la "concertation" sur les retraites

Tout ce qui touche de près ou de loin à l'actualité politique en France

Message par Maxence » 27 Août 2010, 09:16

il ne faut pas perdre de vue que nous participons à ces luttes avec comme objectif d’élever la conscience des travailleurs. Mais, à travers de ces mouvements, petits et grands, qui sont des moments privilégiés où les travailleurs sont réceptifs aux idées et où leur conscience peut progresser d’un bond, nous voulons leur apprendre, grâce à nos interventions, à diriger eux-mêmes leurs luttes, à les prendre en mains dans les moindres détails. Et, pour nous, il est préférable et de loin que des travailleurs aient appris à s’organiser et à diriger démocratiquement leurs mouvements même s’ils n’ont rien obtenu, plutôt qu’obtenir une bricole, tout en restant spectateurs, en laissant aux militants syndicaux le soin de s’occuper de tout. Journées d’action nationales, régionales, locales et par branche : souvent les syndicats lancent des actions pour le communiqué, et elles son sans lendemain. Dès qu’un mouvement devient un peu plus profond qu’une simple protestation, qu’une simple demande, nous devons alors nous poser le problème de la mise en place d’une organisation et d’une direction démocratique de la grève : ce que l’on appelle le comité de grève.

Cela nous devons le proposer systématiquement, même si les syndicats ont une attitude correcte dans la grève, même si c’est eux qui l’ont déclenchée, et même si c’est nous-mêmes qui dirigeons la grève dès le début grâce à nos responsabilités syndicales. Ce comité de grève, nous devons le proposer, même si les travailleurs n’en voient pas au premier abord la nécessité.

Et ce comité de grève n’a rien à voir avec un comité inter-syndical auquel on adjoint quelques travailleurs, qui sont là en tant qu’assistants ou spectateurs plutôt que représentants des grévistes. Le comité de grève, c’est le groupe de travailleurs, syndiqués ou non syndiqués, ayant des responsabilités syndicales ou non, élu par l’ensemble des travailleurs en grève, syndiqués ou non, avec le mandat précis d’organiser et de diriger la grève.

Tout d’abord, nous sommes, en tant que révolutionnaires, pour que ce soit les travailleurs qui dirigent la société. Alors cela doit commencer en donnant les moyens aux travailleurs de prendre directement la direction de leurs grèves, quelque soit par ailleurs l’influence des organisations syndicales dans les entreprises.

En dirigeant leurs grèves à travers des comités de grève, les travailleurs ayant à résoudre les problèmes quotidiens du mouvement (propagande, occupation des locaux, animation et même certaines tâches de gestion, par exemple la nourriture des grévistes, les problèmes de financement, etc), ils font l’apprentissage qui leur servira à l’avenir.

Des comités de grève pour l’apprentissage du pouvoir ouvrier : nous sommes pour la démocratie ouvrière, c’est pour nous une conception fondamentale qui nous différencie de tous les autres syndicats et partis de gauche.
Maxence
 
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Message par satanas » 27 Août 2010, 10:28

En tout cas, il nous reste quelques jours pour convaincre autour de nous qu'il faut être le plus nombreux en grève et dans la rue le 7 septembre, quelques soient les arrière-pensées des confédérations, et qu'il faut penser dès maintenant aux suites indispensables que les travailleurs devront donner à cette mobilisation.
satanas
 
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Message par meichler » 28 Août 2010, 14:59

(maurice @ vendredi 27 août 2010 à 07:20 a écrit : Les  billevesées gauchistes avec leurs anathèmes sont les habituelles mouches du coche de la lutte de classe qui regardent et font des "commentaires" (parfois à la limite du mépris  )  sans être des acteurs de cette mobilisation …Bien sur les directions syndicales ne sont pas "parfaites" en tout cas elles mobilisent à la différence des  imprécations donneuses de leçon …


1°) Qu'est-ce que tu en sais si ceux qui critiquent les directions syndicales, ne mobilisent pas AUSSI, si ce ne sont pas des "acteurs" (quel vocabulaire médiatico-apparatchik...) et je dirais même, PARCE QU'ils sont capables de critiques, donc plus crédibles que les béni-oui-oui toujours prêts, toujours d'accord, surtout pour porter les valises des bureaucrates et mener les travailleurs à l'échec ? L'arme de la critique est aussi l'arme du combat.

