la "concertation" sur les retraites

Tout ce qui touche de près ou de loin à l'actualité politique en France

Message par Ottokar » 04 Juil 2010, 07:30

prendre au sérieux les raisons de FO (comme des autres) c'est au mieux de la naïveté et de la myopie politique, au pire comme le PT-PCI-POI chercher des vertus rrrrévolutionnaires à l'appareil réac et réformard qu'est FO pour garder ses places dans l'appareil. Ils sont libres de prendre leurs vessies ou celles de Mailly pour des lanternes, mais nous ici, on n'est pas forcé de reprendre leurs sottises.

Cela ne sert à rien de discuter des raisons des uns et des autres en les prenant au sérieux. Si la CGT, la CFDT et FO avaient voulu réellement s'opposer à cette régression baptisée "réforme" ils auraient adopté d'autres mots d'ordre et choisi d'autres moyens d'action.
Ottokar
 
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Message par Valiere » 04 Juil 2010, 07:50

Les directions syndicales prennent tour à tour une position d'intégration ou d'indépendance. C'est d'ailleurs le jeu principal de la CGT et de FO
Quand l'une négocie, l'autre résiste pour apparaître plus gauche.
Parfois la position de telle centrale peut être un point d'appui mais il ne faut pas se faire avoir par le leurre.
Valiere
 
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Message par ulm » 19 Juil 2010, 12:04

article du LDC de juillet 2010

a écrit :France - la « réforme » des retraites : l’hypocrisie de la droite... et celle de la gauche réformiste
Le projet de loi portant sur la « réforme » des retraites que Woerth a présenté le 16 juin inaugure une nouvelle offensive du gouvernement pour réduire le niveau de vie des travailleurs et lui donner les moyens de faire toujours plus de cadeaux au grand patronat. Car derrière les bonnes paroles du genre « sauver notre système de retraite est un impératif », l’essentiel des mesures annoncées est clairement dirigé contre le monde du travail.

En effet, si on fait abstraction de cette volonté, cette prétendue réforme apparaît comme une absurdité. À quoi rimerait cette volonté de reculer l’âge du départ en retraite dans un pays qui compte au bas mot quatre millions de chômeurs, des millions de salariés réduits à vivre de temps partiel imposé ? Le 1er juin 2010, le secrétaire d’État à l’Emploi, Laurent Wauquiez, reconnaissait dans une interview donnée au Parisien-Aujourd’hui que le taux d’emploi des 55-59 ans n’était que de 58,5 %, c’est-à-dire que plus de 40 % d’entre eux sont sans emploi. Les plus chanceux ont été poussés vers une préretraite par des employeurs désireux de se débarrasser de salariés usés par l’exploitation. Les autres sont chômeurs, et c’est parmi ceux que les statistiques appellent les « seniors » que l’on trouve le plus de chômeurs de longue durée.

À quoi riment aussi ces prévisions à dix, vingt ou quarante ans, de la part de gens qui avaient été bien incapables de prévoir ne serait-ce que quelques mois à l’avance la crise des subprimes de 2007 et la crise financière qui a suivi ? Si les hommes politiques et les économistes de 1928 avaient fait des prévisions pour les quarante années suivantes, c’est-à-dire jusqu’en 1968, ce serait aujourd’hui une source de plaisanteries inépuisable.

Qu’il y ait un problème de financement des caisses de retraite pour l’avenir, c’est une évidence, mais la raison essentielle en est dans l’insuffisance des rentrées, du fait du chômage, de la diminution de la part des salaires dans le revenu national, et du fait que le patronat malgré les énormes profits qu’il continue d’engranger continue de bénéficier d’exonérations de cotisations que l’État est loin de compenser entièrement.

Mais en réalité, le but que poursuit le gouvernement, tout en jurant le contraire, c’est de réduire par la bande le montant global des pensions versées par les caisses de retraite, en transformant en chômeurs, et rapidement en chômeurs en fin de droits, des retraités en puissance qui ne percevront leurs allocations que deux ans plus tard, souvent amputées de surcroît du fait d’un nombre de trimestres de cotisations insuffisant. Tout cela pour complaire à un patronat résolument opposé à toute augmentation des cotisations patronales.

