La Riposte

Rien n'est hors-sujet ici, sauf si ça parle de politique

Message par badou » 09 Avr 2009, 16:46

Je pense qu'il est préférable de scinder la discussion "l'évolution du PCF" en deux même si je reste ferme sur la stratégie de La Riposte.

a écrit :Je ne connais l'historie de la TMI mais il ne semble pas que La Riposte soit "sectaire", par contre qu'elle a fait une grosse erreur politique avec ses attaques complètement hors de la réalité en parlant tout simplement faux sur les positions politiques de LO.
Les thèses politiques dans l'article sur l'EG sont très intéressantes; à quoi bon gâcher le tout avec des jugements hâtifs et qui ne correspondent pas aux faits?

Si tu as le temps, tu peux me donner des exemples de "jugements hatifs" et "d'attaques hors de la réalité".
a écrit :Les marxistes utilisent tous les moyens que le système politique les permet. Les subventions aussi, comme la participation aux élections ou la participation aux parlements ou autres mairies etc.
De la part de ceux qui se font une vertu de l'attaque des "gauchistes" et qu'ils regardent un peu par dessus la jambe;(au contraire du respect que LO montre pour tous les partis et les individus) refuser ce qui est objectivement à double caractère (un moyen de corruption, mais aussi le destin manifeste de l'argent des contribuables pour faire semblant de démocratie) est incompréhensive.

Premièrement pour le refuser il faut que La Riposte puisse l'obtenir, mais elle ne se présentera pas aux élections étant donné sa stratégie. Le problème lorsque l'on se sépare des organisations de masse c'est justement que l'on va se présenter en propre pour mettre en avant son poids électoral et avoir des subventions. En principe il vaut mieux être indépendant de l'état que des organisation de masse des travailleurs. Pratiquement, ces subventions sont source de dépendance financière dans une certaine mesure et c'est un problème majeur concernant les finances du PCF et partant de sa politique. Lorsque l'on a un appareil moins important, la dépendance est moins importante; en ce qui concerne la direction du PCF, on a une transformation des moyens en fins. Si La Riposte a La possibilité de présenter des candidat elle le fait sur ses positions et lorsqu'elle ne le peut pas elle mène campagne pour le PCF encore sur ses positions, pas besoin de fonder un parti pour défendre ses positions aux élections, mais en théorie c'est plus "facile".
Personnellement, je n'ai pas vu de programme révolutionnaire de LO lors de ses différentes campagnes (qui coutent de l'argent). Suis-je mal informé?
Voici notre programme général:
http://www.lariposte.com/Une-alternative-m...lisme-1123.html
a écrit :Je ne me rappel pas quelle a été la position de LO pour le deuxième tour avant le premier; il faudrait qu'on éclaircisse ce point, mais le fait est qu'il y a eu une consigne de vote (très juste) devant la escroquerie de la gauche plurielle qui a appelé sans aucune nécessité (si, cacher son échec) à voter Chirac.
Quand on écrit on doit faire beaucoup d'attention; autrement on se déconsidère vite.

L'abstention en 2002 était (en l'occurrence) une bonne consigne de vote mais ce n'était pas la question.
badou
 
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Message par badou » 10 Avr 2009, 23:20

Pour l'article, le voici, théorie/auteur/la rédaction... voir tout les articles
http://www.lariposte.com/Contre-le-sectari...gauche-214.html

a écrit :Sur le deuxième quote il n'y a pas vraiment de réponse. Des généralités, c'est tout.

