a écrit :Stop ! Ne touchez pas à nos retraites !
Les 22, 23 et 24 janvier, le Parti ouvrier indépendant a tenu son IIe Congrès à Paris.
Il lance un appel aux travailleurs, militants et jeunes de toutes tendances : Le gouvernement a décidé d’en finir avec le système de retraites conquis en 1945. Après les « réformes » de 1993, 2003 et 2007, il engage toutes ses forces pour finir le travail. Il invoque comme argument la nécessité de résorber l’endettement public et il a mis officiellement la question des retraites à l’ordre du jour de la conférence gouvernementale sur les déficits publics convoquée fin janvier. Il veut imposer les retraites par capitalisation, individualisées, alors que, dans les pays où existent ces systèmes, les fonds de retraite par capitalisation ont perdu au total 5 400 milliards de dollars dans la dernière période, spoliant des millions de retraités.
C’est une déferlante. Patronat, gouvernement et même dirigeants des partis de l’opposition, tous sont d’accord sur un point : la « réforme » des retraites est urgente. Au nom de « l’intérêt général » et de la « nouvelle gouvernance », le Medef et le gouvernement ont commandé un rapport au Conseil d’orientation des retraites (COR). Objectif : engager une nouvelle contre-réforme pour détruire la retraite par répartition, les régimes particuliers et spéciaux, le Code des pensions civiles et militaires, la CNRACL, l’IRCANTEC.
On nous parle d’endettement public ? 420 milliards d’euros ont été offerts aux patrons en 2009 au prétexte de lutter contre la crise. A quoi ont-ils servi ? La presse capitaliste (Les Echos) le reconnaît : 2009 fut « une parenthèse enchantée » pour les banquiers et les spéculateurs, qui ont utilisé ces sommes gigantesques pour spéculer. 2009, ce furent aussi plus de 700 000 emplois industriels détruits et des dizaines de milliers supprimés dans le secteur public ! Et ce fut aussi le blocage des salaires pour toute la classe ouvrière ! Pour 2010, on nous annonce à nouveau des centaines de milliers d’emplois détruits, le chiffre dramatique de plus d’un million de chômeurs arrivés en fin de droits et une extension de la précarisation de la classe ouvrière et de la jeunesse.
Et il faudrait maintenant accepter une nouvelle attaque contre nos retraites ?
Travailleurs, les « arguments » avancés pour justifier la contre-réforme des retraites sont autant demensonges. • On nous dit :
« Il y a un problème de financement pour les retraites. »
Mensonge ! Des chiffres sont avancés. On parle de 10 milliards d’euros, voire 25 milliards d’euros, qui manqueraient pour 2009. Mais dans la seule année 2008, les exonérations de cotisations de Sécurité sociale offertes aux patrons se sont élevées à 30,7 milliards d’euros. En 10 ans, ce sont 269 milliards d’euros qui ont ainsi été offerts aux patrons, prétendument pour l’emploi, alors qu’ils n’ont jamais autant licencié, privant ainsi de cotisations les caisses de Sécurité sociale. Que l’on interdise les licenciements et que l’on restitue l’argent des exonérations à la Sécu, le problème du « déficit » ne se posera plus.
• On nous dit :
« L’espérance de vie augmente, il est normal de travailler plus longtemps. » Mais l’augmentation de l’espérance de vie est le produit des conquêtes sociales, et en particulier de la Sécurité sociale de 1945. Faudrait-il revenir au début du siècle dernier, quand la plupart des travailleurs mouraient avant de partir à la retraite ? Tout lemonde sait que l’allongement de la durée du travail va diminuer l’espérance de vie. De plus, les deux catégories les plus touchées par le chômage sont les plus de 50 ans et les jeunes, pour qui l’embauche est de fait bloquée.
• On nous dit :
« Il faut rapprocher le public et le privé au nom de l’équité. » Mais jusqu’en 1993 (réforme Balladur-Veil), la durée de cotisation pour bénéficier d’une retraite à taux plein était la même pour tous : 37,5 annuités. Les régimes spéciaux et le Code des pensions civiles et militaires sont liés aux statuts des personnels et au statut de fonctionnaire. Quand la Sécurité sociale a été créée en 1945, ils ont été délibérément maintenus comme référence pour tirer vers le haut tous les régimes de retraite par répartition. Au nom de quoi faudrait-il accepter de tirer vers le bas le Code des pensions et les régimes spéciaux ?
Sur la base de ces mensonges, une opération d’union sacrée est en marche. Le Premier ministre, Fillon, qui bénéficie d’ores et déjà du soutien de la direction confédérale de la CFDT, se félicite de ce que les dirigeants des principaux partis de l’opposition (« de gauche ») revendiquent eux-mêmes une réforme des régimes de retraite.
Fillon évoque un « pacte républicain ». Mme Parisot, présidente du Medef, déclare que, sur cette base, un accord peut être trouvé entre toutes les parties concernées sur une contre-réforme des retraites.
Martine Aubry, premier secrétaire du Parti socialiste, a fait connaître le 17 janvier 2010 sur RTL son accord de principe sur la constitution d’une commission PS-UMP chargée de définir la contre-réforme (provoquant de vives réactions au sein même de son parti).
Les députés du Parti communiste et du Parti de gauche ont exigé « une réforme profonde du financement des retraites » (le 21 janvier). Le Monde s’est empressé de titrer « Les syndicats sont contraints de se positionner plus vite que prévu » (21 janvier 2010). C’est clair : les partisans de la contre-réforme veulent créer les conditions d’un consensus dans lequel les organisations syndicales participeraient à la remise en cause des régimes de retraite.
Nous disons : non. Les retraites ouvrières n’ont pas été créées pour renflouer patrons et spéculateurs ! Ce ne sont pas les régimes de retraite, c’est le système capitaliste qui fait chaque jour la preuve de sa faillite. C’est l’Union européenne et le gouvernement Sarkozy qui font la preuve de leur faillite.
L’urgence est à l’unité pour dire clairement : « Ne touchez pas à nos retraites ! » Il revient aux organisations ouvrières de s’opposer à toute nouvelle contre-réforme remettant en cause le régime général des retraites, les régimes particuliers, le Code des pensions civiles et militaires. Si le Parti ouvrier indépendant estime, pour sa part, qu’il s’agit non seulement de bloquer la contre-réforme qui s’annonce, mais également de reconquérir les conditions anciennes, il n’en fait pas un préalable à la proposition d’unité. Il est un point sur lequel chacun et tous peuvent s’unir : aucune nouvelle attaque, aucune aggravation de la situation, refus du piège du « consensus » et de la prétendue négociation d’une contre-réforme destructrice.
APPEL
Nous, signataires, disons à tous les dirigeants des partis qui se réclament du mouvement ouvrier : aucune participation à la commission chargée d’élaborer la contre-réforme.
Nous sommes convaincus que si les confédérations syndicales refusent le piège du consensus et la prétendue négociation d’une contre-réforme destructrice, ce refus interdirait au gouvernement de faire passer ses projets contre nos retraites.
Nous en appelons au refus du consensus !
Nous en appelons à l’unité pour dire :
ne touchez pas à nos retraites !
a écrit :Meeting à la "Mutu"
La grande salle de la Mutualité était pleine le mercredi 17 février, lors du meeting organisé par le Parti Ouvrier Indépendant pour dire :
" Unité pour dire : ne touchez pas à nos retraites ! Non au consensus ! " " Le démantèlement du régime spécial des mineurs de fer de Lorraine a abouti à ce que 50% des veuves de mineurs vivent aujourd’hui en dessous du seuil de pauvreté " a expliqué Jean Markun, secrétaire national du POI et syndicaliste.
