CLT sur la décroissance

Marxisme et mouvement ouvrier.

Message par pelon » 12 Déc 2009, 11:40

(luc marchauciel @ samedi 12 décembre 2009 à 09:54 a écrit : :D
pelon
 
Message(s) : 33
Inscription : 30 Août 2002, 10:35

Message par Sterd » 12 Déc 2009, 13:14

(Ernest @ samedi 12 décembre 2009 à 10:33 a écrit :
(Sterd @ samedi 12 décembre 2009 à 02:40 a écrit :
a écrit :
Une doctrine qui prône la pauvreté et la frugalité en culpabilisant les classes populaires et les salariés ne peut être que bienvenue par la bourgeoisie.

Se satisfaire ce la culpabilisation des classes populaires est une chose, alimenter le discours décroissant en est une autre.
Quel interêt pour le capitalisme de developper lui même une idéologie qui lui est hostile ? Surtout quand celle-ci s'attaque à sa sacro-sainte "croissance" ?
Les dangers sont nettement supérieurs aux gains pour le système. D'autant plus que ces mêmes gains (agir sur la consomation et les représentations) peuvent être obtenus de manière plus "soft" grâce au discours écolo par exemple.
La décroissance ce n'est pas hostile au capitalisme. La bourgeoisie prospère aussi bien dans les phases de croissance que de décroissance.
Ce qui serait hostile au capitalisme ce serait une idéologie qui serait contre le profit. Ce que n'est pas la décroissance.
Sterd
 
Message(s) : 0
Inscription : 27 Nov 2005, 20:51

Message par françois marcel » 12 Déc 2009, 22:53

bravo ! l'exposé était très clair et l'axe primordial : les décroissants ne combattent pas le capitalisme, en ne touchant pas à ce qui fait son unique objectif : le profit.
J'ai la chance de ne pas cotoyer trop de "décroissants" dans mon milieu (500 collègues qui bossent au smic ou à peu près n'ont pas le souci de moins consommer à chaque fin de mois). Mais c'est vrai que ces salopards (je pèse mes mots) arrivent quand même à faire rentrer un soupçon de culpabilisation dans la tête de certains collègues (qui votent verts, il est vrai...)
c'est le CLT que j'ai préféré cet année... belle conclusion !!
allez vivement le prochain !
françois marcel
 
Message(s) : 0
Inscription : 01 Mai 2003, 12:22

Message par Sterd » 13 Déc 2009, 09:36

Sterd
 
Message(s) : 0
Inscription : 27 Nov 2005, 20:51

Message par Jenlain » 13 Déc 2009, 16:24

Très bon exposé !
Jenlain
 
Message(s) : 4
Inscription : 01 Juin 2006, 20:32

Message par Vérié » 14 Déc 2009, 09:36

(Sterd @ dimanche 13 décembre 2009 à 09:36 a écrit : La version texte

Certains arguments utilisés dans ce texte me semblent faux :

"Une doctrine qui pourrait être utile aux exploiteurs"

Voici au contraire ce que répond Sarkozy :
a écrit :
« Quand j'entends nos écologistes parfois dire qu'ils vont faire campagne sur le thème de la décroissance, est-ce qu'ils savent qu'il y a du chômage? Est-ce qu'ils savent qu'il y a de la misère dans le monde? Est-ce qu'ils savent qu'il y a près d'un milliard de gens qui ne mangent pas à leur faim et que la décroissance ça veut dire plus de misère pour tous ces gens-là ? » Nicolas Sarkozy, samedi 28 novembre 2008



