par Valiere » 18 Août 2010, 08:36
«A un ami israélien »
avec une réponse d'Elie Barnavi
de Régis Debray
L'auteur rappelle avec force à son interlocuteur que les créances sont toujours et là et que personne n'a oublié le génocide perpétré par les nazis durant la seconde guerre mondiale.
« La fin du moratoire d'Auschwitz » n'existe pas, malgré les craintes exprimées par tel ou tel intellectuel israélien.
Ceci étant dit et précisé, si personne ne diminue ni ne nie l'extermination des juifs, de plus en plus de voix s'élèvent pour condamner avec fermeté la politique expansionniste israélien.
Si Israël peut compter sur un soutien sans faille de l'oncle Sam, des amis fidèles commencent à douter et même à condamner la politique de ce gouvernement qui n'hésite pas à frapper dans discernement la population palestinienne.
Régis Debray évoque l'évolution du conflit qui se transforme en conflit inter-religieux, où les intégrismes sont rois.
« On islamise côté Palestine; on se judaïse côté Israël ( en miroir, sinon avec les mêmes effets)...Ce n'est plus une querelle entre deux mouvements nationaux pour une terre en dispute, mais entre deux blocs de foi pour l'honneur de Dieu. »
Si l'occident garantit à Israël l'immunité, la coupure qui s'aggrave avec l'Orient apporte l'insécurité, d'autant plus que les évolutions en cours dans les pays arabes « modérés » conduisent les gouvernements à tenir compte de leur opinion publique hostile à la politique menée par ce pays sur-puissant qui méprise la population arabe.
Ce « conflit » est-il sans issue ou faudra t-il qu'il se « termine » dans le cadre d'une catastrophe « régionale » ou étendue?
Pour Régis Debray, le pire n'est pas inévitable et le meilleur est toujours à portée de mains
« Je ne crois pas, en d'autres termes, que vous n'ayez le choix qu'entre une mort physique et une mort morale ».
Dans sa réponse, Elie Barnavi exprime quelques divergences avec son interlocuteur mais ce sont là des désaccords assez mineurs, il estime que la politique suivie par son pays risque de continuer à suivre une pente le menant à aggraver une situation déjà quelque peu désespérante.
« Oui, il y a bien deux Israël. Le mien, tourné vers le monde, séculier et rationnel; et l'autre, idolâtre, centré sur une terre divinisée et prisonnier de croyances archaïques... »
Si effectivement, « entre les deux, il n'y a pas de compromis possible », pourquoi les israéliens des lumières sont-ils apparemment si silencieux... à nous faire, croire - peut être par erreur - qu'ils baissent les bras. ?!