" La remise en cause du code des pensions et du calcul de leur montant sur la base du traitement des 6 derniers mois signifierait des baisses de 30% " ont expliqué des syndicalistes de l’enseignement, FO et FSU.
L’un d’entre eux, a expliqué comment, à l’initiative de syndicats nationaux et départementaux, le Congrès national de la FSU a formulé unanimement le refus de toute régression.
Il s’est étonné, ainsi qu’une oratrice, syndicaliste à l’EDF, du contenu de l’appel de plusieurs organisations à une journée d’action le 23 mars prochain pour revendiquer l’ouverture d’un " débat " sur le financement des retraites. " Revendication déjà satisfaite avant d’avoir été formulée puisque le gouvernement de Nicolas Sarkozy ouvre justement pour les 7 mois à venir ce " débat "pour essayer d’aboutir à un consensus pour remettre en cause les acquis.
La grande salle de la Mutualité était pleine le mercredi 17 février, lors du meeting organisé par le Parti Ouvrier Indépendant pour dire :
" Unité pour dire : ne touchez pas à nos retraites ! Non au consensus ! " " Le démantèlement du régime spécial des mineurs de fer de Lorraine a abouti à ce que 50% des veuves de mineurs vivent aujourd’hui en dessous du seuil de pauvreté " a expliqué Jean Markun, secrétaire national du POI et syndicaliste.
" La remise en cause du code des pensions et du calcul de leur montant sur la base du traitement des 6 derniers mois signifierait des baisses de 30% " ont expliqué des syndicalistes de l’enseignement, FO et FSU.
L’un d’entre eux, a expliqué comment, à l’initiative de syndicats nationaux et départementaux, le Congrès national de la FSU a formulé unanimement le refus de toute régression.
Il s’est étonné, ainsi qu’une oratrice, syndicaliste à l’EDF, du contenu de l’appel de plusieurs organisations à une journée d’action le 23 mars prochain pour revendiquer l’ouverture d’un " débat " sur le financement des retraites. " Revendication déjà satisfaite avant d’avoir été formulée puisque le gouvernement de Nicolas Sarkozy ouvre justement pour les 7 mois à venir ce " débat "pour essayer d’aboutir à un consensus pour remettre en cause les acquis.
Daniel Gluckstein, secrétaire national du POI, a montré que l’attaque contre les retraites était en réalité un " signal fort de bonne gestion " " envoyé aux marchés " selon une expression du journal le Monde.
" Les Etats se sont endettés auprès des groupes financiers pour soutenir et renflouer …les spéculateurs en difficulté. Et maintenant, ceux-ci exigent des garanties des Etats, en leur demandant de mettre à genoux les salariés, les retraités, en détruisant tous les services publics.
Il n’y a pas lieu de de faire une " réforme incontestable " du financement des retraites, comme le dit, par exemple Bernard Thibaut, il y a incontestablement à défendre les retraites contre le pillage organisé par le gouvernement, exécutant de l’Union Européenne, et agissant au compte des spéculateurs. "
Christel Keiser, membre de la délégation mandatée par le POI pour rencontrer les syndicalistes grecs, a lu le message de l’un d’entre eux. " L’Union Européenne et le FMI ont exigé 10 à 20 % de baisse des salaires des fonctionnaires, un report de l’âge de la retraite à 68 ans, 4 fonctionnaires sur 5 non remplacés…pour " garantir " aux banquiers le remboursement de la dette. > Après la grève des fonctionnaires le 10 février, se prépare la grève générale le 24. "
De même en France, les enseignants, les employés de Total, ceux d’Ikéa et de bien d’autres entreprises, résistent.
Dominique Maillot, au nom du comité pour l’interdiction des licenciements d’Eure et Loir, s’est fait l’écho de la révolte des ouvriers de Philips contre le coup de force de la direction au mépris du code du travail.
Leur détermination, aidée par le comité pour l’interdiction des licenciements, a amené les élus et fédérations du PS, du PCF, des Verts, du NPA à rejoindre l’initiative du comité, constitué à l’initiative du POI, d’un meeting à Dreux, le 19 février, pour exiger le retrait du plan de licenciements et le maintien du site. Le Ministre de l’industrie, Christian Estrosi étant amené à condamner la direction de Philips… quelques jours après l’avoir approuvée...
N’est-ce pas cette voie qu’il faut suivre pour l’interdiction des licenciements, comme pour la défense des droits à la retraite ?
Le meeting s’est conclu par un appel de la tribune à poursuivre et amplifier la campagne de signatures de l’appel édité par le POI : "Ne touchez pas à nos retraites ! Non au consensus ! "
Une série de meetings et de réunions publiques vont suivre au cours des prochaines semaines dans toute la France.
La Mutu 17 janvier : les interventions
Introduction par Marie-Edmonde Brunet, membre du bureau national du POI,
Mesdames et messieurs, chers camarades,
Je vous souhaite la bienvenue à ce meeting appelé par le POI auquel ont été invités des camarades, militants politiques, syndicalistes, de toutes tendances. Je tiens à insister sur le fait que si nous tenons notre réunion dans cette salle de la Mutualité dans laquelle de nombreux camarades présents ce soir se sont retrouvés de nombreuses fois, comme bien d’autres travailleurs de toutes tendances depuis des décennies, c’est que peut-être c’est malheureusement l’une des dernières fois qu’il nous est possible de le faire, ce Palais de la Mutualité étant l’objet d’une vaste opération immobilière.
C’est pourquoi, avec la même opiniâtreté que nous nous battons et nous battrons pour la défense des retraites, comme nous le montrerons ce soir, nos camarades se battent pour préserver ce site, les mutuelles, le centre de santé et les emplois qui y sont liés. Je voudrais vous lire la lettre adressée au maire de Paris, M Delanoë avant-hier soir par la réunion publique avec le POI, le PCF, le PS, le PG, les Verts du 5°-6° à ce sujet, lui demandant de ne pas donner le permis de construire et donc de démolir la Mutualité.
Jean Markun : syndicaliste mine de fer de Lorraine, secrétaire national du POI
Dans le dernier numéro d’Informations Ouvrières, le journal du POI concernant la réforme des retraites, un article nous pose la question : « Pourquoi cette brusque accélération » soulignant la volonté de Sarkozy de réformer les retraites en France ? Le rédacteur de l’article nous démontre que ce n’est pas une question démographique qui motive le projet de destruction mais comme le précise Sarkozy : « Nous avons un grave problème de finances publiques ». En effet, c’est une vérité : le dossier des retraites n’a rien à voir avec le nombre de personnes âgées et se sont biens les plans d’aide aux entreprises et au secteur financier qui ont creusé le trou sans précédent dont le budget de l’État. Et c’est bien aux travailleurs de ce pays que l’on demande de payer.
Cette question des retraites ne se rencontrent pas seulement en France, elle est posée dans toute l’Europe, en particulier dans les pays les plus en difficulté pour le moment la Grèce par exemple.
Pour vérifier la volonté du gouvernement de détruire l’acquis social, des signaux ont été donnés par Sarkozy en direction de l’Union Européenne, récemment par A. MINC soulignant que la remise en cause des retraites serait un signal fort au monde entier, ce monde entier qui n’est autre que les représentants du système capitaliste et ceux pour qui Martine Aubry émettaient récemment un signal fort dans leur direction, cherchant à rassurer dès à présent patronat et représentant du système.
Nous assistons alors à un scénario politique et syndical qui vise à intégrer les organisations dans une démarche consensuelle qui est inadmissible pour le monde du travail.
En ce qui me concerne, j’ai déjà vécu une même démarche, mais à une échelle plus petite au travers de la destruction du système spécial de retraite des mineurs.