2°) "Les directions syndicales mobilisent" (?)... Loin d'être évident, et puis : Pour quelle guerre ? Contre qui ? Qui recevra les coups et qui recevra les félicitations du gouvernement pour leur "pondération" et leur "sens des responsabilités" ? Il n'y a pas "nous" et "eux", ou plutôt "nous" ça n'inclut pas ces chefs syndicaux qui n'ont de cesse d'aller plier genou à l'Elysée et dans les ministères au nom du "dialogue social". NOUS oui, les travailleurs du rang, il faut LEUR imposer NOTRE volonté de combat, contre LEUR volonté de négocier la baisse de nos droits avec le gouvernement, LEUR volonté de protéger le gouvernement et de soulever la soupape de sécurité : une "journée d'action" tous les trois mois... Et ils osent nous dire : pour la suite c'est vous qui voyez, chacun dans votre coin. ET EUX ? Ils vont voir quoi, ou qui le matin du 8 septembre ?

Bien sûr qu'on sera en grève et en manif le 7 septembre. Raison de plus pour ouvrir nos gueules contre les maquignons des acquis sociaux toujours prêts à nous vendre, et à nous faire rentrer au boulot comme bétail de base. C'est pas nouveau, ça fait DES ANNÉES, sinon des décennies qu'ils font ça, de plus en plus cul et chemise avec les Sarko et consorts.

Le syndicat c'est nous, les délégués doivent être à notre service (pas à celui des patrons et du gouvernement).
«Ni rire ni pleurer, comprendre.»

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Message par Maxence » 29 Août 2010, 04:10

J ai remis la main sur 1 article de 2007 pendant la grève des cheminots et agents RATP contre l'attaque sur leur retraite... mais peut être est il gauchiste?

Extrait:
"Les cheminots, les agents de la RATP et tous ceux des régimes spéciaux qui les ont rejoints ont eu raison de se battre. Ils peuvent reprendre le travail la tête haute, avec la fierté d'avoir réagi à la provocation gouvernementale. Mais, pour beaucoup d'entre eux, à la fierté se mêle l'amertume de n'avoir pas pu aller jusqu'au bout des possibilités de leur mouvement. La combativité de ceux de la SNCF et de la RATP a été exemplaire mais les directions syndicales, non seulement n'ont pas été à la hauteur, mais se sont placées dans le camp adverse.

Derrière la façade de l'unité syndicale, elles ont mené une politique de division des travailleurs. Elles ont cherché à couper les travailleurs des régimes spéciaux de ceux de la Fonction publique en appelant à la grève les uns le 14 novembre, les autres le 20 novembre. Seule la combativité des cheminots et des agents de la RATP, restés en grève au-delà du 20 novembre, a permis la jonction.

En annonçant, avant même que la grève commence, qu'il acceptait des négociations entreprise par entreprise, Thibault a repris à son compte la politique du gouvernement, visant à diviser le mouvement, en coupant les uns des autres cheminots, agents de la RATP, gaziers et électriciens. Quant à Chérèque, il a relayé les appels du gouvernement à la reprise. Les grévistes savaient que c'est par la lutte, et pas autour du tapis vert des négociations, qu'ils pouvaient faire reculer le gouvernement. Mais ils ont trouvé les dirigeants syndicaux face à eux."

Éditorial des bulletins lutte ouvrière d'entreprise du 26 novembre .

Et encore 1 fois on essaye de nous rejouer la même musique, en suivant les centrales dans leurs manoeuvres..au lieu de tirer des leçons d'un passé très proche.

Je préfère me tromper sur l'appréciation de la combattivité des travailleurs que de tromper les travailleurs et grèvistes en leur donnant des illusions sur les syndicats (dans lesquelles je milite par ailleurs).
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Message par meichler » 29 Août 2010, 06:19

Fin 2007, les dirigeants syndicaux ont littéralement cassé la lutte des cheminots et RATP, après avoir empêché en 2003 que les travailleurs des transports publics se joignent à la grève des fonctionnaires, sous prétexte que leurs régimes n'étaient pas concernés.

