Vous lisez quoi en ce moment ?

Message par Zelda » 25 Juin 2010, 20:02

Il ne me reste qu'un souvenir de cette pièce, que j'ai vue il y a 6 ou 7 ans.

Un témoignage de vieille dame qui disait en substance :

a écrit :Mon vagin ? Il ne "sert plus". Mais il est là, je le sens et j'en suis contente. Un peu comme une vieille cave qui serait l'âme de la maison.


edit : J'ai retrouvé la totalité du témoignage de cette femme "fontaine", merci internet :

a écrit :
L’inondation

Là, en bas ? Je n’y suis pas allée voir depuis 1953. Non, ça n’a rien à voir avec la victoire d’Eisenhower aux élections. Non, non, c’est comme une cave. C’est humide, c’est moisi. Croyez-moi, on n’a pas envie d’y aller voir. Ça rend malade. On suffoque. C’est dégoûtant. Ça sent l’humidité, la moisissure, et tout… Beurk ! L’odeur est insupportable. Ça imprègne les vêtements.
Non, il n’y a pas eu d’accident. Il n’y a jamais eu le feu, pas d’explosion, rien. Rien d’aussi grave. Enfin… non, ça ne fait rien. Je ne peux pas vous parler de ça. Qu’est ce qu’une jeune femme intelligente comme vous a besoin de faire parler une vieille dame de son truc, là, en bas ? De mon temps, on ne parlait pas de ces choses là.

Quoi ?… Mon Dieu ! Bon, d’accord.
Il y a eu un garçon, Andy Leftkov. Il était tellement mignon - enfin, je le trouvais mignon. Il était grand comme moi et vraiment, je l’aimais bien. Il m’a demandé de sortir avec lui. Dans sa voiture...
Non, je ne peux pas vous raconter ça. Je ne peux pas vous parler de ça, là, en bas. On sait que c’est là, point. Comme la cave. Quelques fois ça gargouille. On entend des bruits de tuyauterie et il y a des trucs qui ont du mal à passer, des petites bêtes, des machins, c’est tout mouillé, alors vous faites réparer les fuites. A part ça, la porte est toujours fermée et on l’oublie. Je veux dire, ça fait partie de la maison, mais on ne le voit pas, on n’y pense pas. Mais il faut que ça y soit, parce que toutes les maisons ont besoin d’une cave, sinon ce serait la chambre qui serait au sous-sol.
Hein ? Andy. Andy Leftkov. Oui. Il était très bien. Et c’était un beau parti. De mon temps, c’était comme ça qu’on disait. Nous étions dans sa voiture, une Chevrolet blanche toute neuve. Je me souviens, je me suis dit que j’avais des trop longues jambes pour les sièges. J’ai des longues jambes. Elles butaient sur la boîte à gants. J’étais en train de regarder mes gros genoux, quand subitement il m’a embrassé d’autorité comme dans les films. Et ça m’a excitée. Ça m’a tellement excitée que… eh bien, qu’il y a eu une inondation, là, en bas. Je ne pouvais pas me contrôler. C’était comme un flot de passion, un torrent de vie qui jaillissait de moi, traversait ma culotte et se répandait sur le siège de sa Chevrolet blanche toute neuve. C’était pas du pipi et ça sentait - enfin, moi j’ai rien senti du tout, mais lui, Andy, il a dit que ça sentait comme du lait qui a tourné et que ça allait tacher le siège de sa voiture. Il a dit que j’étais « une fille pas normale » et que je « puais ». J’ai voulu lui expliquer que c’était son baiser qui m’avais prise par surprise, que d’habitude, je ne faisais pas ça. J’ai essayé de réparer les dégâts en frottant avec ma robe. C’était une robe toute neuve à grandes fleurs jaunes, mais, avec les taches, elle était devenue horrible. Andy m’a raccompagnée à la maison sans dire un mot et quand je suis descendue, quand j’ai fermé la portière de sa voiture, j’ai fermé la boutique pour toujours. À double tour. Cessation d’activité. J’ai plus jamais rouvert. Je suis sortie avec d’autres garçons après ça, mais l’idée d’une nouvelle inondation me rendait trop nerveuse, ça me bloquait. Je ne me suis plus jamais laissée aller.