La remise en cause par un gouvernement de gauche en 2000 de notre système nous vaut aujourd’hui comme conséquence un recul du pouvoir d’achat de nos retraites de 28%, soit plus du quart de nos pensions, un recul social encore plus durement ressenti par les veuves du Régime Minier, dont près de 50% d’entre elles vivent sous le seuil de pauvreté !
En 2000, nous avons vécu les mêmes considérations présentes. Toutes les organisations syndicales étaient prêtes à signer la nouvelle mouture de notre système de retraite. Il nous a fallu faire preuve d’une énergie considérable pour éviter la signature de la seule CGT, alors que les 4 autres organisations syndicales signaient ce recul social. Le mécanisme mis en place à ce moment là permettant aux derniers mineurs en activité, de bénéficier d’une reconsidération de leur pouvoir d’achat de 17% ; cet artifice servant à acheter la paix sociale au moment de la fermeture des dernières mines de charbon dans le bassin mosellan.
À plus grande échelle, nous retrouvons présentement les mêmes considérations et les mêmes comportements consensuels.
Nous ne devons pas céder à toutes les considérations d’ordre technique qui font pression sur les travailleurs et l’opinion publique pour expliquer la dite réforme. Le président de la compagnie d’assurance AXA, Denis Kesler, a été clair par rapport à la volonté patronale : « Il faut en finir une fois pour toute avec les acquis depuis la Libération ».
Nous nous devons d’organiser les résistances et dénoncer ce qui fait obstacle à la mobilisation que nécessite une telle situation.
S’il y avait encore quelques volontés de modération de la part du gouvernement pour obtenir le consensus, la période que nous connaissons nous démontre une volonté de passer en force. Il y a peut-être encore l’échéance des élections régionales qui les freinent un peu, mais dès à présent des menaces se font jour, qu’elles viennent de l’Union Européenne ou du FMI. Menaces sur les retraites, il en va de même avec toutes les questions liées à l’emploi, liquidation des entreprises et nouvelle vague de destructions en perspective.
400 000 emplois ont été détruits – Un représentant ministériel s’en félicite, compte tenu que certains avaient pronostiqué le double ? Quelle tristesse, quel cynisme ! Face à ce qui survient, à ce qui se prépare, nous devons, plus que jamais, reprendre notre campagne pour l’interdiction des licenciements.
Le 28 novembre 2009, la délégation de Puteaux avait rassemblé à Paris 240 entreprises en lutte.
Une nouvelle rencontre de cette délégation vient de se réaliser à Paris le 13 février, elle a décidé de produire un nouvel appel pour reprendre et renforcer cette démarche pour l’unité, d’abord aux échelons locaux, régionaux, et aboutir à une nouvelle conférence nationale avant les congés dans la perspective d’une mobilisation unitaire à l’échelle du pays. Elle se propose de doubler le nombre d’entreprises présentes. Ce mot d’ordre a une dimension politique profonde ; il est de nature à rassembler sans préalable des représentants syndicaux, politiques, les partis politiques.
Il correspond à la réalité vécue « en bas », il correspond à l’attente de tous ceux et celles qui cherchent une issue, il tourne le dos au consensus.
Il doit nous permettre de construire une mobilisation unie, à la hauteur exigée par la situation. Il doit nous permettre d’identifier les obstacles, les responsabilités syndicales ou politiques qui empêchent un tel rassemblement. Nous devons mettre en évidence les refus.
Les refus que nous rencontrons favorisent présentement l’engagement des organisations syndicales et politiques dans le cadre des EGI. Nous n’avons rien à faire dans le cercle étroit qui intègre les organisations ouvrières dans Le consensus et le corporatisme qui détruit la perspective d’un véritable changement.
Si les organisations politiques ou syndicales, si tous ceux qui se réclament de la classe ouvrière voulaient bien considérer l’enfermement dans lequel patronat et pouvoir tentent de les mener, Sarkozy ne pourrait se permettre ce qu’il fait.
Si Sarkozy s’autorise à poursuivre sa politique de destruction, c’est bien le consensus de ceux qui se réclament de la classe ouvrière qui le lui permet.
En ce qui me concerne, les organisations syndicales n’ont rien à y faire dans les discussions calendaires avec Sarkozy. Rien à faire dans EGI. Il ne faut pas y aller. Nous n’avons pas à nous enfermer dans un débat où il faudrait choisir entre ce qui est acceptable ou ce qui ne l’est pas.
Plus que jamais, non au consensus, ne touchez pas à nos retraites et unité pour l’interdiction des licenciements.
Christel Keiser, membre du bureau national du POI, responsable de la commission internationale,
J’ai été mandatée par le secrétariat permanent du POI pour participer à la délégation qui s’est rendue en Grèce la semaine dernière pour aller à la rencontre des travailleurs et militants, en particulier lors de la manifestation appelée par la confédération des fonctionnaires grecs Adedy le 10 février.
Nous avons proposé à différents militants ouvriers grecs de prendre la parole à ce meeting. Malheureusement, cela n’a pas été possible en raison de la préparation de la grève générale du 24 février prochain. C’est pourquoi je pends la parole ce soir.
Et je commencerai par vous lire le message de Themistocle KOTSIFAKIS, l’un des responsables d’OLME, la fédération des syndicats de l’enseignement, affilié à Adedy :
« La situation en Grèce après les dernières élections est marquée par une offensive sans précédent contre les travailleurs. Le nouveau gouvernement du PASOK, obéissant aux injonctions de l’Union européenne, attaque nos droits : coupes dans nos salaires et nos retraites, augmentation de l’âge de départ à la retraite, remise en cause de notre système de sécurité sociale, allant dans le sens de sa privatisation. Concernant les retraites des fonctionnaires, l’Etat se désengage en ne nous garantissant plus qu’une part minimale des pensions.
Mais la classe ouvrière grecque s’est dressée contre cette politique, comme elle l’a montré dans la grève des fonctionnaires le 10 février, et nous sommes déjà engagés dans la préparation d’une grève générale le 24 février, à l’appel des organisations syndicales, ADEDY dans la Fonction publique et GSEE dans le privé.
Nous cherchons à réaliser l’unité la plus large des travailleurs pour mettre en échec cette politique. Une fois de plus, c’est aux travailleurs que l’on demande de payer les conséquences de la crise mais nous disons : les travailleurs ne sont aucunement responsables de cette crise. Cette crise a été provoquée par les banques et les grandes entreprises, par une politique au service des banques, menée par les gouvernements, l’ancien comme l’actuel, l’un comme l’autre se soumettant aux exigences de l’Union européenne. Nous nous adressons particulièrement aux travailleurs des pays membres de l’Union européenne, dont les droits sont également menacés par la même politique : il est temps de nous unir et de combattre ensemble contre ces attaques ! »
Cet état d’esprit, nous l’avons retrouvé chez tous les travailleurs, délégués et responsables syndicaux que nous avons interviewés dans la manifestation du 10 février, qui a rassemblé des milliers de travailleurs.
Tous disent : « On ne veut pas payer encore une fois les conséquences de la crise. Ce sont les responsables de la crise, les banquiers, les entreprises et les capitalistes qui doivent payer ».
Tous disent : « Nous savons que dans toute l’Union européenne, des réformes des systèmes de sécurité sociale et de retraites sont engagées. Mais ce n’est pas en augmentant l’âge de départ en retraite que l’on va régler le problème des retraites. C’est pour cela que nous sommes en grève aujourd’hui, et que nous serons à nouveau en grève générale le 24 février avec les salariés du secteur privé. »
Tous disent : « Le plan se stabilisation du gouvernement grec répond totalement aux exigences du Pacte de stabilité européen. "
Tous disent : « Nous sommes parfaitement conscient que ce qu’a décidé le gouvernement grec, c’est mot pour mot ce que l’Union européenne lui a dicté. Mais nous dénions à ces institutions le droit de décider de nous plonger dans la déchéance ».