Ce n'est pas faire du gauchisme que de le dire, c'est seulement la pure VÉRITÉ. Ça ne signifie pas qu'on leur crache dessus, mais tout simplement que l'on sait à quoi s'en tenir sur leur compte et que l'on le dit aux travailleurs pour les aider à forcer ces mêmes dirigeants à leur obéir À EUX et pas aux patrons ni au gouvernement.

Je signale un fait particulièrement caricatural et PEU CONNU (et pour cause, il ne s'en vante pas) : après la fin de la grève SNCF-RATP où les dirigeants syndicaux on joué le rôle que l'on sait, au premier rang la direction confédérale CGT, et à la tête de cette dernière le dénommé Jean-Christophe LE DUIGOU, ci-devant "numéro deux" de la CGT, celui-ci s'est vu nommé "Conservateur des Hypothèques" par le ministre du Budget. Il s'agit du grade le plus lucratif dans l'administration des impôts (une sorte de privilège octroyé par le "Prince", un peu comme les fermiers généraux au temps des rois). Le Duigou avait déjà le grade de "Directeur des services fiscaux", belle carrière administrative, après toute une vie de permanent syndical, sans avoir jamais mis les pieds dans un bureau, sans avoir jamais travaillé. Il a donc pu percevoir cette rente de "noblesse républicaine" avant sa retraite, émargeant ainsi à largement plus de 10000€ par mois...

Remerciements pour services rendus, à n'en pas douter, car il ne s'agit nullement d'une "fin normale de carrière" (il n'est que de voir la frénésie avec laquelle les directeurs concernés s'arrachent ces "charges" si convoitées). Ainsi donc, dans certains cas, l'étiquette "vendu" ou "acheté" n'est pas usurpée.

Pensez-y quand vous l'entendrez causer à la télé, vous verrez, ça change complètement l'écoute.
«Ni rire ni pleurer, comprendre.»

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Message par Maxence » 30 Août 2010, 12:56

a écrit :Le syndicat c'est nous, les délégués doivent être à notre service (pas à celui des patrons et du gouvernement).


Non le syndicat n'est pas nous les travailleurs et ne doit pas le devenir dans cette société.
Effectivement , la classe ouvrière a un besoin vital d'organisation pour se battre efficacement.

Mais on ne peut pas couper la direction d'une organisation de son socle et d'ailleurs l'ensemble du corps se doit de fonctionner ensemble sinon il y a un rejet.

Donc quand vous prêchez pour des syndicats débarassés de leur dirigeant et de la bureaucratie, aristocratie ouvrière et politique réformiste, alors on ne parle plus des mêmes organisations et ainsi on ne peut l'obtenir qu'à travers des organisations nouvelles qui regroupent beaucoup plus de travailleurs qu'actuellement et dans un contexte fondamentalement différent.

D'ailleurs personnes ne concevraient parmi des révolutionnaires de changer la tête de l'Etat bourgois et d'y mettre des ouvriers sans révolution.

Ainsi laisser penser que les travailleurs peuvent dans ce contexte changer quelque chose à la nature des syndicats, est une erreur aussi importante que celle du pacifiste qui veut éviter la guerre en mettant un soi disant pacifiste à la tête du gouvernement.

Extrait de Trotsky sur la nature des syndicats dans le texte"ou va la France":

"Il est étonnant que le prolétariat supporte passivement de telles privations et de telles violences après une lutte de classes plus que centenaire." On peut entendre à chaque pas cette phrase si hautaine de la bouche d'un socialiste ou d'un communiste en chambre. La résistance est insuffisante? On met cette faute sur le dos des masses ouvrières. Comme si les partis et les syndicats se trouvaient à l'écart du prolétariat et n'étaient pas ses organes de lutte! C'est précisément parce que le prolétariat, en résultat de l'histoire plus que centenaire de ses luttes, a créé ses organisations politiques et syndicales, qu'il lui est difficile, presque impossible, de mener sans elles et contre elles la lutte contre le capital. Et pourtant, ce qui a été édifié comme le ressort de l'action est devenu un poids mort ou un frein.