Les mesures annoncées le 16 juin n’entreront en vigueur que progressivement. « Pour ne pas bouleverser les projets de vie des Français proches de la retraite », a eu le culot de prétendre Woerth. Mais en réalité, il s’agit de ne pas provoquer trop brutalement la classe ouvrière, car le gouvernement a beau proclamer que sa réforme est comprise et approuvée par « les Français », il craint les réactions possibles du monde du travail. Et puis, procéder par petites étapes est un moyen de diviser les travailleurs, de faire croire que le problème de ceux qui partiront bientôt à la retraite n’est pas le même que celui de ceux qui ne partiront que plus tard.

C’est une hypocrisie de prétendre que ce projet de loi contient des « droits nouveaux » pour les salariés, comme la reconnaissance de la pénibilité, quand cela se ramène à maintenir l’âge du départ à la retraite à soixante ans pour les travailleurs auxquels la médecine du travail voudra bien reconnaître une incapacité d’au moins 20 %. Surtout quand on précise que ce droit concernera 10 000 personnes par an, chiffre ridicule par rapport au nombre de travailleurs usés par le travail bien avant soixante ans.

C’est une autre hypocrisie que de prétendre qu’il sera demandé un effort à tout le monde, alors que « l’effort » des plus aisés sera limité à une taxe de 1 % sur la tranche supérieure de l’impôt sur le revenu (la fraction des revenus imposables qui dépasse aujourd’hui 69 783 euros par an, correspondant à un revenu réel de plus de 76 000 euros), alors que l’augmentation du taux de cotisation des travailleurs de la fonction publique représentera, lorsqu’elle sera pleinement appliquée, une ponction de 2,7 % sur des salaires le plus souvent des plus modestes.

Mais l’hypocrisie n’est pas seulement du côté de la droite. Elle est aussi le fait de la gauche réformiste. Car si toutes les confédérations syndicales, tous les partis politiques de cette gauche se déclarent opposés au projet de loi du gouvernement, il ne faut pas gratter beaucoup pour voir qu’ils partagent en fait, plus ou moins ouvertement, la même manière de poser les problèmes.

Les confédérations syndicales pour une « réforme » des retraites...
Côté confédérations syndicales, l’opposition verbale à ce projet est d’autant plus vive qu’elles ont été traitées sans aucune considération par un gouvernement qui ne les a consultées que pour la forme. C’est ainsi que Jacques Voisin, le président de la CFTC, s’est plaint le 16 juin d’avoir « reçu ce matin à 8h30, en même temps que les médias, les éléments de communication du gouvernement concernant le projet de réforme de notre système de retraites » et du fait que «  aucune information spécifique n’a été adressée aux partenaires sociaux ». Mais le même texte précise : « Sauver notre système de retraites est un impératif, voici un objectif que la CFTC partage avec le gouvernement. »

La CFTC n’a certes pas une réputation de confédération combative. Mais c’est le même point de vue qu’expriment plus ou moins ou­ver­tement les autres confédérations.

Lors du congrès de la CFDT, début juin, son secrétaire général, François Chérèque, a adopté un ton combatif, destiné à faire oublier l’appui qu’il avait apporté à Raffarin en 2003, lorsque celui-ci s’était attaqué aux retraites des fonctionnaires, un appui qui avait provoqué une véritable hémorragie de militants. Mais s’il s’est fermement prononcé contre le report de l’âge de la retraite au-delà de soixante ans, il s’est déclaré favorable à une hausse de la durée de cotisation, position qui a été approuvée par 59 % des mandats.

La CGT reconnaît elle aussi que des raisons démographiques imposent une réforme des retraites : «  La hausse du nombre de retraités, l’augmentation de l’espérance de vie posent de façon cruciale la question du financement de notre système par répartition », peut-on lire sur son site Internet. Et les solutions qu’elle avance pour résoudre ce supposé problème sont d’un flou artistique  : « Pour consolider ce système de retraite solidaire, la CGT demande un élargissement de l’assiette des cotisations et une autre politique d’emploi et de salaires. » Et surtout elle s’aligne, au nom de l’unité d’action, sur la CFDT, comme l’a montré symboliquement la présence de son secrétaire général, Bernard Thibault, au congrès de cette confédération, où il a été ovationné.

Quant à Force Ouvrière, qui a tenté de se donner une allure plus radicale que les autres confédérations avec sa « journée de grève interprofessionnelle » du 15 juin, son secrétaire général Jean-Claude Mailly s’est déclaré favorable à une augmentation de la CSG pour financer les retraites, «  à condition – a-t-il précisé – que celle-ci pèse plus sur les revenus du capital et les revenus financiers », ce qui est tout de même une manière d’accepter que les travailleurs paient un peu plus.