Le problème auquel sont confrontés les travailleurs grecs est que ce gouvernement est un gouvernement du Pasok, le Parti socialiste grec, c’est-à-dire un parti qui en principe est sensé défendre les intérêts des travailleurs. Or, là, il prend en charge tous les plans contre la classe ouvrière et ceci a évidemment des conséquences au sein même des organisations syndicales (je vais y revenir).
Ce qui était frappant dans la manifestation du 10 février, c’était les nombreuses banderoles sur lesquelles on pouvait voir le drapeau européen barré et des mots d’ordre contre le pacte de stabilité de l’UE.
Nous avons rencontré des syndicalistes au siège de la confédération Adedy qui nous ont expliqué la chose suivante : « Nous sommes favorables à l’abrogation du Pacte de stabilité et du traité de Maastricht. Nous avons conscience que les plans qui sont expérimentés aujourd’hui en Grèce et dans les « PIGS » seront généralisés à tous les persopays demain ». Je précise que PIGS signifie cochons et que c’est le nom donné par les médias britanniques au Portugal, à l’Irlande, parfois à l’Italie en fonction des agences de notation, à la Grèce et à l’Espagne.
Nous sommes là au cœur des problèmes.
Depuis des années, tous les gouvernements européens – y compris les gouvernements de gauche – se plient aux injonctions de l’Union européenne qui exige aujourd’hui de la Grèce les mesures les plus brutales contre les travailleurs.
Mais la situation en Grèce aujourd’hui marque le franchissement d’une étape dans la manière dont tous les pays sont soumis à la dislocation par l’Union européenne avec l’autorisation donnée aux grands groupes financiers nord-américains de pratiquer une spéculation honteuse sur le dos des travailleurs !
Le plan adopté en commun par le gouvernement grec et l’UE prévoit une baisse des salaires des fonctionnaires de 10 à 20 %, l’augmentation de l’âge de départ à la retraite de 65 à 67 ou 68 ans, le non remplacement de 4 départs en retraite sur 5 dans la fonction publique, la mise en place d’une taxe de 10 à 15 centimes d’euro par litre de carburant, des coupes dans les dépenses publiques, toutes ces mesures visant à faire payer la dette du pays aux travailleurs grecs.
Mais les institutions européennes exigent encore davantage.
J-C Trichet, président de la BCE, a demandé à la Grèce de « corriger sa trajectoire aberrante ». Les ministres des finances de l’Union européenne se sont réunis hier et avant-hier. Ils ont jugé que le programme du gouvernement grec était insuffisant. Il faut, disent-ils « davantage de mesures concrètes pour que le pays regagne de la crédibilité sur les marchés ». Il faut en particulier plus de coupes dans les dépenses et augmenter la TVA.
Ils ont fixé deux échéances : le 15 mars pour évaluer les progrès de la Grèce et le 15 mai pour prendre de nouvelles mesures si cela s’avère nécessaire.
Ils « appellent en conséquence la Grèce à concevoir et mettre en œuvre dès que possible, à compter de 2010, un dispositif de réformes structurelles global et audacieux. Il doit définir des mesures spécifiques couvrant les salaires, la réforme des retraites, la réforme de la santé, la fonction publique, etc. ».
Et on apprend que la Commission européenne sera à Athènes dans les prochains jours avec des experts de la BCE et du FMI pour vérifier la mise en place du plan.
Et pour faire passer cette politique, le gouvernement grec a besoin du soutien des directions des organisations syndicales.
Dès le début du mois, le premier ministre socialiste Papandréou a appelé à je cite « l’union du patronat et des travailleurs ».
Cela n’est pas sans rappeler certains responsables du Parti socialiste en France qui se sont prononcés pour un consensus sur la question des retraites.
Quand nous sommes arrivés au siège de la fédération des syndicats des enseignants pour interviewer des responsables, se tenait la commission exécutive du syndicat. Même si nous ne comprenons pas le grec, nous avons compris au ton et au niveau sonore que l’appel à la grève générale du 24 février provoquait un vif débat au sein de la direction du syndicat ! Et ce débat, c’est celui de l’indépendance ou non des organisations syndicales, vis-à-vis du gouvernement et du parti au pouvoir.
Comme nous l’ont expliqué plusieurs militants syndicaux, au sommet des organisations, le lien entre la direction du PASOK et l’orientation de certains dirigeants syndicaux a des conséquences sur le positionnement des confédérations. A plusieurs reprises, ces militants ont évoqué l’existence de pressions de la part des directions des partis, et en particulier du Pasok, qui voudraient imposer le consensus aux directions des organisations syndicales.
Par ailleurs, la direction de la confédération syndicale des salariés du privé, GSEE (dont la direction est proche du PASOK), n’appelait pas à la grève. Quant à la « fraction syndicale » du Parti communiste, PAME, elle appelait à un rassemblement distinct. Il fallait donc faire obstacle à la réalisation de l’unité des travailleurs grecs. Mais de manière contradictoire, l’aspiration profonde des travailleurs à l’unité a aboutit à ce que les deux cortèges se rejoignent et à un appel commun Adedy/GSEE à la grève générale le 24 février.
Ajoutons que c’est dans ce contexte que la CES prône « la création d’une agence de notation européenne » et qu’elle invite les ministres des finances à « concevoir des plans permettant de redonner à l’UE la crédibilité dont elle a tant besoin ».
Donc en Grèce comme en France se posent certes sous des formes différentes, la question centrale de l’indépendance du mouvement ouvrier par rapport à l’Union européenne, aux gouvernements et aux partis.
Bien évidement, la situation en Grèce et dans toute l’Europe pose la question du combat d’ensemble des travailleurs et de leurs organisations.
Nous avons commencé à réfléchir dans le cadre de l’EIT, et dans le cadre de la préparation de la CMO qui aura lieu à Alger en novembre prochain, à l’organisation d’une conférence européenne qui pourrait rassembler tous les militants qui refusent les diktats de l’Union européenne et le consensus qu’on voudrait imposer à leurs organisations, qui refusent de se voir dépouiller de tout pour rembourser les spéculateurs.
C’est une réflexion qui doit se poursuivre.
Réunis ce soir à La Mutualité à Paris, dans un meeting à l’initiative du POI sur les mots d’ordre : « ne touchez pas à nos retraites, non au consensus ! », nous pouvons affirmer que le combat des travailleurs et militants grecs contre le plan de stabilisation et la politique d’accompagnement que le gouvernement grec et l’Union européenne veulent leur imposer, le combat pour l’unité de la classe ouvrière grecque, rejoignent le combat dans lequel nous sommes nous-mêmes engagés en France pour le refus du consensus et l’exigence d’aucune réforme des retraites. Nous sommes convaincus que la mobilisation dans l’unité sur les revendications est le seul moyen de faire reculer le gouvernement grec et l’Union européenne. Leur mobilisation est une aide pour les travailleurs français et ceux de toute l’Europe.
C’est le message que nous pouvons adresser ce soir aux travailleurs et militants grecs.
