Albert Camus

Marxisme et mouvement ouvrier.

Message par artza » 03 Jan 2010, 09:55

A l'occasion du cinquantenaire de sa mort la télé nous offre un docu le 4 janvier à 23h.05 sur Arte et un téléfilm sur la 2 le 6 janvier après le journal du soir sur la 2.

Je ne sais pas ce que ça vaut. On risque d'entendre la petite musique de l'air du temps?

Autrefois je n'appréciais pas Camus (guerre d'Algérie) au point de ne pas le lire.

Je me souviens, un camarade m'avait prêté Moscou sous Lénine de Rosmer préfacé par Camus. A peine échappé du chaudron stalinien cette préface m'avait rendu plus que méfiant vis-à-vis du bouquin et de son auteur dont je n'avais bien sur jamais entendu parlé.

Cette préface est excellente. Elle est justement reprise dans la réédition de Moscou sous Lénine par Les Bons caractères.
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Message par bennie » 04 Jan 2010, 12:00

peux tu préciser ce qui te délpaisaitches Camus au moment de la guerre d'Algérie?
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Message par quijote » 04 Jan 2010, 12:13

(bennie @ lundi 4 janvier 2010 à 12:00 a écrit : peux tu préciser ce qui te délpaisaitches Camus au moment de la guerre d'Algérie?

Attitude ambigue de Camus disant "préferer sa mère" ou quelque chose comme ça ..
Plutôt l'attitude du pied noir qui n'a pas trop soutenu le combat pour l 'indépendance de l 'Algérie ..
Par ailleurs personnellement , même si je l 'aime en tant qu 'écrivain , je l 'apprécie guère en tant que "philosophe" en particulier son scepticisme ( " Le mythe de Sisyphe") Y'aurait rien à faire car tout recommence inévitablement , selon lui .
quijote
 
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Message par bennie » 04 Jan 2010, 16:09

Je pose cette question, car j'avais plutôt une bonne opinion de camus, du journal combat.

Camus fut un des premiers à s'insurger lors de l'explosion des boàmbes atomiques...quand de nombreux philosophes les justifiaient.

Le mythe de Sisyphe, tu as raison, mais il a vécu le stalinisme, qu'il a toujours dénoncé. Sans doute ces désillusions en ont rendu plus d'un pessimiste.
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Message par yannalan » 04 Jan 2010, 17:29

(quijote @ lundi 4 janvier 2010 à 11:13 a écrit :
(bennie @ lundi 4 janvier 2010 à 12:00 a écrit : peux tu préciser ce qui te délpaisaitches Camus au moment de la guerre d'Algérie?

Attitude ambigue de Camus disant "préferer sa mère" ou quelque chose comme ça ..
Plutôt l'attitude du pied noir qui n'a pas trop soutenu le combat pour l 'indépendance de l 'Algérie ..
Par ailleurs personnellement , même si je l 'aime en tant qu 'écrivain , je l 'apprécie guère en tant que "philosophe" en particulier son scepticisme ( " Le mythe de Sisyphe") Y'aurait rien à faire car tout recommence inévitablement , selon lui .
Il préférait sa mère à la justice...

Camus a fait des reportages saignants dans le journal du PC algérien sur la misère et l'exploitation. A un moment d ela guerre, il a essayé de faire se rencontrer le FLN et des peids-noir ouverts ,mais la rencontre a été interrompue par les fafs, je crois
Il n'acceptait pas le terrorisme aveugle contre les villes, de la part du FLN.
yannalan
 
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Message par Valiere » 05 Jan 2010, 00:11

Camus, ce libertaire qu'on voudrait ignorer

Par JEAN-PIERRE BAROU
Écrivain
Libération, ce lundi 4 janvier 2010

L' hommage des libertaires à Camus après sa disparition, le 4 janvier 1960, témoigne du même déchirement que lorsque l'on perd un des siens. Dans le Monde libertaire, Fernando Gómez Peláez, directeur par ailleurs de Solidaridad Obrera, le journal des anarchistes espagnols, écrit: «C'était un caractère débordant de franchise et sans la moindre hésitation [...] Puisque autant pour les campagnes d'aide -celle de la grève générale de Barcelone -, pour l'agitation -le cas des militants anarchistes condamnés à mort -, pour la protestation - celle qui précéda l'entrée de l'Espagne à l'Unesco-, Albert Camus fut toujours le premier, le véritable, l'indispensable animateur.»