Si tu es d'accord avec ces généralité, je ne vois pas ce que je peux ajouter, elle ne font qu'expliquer ce qui était écrit dans l'article. Tu reproche à La Riposte de refuser des subventions d'état alors qu'elle n'a pas les moyens d'en recevoir. Les subvention "sont une forme de corruption politique". Si tu t'attendais à ce que je sorte un truc du style "cela est une démonstration éclatante que LO est à la solde de l'impérialisme yankees et des services secrets chinois" je te déçois (à moitié): ce n'est pas ce qui est écrit dans l'analyse et ce n'est pas ce que je pense.
J'avais mis cet extrait car on me dis "vendez bien vos t-shirt" de manière à signifier de manière ironique que c'était le but de La Riposte: je répond.

a écrit :Affirmer que LO n'a pas de programme révolutionnaire est absurde. On peut critiquer leur choix tactique quand ils se sont présentés à une élection quelconque et dire "qu'il y aurait fallu dire, etc"; mais affirmer "qu'ils n'ont pas de programme révolutionnaire" est à se demander si vous croyez cela et pourquoi.


Ma phrase était: "Personnellement, je n'ai pas vu de programme révolutionnaire de LO lors de ses différentes campagnes (qui coutent de l'argent). Suis-je mal informé? "
Je n'ai pas beaucoup de croyance, mes connaissances sont incomplètes et je pose une question, car on voit peu LO dans les médias et je n'ai pas entendu ses représentants expliquer qu'il fallait mettre fin au capitalisme (j'ai entendu régulièrement que "c'est le problème") c'est à dire exproprier les principaux capitaliste et planifier démocratiquement la production. Je lis quelque fois le journal et les occurrences y sont rares. C'est un jugement de mon expérience, il suffit de me démontrer qu'il est faux au lieu de dire:
a écrit :Faut-il proclamer la "révolution mondiale" ou autre gauchisterie chaque fois qu'on s'adresse aux masses?

Il faut systématiquement faire le lien entre les revendications "immédiates" et la nécessité de mettre fin au capitalisme. Il faut expliquer la perspective d'y mettre fin au niveau mondial, mais dès que tu rajoute "chaque fois qu'on s'adresse aux masses" cela devient effectivement du gauchisme.

a écrit :Pour vaincre effectivement l'opportunisme, qui a entraîné la mort honteuse de la Il° Internationale, pour aider effectivement la révolution, dont Ramsay Macdonald lui‑même est obligé de reconnaître l'approche, il faut :

premièrement, mener toute la propagande et toute l'agitation du point de vue de la révolution, par opposition aux réformes, en expliquant systématiquement aux masses cette opposition, à la fois dans la théorie et dans la pratique, à chaque pas de l'activité parlementaire, syndicale, coopérative, etc. Ne refuser en aucun cas (hormis des cas de force majeure) de mettre à profit le parlementarisme et toutes les « libertés » de la démocratie bourgeoise, ne pas refuser les réformes, mais les considérer uniquement comme un résultat accessoire de la lutte de classe révolutionnaire du prolétariat. Aucun des partis de l'Internationale « de Berne » ne satisfait à cette exigence. Aucun même ne comprend comment il faut mener toute la propagande et toute l'agitation, en expliquant la différence entre les réformes et la révolution, comment il faut éduquer sans relâche à la fois le Parti et les masses en vue de la révolution.

Lénine, Les tâches de la IIIème internationale

Les mots sont soulignés par Lénine.
On peut dire que cela est lié à la période d'après guerre; je pense d'une part que nous sommes en ce moment à l'aube d'une période révolutionnaire d'autre part que cet enseignement est valable en général.
Dans le texte alternatif déposé par La Riposte au congrès on peut lire.

a écrit :Personne ne suggère de rester les bras croisés, en se limitant à l’affirmation de la nécessité du socialisme. Par contre, il faut toujours affirmer et expliquer cette nécessité, en la mettant en rapport avec les luttes immédiates et « concrètes ». Le programme général du parti a une fonction éducative, pédagogique. Il doit viser à inculquer aux travailleurs l’idée qu’ils peuvent et qu’ils doivent devenir les maîtres de la société, de l’économie et de l’Etat.