Je faisais des rêves, des rêves insensés. Oh, vraiment idiots. Pourquoi Burt Reynolds ?! Je ne sais pas pourquoi. Il ne m’a jamais fait beaucoup d’effet dans la vie. Mais dans mes rêves… il y avait toujours Burt Reynolds, Burt et moi. On sort tous les deux. Dans le restaurant d’un casino. Monumental, avec des grands chandeliers et plein de trucs partout et des milliers de serveurs en habit. Burt m’offre une orchidée. Je l’épingle à ma veste. On rit. On prend un cocktail de crevettes. Des crevettes énormes, monstrueuses. On rit de plus belle. On est très heureux ensemble. Et là, il me regarde dans les yeux, il m’attire vers lui, en plein milieu du restaurant, et juste au moment où il va m’embrasser, toute la salle se met à trembler, des pigeons s’envolent de dessous les tables - je n’ai jamais compris ce que les pigeons venaient faire là-dedans - et l’inondation commence, venant de là, en bas. Ça sort de moi. Et ça coule et ça coule. Il y a des petits bateaux et des poissons et tout le restaurant se remplit d’eau et Burt est là, debout, avec de l’eau jusqu’aux genoux, l’air horriblement déçu parce que je lui ai refait le coup une fois de plus. Il est consterné de voir ses amis, Dean Martin, rien que des gens comme ça, passant à la nage devant nous en smoking et en robe du soir.

Maintenant je ne fais plus ce rêve. Plus depuis qu’on m’a retiré tout ce qui avait un rapport avec ça, là, en bas. L’utérus, les trompes, et tout le reste. Le chirurgien a voulu être drôle. Il m’a dit : « Quand on ne s’en sert pas, on le garde pas. » Mais en réalité, j’ai appris que j’avais un cancer. Il fallait tout enlever tout autour. De toute façon, à quoi ça me servait ? Et puis tout ça, c’est bien surfait. J’adore les expositions canines. Je vends des antiquités.
Je vous demande pardon ? Quoi ?… Vous me demandez comment je l’habillerais ? C’est quoi cette question ? Comment je l’habillerais ? Avec une grande pancarte :
FERME POUR CAUSE D’INONDATION

Qu’est ce qu’il dirait ? Je vous l’ai expliqué. C’est pas une personne qui parle. C’est une chose qui ne parle plus depuis longtemps. Ce n’est qu’un endroit. Un endroit où on ne va pas. C’est fermé. Sous la maison. Là, en bas. Vous êtes contente ? Vous m’avez fait parler - vous m’avez fait sortir tout ça. Vous avez fait parler une vieille dame de son truc, là, en bas. Vous vous sentez mieux ?

Elle prend un temps.

Et bien moi, je vais vous dire, vous êtes la première personne à qui je parle de ça, et je me sens un petit peu mieux.
Zelda
 
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Message par Zorglub » 25 Juin 2010, 20:32

Voilà en effet un des témoignages émouvants. Merci de l'avoir trouvé Zelda.
Zorglub
 
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Message par Valiere » 26 Juin 2010, 09:36

"Fichu voile"
de Nadia Geerts


Une femme élue est entrée au parlement en portant un voile. Si cette affirmation d'une double soumission
a déclenché une polémique, aucune interdiction ne lui fut faite.
Si la société devient multiculturelle et si le droit d'afficher ses convictions religieuses et philosophiques est
inaliénable, alors les athées peuvent exhiber eux aussi partout leurs convictions ! ?
C'est ce qu'a voulu vérifier Franck Sweijd en se présentant devant le parlement bruxellois en portant un simple chapeau
indiquant "Dieu n'existe pas"! Il s'est retrouvé au poste de police.
Il a montré par l'absurde à la fois la différence de traitement existant entre athées et croyants et à la fois l'intérêt
d'une "neutralité convictionnelle" pour vivre ensemble.
L'auteure explique bien dans son livre la distinction entre la liberté de circuler dans la rue en voile et l'obligation en
termes de protection de l'enfant ou de neutralité des services publics d'interdire les signes d'appartenance religieuses
aux mineur(e)s dans les écoles et aux fonctionnaires.
La Belgique ce n'est pas la France et la séparation des églises et de l'Etat n'existe pas.
Mais aujourd'hui de plus en plus de belges regrettent que cette laïcité institutionnelle soit absente.
L'auteure montre clairement que le port du voile n'est qu'une interprétation fondamentaliste du Coran et démonte
avec une pointe d'humour l'argumentaire de celles qui défilaient-peu nombreuses d'ailleurs à Paris- contre la loi du
15 mars 2004 :
manifester sous la bannière de "Liberté, Egalité, Fraternité" avec le slogan "Mon voile, c'est ma liberté"
"est à cet égard indéniablement plus porteur, en effet, que "Mon voile, ce sont mes chaînes et j'y tiens"
Le livre aborde toutes les questions essentielles sans se laisser aller aux deux déviations porteuses de dangers :
celle qui prône le laisser faire et les accommodements importants dits raisonnables et celle qui confond l'islam
et l'islamisme.
C'est en France et ailleurs un débat essentiel qui divise les laïques entre eux et qui conduit
vers des dérives communautaristes pour les uns, nationalistes pour les autres.
La diversité reconnue ne doit pas conduire à tout accepter car le cadre général intangible doit être la
Convention européenne des droits de l'homme : "C'est un socle de valeurs communes qui, dans l'intérêt même
des différentes composantes de la société ne peut être remis en question."
Les intégristes seraient les perdants de l'application réelle et complète de cette Convention, mais les femmes et
les hommes, musulmans, catholiques, juifs, athées ou agnostiques auraient tout à gagner.
Valiere
 
