(Dorvek @ vendredi 26 mars 2010 à 09:33 a écrit :
Extrait du livre Natural Capitalism de 1999; d'ailleurs tout le chapitre 12, sur le climat, aurait pu être écrit hier...
La différence, c'est que si il avait écrit hier et pas il y a dix ans, il aurait pu tenir compte de la stagnation de la "température globale" de la planète au cours de la dernière décennie et de la remise en cause de la courbe en crosse de hockey, qui a été abandonnée par le GIEC.
Dorvek, tu t'amuses à comparer les climato sceptiques aux créationnistes en te fondant sur le fait que l'on peut trouver aux Etats-Unis des cinglés de la mouvance Bush/born again qui contestent et la théorie de l'évolution et celle du réchauffement global (pour des raisons qui sont dans les deux cas idéologiques, mais qui n'ont pas de relations entre elles cf un born again peut très bien expliquer que l'humanité est en train de saboter la création divine, et que d'ailleurs on court vers une catastrophe terrible qui viendra confirmer ce que St Jean a annoncé dans l'Apocalypse etc.)
Maintenant, tant qu'on en est aux amabilités pleines d'amour, je vais te dire pourquoi toi tu me fais penser à un religieux dans ta manière de débattre ici : parce que tu projettes des considérations idéologiques sur un débat scientifique.
Essayons une analogie (comme dit Rittaud, ça a son utilité mais aussi ses limites) : il y a un débat entre historiens sur l'historicité de Jésus. La thèse très dominante est que Jésus a bien existé. Chose dont je ne suis pas convaincu, je trouve que le consensus affiché est fictif et que les preuves sont très minces - voire inexistantes -, et que en l'absence de confirmation archéologique, pas encore apparue, on a une théorie très dominante et une théorie marginale, et je trouve que la théore dominante est mensongère si elle prétend fournir des certitudes à l'heure actuelle (ça rappelle quelque chose ?). Mais bref, c'est un débat "scientifique" (je me des guillemets quand on est sciences sociales et pas en sciences de la nature) entre historiens, qui se répondent en partageant des méthode de validation communes, mais il n'y a aucun fait pour trancher.
Maintenant, on peut voir quel rapport les chrétiens croyants et les athées ont à ce débat (= projections idéologiques) : pour les croyants, il faut absolument que Jésus ait existé, sinon leur statut de chrétien s'effondre automatiquement. Pour les athées, il n'en est rien : que Jésus ait existé ou pas, peu importe, il restera pour eux un simple homme à la source d'une religion, et pas un demi-Dieu à révérer et dont le corps nous envahit lors de l'eucharistie.
Ici, sur la question des variations du climat, on est un certain nombre à être athées : qu'il y ait réchauffement global avec emballement à cause du CO2 ou pas, peu importe... du point de vue de notre vision du monde (pas des conséquences pour l'humanité, évidemment). On essaie d'évaluer - autant qu'on peut - la validité des arguments scientifiques en présence, mais peu importe que le GIEC ou les climato-scptiques aient tort ou raison, on restera quand même communistes révolutionnaire, parce que ce parti pris idéologique repose sur un fondement beaucoup plus mesurable au quotidien que les variations du climat, celui de l'exploitation capitaliste et des inégalités terrifiantes que ce système produit.
Toi, par contre, de ton statut de "rouge et vert", tu débats ici, je trouve, en "croyant" : on sent bien que puisque tu as fait, comme le NPA, du réchauffement climatique un argument (plus ou moins décisif) de l'argumentation anticapitaliste, le fait que le GIEC (et plus encore Al Gore ou Arthus-Bertrand) se soient éventeeullement plantés provoquerait un tel chambardement dans ta vision du monde que tu te sens obligé de caractériser tous les sceptiques comme des cinglés créationnistes et de les assimiler à l'industrie du tabac.
Peut tu d'ailleurs expliquer (comme je viens de le faire pour la mienne) les ressorts de ton analogie si délicieuse ?