Cela revient de manière systématique dans les analyses et les articles de La Riposte. Est-ce gauchiste?
badou
 
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Message par badou » 14 Avr 2009, 18:07

Tu as pu le remarquer toi-même que la prise de position vis-à-vis des organisations d'extrême-gauche n'est pas la première chose qui est mise en avant par La Riposte. D'autre part tu as du remarquer que l'article date de 2002 car c'est écrit en gros au début. Dernière remarque: cet article s'attaque au sectarisme d'extrême gauche en général et n'est pas fait pour stigmatiser tel ou tel parti mais pour mettre en lumière un type d'attitude qui est pratiquée en général à l'extrême gauche.
Pour le reste, il me semble que tu considère que les critiques sont justes mais ne s'appliquent pas à LO.

a écrit :Pour les groupements dits d’ "extrême gauche", comme la LCR et LO, les conclusions qui sont à tirer des événements récents sont les suivantes : le PS et le PCF sont historiquement "finis".
Jamais de tout jamais LO a dit ou écrit une telle absurdité. Elle a dit exactement le contraire. Je pense que cela est déjà à rectifier...pour le moins.

J'aimerais bien savoir ce qu'ils ont dit exactement à ce propos pour savoir ce qu'il faut rectifier selon toi.
a écrit :La défaite des principaux partis de gauche ouvre un "espace" pour l’émergence d’un mouvement révolutionnaire en dehors de ces partis et en concurrence avec eux. En conséquence, disent-ils, tout ce qui tend à renforcer le PS ou le PCF doit être combattu.
A ceci on peut dire la même chose qu'en peu plus haut. Cela ne correspond pas du tout aux faits avérés.

Ceci, encore une fois, définit les partis d'extrème gauche en général. Le fait avéré c'est que LO dénonce le PCF et le PS, et se construit en concurrence avec eux. (Même chose qu'en haut, il faut savoir ce qui est dit)
a écrit :Aucun accord électoral avec eux n’est acceptable, quitte à laisser passer la droite.
Démenti par les récentes élections municipales et encore une"incompréhension" pour ne pas utiliser des mots plus forts.

Juste mais il n'y avait aucun accord lorsqu'a été écrit l'article et les 5 ans qui ont suivis. Reste donc à savoir ce qui n'avait pas été compris à l'époque. Que LO ait changé sur cet aspect, c'est positif de mon point de vue.

Tu reproches à La Riposte de faire des attaques sectaires et d'être gauchiste (implicitement), il n'y a rien de sectaire à le dire.
Si le fait de critiquer une ou plusieurs organisation est sectaire alors toutes les organisation sont sectaires. Il est inutile de se cacher derrière la signification qui est passée dans le langage courant.
Voilà ce qui est dit dans l'analyse:
a écrit :Pour le marxisme, le "sectarisme" n’est pas une simple injure, ni un terme dont on se sert allègrement dans une polémique. Le sectarisme désigne un phénomène précis. Le programme est élaboré de manière scientifique, à partir des conditions matérielles créées par le capitalisme, et non pas à partir des schémas moraux et abstraits. Mais l’adoption de ce programme par une minorité éclairée ne suffit pas pour changer la société. Encore faut-il qu’il soit adopté par les forces sociales colossales qui seules peuvent le mettre en œuvre. Le sectaire, tout en attachant une immense importance au fait qu’il ait lui-même "compris" le programme du socialisme, sous-estime, voire néglige totalement la nécessité de lier celui-ci aux organisations des travailleurs. Sa fierté est dans tout ce qui le distingue des "masses", de leurs "illusions" et autres défauts. Au lieu d’intervenir activement dans le mouvement ouvrier réel, tel qu’il est, avec ses forces et ses faiblesses, il se contente de proclamer, de l’extérieur, ce que le mouvement ouvrier devrait être.

Si jamais cela est faux, il faut expliquer, selon le marxisme à quoi correspond le sectarisme. Si on ne veut pas avoir affaire au marxisme pour cette question, il suffira de prendre cette définition
a écrit :Généralement les responsables de ces groupes sont accusés d'une part de brimer les libertés individuelles au sein du groupe ou de manipuler mentalement leurs disciples afin de s'approprier leurs biens, de les maintenir sous contrôle, etc. et d'autre part d'être une menace pour l'ordre social.