Jacques Aurigny, militant syndicaliste de l’Education nationale :
Je suis militant de la Fédération syndicale unitaire, et membre également du Parti communiste dans le 5° arrondissement. La FSU vient de tenir son congrès à Lille, du 1er au 5 février. Bien évidemment il a été question de la réforme des lycées, de la formation des enseignants, des suppressions de postes — plus de 16 000 suppressions de postes en 2010 rien qu’à l’Education nationale — qui s’ajoutent aux milliers effectuées ces dernières années. Les conséquences de ces suppressions de postes, on les voit aujourd’hui notamment dans l’Académie de Créteil, avec un manque évident de personnel pour s’occuper des jeunes dans l’ensemble des établissements scolaires, avec les problèmes que ça pose aujourd’hui, avec les mobilisations qui ont commencé dans un nombre croissant d’établissements.
Il y a eu tous ces débats, mais il y a bien évidemment un débat important sur les retraites, puisque c’était un sujet majeur. Dans ce congrès, nous avons vu de toutes parts des syndicats nationaux, des sections départementales, venir une exigence forte : « Pas touche aux retraites ». Nous n’accepterons pas de nouvelles remises en cause. Dans le congrès de la FSU, le débat a porté sur la formulation de la revendication de la défense unitaire des retraites. Dans quel contexte sommes-nous. Faut-il rappeler en France l’attachement à la retraite à 60 ans ? C’est l’expression d’un sondage Humanité-CSA du 25 janvier qui nous apprend que 79 % des Français partiraient à 60 ans ou avant s’ils avaient le choix. De même dans le cadre de la préparation de son congrès, la FSU avait commandé un sondage via Voice fait entre le 6 et le 14 janvier. A la question pour quel type de revendication seriez-vous prêt à vous mobiliser dans les mois à venir, 39 % des salariés citent les retraites. Et on apprend aussi que 79 % des salariés considéreraient comme justifié un appel unitaire des principaux syndicats pour défendre l’emploi, les salaires et les acquis sociaux. Une fois de plus les menaces se précisent. Le gouvernement cache mal ses intentions au lendemain des élections régionales. Un nouveau plan de remise en cause des retraites, en reculant l’âge des retraites, en reculant l’âge de départ, en diminuant le montant des retraites, en modifiant les modalités de calcul des retraites. La motion adoptée par le congrès de la FSU est très claire. Je vais vous en lire quelques extraits.
« Retraites : la FSU appelle à se mobiliser.
Le Congrès national de la FSU réuni à Lille du 1er au 5 février 2010 appelle les personnels de la Fonction publique à se mobiliser pour défendre avec l’ensemble des salariés, les retraites par répartition, et empêcher toute nouvelle régression. Aujourd’hui, pour l’ensemble des salariés, le gouvernement envisage de reporter l’âge légal de départ à la retraite. Pour les fonctionnaires, il envisage également de dégrader encore les pensions en supprimant la référence des six derniers mois dans le calcul du montant des pensions. La FSU réaffirme la défense des 37,5 annuités, des 75% du dernier traitement comme base de calcul, et les six derniers mois pour le calcul de la retraite.
La FSU, première organisation de la Fonction publique, s’est prononcée dans son congrès contre toute nouvelle dégradation des retraites et pour la défense du Code des pensions. Elle s’oppose à l’alignement des régimes de retraite dans le but de cautionner la baisse des pensions, et celle des retraites pour l’ensemble des salariés. Pour la FSU, il s’agit de répondre aux revendications des salariés, pour obtenir une retraite à taux plein et garantir la retraite à 60 ans selon des modalités propres aux différents régimes.
La FSU s’engage à tous mettre en œuvre pour mobiliser les fonctionnaires et agents publics et sera à l’initiative pour combattre toute régression dans le public et le privé. »
De ce point de vue, on ne peut que s’étonner de l’appel pour le moins insipide et sans revendications qui vient d’être lancé en vue d’une journée de grève et de manifestations le 23 mars. Nous sommes loin du compte en termes de revendications.
Oui, il faut refuser toute réforme baissant le niveau des retraites et des pensions. Près de 25 millions de salariés ont un intérêt commun pour la défense du système des retraites. Seule la baisse des salaires depuis plus de 20 ans, conjuguée aux exonérations de cotisations sociales du patronat explique les remises en cause des acquis sociaux. Pour la défense des retraites, l’unité la plus large peut et doit se réaliser. Personne ne comprendrait comment il pourrait en être autrement.
Clarisse Delalondre, militante syndicaliste EDF :
Bonsoir. A EDF, vous le savez sans doute, nous avons un régime spécial de retraite. Dans le cadre du statut national du personnel, nous avions un salaire d’inactivité. En fait, nous étions salariés à vie, et ce salaire d’inactivité était payé sur le compte d’exploitation des entreprises nationalisées. Cela ressemblait donc un peu au système des fonctionnaires qui rentrent dans le budget de l’Etat. Mais notre régime spécial a subi deux attaques importantes. La première en 2004-2005, une attaque qui avait pour but de préparer la privatisation d’EDF-GDF en application des directives européennes. Il y a eu alors la création d’une caisse de retraite pour sortir les pensions du Compte d’exploitation. La deuxième attaque, c’est en 2007, au moment de la contre-réforme sur les régimes spéciaux, comme à la SNCF et à la RATP. Et là il faut bien dire que nous avons tous été confrontés à un problème, lorsque Bernard Thibault a appelé à négocier séparément entreprise par entreprise. Cela a été pour nous tous l’alignement sur les 40 annuités. Nous avons perdu notre système de service actif, qui est en fait un système de pénibilité. C’est là aussi que le calcul de la pension est devenu calculé sur les 6 derniers mois de salaire comme pour les fonctionnaires, au lieu du dernier salaire.
Quelle est la situation aujourd’hui ? Alors qu’on vient juste de subir cette contre-réforme annonçant l’alignement sur les 41 annuités pour 2016, on nous parle maintenant d’une nouvelle réforme pour 2011, 5 ans plus tôt. Avec au centre pour les électriciens et gaziers comme pour les fonctionnaires la question des 6 derniers mois. Si on passait à un calcul sur les 25 années, nos pensions pourraient baisser jusqu’à 30 %. C’est inacceptable.
Le fond de l’affaire, ce n’est pas l’espérance de vie, ce n’est pas non plus le soi-disant problème du rapport actifs/pensionnés. C’est l’offensive généralisée qui part de l’UE. Il n’y a qu’à voir ce que le gouvernement a proposé à Bruxelles ces derniers jours pour trouver 100 milliards en s’attaquant à tout notre régime d’assurance sociale, à nos retraites, pour faire payer la dette à tous les salariés, alors qu’on a offert des milliards aux banquiers l’an dernier. De même, ne s’agit-il pas de dire qu’il s’agit de payer les exonérations de cotisation patronales, qui pour nous font que nous payons deux fois, une fois par notre salaire, une deuxième fois sur les impôts.
Nous sommes tous unis pour dire : maintien des régimes spéciaux, pas d’allongement des annuités, maintien du calcul de la pension sur les six derniers mois de salaire. Là à nouveau, on a un problème.
J’étais délégué au 49° Congrès de la CGT en décembre dernier, et bien évidemment je n’interviens pas ici dans le cadre de mon mandat syndical. Dan le congrès, les délégués ont imposé des amendements au texte proposé par la direction confédérale de la CGT, tels que : « arrêt de l’allongement des annuités, suppression des exonérations de cotisations patronales », mais aussi « défense de tous les régimes de retraite », ce qui inclut bien évidemment les régimes spéciaux. Mais en même temps, la « maison commune des retraites » est restée dans le texte, ce qui soulève beaucoup de questions.
La « maison commune », c’est la marche à un « système unique », un « socle commun », comme le dit Chérèque, qui a dit que dans la maison commune, « on mange tous à la même table ». C’est bien la remis en question des régimes spéciaux, et du code des pensions de la FP. Donc ce que les militants ont fait adopter dans le 49° Congrès est contradictoire avec la « maison commune ».
