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(les échos 06/07/09 a écrit :Régionales : petites et grandes manoeuvres à la gauche de la gauche
Le NPA veut rompre son isolement et rencontre le PCF afin de tenter d'établir d'ici à l'an prochain des listes communes rassemblant la gauche de la gauche. Les communistes devront choisir entre le PS et leurs autres alliés potentiels.
L'union est à la mode. Après avoir rencontré le Parti de gauche (PG) de Jean-Luc Mélenchon la semaine dernière, une délégation du NPA d'Olivier Besancenot rencontre aujourd'hui la direction du PCF menée par Pierre Laurent, le numéro deux communiste. Demain, les consultations continueront par une rencontre avec Lutte ouvrière. Objectif : parvenir à établir des listes communes de la gauche de la gauche pour les élections régionales.
Le NPA a reçu cinq sur cinq le message des élections européennes : la désunion n'est pas populaire chez les électeurs. Le parti d'Olivier Besancenot, qui n'a obtenu aucun eurodéputé, avait refusé de rejoindre le Front de gauche, constitué par le PG et le PCF, jugeant que les communistes s'allieraient au PS dès les régionales pour « sauver leurs élus ». Jean-Luc Mélenchon avait habilement rejeté sur le NPA le poids de la désunion. Pour le nouvel eurodéputé, élu dans le Sud-Ouest le 7 juin, « la leçon des élections européennes, c'est que si “ l'autre gauche ” s'était rassemblée, c'est nous qui occuperions la quatrième place. Nous aurions obtenu un peu plus de 10 % et nous aurions eu 12 députés ».
« Le NPA veut sortir de son isolement et ne pas être réduit à un tête-à-tête avec LO », explique Jérôme Fourquet de l'Ifop. « Nous testons tous les partenaires de la gauche radicale », résume Pierre-François Grond, l'un des dirigeants du NPA. « Nous devons d'abord nous mettre d'accord sur un programme, poursuit-il. Ensuite il s'agira de constituer des listes autonomes regroupant idéalement le PG, le PCF, le NPA, LO et les Alternatifs. Enfin, il faudra arrêter une position pour le second tour. »
La balle dans le camp du PCF
Le point central est l'attitude qu'adoptera le PCF. « Nous considérons qu'il ne peut y avoir d'accord de gestion avec le PS », explique Pierre-François Grond. Toutefois le NPA est prêt à aller jusqu'à un « accord technique » avec le PS _ alliance au second tour sans accord de gestion de la région _ pour faire barrage à la droite.
La balle est donc clairement dans le camp des communistes, qui participent à la gestion des 20 régions métropolitaines sur les 22 dirigées par le PS. « D'un côté le PCF a intérêt à participer à un front de rassemblement plus large, de l'autre, il doit sauver ses élus,analyse Jérôme Fourquet. A cela s'ajoute le fait que le PCF est un parti balkanisé, moins centralisé qu'autrefois, et qu'il ne lui sera pas facile d'imposer dans toutes les régions une position nationale. » Lors du précédent scrutin de 2004, la Place du Colonel-Fabien avait dû laisser la décision à ses élus locaux.
R. C., Les Echos