de la manière avec laquelle certains médias arabes et occidentaux ont traité ces protestations, de leurs interprétations “tendancieuses et graves et de leur amplification” d’un soulèvement de jeunes qui ont voulu exprimé leur colère.
Elle a en outre exprimé son étonnement quant à la réaction de la diplomatie française qui a appelé ses ressortissants à ne pas se rendre en Algérie la qualifiant “de position étrange” et de pression sur l’Algérie pour renoncer à ses décisions visant à la protection de l’économie nationale”.
Cette colère “légitime” des jeunes provoquée par la situation sociale “n’a pas atteint le degré ni l’ampleur des manifestations violentes enregistrées à Paris et sa banlieue la nuit du 31 décembre 2010 et même dans d’autres pays”, a-t-elle ajouté.
“L’Algérie n’applique pas une politique d’austérité à l’instar de plusieurs pays touchés par la crise économique mondiale mais elle est en phase d’édification et d’investissement. Plusieurs pays du monde enregistrent des manifestations violentes du fait des répercussions de la crise économique, mais il n y a pas eu de commentaires comme ça a été le cas pour l’Algérie”.
Estimant qu’il y a “des parties étrangères qui se réjouiront de l’effondrement de l’Etat algérien pour qu’elles puissent piller ses richesses”, Mme Hanoune a indiqué qu’”on ne peut comparer les événements de l’Algérie à ceux enregistrés en Egypte, en Tunisie et même en Cote d’Ivoire et on ne peut dire que ces événements nous rappellent ceux d’octobre 1988, car la situation du pays aujourd’hui diffère complètement sur les plans politique, économique et social”.
Par ailleurs, Mme Hanoune a déploré la destruction d’infrastructures “dont ont besoin de larges franges de la société et même les familles de ces jeunes”.
Le secrétariat du bureau politique du parti des travailleurs est depuis jeudi en session ouverte.
a écrit :L'anniversaire de Bouteflika et le cadeau de Mme Hanoune
Par Le Matin dz
Aujourd'hui, mercredi 2 mars 2011, Abdelaziz Bouteflika a fêté son 74è anniversaire. Le bel âge pour diriger un pays dominé par les jeunes.
Parmi les cadeaux qu'il a reçus pour l'occasion, celui de Louisa Hanoune est sans doute le plus remarquable. Il s'agit d'un superbe bénitier enveloppé dans un émouvant blanc-seing.
L'autocrate Abdelaziz Bouteflika, grâce au précieux présent de Mme Hanoun, peut à loisir entrer en autocrate grabataire dans ce récipient d'eau bénite et en ressortir grand démocrate-révolutionnaire !
Une transformation dont personne ne devine l'ampleur. «Le président de la République m’a confirmé qu’il partage l’option d’une Assemblée constituante», a ainsi révélé Mme Hanoun. Bien entendu, Bouteflika a fait cette fracassante déclaration à sa sortie du bénitier. Avant qu'il n'y soit plongé, le président algérien était opposé au pluralisme, avait interdit l'homologation de nouveaux partis, interdit les marches et les manifestations du 12 et 19 février, interdit l'accès de l'opposition aux médias lourds...Mais sous l'effet de l'eau bénite de la responsable trotskyste, il devint un tout autre personnage. Imprévisible ! Il est désormais favorable à une assemblée constituante, c'est-à-dire, pour ceux qui ne le savent pas, à une institution collégiale qui va, souverainement, rédiger puis adopter une nouvelle constitution, autrement dit, décider souverainement de l'organisation des pouvoirs publics de l'Algérie !
C'est dire la valeur du cadeau !
Louisa Hanoun attend d'ailleurs beaucoup du personnage sorti du bénitier. Elle annonce avoir "actualisé" la première lettre envoyée à Bouteflika en 2009 et « appuyée par plus d’un million de signatures de citoyens, dans laquelle elle demandait une réforme politique institutionnelle démocratique et la saisfaction des "revendications pressantes des jeunes, des travailleurs et de la large frange de la population". Cette lettre, adressée au président d'avant le bénitier, n'avait rien donné. Elle a donc été remaniée pour l'homme nouveau, et des copies de la lettre « actualisée » ont été remises aux journalistes. Dans cette nouvelle missive, comptant sur les vertus de l'eau bénite, Louiza Hanoun exhorte Bouteflika à lever l’interdiction de marcher et de manifester à Alger instituée par le président d'avant le bénitier, en juin 2001. Elle demande aussi l’abrogation de l’article 144 bis du code pénal, prévoyant des peines de prisons contre les journalistes lequel article avait été décidé par le même chef de l'Etat, cette même année 2001.
Alors, joyeux anniversaire, M. le président, et vivement le 3 mars au matin, que l'inégable responsable trotskyste se réveille.
Gantri
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