Mais depuis, dans toutes les interventions des dirigeants, il ne reste plus que la « maison commune des retraites ». Ca pose un problème, comme le communiqué des 5 confédérations syndicales que le camarade vient de citer. On y lit : « organiser une journée qui donne lieu à DES grèves et DES manifestations. On a tous en mémoire les journées d’action et les journées saute-mouton de l’année dernière. Est-ce que c’est ce qu’on nous propose à nouveau ? En plus, il n’y a aucune revendication concrète dans ce communiqué. Ou plutôt si, et c’est le plus gros problème. L’appel dit : « Les organisations syndicales affirment leur volonté d’agir pour que le débat sur les retraites prennent en compte l’ensemble des questions, tant au niveau du privé que du public, notamment le niveau des pensions, l’emploi, le financement, la pénibilité, le Code des pensions et la réduction des inégalités. »
Si je comprends bien, la seule revendication, c’est qu’il y ait un débat sur la réforme. Mais est-ce que ça correspond à ce que veulent les syndiqués, les salariés ? Je ne pense pas. Et cette demande de débat n’est-elle pas déjà satisfaite par avance ? N’est-ce pas ce qu’a proposé Sarkozy ?
Alors comment comprendre cette proposition ? Comment comprendre que les confédérations disent vouloir mettre en débat le Code des pensions ? Et surtout, pour quoi faire ? Pour maintenir ce Code des Pensions, ou le négocier dans la réforme ? Comment comprendre qu’on dise vouloir mettre en débat l’ensemble des questions, tant au niveau du privé que du public ? Est-ce pour maintenir tous les régimes ? Ou pour négocier un régime unique ?
On nous propose DES grèves, DES manifestations, pour qu’il y ait un DEBAT, pour mettre tout sur la table. De mon point de vue, c’est en totale opposition avec la réaffirmation de nos revendications. C’est pour cela que je me retrouve dans cet appel qui dit très clairement : « Stop, ne touchez pas à nos retraites ». Je crois que l’unité doit se réaliser pour dire : « Stop, aucun nouveau recul ». Le consensus est totalement inacceptable.
Claude Charmont, militant syndicaliste à l’Education nationale :
Camarades,
Peut-être le savez-vous maintenant que la chape de plomb des médias aux ordres se fissure, dans des dizaines et dizaines d’établissements scolaires dans l’Académie de Créteil, les enseignants, le personnel, sont réunis en Assemblée générale, font le lien entre les réformes ministérielles, les suppressions de postes qu’on leur annonce, la recrudescence de la violence. Ils établissent leur cahier de revendications, dans le détail, décide, et le plus souvent la grève dans l’unité avec leurs organisations syndicales, et vont là où ça se décide, au ministère. Vous avez tous entendu parler du lycée Chérioux dans le Val de Marne. Vous savez qu’un élève a été agressé au sein de cet établissement. Les professeurs, les personnels ont décidé d’utiliser leur droit de retrait. Le recteur de Créteil puis le ministre, avec le mépris pour les personnels qui les caractérisent, ont considéré que l’intégrité physique des personnels n’était pas menacée et les a déclaré grévistes. Cette situation n’existe-t-elle que dans le lycée Chérioux. Bien heureusement, il n’y a pas des morts dans tous les collèges, mais je vais vous lire des extraits d’un texte adopté par l’AG des personnels d’un collège de Seine et Marne, de 384 élèves, et qui aura 384 élèves à la rentrée 201O, suite à l’annonce de la suppression de 4 postes :
« La violence pénètre à l’intérieur des locaux : vitres du hall brisées la nuit et remplacées par des planches de contreplaqué depuis plusieurs mois, cloison d’une salle de classe détruite pendant le temps scolaire, vol du matériel informatique, plus de 20 conseils de disciplines l’an passé. Coups de poing entre élèves en classe cette année, intrusion d’une matraque dans une salle de cour, passage à tabac d’un élève par plusieurs autres pendant la récréation, menaces contre une enseignante, invectives contre les surveillants. »
Et écoutez bien ce qu’ils disent ensuite :
Le recours à l’équipe mobile de sécurité du rectorat [vous savez, les gros bras que le rectorat paye pour faire la tournée des établissements au lieu de nommer des surveillants et des personnels sous statut] en janvier dernier n’y arien changé. Son action a plutôt aggravé la situation. Les élèves sortis des cours sont revenus plus perturbés qu’ils ne l’étaient auparavant. Il nous faudrait surtout un second conseiller principal d’éducation. La suppression de 4 postes d’enseignants aboutirait à un sous-encadrement chronique d’élèves amplifiant les phénomènes de violence constatés dans l’établissement. »
Ces enseignants ont raison. Les fauteurs de violence, ce sont ceux qui avec leurs réformes, leurs suppressions de postes, la révision générale des politiques publiques, mettent l’école en danger, mettent les élèves et les enseignants en danger.
Ils sont obligés de mentir. Le rectorat annonce dans les lycées 65 suppressions de postes. C’est déjà inadmissible. Mais il a oublié de signaler que la réforme de la formation des maîtres entraîne dans cette même académie 501 suppressions de postes ! Nous avons donc dans cette académie près de 600 postes supprimés !
Les enseignants sont en état de légitime défense. Ils ont raison, dans leurs Assemblée générales, d’établir le cahier de revendications, de décider la grève, d’aller au ministère. Demain, les enseignants en grève de l’Académie de Créteil manifesteront devant le ministère de l’Education nationale.
Une question se pose dans les AG. N’est-il pas temps maintenant de faire une vraie grève, avec une manifestation nationale au ministère, pour le faire céder ?
Pour les retraites, camarades, le gouvernement pratique de la même manière : mensonges, omissions, trucages. Il s’agirait d’en finir avec les privilèges exorbitants dont jouiraient les fonctionnaires. Et pourquoi faudrait-il supprimer ces « privilèges » ? Pour sauver les retraites par répartition. Camarades, les fonctionnaires n’ont pas de retraite par répartition, leur retraite est payée par le budget de l’Etat, conformément au Code des pensions civiles et militaires de l’Etat, cela s’appelle le grand livre de la dette publique. Elle est garantie par le Statut général des fonctionnaires. Ce qu’ils veulent, c’est faire sauter le calcul sur les six derniers mois de salaire.
Si le gouvernement souhaite que les régimes se rapprochent, il devrait par exemple rétablir le calcul sur les dix meilleures années dans le privé, pour s’avancer vers un calcul sur les six meilleurs mois de cotisations !
Cette campagne, camarades, a un objectif. Je ne voudrais pas passer pour un anti-clérical désuet, mais je me souviens que l’Abbé Pierre avait appelé il y a maintenant de nombreuses années à « casser la gueule » aux fonctionnaires. Ils essaient de diviser pour faire passer la destruction de toutes les retraites, de la Fonction publique comme du privé.
Dans nos organisations syndicales, nous avons fait les calculs. Dans le meilleur des cas, la réforme conduira à une baisse d’1/3 des pensions des fonctionnaires, et dans le pire des cas, puisque plusieurs éventualités sont discutées, la retraite baisserait de moitié !
Nous n’acceptons pas que nos retraites soient détruites pour rembourser les milliards versés aux spéculateurs. Nous n’acceptons pas que le statut de la Fonction publique soit cassé pour privatiser. Comme disaient les syndicalistes au début du XX° siècle : « Non à la retraite des morts, unité public-privé ! »
Dominique Maillot, militant syndicaliste, porte-parole du Comité départemental pour l’unité pour l’interdiction des licenciements d’Eure et Loire.