L'utilisation de la théorie de la décroissance pour convaincre les pauvres qu'ils peuvent être très heureux voire plus heureux sans consommer, ou en consommant très peu et mieux, supposerait un "capitalisme à consommation réduite". Or, on constate que la consommation de masse est aujourd'hui vitale pour le capitalisme.
Il suffit de voir les capitaux énormes investis dans la publicité, le marketing, le pakaging pour pousser la population à sonsommer. Contrairement à l'époque où seule une mince couche privilégiée consommait des biens de luxe, où une grande partie de la population (la paysannerie) vivait en auto subsistance et où le prolétariat ne consommait que le minimum vital pour renouveler sa force de travail, la consommation de masse est déterminante pour la bonne marche de l'économie capitaliste. Si les classes modestes n'achetaient plus d'écrans plats (comme l'orateur de LO en prête le souhait ardent aux décroissants), les gigantesques usines qui viennent d'être construites à la frontière des deux Corées jetteraient sur le pavé leurs dizaines de milliers de salariés. D'ailleurs, dans cette période de début de crise, la réaction de l'Etat a été, dans de nombreux pays, de subventionner la consommation de voitures neuves pour sauver l'industrie automobile. La propagande de l'Etat n'a pas été "Roulez en vélo" ou "Réparez votre vieille voiture", bien au contraire !

On pourrait multiplier les exemples.

"Relocaliser, une doctrine réactionnaire"

Cette affirmation péremptoire mérite pour le moins d'être nuancée. Si certaines relocalisations seraient absurdes, alors qu'une division mondiale du travail s'est, de fait, effectuée ; d'autres pourraient être étudiées pour réduire le coût du transport. Sommes nous certains que fabriquer le dernier Airbus dans une dmei-douzaine au moins de pays différents, dont la Chine, tout de même très éloignée, est la meilleure solution ? Il a fallu construire un bateau spécial en Chine pour transporter les éléments de l'avion !

Donc, seules des études sérieuses menées dans le cadre d'une planification mondiale socialiste pourraient apporter une réponse. Mais, affirmer par principe qu'on ne doit rien relocaliser est tout aussi absurde que de prétendre le contraire.


L'argumentation déployée me semble discutable sur de nombreux autres points. De plus, même si l'auteur convient que les théories des décroissants sont nombreuses et confuses, il a visiblement choisi de polémiquer avec certaines des idées les plus caricaturales, voire grotesques.

Il reste évidemment que nous sommes bien d'accord sur des questions de fond :
-La décroissance s'attaque aux effets et non aux causes
- La décroissance est une théorie utopique et réformiste.
-Seule la révolution communiste pourra venir à bout des (vrais) problèmes soulevés par les décroissants et les écologistes.
Vérié
 
Message(s) : 0
Inscription : 08 Sep 2007, 08:21

Message par Ottokar » 14 Déc 2009, 10:13

Côté relocalisations, Vérié a lu un peu vite ou pas jusqu'au bout, car sans parler de l'Airbus, le camarade a parlé de crevettes pêchées à un bout de la terre, épluchées à l'autre et revenant se faire consommer encore à un autre.

Les absurdités de la localisation de la production capitaliste ont donc été dénoncées. Mais ce qui est réactionnaire, au sens propre du terme (retour en arrière) c'est de glorifier le "produire local". Le capitalisme, le chemin de fer et le transport maritime moderne, ont permis une spécialisation des productions au niveau des pays et de la planète. C'est un progrès, qui n'oblige pas à faire pousser du blé même dans des terres qui ne sont pas propices. Encore dans Pagnol, Jean de Florette et Manon des Sources, on voit des paysans s'échiner à planter du blé en Provence... j'ai lu cet été un livre de babas de l'ouest canadiens "the 100 diet miles" qui comme le nom l'indique, ont, pendant une année entière, mangé dans un rayon de 100 miles. Non seulement ils se sont privés de café, thé et chocolat, mais même le blé, ils ont eu du mal à en trouver et se sont nourris essentiellement de pissenlits. Et en faisant des bornes et des bornes pour trouver des fermes bio... Le livre a eu un certain succès de librairie, leur site est fréquenté et il y a un mouvement qui s'est lancé, mais cela, c'est réac.
Ottokar
 
Message(s) : 731
Inscription : 16 Jan 2005, 10:03

Message par Vérié » 14 Déc 2009, 10:26

[quote=" (Ottokar @ lundi 14 décembre 2009 à 10:13"]
Côté relocalisations, Vérié a lu un peu vite ou pas jusqu'au bout, car sans parler de l'Airbus, le camarade a parlé de crevettes pêchées à un bout de la terre, épluchées à l'autre et revenant se faire consommer encore à un autre.

