Si comme moi, vous avez du mal avec cette histoire, cette petite leçon de choses économique très intéressante dans la dernière LO.
http://www.lutte-ouvriere-journal.org/?act...&num=2168&id=40
a écrit :Mais la « valeur actuelle » est variable. Elle dépend de la valeur nominale, de la durée jusqu'à la date d'échéance, de la variation possible du taux d'intérêt durant cette période et de la confiance qu'on peut faire au débiteur. Car si ce dernier fait faillite ou disparaît avant la date d'échéance, adieu, veau, vache... Ainsi par exemple, le papier allemand se vend mieux en ce moment que le papier grec, même si les deux sont libellés en euros, car l'Allemagne est supposée plus fiable que la Grèce.
a écrit :
Banques: "Il faut des mesures chirurgicales"
Pour Paul Jorion, nous avons devant nous deux bombes à retardement.
L'Express
Pour Paul Jorion, nous avons devant nous deux bombes à retardement. Anthropologue, sociologue, ex-financier, Paul Jorion
Anthropologue, sociologue, ex-financier, Paul Jorion est un des rares économistes à avoir anticipé, dès 2004, la crise des subprimes. Il reste très pessimiste.
Les banques ont-elles tiré les leçons de la crise ?
Non. Mais pourquoi l'auraient-elles fait puisqu'on les laisse opérer dans le même cadre qu'hier ? Depuis le début de la crise, elles n'ont reçu aucune véritable directive, et maintenant on s'étonne qu'elles retombent dans leurs pires travers ! Aucune banque ne va prendre sur elle de réformer le système. Ce sont des entreprises commerciales, on ne peut pas leur reprocher de vouloir gagner de l'argent.
Est-ce à dire que les Etats ont trop ménagé les établissements financiers ?
Les Etats se sont contentés de froncer les sourcils, de prendre des mesures symboliques, histoire de satisfaire leurs opinions publiques. Mais, en réalité, ces mesures n'ont eu aucun impact réel. Le décor n'a pas changé.
Des mesures d'encadrement et de régulation ont quand même été votées...
D'abord, la plupart d'entre elles, comme la séparation, aux Etats-Unis, des activités bancaires, ne sont pas encore entrées en vigueur. Ensuite, ce ne sont que des mesures de surface qui prennent le sujet par le mauvais bout.
Que préconisez-vous ?
J'ai eu la chance de travailler dans la finance. C'est pourquoi je suis partisan de mesures chirurgicales. Depuis 2007, je fais une proposition qui soulève la terreur des banquiers : l'interdiction des paris sur les fluctuations de prix.
C'est-à-dire ?
Aujourd'hui, nombre de produits financiers sont dévoyés. A l'origine, ils permettaient à leurs utilisateurs de se protéger moyennant un certain coût contre les fluctuations, par exemple d'un marché ou d'une matière première. Ces outils ont une fonction prudentielle qu'il faut conserver et même encourager. Mais ils ne doivent plus être accessibles à des intervenants venus dans le seul but de spéculer et de faire de l'argent. Quand on permet à n'importe quel acteur de faire des paris, on contribue à déstabiliser le système.
A vous entendre, l'économie serait devenue un casino...
Mais c'est un casino ! Il a diminué de taille du fait de la crise, cependant les règles n'ont pas changé.
Les banques européennes n'ont-elles pas montré plus de discipline que leurs homologues américaines ?
Allons donc ! Dominique Strauss-Kahn lui-même reconnaissait, voilà quelques semaines, qu'il restait encore d'importantes pertes cachées dans les bilans et que la proportion était plus forte en Europe qu'aux Etats-Unis.
La croissance repart un peu partout. La crise est-elle derrière nous ?
Il s'agit d'une reprise sans emplois, une reprise statistique : les entreprises reconstituent leurs stocks. Seules la Bourse et les banques semblent aller mieux, mais cela ne durera pas.
Sur quoi se fonde votre pessimisme ?
Nous avons devant nous deux bombes à retardement. D'abord, la dette des Etats. A eux seuls, en 2010, les Etats-Unis auront besoin d'emprunter sur les marchés 1 700 milliards de dollars. Ils seront en compétition avec l'ensemble des pays et des grandes entreprises. Comme il n'y aura pas assez d'argent pour tout le monde, les Etats les plus faibles devront offrir des taux d'intérêt plus élevés, ce qui ne manquera pas de les fragiliser davantage. L'autre bombe est encore plus prévisible : c'est l'immobilier commercial américain - bureaux, hôtels et autres stations touristiques. Ces actifs ont été construits à crédit. Or, en 2012, nombre de prêts vont arriver à échéance. Il va donc falloir trouver d'autres capitaux, mais qui voudra les apporter alors que la valeur de ces biens n'a cessé de se déprécier du fait de la crise ? Des entreprises vont tomber et, avec elles, les milliers de petites et moyennes banques qui les ont financées. Cela va être un massacre.
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