Dans Liberté, Louis Lecoin, revient sur le Camus qui, à ses côtés, mena campagne en faveur des objecteurs de conscience, pendant la guerre d'Algérie : «Les objecteurs perdent en Camus leur meilleur défenseur. » Dans la revue Témoins, où Camus était cité comme «correspondant», son directeur Jean-Paul Samson, déserteur de la Première Guerre mondiale, insiste sur «cette intégrité, cette vigilance qui se refuse à toutes les églises métaphysiques ou politiques, cette volonté scrupuleuse de n'oublier jamais qu'il y a la beauté et les malheureux -comme il y a aussi l'absurde et l'impératif du bonheur». L'anarcho- syndicaliste Robert Proix, lui, se souvient combien, pour l'écrivain, «la vie humaine est inconditionnellement sacrée».

Tous saluent «l'irremplaçable ami». C'est bien le seul, en effet, à défendre les parias de la Terre contre la cohorte de leurs ennemis jurés -les fascistes, les communistes, les capitalistes - vérité que Jean Daniel, qui a connu l'écrivain, relaie avec honneur en déclarant que «Camus a été totalement libertaire».

L'essentiel de ses positions politiques, l'écrivain les publie dans la presse anarchiste. Ailleurs, il ne peut pas, il ne veut pas mêler sa voix à ceux qui se réclament, à Paris, de la révolution bolchevique dont ces mêmes camarades anarchistes dénoncent les purges, les infamies. «Paris. La vulgarité de ses intelligences, toutes ces lâches complaisances me donnent d'avance la nausée», écrit-il au poète René Char. Il n'aime ni la lutte des classes avec son soubassement de haine, ni guère Marx que tous louent, à Paris. Par contre, le nom de Bakounine, le père de l'anarchie, revient, même s'il n'ignore pas sa collaboration avec le terroriste Netchaïev, et la filiation de ce dernier avec le bolchevisme. Ce lien compromet la révolution, plus proche de la révolte, qu'espère Camus car, parallèlement, il souligne que «Bakounine est un des deux ou trois hommes que la vraie révolte puisse opposer à Marx dans le XIXe siècle».

Conformément à une vieille tradition parisienne, Olivier Todd, ,«le» biographe de Camus, dédaigne Bakounine, évoqué uniquement au détour d'une frasque : «Tant d'autres ont vu Camus, oubliant Marx ou Bakounine, abandonner une conversation sérieuse pour se consacrer à une charmante. » Todd tait le douloureux débat où l'écrivain sauva l'honneur de la révolution. Car, sans jamais quitter Bakounine dés yeux, et au contact de ses amis libertaires et objecteurs de conscience, il comprend Gandhi, sa résistance jamais entachée par le sang : «Après tout, Gandhi a prouvé qu'on pouvait lutter pour son peuple et vaincre, sans cesser un seul jour de rester estimable. »

Alors, la révolution redevient possible. Pas celle de Michel Onfray, qui, tout en se présentant comme un héritier de Camus, n'a de cesse de liquider son legs pour promulguer un «capitalisme libertaire», concept que Camus eût totalement répudié, lui qui écrivait non pas, comme Proudhon, «la propriété, c'est le vol», mais «la propriété, c'est le meurtre» . Pas dans une perspective de révolution économique, mais de révolution des consciences, continuum de lucidité que tuent «la société de l'argent», le travail moderne «qui n'est pas une vie», et jusqu' à ces loisirs passés à «jouir de la prospérité matérielle».