Aucune confédération ne conteste la nécessité d’une « réforme » du système des retraites. Aucune n’explique que si le nombre de retraités augmente à cause de l’allongement de l’espérance de vie, la productivité du travail a augmenté au fil des années dans une proportion bien plus grande, et que les richesses ainsi produites permettraient largement d’assurer le financement de retraites décentes pour tous les travailleurs... si elles n’étaient pas confisquées par un patronat et une bourgeoisie rapaces.

... la gauche réformiste aussi
Du côté des partis politiques de la gauche réformiste, le spectacle n’est pas plus réjouissant, parce que les dirigeants de ces partis aspirent à remplacer les hommes de droite actuellement au gouvernement, pour gérer à leur place les affaires de la bourgeoisie, et qu’ils tiennent à apparaître comme des gens responsables à ses yeux, capables de mener la même politique de sacrifices imposés au monde du travail.

On se souvient d’ailleurs que Martine Aubry, la première secrétaire du Parti socialiste, avait déclaré en janvier 2010 à propos de l’âge de départ en retraite : « Je pense qu’on doit aller, qu’on va aller très certainement vers 61 ou 62 ans », avant de s’apercevoir que ce n’était pas de bonne politique, et de se déclarer contre la remise en cause de la retraite à soixante ans.

Martine Aubry n’est pas la seule dirigeante socialiste à avoir des opinions à géométrie variable. Ainsi Manuel Valls, qui défend aujourd’hui la retraite à soixante ans, estimait en juin 2009 que « la gauche pourra défendre le principe d’un allongement du nombre d’annuités. »

Par ailleurs, le Parti socialiste a décidé de s’abriter derrière les organisations syndicales, en rappelant, dès janvier 2010, que celles-ci « doivent être, au premier rang, les interlocuteurs privilégiés du gouvernement en ce qui concerne les retraites ». Autrement dit, si certaines confédérations syndicales considèrent, comme la CFDT en 2003, que le projet gouvernemental est « un compromis acceptable », le Parti socialiste ne pourra que s’incliner.

Le Parti socialiste dit, à propos de la « réforme » Raffarin de 2003, que celle-ci n’a rien réglé. Mais il ne s’engage pas pour autant à revenir dessus s’il accède de nouveau au gouvernement, pas plus que le gouvernement Jospin, au pouvoir de 1997 à 2002, n’était revenu sur la loi Balladur de 1993 qui avait porté de 37,5 années à 40 la durée de cotisation nécessaire dans le secteur privé pour obtenir une retraite à taux plein.

Bien sûr, opposition de sa majesté oblige, le Parti socialiste critique la politique du gouvernement et annonce que s’il revient au pouvoir, c’est par des mesures fiscales qu’il alimentera les caisses de retraite. Mais dans son projet il envisage aussi une augmentation des cotisations sociales des salariés de 0,1 % par an pendant dix ans, ce qui au bout du compte représentera tout de même un prélèvement de plus de 1 % sur les salaires des travailleurs.

Si la plupart des dirigeants socialistes se montrent adversaires des mesures présentées par le gouvernement – parce qu’il ne faut pas désespérer leurs électeurs –, certains ne se réfugient même pas dans cette hypocrisie. C’est ainsi que le maire de Lyon, Gérard Collomb, fervent supporter de Dominique Strauss-Kahn, a affirmé le 26 mai que « repousser l’âge légal à 61 ans dès cette année (ne serait) pas insupportable », et qu’il était convaincu que si le Parti socialiste revenait au gouvernement il ne remettrait pas en cause ce qui aurait été fait en ce sens par la droite.

Quant au Parti de gauche et au Parti communiste français, plus libres de leurs déclarations que le Parti socialiste, parce qu’ils n’auront jamais la responsabilité de diriger un gouvernement de gauche (même s’ils rêvent d’y entrer), ni l’un ni l’autre ne vont jusqu’à dire que ce problème de la « réforme des retraites » est un faux problème, parce que, dans une société débarrassée du parasitisme de la bourgeoisie, la fabuleuse extension de la productivité du travail permettrait d’assurer à tous un niveau de vie décent, non seulement sans repousser l’âge de la retraite, mais encore en diminuant la durée hebdomadaire du travail.

