(La crise de l’économie capitaliste CLT N°113 a écrit :La crise de l’économie capitaliste CLT N°113La récession s’est étendue à tous les pays développés.Aux États-Unis, la vente des biens de consommation les plus courants, les vêtements et l’alimentation, a reculé de plus de 6 % au troisième trimestre, la plus forte baisse depuis cinquante ans. C’est la conséquence directe, mécanique, de la brutale dégradation du sort des classes populaires.
Les premières victimes de la crise ont été les ménages chassés de leur logement. De véritables campements qui rappellent les « hoovervilles » de la grande dépression sont apparus autour de certaines villes.
L’effondrement des valeurs boursières a entraîné celui des fonds de pension. Plusieurs millions de retraités américains ont déjà perdu une partie des sommes économisées toute leur vie.
Aux États-unis, on assiste à une véritable hémorragie d’emplois. Plus d’un million d’emplois ont été supprimés sur les trois derniers mois, après un million déjà supprimés entre janvier et août de cette année. Au total ce sont plus de 22 millions de travailleurs qui sont au chômage, partiel ou total.
En Grande-Bretagne, 300 familles sont expropriées chaque jour et le chômage a explosé.
En France, il faut un sacré cynisme pour oser se vanter, comme la ministre Lagarde, du 0,1 % de croissance au troisième trimestre alors même que des milliers de travailleurs perdent chaque jour leur emploi ou une partie de leur salaire.
Dernière étape dans l’extension de la crise, la Chine, l’Inde et d’autres pays sous-développés sont touchés les uns après les autres. Des commentateurs, menteurs ou stupides, nous répétaient pourtant que ces pays seraient protégés et qu’ils allaient même tirer la croissance économique mondiale.
Mais ces pays qui servent d’ateliers de sous-traitance pour les grands groupes industriels de la planète dépendent bien sûr tant des capitaux occidentaux que des exportations vers les pays développés. Les capitaux sont rapatriés en urgence par les financiers qui ont besoin de liquidités et la récession réduit massivement les importations des pays riches. Des milliers d’entreprises chinoises ont déjà mis la clé sous la porte dans la région de Canton, parfois des grosses, comme cette usine de jouets de 6 500 ouvriers. Des milliers de travailleurs ont manifesté dans plusieurs villes pour réclamer leurs salaires non versés par des patrons qui se sont volatilisés, provoquant d’ailleurs chez les autorités la crainte d’une révolte générale.
La liste des pays qui font appel au FMI pour éviter la faillite s’allonge tous les jours. Après l’Islande, la Hongrie, l’Ukraine, il y a eu le Pakistan, la Serbie, le Liban et la Biélorussie. L’économie de ces pays étant dépendante des capitaux occidentaux investis, leur retrait brutal provoque une catastrophe. Cela montre au passage la valeur et la solidité des investissements occidentaux réalisés dans ces pays.
Quant aux pays sous-développés dont l’économie repose sur l’exportation des matières premières, la chute brutale du cours de celles-ci provoque un effondrement de leurs rentrées financières et la ruine des petits producteurs.
La crise n’est plus seulement financière ou boursière. C’est désormais une crise économique générale et profonde. Elle n’est plus américaine, ni européenne, elle est mondiale.