Et là, je prendrai cela pour une attaque.

a écrit :Sur laquestion du programme, je pense que les LO cherchent à atteindre l'oreille des masses; et en ce moment, le niveau est celui qu'il est et se séparer trop de ce quel es masses sont disposées à entendre est contre productif et "gauchiste" pour tout dire.

Qui est-ce qui défini ce que les masses sont "disposées à entendre"???
Les masses ne sont-elles pas "mûres"???
Un "programme d'urgence" est-il l'équivalent d'un programme de transition???
Que LO fasse sa campagne sur l'actualité du communisme est une bonne chose mais si il est si actuel, il n'est pas gauchiste d'en parler dans le programme.
Les masses seront surement disposées à entendre parler de révolution lorsqu'elle aura lieu. Ce n'est pas un secret à garder entre militants ayant un "niveau" plus élevé. Plus de propagande sera faite en vue du renversement du capitalisme plus les masses seront disposée à entendre ce discours. Partir des intérêts immédiats des travailleurs et de leur luttes doit mener "invariablement à une seule et même conclusion: la conquête du pouvoir par le prolétariat", c'est la politique de La Riposte et elle porte ses fruits à son échelle.

Si tu as des divergence exprime les, y a pas de souci, je préfère parler de fond que de t-shirt. Si les personnes de LO ne répondent pas pour l'instant, tu peux quand même dire ton avis sur le programme présenté ainsi que sur nos productions.
Par exemple:
a écrit :Comment lutter contre le chômage

Ce texte est un extrait de notre document : Une alternative marxiste à la crise du capitalisme.

Pendant la dernière phase de croissance, la plupart des travailleurs n’ont pas vu leur salaire réel augmenter – alors même que les profits explosaient. Les salariés étaient soumis à une pression croissante pour produire plus et travailler plus longtemps. Or, à présent, avec la crise économique, ils sont non seulement menacés de régression sévère, en terme de conditions de vie et de travail, mais aussi de perdre leur emploi. Les fermetures d’entreprises et l’augmentation du chômage sont à l’ordre du jour. A l’échelle mondiale, des centaines de millions de personnes sont menacées de sombrer dans la pauvreté.

A défaut de pouvoir améliorer leurs conditions de vie, les travailleurs doivent les défendre. Le chômage menace la société de désintégration. La classe ouvrière ne peut tolérer le développement du chômage de masse. Le droit au travail est un droit fondamental. Quelle sorte de société condamne des millions d’hommes et de femmes à l’inactivité forcée, alors que leur travail et leurs compétences pourraient contribuer à satisfaire les besoins de la population ? Avons-nous besoin de davantage d’écoles, d’hôpitaux, de logements ? N’est-il pas nécessaire d’améliorer et de rénover les infrastructures et les transports publics ?

Tout le monde connaît la réponse à ces questions. Mais la réponse de la classe dirigeante est toujours la même : « les caisses sont vides ». A présent, tout le monde sait que c’est faux. Nous savons désormais que les gouvernements peuvent trouver des sommes d’argent extraordinaires, lorsque cela répond aux intérêts de cette minorité richissime qui possède et contrôle les banques et l’industrie. Les caisses ne sont vides que pour la grande majorité de la population : les travailleurs, les jeunes, les retraités et les chômeurs.

Qu’est-ce que cela prouve ? Cela prouve que dans ce système, les profits de quelques-uns sont plus importants que les besoins du plus grand nombre. Cela prouve que l’ensemble du système productif repose sur une seule chose : la course au profit – en clair : l’avidité. Lorsque des travailleurs font grève, la presse (qui est aussi contrôlée par une poignée de millionnaires), blâme leur « égoïsme ». Mais leur « égoïsme » se ramène à la lutte pour joindre les deux bouts : payer le loyer, les crédits, la nourriture, les factures et de quoi faire vivre dignement sa famille.