(fin mars 1935)
dans le chapitre LES REVENDICATIONS IMMEDIATES ET LA LUTTE POUR LE POUVOIR.

http://www.trotsky-oeuvre.org/[

C'est de la même façon aussi contraire à la politique de vouloir donner des leçons ou des conseils aux syndicats sur ce qu'ils devraient faire ou pas.
Ils ont comme on le sait une politique bien définie pour sauver le monde capitaliste, donc nous sommes irrémédiablement aux antipodes.

De plus si nous comptons sur les syndiqués pour engueuler leurs chefs syndicaux, c'est comme cela qu'on arrive à la désertion des syndiqués car dans le fond ils n'ont pas compris le rôle des syndicats et donc il pense qu'il s'agit comme pour une entreprise qui licencie d'un problème de "mauvais dirigeants".

Non les syndicats, ce pas moi ni les autres travailleurs pour qui l'avenir ne peut s'améliorer sans révolutions sociales.
Et pourtant je ne m'en tiens pas à l'écart comme l'extrême majorité des prolétaires.
Par contre je ne suis ni dans l'entreprise pour y construire FO, l'UNSA, SUD, la CGT ni dans la société capitaliste pour construire le PCF même si quelques travailleurs y croient encore dur comme fer.

Ce que je peux construire quand je milite dans le syndicat, c'est au mieux une section de travailleur qui cherche à défendre des principes et qui peuvent permettre de se faire respecter du patron.

Le reste appartient au marécage institutionnel prévu par le patron et l'Etat pour absorber les délégués résistants dans d'interminables réunions avec le patron et sa maîtrise.

D'autre part l'action ou la mobilisation passent après la réflexion, qui doit être le but d'un groupe de travailleurs(euses) qui se réunissent.
Car même si une section réunit une quinzaine de travailleurs syndiqués sur 200 (ce qui est déjà bien aujourd'hui), ce n'est pas en répétant aux autres travailleurs qu'il faut se bouger , se mobiliser etc..que l'on avance d'1 centimètre.

Nous ne sommes pas des moutons qui obéissons à des chefs, qu'ils se disent réformistes ou révolutionnaires; nous avons tous la faculté de savoir si la cause est juste et si elle mérite que l'on pose le sac (comme on dit ).

Souvent il est utile de défendre le principe de la grève contre les syndicats qui le remplace par celui des négociations, mais parfois quand les syndicats finissent par appeler à une journée de grève, c'est automatiquement pour la discréditer car elle ne débouchera sur rien sinon des clopinettes. Et à ce moment là il n'y aucune obligation à y appeler.

En ce qui concerne la démocratie ouvrière, évidemment un comité de grève, ou la tentative de mise en place de celui ci, ne donne aucun gage sur une victoire des revendications initiales.
Mais c'est la seule manière de se détourner de beaucoup d'illusions dont la principale qui est que les syndicats sont là pour se battre à notre place ou devant nous.
Maxence
 
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Message par ulm » 30 Août 2010, 18:12

Lutte Ouvrière espère un succès le 7 septembre

(Lutte Ouvrière % 30/08/2010 a écrit :

C'est donc dans une semaine que le gouvernement présentera à la chambre des députés les nouvelles mesures qu'il entend mettre en œuvre contre le système des retraites : le recul de l'âge du départ en retraite et l'augmentation des annuités nécessaires. Et on nous présente les choses comme si cette prétendue « réforme » était rendue nécessaire par l'évolution démographique du pays, par le fait que l'espérance de vie a augmenté. Mais c'est un mensonge pur et simple. Si la caisse de retraite va vers des difficultés financières, c'est avant tout parce que ses rentrées ont fortement diminué au fil des années.

Le premier responsable, c'est le chômage, qui a diminué le nombre de cotisants salariés. Mais le chômage n'est pas dû à une fatalité économique. C'est la conséquence de la politique du grand patronat qui pour réaliser plus de profits a jeté à la rue, avec la bénédiction de l'État, des centaines de milliers de salariés, pour produire autant, sinon plus, avec moins de travailleurs. Et prétendre, comme le fait le gouvernement, améliorer la situation en repoussant l'âge du départ en retraite alors que tant de jeunes cherchent désespérément un emploi, relèverait de la stupidité, s'il ne s'agissait pas, en fait, de s'attaquer au montant des pensions des futurs retraités.
Le deuxième responsable des difficultés de la caisse de retraite, c'est le bas niveau des salaires, que le gouvernement a encouragé (comme si les patrons avaient besoin de cela !) par les nombreuses réductions de cotisations sociales patronales, en particulier pour tous les salaires inférieurs à 1,4 Smic, ce qui constitue une véritable prime à la surexploitation. La revalorisation des salaires, qui n'ont cessé de prendre du retard sur le coût de la vie, n'améliorerait pas seulement le niveau de vie des travailleurs. Elle procurerait aussi des rentrées supplémentaires à la caisse de retraite.