Mes chers camarades,
Je faisais partie il y a un an de la délégation qui a été reçue par différents partis politiques, notamment le Parti communiste, le Parti de gauche, dans le cadre de la préparation de la Conférence de Puteaux pour l’unité pour l’interdiction des licenciements. Rappelez-vous qu’à l’époque, on nous avait fait un certain nombre de promesses et d’engagements. Force est de constater que ces engagements n’ont pas été tenus, et cela a participé à notre avis du fait que 450 000 licenciements ont dégringolé tout au cours de l’année dernière dans el cadre de ce qu’il est convenu d’appeler « la crise ».
Si je prends mon département, cela signifie dans la ville où je suis, Dreux, 27% d’augmentation du nombre de chômeurs en un an (et ensuite on nous parlera du déficit des caisses de retraite !), c’est 30 % d’augmentation du nombre de chômeurs en fin de droits, c’est 50 % d’augmentation du nombre de jeunes chômeurs (et après on nous parlera du déséquilibre natalité par rapport aux gens âgés…)
Cependant, dans ces conditions extrêmement difficiles, vous avez sans doute suivi l’actualité. Il est beaucoup question de Dreux et de Philips. Depuis des mois et des mois, l’AG des salariés de Philips, unie avec ses organisations syndicales FO, CGT et CGC, s’appuyant sur le Code du travail et les procédures encore très contraignantes pour les employeurs de consultation des Comités d’entreprise, s’oppose avec succès au projet de fermeture du site et le met en échec. Dès le départ, le comité départemental pour l’unité pour l’interdiction des licenciements s’est réuni et a fait au mouvement ouvrier une proposition : Pourquoi ne pas faire à Dreux un meeting d’unité de toutes les organisations se réclamant de la classe ouvrière et de la démocratie, pour exiger ensemble le retrait du plan social, le retrait du plan de fermeture de Philips,, qui n’occupe plus que 212 salariés, alors qu’il en occupait encore il y a peu de temps 3500 sur la ville, et qu’il a contribué à l’édification de la ville ?
Le 10 février, Philips a décidé de passer en force, et a envoyé aux 212 salariés une lettre pour les consigner à domicile dans l’attente de leur lettre de licenciement le 26 février, et cela sans même clore la procédure de consultation du Comité d’entreprise. Ce qui est beaucoup plus grave, camarades — car des patrons comme ça on en connaît pas mal les uns et les autres —, c’est le communiqué de dimanche du ministre Estrosi qui saluait le comportement « exemplaire de Philips », en affirmant que l’essentiel n’était plus « le respect du Code du travail, mais l’effort de réindustrialisation des sites », vantant l’implantation à Dreux d’un centre d’appel de 300 emplois, prétendument financé par Philips. La réalité, c’est qu’il s’agit d’un centre d’appel de 30 emplois dont 26 en contrats à durée déterminée, où des gens sont déjà harcelés et surexploités avec de nombreux dossiers aux prud’hommes, dans une Zone franche, financé non pas par Philips, mais par M. Borloo, qui est venu à Creux déposer un chèque sur le bureau de Faune marketing l’année dernière, de 450 000 euros, chèque qui n’a bien évidemment été versé ni à l’hôpital, ni à l’école.
Ce même dimanche, mesurant la gravité des propos d’Estrosi, et qu’une opération était en cours, l’UD FO a décidé de référer d’heure à heure afin de faire caser la décision de passage en force de Philips sur le Code du travail, et exiger la réintégration des salariés qui avaient été littéralement « mis à la porte ».
Je voudrais faire une parenthèse qui me paraît très importante : la télévision a mis en avant les histoires des lettres des gens nommés en Hongrie pour le salaire lamentable de 450 euros par mois. M. Thibault est intervenu juste derrière pour dire en résumé : « C’est quand même scandaleux de licencier dans ces conditions là ». Non, c’est scandaleux de licencier tout court. Et c’est scandaleux qu’un ouvrier hongrois touche 450 euros par mois. Là est le scandale. Et Mme Parisot du Medef ce matin fait une déclaration où elle déclare : « C’est effectivement un peu brutal, méprisant de proposer à un ouvrier français d’aller travailler en Hongrie pour 450 euros par mois. Mais que voulez-vous, ce sont les obligations du Code travail. » Donc il faudrait briser le Code du travail, les règles qui restent encore non pour interdire les licenciements, mais ne serait-ce que les retarder. Ce qu’ils veulent imposer, c’est le licenciement-minute, une situation à l’américaine.
Dans cette situation la résistance des travailleurs de Philips, à laquelle se combine l’action du comité pour l’interdiction des licenciements, a eu un premier résultat. Il y a eu une première déclaration commune du PCF, du POI et du PS de la Ville de Dreux, exigeant le retrait du plan de licenciement. Puis une autre déclaration, émanant de militants du PS, du PG, des Verts, au niveau départemental, sur la même exigence.
Lundi matin, les 212 salariés de Philips n’ont tenu aucun compte du courrier qu’ils avaient reçu et se sont présentés à l’heure sur leur lieu de travail pour l’embauche. Evidemment les grilles étaient fermées, les vigiles étaient là. Et il y a eu l’AG la plus massive depuis le début du conflit. Aucune démoralisation.
Et dans la même journée, nous étions destinataires comme Comité départemental d’un communiqué que nous adressait la Conseillère régionale du PCF, nous disant que la fédération d’Eure et Loire du PCF s’associerait au meeting que nous organisons à Dreux vendredi soir à 20 h 30, dans le cadre de l’unité pour le retrait de ce plan de licenciement. Sur ces entrefaites, l’AG qui s’est tenue à 8 h lundi a ovationné la décision de l’UD FO de porter plainte en référé, et a demandé et obtenu très facilement il faut le dire, que la CGT, le CE, le CCE, se joignent à l’action. Le procès s’est tenu aujourd’hui et nous en aurons le résultat vendredi. Dans la matinée, on a eu un premier communiqué d’Estrosi qui n’était plus tout à fait sur la même longueur d’onde, où il expliquait qu’il prenait des distances avec Philips. Et à 15 heures, on nous a annoncé la visite du président PS du Conseil régional de la région centre, M. Bonnot. Il était à la tête d’un aéropage de militants socialistes, visiblement en campagne, et venu « soutenir le combat des ouvriers de Philips »
Il y a eu un rapide échange dans une salle assez grande pour contenir 50 à 60 salariés, et nous lui avons dit ceci : « M. Bonnot, nous ne sommes pas du tout satisfaits de la position que vous avez prise. Nous vous demandons d’arrêter de tergiverser. Votre courrier à Mme Lagarde est une très bonne initiative. Mais pourquoi utilisez-vous le mot « réindustrialisation » ? Réindustrialisation, cela veut dire désindustrialisation, donc qu’il faut d’abord fermer Philips pour pouvoir ensuite réindustrialiser. Ce n’est pas ce que nous voulons entendre. Nous voulons un mot d’ordre clair : retrait du PSE. »
A notre grande surprise, M. Bonnot qui ne savait plus trop quoi dire nous a répondu : « Qu’est-ce que vous voulez que j’écrive ? » On a pris un stylo. On lui a écrit 4 points. Et le lendemain j’étais destinataire de ce courrier que je vais vous lire parce qu’il est très court, du président de la région Centre. Il dit la chose suivante :
« Suite à notre entretien, je vous confirme 1° que nous nous opposons fermement au plan social de Philips et ses conséquences ; 2° Que nous demandons son retrait aux dirigeants de Philips, ainsi que l’abandon de tous les licenciements ; 3° Que nous nous opposons à toute délocalisation et que nous demandons le maintien de l’activité de Philips dans ses locaux à Dreux ; 4° que nous engageons sans délai une démarche dans ce sens auprès du ministre Estrosi. »
Joignant le geste à la parole, M. Bonnot et la vice-présidente du Conseil général se sont mis à deux pour faire une lettre à Estrosi dont je ne vous lirai que le paragraphe clé : « Nous souhaitons que vous portiez toute votre attention sur ce dossier et que vous veilliez à ce que les dirigeant de Philips reviennent sur leur décision et abandonne tous les licenciements. »
Sur ces entrefaites, à 18 heures, nouveau communiqué d’Estrosi qui va encore un peu plus loin en disant : « Les organisations syndicales et les fédérations de la métallurgie seront reçues demain à Bercy par M. Estrosi lui-même pour discuter de la situation à Philips Dreux ». Des propositions seront paraît-il faites. Nous verrons bien. L’AG est convoquée vendredi à 15 h 30. Au cours de cette discussion, les dirigeants du PS locaux sont venus me voir en aparté et m’ont dit : « Mais au fait, il paraît que vous organisez un meeting vendredi soir à Dreux pour l’unité. Il semblerait que ce meeting réunisse pas mal de monde. Nous n’avons pas été invités. » J’ai répondu très gentiment : « Il faut dire que vous ne vous êtes pas beaucoup manifestés non plus. De toute façon nous tenons une conférence de presse départementale ce soir, que dois-je annoncer ? » Réponse : « Tu peux dire que la fédération du PS d’Eure et Loire appelle et sera présente au meeting. »
Ce soir, nouveau communiqué totalement alambiqué de Luc Châtel, porte-parole du gouvernement, qui explique qu’il condamne globalement l’attitude de Philips. La Conférence de presse unitaire a donc eu lieu ce soir à Chartes à 18 h pour appeler au meeting, présidée par le camarade ici présenté Georges Lemoine, membre du BN du POI. Elle réunissait les fédérations d’Eure et Loire du PCF, du PS, du NPA, du PG, ainsi que des syndicalistes et des camarades des Verts 28. Nous aboutissons donc concrètement à un meeting départemental à Dreux pour lequel la salle que nous avons réservée va probablement trop exigu, puisque l’ensemble des fédérations du mouvement ouvrier et démocratique appellent officiellement.