A l’inverse, l’égoïsme des banquiers et des capitalistes consiste à accumuler d’immenses fortunes grâce au travail d’autrui (car eux-mêmes ne produisent rien). Cet argent, ils le dépensent dans des œuvres d’art (non pour le plaisir, mais comme un nouvel investissement profitable), dans un mode de vie extravagant, ou encore dans une spéculation qui se termine toujours par un effondrement économique et la misère – par pour eux-mêmes, mais pour la majorité dont le travail productif fait tourner la société.

Par le passé, les patrons expliquaient que le développement de la technologie allègerait la charge du travail. Mais c’est l’inverse qui est vrai. L’UE vient de faire passer le temps de travail hebdomadaire maximum à soixante heures ! Et cela dans la première décennie du XXIe siècle, alors que les immenses progrès de la science et de la technologie ont porté la productivité de chaque heure travaillée à des niveaux inédits. Ainsi, l’Etat paye (mal) une masse de chômeurs à ne rien faire – pendant que dans les entreprises, on oblige les travailleurs à faire des heures supplémentaires.

C’est l’économie d’une maison de fous ! D’un point de vue capitaliste, c’est logique. Mais nous rejetons la folle logique du capitalisme ! Contre le fléau du chômage, nous avançons les mots d’ordre de travaux publics et de partage du travail sans perte de salaire. La société a besoin d’écoles, d’hôpitaux, de transports publics, de routes et de logements. Les chômeurs doivent être embauchés pour un vaste programme de travaux publics !

Les syndicats doivent veiller à ce que les chômeurs et les travailleurs soient liés par une solidarité et une responsabilité mutuelles. Il faut partager le travail disponible, sans perte de salaire ! Le travail disponible doit être divisé entre tous les travailleurs – et ce partage doit déterminer la durée de la semaine de travail, qui ne doit jamais dépasser 35 heures. Les salaires ne doivent pas descendre sous un minimum strictement garanti – et doivent suivre l’évolution des prix. C’est là le seul programme qui puisse protéger les travailleurs en période de crise économique.

Lorsqu’ils réalisent d’énormes profits, les capitalistes veillent jalousement au secret de leurs comptes. Mais à présent que l’économie est en crise, ils affichent leurs comptes comme une « preuve » qu’ils ne peuvent pas satisfaire les revendications des travailleurs. C’est tout particulièrement le cas des « petits » capitalistes. Mais la question n’est pas de savoir si nos revendications sont « réalistes » ou non du point de vue des employeurs. Nous avons le devoir de protéger les intérêts vitaux de la classe ouvrière des pires effets de la crise. Les patrons protesteront en expliquant que cela réduira leurs profits et ne les incitera pas à investir. A quoi nous répondrons que si les intérêts vitaux de la majorité ne sont pas compatibles avec les exigences du système capitaliste – alors ce système doit aller au diable !

En luttant pour se défendre contre la tentative de placer la crise sur leurs épaules, les travailleurs en viendront à comprendre le besoin d’un profond changement de l’ordre social. La seule réponse à la fermeture des entreprises, c’est leur occupation. « Usine fermée, usine occupée ! » : c’est le seul mot d’ordre efficace dans la lutte contre les fermetures. Les occupations d’usines doivent nécessairement mener au contrôle ouvrier. Par le contrôle ouvrier, les travailleurs acquièrent une expérience de l’administration de l’entreprise, ce qui leur permettra plus tard de diriger toute la société.

En Argentine, au Venezuela et au Brésil – entre autres – il y a eu et il y a toujours des occupations d’entreprises et des expériences de contrôle ouvrier. Au Venezuela, lors du lock-out patronal de 2002-2003, l’immense compagnie pétrolière PDVSA a été relancée et administrée par les travailleurs eux-mêmes. Un mouvement des usines occupées s’est développé, depuis 2005, à partir de l’entreprise Inveval, et gagne en puissance.

Dans tous ces cas et dans bien d’autres, les travailleurs ont réussi, malgré tous les obstacles, à diriger l’entreprise sous leur propre contrôle et leur propre gestion. Mais le contrôle ouvrier ne doit pas être une fin en soi. Il pose la question de la propriété. Il pose la question : qui est le maître des lieux ? Soit le contrôle ouvrier mène à la nationalisation, soit il n’est qu’un épisode éphémère. La seule solution définitive au problème du chômage, c’est une économie socialiste planifiée, reposant sur la nationalisation des banques et des principales industries, sous le contrôle démocratique des travailleurs.