Alors, les libertaires reviennent pour éclairer ce Camus-là. Depuis quatorze ans, un non violent issu du mouvement antinucléaire allemand, Lou Marin - un pseudo - épluche, de Heidelberg à Barcelone en passant par Lausanne - siège de la bibliothèque du Centre international de recherches sur l'anarchie, le Cira - toutes les revues libertaires. En 1998, il publie un ouvrage, Albert Camus et les libertaires (éditions Egrégores) rassemblant l'intégralité des textes libertaires de l'écrivain, grâce à l'éditrice Claire Auzias et la douce complicité de Catherine Camus, la fille de l'écrivain. En novembre 2008, la Pléiade incorpore ces textes, mais pas tous et si noyés parmi les autres qu'aucun critique n'en a relevé la présence. Ni, évidemment, le rôle de Lou Marin dans cette résurgence.

Cessons d'affadir Camus, de réduire sa «pensée de midi» à un bronzage de la pensée. Du «génie libertaire», Camus disait que «ta société de demain ne pourra se passer».

Ce 4 janvier, à 20 heures, au Théâtre Toursky de Marseille, se tient une soirée Camus avec les libertaires.
Valiere
 
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Message par Valiere » 09 Jan 2010, 10:17

a écrit :Déclaration commune entre

La Libre Pensée autonome des Bouches-du-Rhône « les Amis d’André Arru »

Et la Fédération nationale de la Libre Pensée.
Nicolas Sarkozy a proposé de transférer les restes du grand écrivain Albert Camus au Panthéon. Il semble que le Président de la République (ou ses conseillers) n’ait fait que survoler, très superficiellement comme à l’accoutumée l’œuvre de celui dont il parle. Sinon, il n’aurait pu avoir une idée aussi saugrenue.
Albert Camus a combattu toute sa vie toutes les formes de totalitarismes comme de capitalismes, et ne se prêtait guère aux « honneurs » institutionnels. Cela serait un comble que ses restes côtoient alors ceux des « grands de ce monde » pour lesquels, il n’avait aucune considération, notamment les militaires et les dignitaires de l’Église et de l’État qui sont en majorité au Panthéon.
Faut-il rappeler la pensée de l’écrivain : « Je demande une vraie démocratie populaire et ouvrière", « la "destruction impitoyable des trusts", le "bonheur des plus humbles d'entre nous". « Il n’y a ni justice, ni liberté possibles lorsque l’argent est toujours roi. »
Pour nos deux associations, Albert Camus est déjà dans le véritable Panthéon, celui de la conscience humaine. Et nous entendons bien qu’il y reste.
La Fédération nationale de la Libre Pensée et la Libre Pensée Autonome des Bouches-du-Rhône dénoncent ensemble ce projet présidentiel comme une manœuvre de bas étage, une de plus. Elles n’acceptent pas cette récupération contre nature.
Paris et Marseille, le 04 janvier 2010
Pour tout contact :
Fédération nationale de la Libre Pensée : «libre-pensee.sg@wanadoo.fr» site : http://www.fnlp.fr
Les amis d’André Arru : «sylvieka@plusloin.org » Site : «http://penselibre.org/»
Valiere
 
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Message par Dorvek » 09 Jan 2010, 19:25

(Valiere @ mardi 5 janvier 2010 à 00:11 a écrit : Il n'aime ni la lutte des classes avec son soubassement de haine...
Moi je n'aime ni la pluie, avec son soubassement d'humidité, ni la canicule, avec son soubassement d'insolation...
Dorvek
 
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Message par Valiere » 10 Jan 2010, 09:46

oui il avait des contradictions et les deux textes différents qui se suivent montrent que l'on peut interpréter différemment sa pensée mais il est resté sur le terrain du rejet du système capitaliste
Valiere
 
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Message par Dorvek » 10 Jan 2010, 11:26

Rejet du capitalisme sans lutte de classe? Il attendait le Messie... ou bien il pensait qu'il était déjà arrivé, peut-être!?!
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