Il n’y a pas que l’âge du départ en retraite qui compte !
Mais la quasi-unanimité des confédérations syndicales et de la gauche réformiste contre ce report de l’âge du départ en retraite, qui est à juste titre très impopulaire, surtout auprès de ceux qui approchent des soixante ans, est aussi une manière d’éviter de prendre position sur les autres aspects de cette prétendue réforme. Le gouvernement aurait même pu se passer de cette mesure, en jouant sur l’allongement de la durée de cotisation nécessaire pour obtenir une retraite à taux plein, qu’acceptent à l’avance la plupart de ceux qui se disent opposés au projet de loi de Fillon-Sarkozy.

En effet, compte tenu de l’âge d’arrivée de plus en plus tardif de la plupart des jeunes sur le marché du travail, du nombre d’années qui s’écoulent pour la plupart d’entre eux avant qu’ils trouvent un premier emploi, du nombre d’années où ils risquent de se retrouver, à l’approche de la retraite, chômeurs en fin de droits, bien peu auraient eu la possibilité de prendre leur retraite à taux plein à 65 ans.

Mais la CFDT comme le Parti socialiste, pour ne citer qu’eux, sont favorables à cette augmentation du nombre d’annuités nécessaires, et leurs alliés de la CGT et du Parti communiste sont d’une remarquable discrétion sur ce sujet.

Le mythe de la retraite par répartition
Gouvernement et opposition sont d’accord sur un point : il s’agirait de sauver « notre » système de retraite, la retraite par répartition, position d’autant plus hypocrite de la part du gouvernement qu’il a multiplié les incitations fiscales en faveur de compléments de retraite par capitalisation. Il suffit de regarder le nombre de publicités télévisées proposant de telles solutions à ceux qui en ont les moyens pour voir à quel point l’argent des épargnants intéresse des fonds de pensions... dont rien ne dit qu’ils n’engloutiront pas les sommes versées par les futurs retraités dans des spéculations hasardeuses.

Mais de toute manière le système des retraites par capitalisation ne concerne pas ceux qui vivent de petits salaires, qui ont déjà bien du mal à joindre les deux bouts, et qui sont donc bien incapables d’épargner suffisamment pour s’offrir un complément de retraite substantiel.

Il faut toute l’arrogance d’économistes bien payés pour défendre le système capitaliste, comme ceux qui ont signé un article sur la réforme des retraites dans le journal patronal Les Échos du 23 juin, pour oser écrire « que ce soit par myopie, par ignorance, par incurie ou par avidité, beaucoup d’individus n’épargnent pas suffisamment » et pour suggérer « un système par capitalisation où (...) chaque salarié devrait participer, qu’il le veuille ou non ».

Mais si, en janvier 2010, le Bureau national du Parti socialiste a pu déclarer : « La retraite par répartition, c’est-à-dire la solidarité entre les générations, est au cœur du modèle social de notre pays et constitue le socle fondamental de notre système de retraites. Nous devons le défendre et le sauvegarder », ce système n’a jamais été une revendication du mouvement ouvrier, quand le problème des retraites s’est posé au début du 20e siècle.

Comme nous l’écrivions dans la Lutte de Classe de mai 2010 : « Au début du vingtième siècle, en 1910, quand fut adoptée la première loi instaurant un régime public de retraite obligatoire pour l’ensemble des travailleurs – la Retraite ouvrière et paysanne – les ouvriers conscients, les militants syndicaux, soutenus par les meilleurs militants socialistes de l’époque, s’y sont opposés. Pas seulement parce que ce régime de retraite serait géré en capitalisation, mais d’abord parce qu’il serait financé par des cotisations, c’est-à-dire par un prélèvement sur les salaires. Pour les militants de cette époque, c’était aux patrons et à tous ceux qui s’étaient enrichis pendant des années grâce à leur travail, de financer sur leurs fortunes accumulées les années de retraite des ouvriers. Pour eux, ces cotisations, c’était du vol : un vol de plus. Il fallait faire payer les riches. De ce point de vue, un régime de retraite par répartition n’aurait pas non plus trouvé grâce aux yeux des opposants ouvriers à la loi : parce que c’est un régime qui fonctionne en circuit fermé, les retraites des travailleurs étant financées par les travailleurs, et que cela revient à faire payer les pauvres. Enfin, les syndicalistes et les socialistes révolutionnaires du début du vingtième siècle n’avaient pas confiance dans l’avenir que la société capitaliste leur préparait. Ils avaient raison. Moins de quatre ans après l’adoption de la loi, la guerre de 1914 éclatait et la société capitaliste entrait en crise, pour longtemps. »