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Message par Valiere » 29 Juin 2010, 08:26

  Convertie »
livre de Marie d'Auzon
le livre de poche

A priori, je ne lis plus ces livres témoignages car ils sont un peu répétitifs
mais parfois, je me laisse aller...
Ce roman autobiographique sort un peu de l'ordinaire et montre comment une jeune fille en pleine crise d'adolescence finit par aller trouver un refuge dans l'absolu de l'islam, voire de l'islamisme afin de trouver un sens à la vie.
Si cette jeune femme rencontre quelques monstres , elle va vivre avec un homme très pratiquant mais respectueux....
Lui comme elle sont prisonniers d'un mode de vie, d'un enfermement volontaire dans un dogme qui empêche de vivre normalement, d'espérer et de construire.
Dans sa prison ambulante, elle rencontre quelques sectaires qui la rejettent et l'insultent parce qu'elle porte un voile quasi intégral...
Il est difficile pour une « convertie » d'être à la fois contrôlée, surveillée, emprisonnée dans sa communauté d'adoption et mise à l'écart par ceux et celles qui refusent l'autre.
Certaines femmes trouvent un jour la force de dire non et de vivre dans le monde, d'autres n'ont comme destinée d'être les esclaves « modernes » dès leur entrée dans la pré adolescence jusqu'à la vieillesse.
Valiere
 
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Message par Valiere » 30 Juin 2010, 07:30

«  Les nouveaux carnets
d'un inspecteur du travail
Travailler mieux, moins, tous »
livre de Gérard Filoche
éditions Jean-Claude Gawsewitch

Gérard Filoche, l'inspecteur du travail le plus détesté des patrons et du MEDEF nous livre ses nouveaux carnets.
Le premier chapitre relate de nombreuses anecdotes réelles :
des salariés sous payés, menacés de licenciements, spoliés, enfermés dans un placard, voués à la haine du patronat … Parfois ces « damnés de la terre » trouvent sur leur chemin un inspecteur du travail qui comme Gérard Filoche ne lâchera pas l'affaire.
Rien n'est réglé car si l'inspecteur du travail enquête et prend des décisions favorables au salarié, sa hiérarchie , la Direction Générale du Travail veille au grain et rarement au grain du salarié.
Des « charrettes » de licenciements sont organisées avec comme première victime désignée : le délégué du personnel ou le délégué syndical.
Prévenu, l'inspecteur du travail enquête, confronte les points de vue et n'accorde pas, le « droit » de ces personnes- a priori protégées contre les abus...
Mais souvent la « politique », l'affairisme déguisé reprend son « droit » et un coup de téléphone conduit la haute hiérarchie à intervenir dans le mauvais sens.
« Au final, il n'y a plus que 15% des demandes qui sont refusées, 85% sont accordées ».
Mais parfois, l'inspecteur du travail peut aller jusqu'au bout et même contraindre un patron à embaucher et à respecter le code du travail.
La pression est forte contre de nombreux précaires et même contre des salariés et des cadres qui font le maximum au risque d'y laisser la santé et même la vie.
Comme leur répète pédagogiquement Gérard Filoche : « ce n'est plus le grisou qui tue, ce sont les AVC » !
Les deux autres chapitres analysent la situation actuelle, les évolutions en cours et montrent comment le gouvernement et le patronat agissent de concert pour briser le code du travail, réduire les prérogatives des inspecteurs du travail et remettre en cause des acquis sociaux chèrement arrachés.
Dire que la première réduction du temps de travail date du règne de Philippe le Bel, interdisant aux paysans « de travailler avant le lever du soleil et après le coucher du soleil » !
Avec l'avènement de la société industrielle, le nombre de travailleurs de nuit augmente régulièrement et au nom du profit et au mépris de la santé des travailleurs, le MEDEF et ses serviteurs ont levé les interdictions y compris celui du travail de nuit des enfants grâce à Mr de Villepin accordant cette « possibilité » pour les jeunes apprentis de 15 ans !?
« Le travail nocturne nuit (10 ans de travail de nuit, c'est 15 ans de vie dépensée, « les nuits passées sans sommeil abrègent les jours » disait déjà Francis Bacon, en 1624! »
Gérard Filoche termine son livre par l'énoncé de 10 propositions sociales essentielles permettant de revenir à une société de droit et à un respect de la personne.
Comme lui je pense qu'un jour le balancier va repartir dans le bon sens et conduire à mettre fin à l'injustice sociale.
«La contre-révolution blanche sarkoziste affrontera une explosion sociale qui la mettra bas...Reste à savoir, quand et comment. L'histoire nous mord la nuque. »
Valiere
 