Des camarades nous disaient : « On n’a jamais vu en Eure et Loire une telle initiative d’unité contre un plan de licenciement depuis 1978 à Châteaudun, contre la fermeture de la société Mécanique GSP. » Les mesures d’organisation ont pris 5 minutes. Chaque orateur aura un temps de parole de 5 minutes, élu ou non, respect par tous qu’aucune allusion ne sera faite à la campagne électorale en cours, respect par tous du cadre du mandat défini par les ouvriers de Philips en AG de retrait du PSE, et aucune polémique.
Ce meeting sera co-présidé par le camarade Georges Lemoine pour le POI, Sandra Renda des Verts pour le Comité départemental, et Gisèle Karité, conseillère régionale du PCF. Le POI a été officiellement invité à clôturer ce meeting.
Je pense camarades qu’on est au cœur des problèmes et que ce résultat est pour moi la conjonction de la volonté de combat de la classe ouvrière, totalement intacte malgré les coups qu’elle a prise, avec le combat organisé, déterminé, et je dirais audacieux, du POI et des militants de toutes tendances regroupés dans le Comité départemental pour l’unité pour l’interdiction des licenciements.
Ce résultat démontre qu’il y a place dans le pays, sur une orientation d’unité pour l’interdiction des licenciements, de défense des retraites, de défense du Code du travail, qui va devenir de plus en plus une question totalement reliée à la question de l’interdiction des licenciements, il y a une place très importante pour un Parti ouvrier indépendant, pour une conférence nationale de masse au mois de juin pour l’unité pour l’interdiction des licenciements.
Parce que tout le monde comprend que la Grèce c’est bientôt la France, que les bouleversements sont devant nous, et que de plus en plus nombreux, les militants ouvriers refusent, rejettent le consensus, que ce soit sur les Etats généraux de l’industrie ou sur le reste.
Daniel Gluckstein, secrétaire national du POI
Camarades,
Je crois que nous partageons tous ce que vient de dire le camarade Dominique Maillot. Il est évident que ce qui se passe en ce moment à Dreux, même si pour l’instant l’interdiction des licenciements et l’annulation du plan sont loin d’être gagnés, constitue des pas en avant d’une extrême importance. Au delà de Dreux, cela vérifie que la continuité du combat dont nous avons pris l’initiative, mais auquel se sont associés depuis plus d’un an des militants de toutes tendances, pour dire : sur l’exigence de l’interdiction des licenciements, l’unité peut et doit se réaliser. Ce n’est pas un vœu pieux, ce n’est pas une idée abstraite. Les obstacles sont certes considérables, mais comme l’a dit Dominique, la conjugaison entre la volonté de combat de la classe ouvrière et l’initiative déterminée et audacieuse de militants répondant à la proposition du POI même s’ils ne partagent pas ses positions, peut fournir des points d’appui décisifs pour surmonter les obstacles.
Tout le monde comprend que s’agissant de la question des retraites, les travailleurs sont confrontés à une question analogue.
Plusieurs camarades avant moi, notamment Clarisse, ont évoqué l’une de ces questions. Dans l’appel que nous avons lancé et dont ce meeting est une première réalisation, il est écrit : « Nous sommes convaincus que si les confédérations syndicales refusent le piège du consensus, et la prétendue négociation d’une contre-réforme destructrice, ce refus interdirait au gouvernement de faire passer ses projets contre nos retraites. »
Depuis que cet appel a été lancé, nous avons donc appris qu’il y aurait une journée d’action le 23 mars prochain, suite au communiqué commun du 15 février de la CFDT, de la CGT, de la FSU, de Solidaires et de l’UNSA.
Il n’est pas dans nos habitudes, comme parti ouvrier indépendant, de nous immiscer dans les décisions des organisations syndicales. Mais ce communiqué unicitaire soulève bien des questions.
Je lis dans ce communiqué : « Concernant les retraites, avec un projet de loi annoncé dès septembre 2010, le calendrier reste très serré. » S’agirait-il seulement d’une question de calendrier ? Cela correspond à la volonté de Sarkozy. Il n’a pas caché qu’il voulait quelques mois pour pouvoir associer tout le monde à l’élaboration de la destruction de ces conquêtes arrachées par plus d’un siècle de lutte de classe. Et le communiqué du 15 février poursuit : « Les organisations syndicales affirment leur volonté d’agir pour que le débat sur les retraites prenne en compte l’ensemble des questions, tant au niveau du privé que du public, notamment le niveau des pensions, l’emploi, le financement, la pénibilité, le Code des pensions et la réduction des inégalités. » Qu’est-ce que cela veut dire ? Mettre en débat l’ensemble des questions, c’est précisément ce que demande Nicolas Sarkozy.
Il y a deux manières de prendre le problème. Si l’on pose les questions, par exemple, « au niveau du privé et du public », ne faut-il pas dire, du point de vue des intérêts ouvriers : abrogation des lois Balladur de 1993 pour permettre aux travailleurs du privé de revenir aux dix meilleures années pour le calcul de la retraite ? L’autre méthode consiste, après avoir dégradé les retraites des travailleurs du privé, à vouloir casser le système de pension des fonctionnaires. Ne faut-il pas commencer par dire cela clairement ?
Et le niveau des pensions ? Qu’y a-t-il à débattre ? Celui-ci est dépendant du nombre d’annuités nécessaires pour bénéficier d’une retraite à taux plein, et de la base des salaires. Ne faut-il pas dire nettement : non à tout nouvel allongement des annuités, maintien des six derniers mois pour le publi
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