C’est le système capitaliste qu’il faut abattre
Ce qu’il y a de commun dans les positions de tous ceux, partis de gauche ou confédérations syndicales, qui disent s’opposer au projet de loi sur les retraites du gouvernement, c’est de ne pas mettre en cause le système capitaliste, en allant jusqu’au bout, c’est-à-dire en affirmant qu’il faut détruire celui-ci, lui substituer une économie collectivisée, qui se donnera pour but de satisfaire les besoins de tous les hommes et non la recherche du profit pour une petite minorité. Or c’est pourtant cela le vrai problème, car le projet de loi du gouvernement sur les retraites s’inscrit dans la politique visant à faire supporter aux travailleurs les frais de la crise du système capitaliste, qui a commencé à se manifester au milieu des années soixante-dix, et qui s’est brutalement aggravée depuis 2007.

Le réformisme qui a peu à peu gangrené l’ensemble du mouvement ouvrier se refuse évidemment à tirer cette conclusion. Pourtant la crise est en même temps la condamnation du capitalisme et du réformisme, et la preuve qu’il est urgent de renverser ce système économique aberrant.

L’idéologie réformiste repose sur le postulat que la société capitaliste peut évoluer, à travers la seule lutte parlementaire, vers plus de démocratie et plus de justice sociale. L’ironie de l’histoire a fait qu’elle a triomphé au sein de la social-démocratie au moment où le monde capitaliste sombrait dans cette barbarie que fut la Première Guerre mondiale, qu’elle est devenue de fait l’idéologie des partis communistes dans les années qui ont précédé la Seconde Guerre mondiale, et que le mélange de pratiques réformistes recouvertes de propos en apparence révolutionnaires de la période stalinienne a cédé la place à des discours platement réformistes, encensant l’économie de marché, avec l’abandon par le PCF de toute référence à la dictature du prolétariat, en 1976, alors que le monde capitaliste commençait à s’enfoncer dans une crise interminable.

Les révolutionnaires restés fidèles aux idées qui étaient celles du mouvement socialiste puis du mouvement communiste dans leurs premières années ne sont aujourd’hui qu’une petite minorité. Mais cela ne doit pas les empêcher de proclamer que, face à la faillite du système capitaliste, la révolution prolétarienne reste la seule perspective qui vaille pour la classe ouvrière.

Ce n’est pas seulement le projet de loi du gouvernement, ni la réforme des retraites en général, qu’il faut combattre. C’est la perspective communiste qu’il faut leur opposer.

23 juin 2010


ulm
 
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Message par Valiere » 24 Août 2010, 09:25

Je trouvre que FO a eu raison de ne pas signer le communiqué final des organisations car ce communiqué ne demande pas le retrait du projet Worth Sarko !
Valiere
 
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Message par meichler » 24 Août 2010, 20:23

Chaque direction syndicale joue sa partition (dans les médias !), mais c'est bien le gouvernement qui écrit le livret et Sarkozy qui tient la baguette...
La direction FO n'a rien à perdre et ne prend pas le moindre "risque" à des protestations formellement justes, mais totalement «platoniques». Les effets sur la mobilisation sont nuls ou négatifs : division une fois de plus et pas une once supplémentaire d'affrontement contre le gouvernement.
Le gouvernement affirme : une journée de grèves ne nous fera pas reculer. C'est hélas la vérité.
À ce jour, dans mon secteur d'activité (fortement syndicalisé) : pas un seul matériel des confédés pour le 7 septembre. Des péroraisons, du "buzz" par les chefs syndicaux dans les médias, mais sur le terrain : silence radio...
«Ni rire ni pleurer, comprendre.»