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Message par Ottokar » 30 Juin 2010, 15:27

Comme d'habitude avec Valière, c'est une critique peu critique et qui MENT par omission. C'est exaspérant. Car Filoche est un inspecteur du Travail estimable, mais c'est aussi et surtout un responsable du PS. Ne pas le dire, c'est taire un aspect essentiel du bonhomme qui ruine le livre, Car tout ce qu'il dénonce, le PS le couvrira lorsqu'il reviendra aux affaires, comme il l'a couvert dans le passé, deux fois depuis que Filoche a rejoint le PS, sous Mitterrand at avec Jospin.

Et le pire c'est que Valière récidive. car on lui a déjà fait remarquer pour Filoche.
Ottokar
 
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Message par el miliciano » 30 Juin 2010, 16:23

Beatus ille de Antonio Munoz Molina.

En 1969, Minaya,un étudiant de 25 ans, découvre le manuscrit d'un certain Jacinto Solana etc...
el miliciano
 
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Message par yannalan » 30 Juin 2010, 18:54

Pour les amateurs de littérature assez calés en maths, je propose de
Ludmilla Duchêne et Agnès Leblanc
"Rationnel, mon Q"
C'est une série de textes genre "exercices de style" de Queneau, axé

C'est une série de textes genre "exercices de style" de Queneau, axés sur la démonstration de l'irrationalité de la racine de 2.
Certains demandent un niveau en maths, d'autres sont marrants déjà comme ça.
Les auteurs sont des pseudos, ils sont profs de fac en maths.
yannalan
 
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Message par Valiere » 04 Juil 2010, 15:45

« Le prix du silence »
livre récit de Karima
éditions j'ai lu


Elle s'appelle Karima et n'indique pas son nom de famille...
Il vaut mieux qu'elle se fasse oublier, non parce qu'elle a eu des actes délictueux...Elle a seulement osé rompre la loi de l'omerta et cet acte peut lui coûter cher.
Après avoir souffert dans sa chair pendant des mois et des mois, elle a fini par rompre un silence qui la conduisait à souffrir en cachant la réalité à sa famille.
A 17 ans, elle vivait dans une cité de Roubaix, aimée par sa mère et par sa sœur...La vie n'était pas toujours facile mais grâce à un travail et à la présence d'amis elle pouvait se construire un avenir radieux ou du moins rempli de quelques joies.
Tout allait bien jusqu'au moment où il est entré violemment dans sa vie, la terrorisant , la violant et la martyrisant.
Elle aurait pu très bien s'adresser à la police pour porter plainte.
Elle ne le fait pas par peur des représailles et son bourreau semble avoir quelques appuis.
D'ailleurs quand elle décide enfin de porter plainte, son bourreau n'est pas inquiété !

Ah ! Si elle ne s'était pas appelée Karima et si elle n'avait pas été une trieuse ce couches dans une usine de Roubaix, tout aurait été différent.
« Imaginez la fille d'un gros industriel du Nord qui accuserait un Arabe de l'avoir violée, et qui en plus, donnerait son nom et son adresse aux policiers. A votre avis, combien de temps faudrait-il pour que l'individu soit interpellé et mené, menottes aux poignets devant le juge ? »

C'est une réalité sociale et politique indéniable qui disqualifie un système qui permet à une poignée de caïds de décider la loi et qui délaisse toute une population déjà victime d'exclusion..
Valiere
 
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Message par pero17rojo » 04 Juil 2010, 16:19

99 francs de Frédéric Beigbeder :33:
pero17rojo
 
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