Le troisième responsable, c'est justement la baisse des cotisations patronales, indépendamment même de ces exonérations. Les cotisations patronales de Sécurité sociale sont en effet passées de 34,62 % à 30,38 % entre 1980 et 2008 (parce que la politique d'exonérations de cotisations sociales patronales a commencé sous la présidence de Mitterrand). Si on tient compte de ces exonérations, d'après un calcul publié dans « FO-Magazine », ces cotisations sont passées de 34,62 % à 4,38 %.
Comme on le voit, il suffirait de revenir sur tous ces cadeaux faits au patronat au fil des années pour permettre à la caisse de retraite de faire face à la situation à venir. Mais c'est justement ce que le gouvernement ne veut pas faire. Car toute sa politique vise à permettre aux capitalistes de continuer à prospérer malgré la faillite de leur système.
C'est une véritable guerre de classe que le patronat et l'État à son service mènent contre le monde du travail, et dont le projet de loi sur les retraites n'est qu'un aspect.

L'augmentation des charges de travail de tous ceux qui ont un emploi, la détérioration des conditions de travail, sont aussi une conséquence de cette guerre. En vingt ans, le nombre de ceux qui travaillent de nuit a pratiquement doublé, celui-ci concerne aujourd'hui plus de 10 % des hommes salariés et 7,3 % des femmes.
C'est aussi dans leur vie quotidienne, en dehors du travail, que les travailleuses et les travailleurs sont frappés par la politique gouvernementale. Pour pouvoir consacrer plus d'argent à aider la grande bourgeoisie à s'enrichir encore davantage, l'État rogne sur le budget des services publics indispensables à la population, sur la santé, sur les transports en commun, sur la construction de logements, sur l'enseignement.
Mais nous qui produisons toutes les richesses de ce pays, qui faisons fonctionner toute l'économie, nous pouvons faire reculer ces gens-là, qui ne sont forts que de notre résignation.

Nous aurons l'occasion, le 7 septembre, de montrer que nous sommes prêts à lutter contre ces nouvelles régressions sociales qu'on veut nous imposer. Une journée de grèves et de manifestations réussie ne suffira évidemment pas à les faire reculer. Mais être le plus nombreux possible à arrêter le travail ce jour-là, à manifester, sera le meilleur moyen de redonner courage à tous les hésitants et de préparer les indispensables luttes à venir. Car la guerre sociale que le patronat et le gouvernement mènent contre nous, nous pouvons la gagner !

Arlette Laguiller
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Message par meichler » 01 Sep 2010, 20:20

Pour information :

a écrit :
Le temps presse : Comment arracher malgré les obstacles le retrait du projet de loi Sarkozy-Woerth sur les retraites ?

Intervention du représentant de la tendance Front Unique au Bureau National de la FSU du 30 août.

Les déclarations récentes du dirigeant de la banque centrale américaine sont venues balayer toutes les histoires à dormir de bout que les classes dominantes racontent : non, la reprise n’est pas là, non la crise du capitalisme n’est pas finie. La récession, la stagnation, sont toujours à l’ordre du jour et les Etats sont au bout de leurs interventions (qui ont suscité une croissante superficielle et éphémère). Mais ce n’est pas tout : la récente dégradation de la note de l’Irlande vient rappeler que le krach financier reste suspendu au dessus de l’économie mondiale comme une épée de Damoclès.

C’est un fait majeur car cela rend toujours plus pressant pour les capitalistes de mettre en les seules mesures qui leur permettent de desserrer les deux machoires de la tenaille qui les serre, à savoir la récession d’un côté et des déficits et des dettes devenus incommensurables. Ces mesures, le plan du gouvernement conservateur/libéral anglais après d’autres l’indiquent : hausse de la TVA, 600 000 suppressions de postes de fonctionnaire programmées, etc.