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Message par quijote » 24 Août 2010, 20:40

(meichler @ mardi 24 août 2010 à 21:23 a écrit : Chaque direction syndicale joue sa partition (dans les médias !), mais c'est bien le gouvernement qui écrit le livret et Sarkozy qui tient la baguette...
La direction FO n'a rien à perdre et ne prend pas le moindre "risque" à des protestations formellement justes, mais totalement «platoniques». Les effets sur la mobilisation sont nuls ou négatifs : division une fois de plus et pas une once supplémentaire d'affrontement contre le gouvernement.
Le gouvernement affirme : une journée de grèves ne nous fera pas reculer. C'est hélas la vérité.
À ce jour, dans mon secteur d'activité (fortement syndicalisé) : pas un seul matériel des confédés pour le 7 septembre. Des péroraisons, du "buzz" par les chefs syndicaux dans les médias, mais sur le terrain : silence radio...
C 'est vrai ce que tu dis , mais malgré la mollesse des directions syndicale , la colère est réellement forte , qu'il est probable que la manif sera massive .. à nous de taper dans le clou à ce moment là .. bref , je suis quand même optimiste ( il faut bien )
quijote
 
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Message par Valiere » 25 Août 2010, 07:09

Chaque organisation, du moins chaque direction joue sa partition mais quand une direction met corectement les pids dans le plat, on le dit.
Valiere
 
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Message par meichler » 25 Août 2010, 17:42

[ Source : http://www.parti-socialiste.fr et [url=mailto:webmestre@parti-socialiste.fr]webmestre@parti-socialiste.fr[/url] ]

Bulletin numérique du Parti socialiste, le 25 août :

a écrit :«Contre le désordre social, le PS mobilisé»

(...)

«Pour une réforme juste et durable, le Parti socialiste se mobilise pleinement aux côtés des organisations syndicales pour une nouvelle journée  nationale d'action pour la défense du système des retraites le mardi 7 septembre 2010. Partout en France, rejoignez les cortèges du PS pour soutenir le projet des socialistes pour une réforme juste et durable.» (...)


La pourriture social-démocrate ne perd pas un instant pour venir soutenir le gouvernement, pour une «bonne» réforme.

Le combat efficace ne peut s'organiser que sur la revendication Retrait total et immédiat du projet du gouvernement (Ce qui ne justifie en rien le petit air de pipeau de la division que joue la direction FO).
«Ni rire ni pleurer, comprendre.»

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Message par Maxence » 26 Août 2010, 23:29

Bonsoir,

l' article de la LDC critique les syndicats et leur politique réformiste, mais s'en remet à une perspective, certe juste de la révolution communiste, sans lien avec la tâche urgente de la classe ouvrière qui doit s'organiser par elle même et donc indépendamment des influences des partis bourgeois et syndicats ouvriers actuels.

L'apprentissage de la lutte des classes ne se fait pas à travers les écoles syndicalistes du 19éme siècle qui n'existent plus.
Les syndicats sont devenus, jusqu'à l'échelle microscopique du délégué du personnel , une école de la soumission des travailleurs aux volontés des centrales qui sont évidemment dévoués corps et âmes ou maintient de l'ordre bourgeois.

A Disney par exemple tous les syndicats exceptés FO ont signé au début 2010 avec la direction une déclaration publique, évacuant avant toute enquête les responsabilités du patron dans la mort par suicide d'un employé qui venait de porter plainte à la police pour harcèlement.
L'alliance CGT, SIPE (ex CSL), CGC, a signé un 1er accord en 2006 portant la journée de travail à 12H00 (10 auparavant maxi) pour plusieurs milliers d'employés.
On ne compte plus les accords sur les "non" augmentations dits accords NAO, signés par les syndicats et la directions : 1% 1,5%, 15euros etc..10

Des accords de "réorganisations" qui cachent des restructurations dégradant largement les conditions de travail.

Des silences énormes des syndicats concernant des droits de base des travailleurs.

Des grèves qui sont reprises en main par les centrales pour mieux les étouffer et faire croire que les quelques euros gagner le sont grâce à elles.

Mais le "travail" de fond des délégués consistent à développer au sein même de la section de base le poison du corporatisme et de la division entre employés de base et techniciens, cadres ; entre ceux qui font des horaires postés et ceux qui travaillent à des horaires fixes, entre ceux qui rapporteraient de l'argent à l'entreprise et ceux qui en couteraient etc....

A tous les étages le syndicat est devenu le meilleur outil des patrons pour encadrer les ouvriers et d'ailleurs Disney a proposé en début d'année 2010 d'augmenter les effectifs des délégués de 20% passant de 400 à 500 sur tout le site ; et la CFDT de réagir immédiatement en se félicitant de cette décision qui allait permettre d'encadrer mieux les salariés.