Ottokar,
J'ai fait l'effort de lire ce texte en entier, bien que, désolé, je ne l'ai pas trouvé passionnant.

Le paragraphe intitulé "Relocaliser : un projet réactionnaire" signale certes des gaspillages, mais c'est pour tordre le baton complètement dans l'autre sens.
Si on assimile les relocalisations à un retour à l'industrie artisanale et au protectionnisme douanier, c'est un projet bien évidemment utopique et réactionnaire. Aucun doute. Mais, je le répète, la question de la réorganisation de la production devra être étudiée dans le cadre d'une planification mondiale. Sans préjuger de ce qui pourrait être décidé, il me semble évident qu'on s'appliquera à mettre fin au gaspillage, à limiter le coût des transports etc.

Ce texte tord donc le baton dans l'autre sens en minimisant le monstrueux gaspillage de travail et de matières premières. D'autant que les délocalisations et l'éparpillement de certaines productions ne répondent pas uniquement (et parfois pas du tout) à des impératifs d'efficacité technique, mais à des impératifs de rentabilité (bas coûts de main d'oeuvre) et de lutte de classe : être en mesure de déplacer rapidement une production d'un pays à l'autre en cas de grève etc.
Vérié
 
Message(s) : 0
Inscription : 08 Sep 2007, 08:21

Message par Jacquemart » 14 Déc 2009, 10:27

Et sur la consommation, Vérié a tout faux. Plus exactement, emporté par son désir de trouver à redire (tout en étant globalement d'accord mais en trouvant quand même à redire tout en étant globalement d'accord, etc. je ne vous fais pas le dessin).

Bien sûr que par certains côtés, les capitalistes veulent que "on" consomme davantage, et surtout, que "on" consomme leur production. Parce que celle du voisin, ils s'en foutent. La publicité, ce n'est pas fait pour augmenter le niveau global de la consommation (on ne voit pas comment ça pourrait marcher) mais pour que les gens achètent du Toutpourmagl plutôt que du Sélotkipranlpez.

Mais ça c'est un aspect de la chose. L'autre, c'est que les profits ça s'augmente en réduisant les salaires.

On raconte que dans les années 20, Ford voulait que ses ouvriers soient le moins payés possible, tout en souhaitant que ceux des autres gagnent bien leur vie pour qu'ils achètent ses bagnoles. C'est contradictoire ? Ben oui, le capitalisme est contradictoire. C'est pas nouveau.

Alors, il me semble difficile de ne pas voir que depuis des années, il y a une campagne globale autour de l'écologie visant à culpabiliser les gens (dont les gens modestes) ; et cette campagne sert la bourgeoisie dans sa volonté de faire accepter des reculs de niveau de vie (ou, disons, elle aimerait que ça lui serve).
Avatar de l’utilisateur
Jacquemart
 
Message(s) : 203
Inscription : 16 Déc 2003, 23:06

Message par quijote » 14 Déc 2009, 10:29

(Vérié @ lundi 14 décembre 2009 à 09:36 a écrit : (

C

D, il a visiblement choisi de polémiquer avec certaines des idées les plus caricaturales, voire grotesques.

Il reste évidemment que nous sommes bien d'accord sur des questions de fond :
-

Non , le camarade n ' a pas choisi les théories les plus grotesques et il a bien précisé ce point ..
Il a choisi de s'appuyer sur leur journal " la décroissance" , s 'est référé à un de leur " théoriciens"les plus en vue , Latouche

Quels sont , ami Vérié , les "décroissanteurs" pas trop grotesques à tes yeux ? Cite en quelques uns , au lieu de rester dans le vague .
quijote
 
Message(s) : 0
Inscription : 25 Mars 2003, 17:11

PrécédentSuivant

Retour vers Histoire et théorie

Qui est en ligne ?

Utilisateur(s) parcourant ce forum : Aucun utilisateur inscrit et 2 invité(s)