C’est cette situation qui donne tout l’importance de la contre-réforme des retraites de Sarkozy, Fillon et Woerth, de baisse des pensions, des retraites, de gel des salaires des fonctionnaires.

D’une certaine manière le contenu de cette « réforme » est illustré par la pourriture étalée au grand jour par le gouvernement tout l’été, celle de son offensive raciste contre les Roms ou par l’affaire Woerth-Bétencourt.  La secrétaire de la FSU vient de rappeler que notre fédération ne s’était pas exprimée sur ce dernier sujet : est-il si difficile de dire ce que nombre de journaux soulignent, à savoir qu’une telle affaire, dans d’autres pays aurait suffit à faire tomber le gouvernement ? Est-il si difficile de dire que ce qui est en cause ici, ce qui est illustré c’est le mode de fonctionnement même de la Cinquième République qui favorise à l’extrême ce genre de trafics d’influence et érige la corruption en mode de gouvernement?

Il est de ce point de vue assez ahurissant que l’appel à manifester contre la « xénophobie et le racisme » le 4 septembre se fasse précisément du point de vue de la défense de la constitution de cette 5e République dont le caractère policier ne cesse de s’affirmer. Au contraire de quoi le devoir du mouvement ouvrier devrait être d’appeler les travailleurs à empêcher chaque fois que possible les expulsions, et pas seulement celles des roms, et à répondre à la campagne odieuse du gouvernement que ceux qu’il faut expulser, ce sont Sarkozy et ses amis.

Mais encore une fois, c’est la question de la « réforme » des retraites qui est aujourd’hui décisive.

C’est bel et bien pour son retrait pur et simple qu’il s’agit de combattre, et ce n’est pas une question formelle. Thibault, dans une note interne de la CGT début juillet, affirme qu’il est contre ce mot d’ordre car celui-ci « interdirait d’apprécier les résultats de la mobilisation ». Mais si ce n’est pas à l’aune du retrait qu’il faut apprécier les « résultats », à quelle aune sinon celles d’amendements à la marge de ce texte réactionnaire ?

Les dirigeants confédéraux et fédéraux appellent à mobiliser le 7 septembre, mais si les travailleurs veulent le retrait de ce projet, quel est l’objectif des directions syndicales ? Comment par exemple comprendre que le parcours de la manifestation parisienne se tienne aussi éloigné que possible de l’Assemblée nationale sinon parce que le refus d’exiger le retrait signifie le refus d’affronter et vaincre le gouvernement ?

Voilà Thibault qui s’exprime dans  Le Parisien de ce matin et déclare que même si le projet de loi était voté il ne s’appliquerait pas forcément pour autant, se référant au CPE. Mais au moment du CPE, les directions syndicales exigeaient son retrait, pas une autre réforme du droit du travail. Et aucune concertation n’avait eu lieu.

C’est d’ailleurs parce que ce spectre hante encore le gouvernement qu’il manœuvre en arrière sur la question des aides au logement étudiant, pour éviter une conjonction qu’il sait pouvoir être fatale pour lui.

Mais voilà que les directions des confédérations s’apprêtent, à son invitation, à rencontrer de nouveau Woerth l’homme aux enveloppes, pour, je cite Mailly de FO « l’éclairer ». Cette rencontre à la veille du débat parlementaire est lourde de sens à l’adresse des manifestants du 7 : elle réaffirme que l’état d’esprit de ceux qui les appellent à manifester est au dialogue (dit « social ») et non pas au combat résolu contre le gouvernement.

Alors l’intersyndicale va se réunir le mercredi 8 après midi au siège de la CGT Il est très vraisemblable que ce sera au lendemain de manifestations particulièrement puissantes. Cela doit être l’occasion aux travailleurs de rappeler que les organisations syndicales sont à eux, et de faire monter, de chercher à imposer la seule exigence qui permette aujourd’hui d’interdire à la majorité UMP de voter ce projet de loi : l’appel très rapide à la grève et à la manifestation nationale en masse devant et contre l’Assemblée nationale pour le retrait du projet de loi.

C’est en ce sens que  la tendance Front Unique appelle pour sa part les personnels à agir.
«Ni rire ni pleurer, comprendre.»

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