Edito 27 08 2010

Le 7 septembre et les retraites : Suffit-il de nous promener derrières les centrales ?
Toutes les directions syndicales, des associations, les partis de gauche et d’extrême gauche nous tiennent tous le même discours : ce qui compte le 7 septembre, c’est le nombre. Il faudra être des millions en grève et dans la rue. Mais, désolé de devoir le rappeler, ce qui manque aujourd’hui à la classe ouvrière ce n’est pas de répondre nombreux à des appels pour des journées d’actions syndicales : cela s’est vu en 2009 et même plusieurs fois de suite… sans succès. Ce qui manque, c’est une claire conscience des enjeux, c’est-à-dire des buts des classes dirigeantes et des objectifs et moyens de la classe ouvrière pour y répondre.
Tel n’est pas le problème de ces organisations qui se revendiquent pourtant de nous, travailleurs. Les centrales syndicales cherchent seulement à conserver leur crédit pour mieux revenir autour de la table de négociation et être reconnus des gouvernants. Mais notre avenir gravement menacé est bien loin de tels intérêts de boutique. Pour les partis de gauche, il s’agit d’abord et avant tout de nous préparer à bien voter à l’élection présidentielle. C’est dans ce but qu’ils présentent l’attaque actuelle comme une lubie propre à Sarkozy et à la droite française, alors que l’on constate la même attaque de la part des classes dirigeantes de toute l’Europe. Quant à l’extrême gauche, sans illusion sur la politique des centrales, elle se garde d’en parler, espérant que, malgré les calculs des dirigeants syndicaux, l’ampleur de la grève pourrait « redonner le moral » aux travailleurs.
Mais lutter ainsi, en aveugles, est-ce bon pour le moral ? Est-ce bon pour engranger des victoires et, ainsi, prendre conscience de notre force réelle ou de la faiblesse réelle aussi des classes dirigeantes ? La première des questions n’est-elle pas : comment se fait-il qu’un gouvernement incapable de lutter pour l’emploi, pour les salaires, capable seulement de distribuer l’argent de nos impôts aux banquiers et autres capitalistes, un gouvernement peu populaire, assez discrédité même, déjà isolé, ayant besoin de se raccrocher à des opérations dégoûtantes comme les rafles de Roms, soit encore capable de mener une des attaques les plus ouvertement antisociales de ces dernières années ? Et quel intérêt peut-il trouver à cette opération ?
Sa force n’est certainement pas dans ses arguments. Faire travailler les salariés jusqu’à 62 ans – et même 67 pour une retraite à taux plein ! – au moment où la plupart des salariés ne parviennent pas à se maintenir dans un emploi jusqu’à 60 ans, faire travailler des seniors alors que les jeunes ne trouvent aucun emploi fixe, parler de problème démographique alors que chacun sait qu’il s’agit d’une politique de rigueur, tout cela devrait encore affaiblir l’attaque gouvernementale. Et pourtant…
Sa force pour agir ainsi ne provient-elle pas justement des démonstrations syndicales de ces dernières années ? Car, depuis les journées débutées en janvier 2009 puis mars, etc…, n’a-t-on pas vu les mêmes centrales syndicales incapables de faire face à des vagues de licenciements, au blocage des salaires, aux attaques sur les services publics… Loin de développer l’organisation de la lutte, la conscience des travailleurs dans leurs capacités, n’ont-elles pas développé, à tort, la croyance de la fatalité des attaques et la confiance en eux-mêmes des classes dirigeantes ?
Pour le gouvernement, il ne s’agit pas d’un objectif politicien : une telle politique ne peut rien pour le rendre plus populaire en vue des élections. Il s’agit donc de défendre les intérêts de la classe capitaliste et pas seulement celui de l’UMP et de la droite. En cassant les retraites, le gouvernement mise sur leur privatisation par les fonds de pension offrant des milliards aux financiers affamés qui craignent de rechuter dans la crise. C’est la suite de la casse des services publics qui vise, en les discréditant, à mieux les offrir au privé qu’il s’agisse de la santé, des transports, de l’énergie, de la poste ou des télécommunications. Et même de l’enseignement. La retraite au cimetière n’a pas d’autre but que d’obliger la population à se payer des retraites privées. C’est la suite des centaines de milliards déversés depuis 2008 aux capitalistes pour sauver le système. Il n’est toujours pas sauvé !
C’est une fuite en avant. Elle est causée par la débâcle économique du système. Cela ne veut pas dire qu’elle est justifiée. Elle l’est pour les classes dirigeantes. Le bateau prend l’eau et on jette du lest : les travailleurs et les milieux populaires en l’occurrence. C’est un tonneau sans fond des besoins de la finance aux abois que le gouvernement ne cesse de remplir. Nos retraites n’y suffiraient pas pour sauver les capitalistes de la nouvelle crise qui approche inexorablement.
C’est dans cette situation qu’il faut comprendre cette « mobilisation » syndicale pour les retraites… Loin de faire partie d’une contre-offensive ouvrière, elle est la suite (pour tous qui parlent sans cesse de « suite » des journées syndicales) de l’organisation pré-programmée des défaites passées. Et cela pour une raison de fond : ce que contestent les directions syndicales et politiques, ce n’est nullement le droit du capital à diriger la société.
Que faudrait-il faire pour qu’il en soit autrement ? Il faudrait d’abord que partout, sur les lieux de travail, dans les quartiers, comme lors des rassemblements les salariés discutent entre eux… L’heure est grave. Notre avenir, et celui de nos enfants, est menacé. C’est à nous de réfléchir et de proposer. Cela signifie avancer nous-mêmes les mots d’ordre, les revendications des banderoles, des panneaux, des tracts, ne pas nous contenter de suivre les dirigeants. Ceux des syndicalistes qui sont véritablement soucieux des intérêts de leur classe ne pourraient qu’en être satisfaits. Ils ne tiennent pas à un monopole de parole dans les AG et dans les tracts. Une telle organisation signifierait déjà pour la classe dirigeante que les travailleurs se mettent en ordre de bataille. Elle voudrait dire que l’entreprise redevient un lieu de développement d’une force ouvrière comme en 36 ou en 68 et, en plus, que, contrairement à ces deux grands mouvements, les travailleurs risquent de décider eux-mêmes d’en finir avec la domination de système pourri.
Car il y a une alternative. Soit on ne construit pas un vrai rapport de forces et on va sombrer avec le bateau. Soit on construit un vrai rapport de forces et alors nous n’avons aucune raison de nous en tenir à remettre sur le papier les 60 ans officiels de la retraite. Des travailleurs mobilisés ensemble dans tout le pays peuvent faire bien plus et faire ravaler toutes les autres mesures antisociales de ces dernières années, se lier aux paysans, artisans, retraités, chômeurs ruinés en faisant payer les financiers et autres capitalistes. C’est ou eux ou nous !
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Maxence
 
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Message par meichler » 27 Août 2010, 05:48

(Maxence @ jeudi 26 août 2010 à 23:29 a écrit : Que faudrait-il faire pour qu’il en soit autrement ? Il faudrait d’abord que partout, sur les lieux de travail, dans les quartiers, comme lors des rassemblements les salariés discutent entre eux… L’heure est grave.  [Etc...]

Insignifiance du gauchisme, qui ne trouve à "proposer" que... la même chose que les directions syndicales : ainsi la direction CGT propose "dès le 8 septembre" de "se réunir partout pour discuter des suites à donner"...

Autrement dit : confronter les travailleurs à leur propre impuissance, à savoir la dislocation, l'émiettement, l'atomisation, face au gouvernement qui, lui seul, dispose des manettes de la centralisation. De cela, dans ce cadre, ils peuvent bien "discuter" pendant mille ans, cela n'avancera jamais à rien pour faire concrètement reculer les attaques anti-ouvrières.

Ce qu'il faut dire : les CENTRALES syndicales disposent du pouvoir de centraliser le combat, les combats émiettés, en UNE SEULE FORCE, à Paris, siège du pouvoir, qu'elles appellent à une manifestation nationale, avec montée en masse, pour interdire à l'Assemblée nationale de voter la loi pourrie de destruction des retraites. Cela permettrait de concentrer la volonté des travailleurs, déjà maintes fois exprimée, contre ce gouvernement, pour l'affronter et le vaincre, seul moyen de l'obliger à retirer le projet de loi.

Le reste revient à laisser les mains libres aux directions syndicales (fût-ce en les insultant) dans leurs manigances visant à protéger le gouvernement, et ainsi permettre à ce dernier de faire passer sa loi.
«Ni rire ni pleurer, comprendre.»

(Baruch SPINOZA)
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