Nos revendications :

1) Non au chômage ! Du travail ou des allocations décentes pour tous !
2) En finir avec le secret des comptes ! Ouvrez les comptes des entreprises ! Les travailleurs doivent tout savoir de la spéculation, des escroqueries comptables, des profits et des bonus faramineux. Ils doivent voir comment ils ont été trompés et qui est responsable de la pagaille !
3) Non aux fermetures d’entreprises ! Usine fermée, usine occupée !
4) Nationalisation, sous contrôle ouvrier, des entreprises menacées de fermeture !
5) Pour un vaste programme de travaux publics. Pour un programme massif de construction de logements, d’écoles, d’hôpitaux et de routes, de façon à donner du travail aux chômeurs.
6) Les 35 heures pour tous, sans perte de salaire !
7) Pour une économie socialiste planifiée, dans laquelle le chômage n’existera plus, et qui écrira sur sa bannière : DROIT UNIVERSEL AU TRAVAIL.

La Riposte
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Message par badou » 25 Juin 2009, 21:31

Je n'arrive pas à voir ce qui est incorrect dans le document qui je le rappelle date de 2002, Contre le sectarisme de l' "extrême gauche".

L'axe central consiste en une critique de l'attitude envers les organisations de masse et contrairement à ce que tu as pu dire, il ne me semble pas que les militants de LO se réjouissent tous d'un renforcement du PCF encore moins la direction, ce qui est normal étant donné l'orientation stratégique.
La théorie marxiste fait état de stratégie et s'oppose en règle générale à la création d'organisation indépendante dès lors qu'il existe des partis ouvrier distincts des partis bourgeois. Le fait de se structurer à l'extérieur du PCF pouvait avoir un sens de ce point de vue lorsqu'il y avait une impossibilité technique de militer en son sein, mais cet obstacle n'existe plus. Les travailleurs se plaignent à juste titre de la division de la gauche qui est due d'une part aux politiques des directions du PS et du PCF mais aussi à l'idée véhiculée par certains (et par l'existence de partis distincts) qu'il est nécessaire d'abandonner ces partis.
Or les programmes défendus s'éloigne souvent d'une politique révolutionnaire y compris chez LO qui est l'organisation de ce type la plus sérieuse.

J'étais au courant de l'implantation de LO dans les grandes entreprises, je ne connais pas exactement la portée de ce travail mais force est de constater que c'est l'organisation qui est la plus active en ce sens. Je discutait plus de contenu programmatique et de sa propagande.
Si les occurrence de la perspective du socialisme sont plus nombreuses aujourd'hui qu'en 2007 où était présenté un programme d'urgence par exemple, c'est une bonne chose.

Le tout n'est pas de présenter occasionnellement cette perspective mais il faut lier systématiquement les luttes et les revendications immédiates à la nécessité de la conquète du pouvoir par le prolétariat.
Tu explique que les militants de LO constatent que les travailleurs ne sont pas motivés ou n'ont pas le moral. Je n'en suis pas si sûr, ou en tout cas, la cause de ce moral ne vient pas de ce que ils acceptent le système capitaliste: ils ont été amèrement déçus par les gouvernement de gauche, il y a les renoncement de cette dernière et la droite tape très fort. Ce qu'il manque ce sont des perspectives tangibles qui résoudraient les maux de la société, donc loin d'être imperméable aux idées communistes, les travailleurs les recherchent plus ou moins consciemment. De plus Trotsky expliquait que les premisses objectives de la révolution étaient pourries à son époque, 70 ans plus tard on peut en dire au moins autant. Donc il ne faut pas craindre de s'exprimer ouvertement concernant les tâches de la révolution, même si elle ne vient pas dans l'immédiat.

Tu me donne un document d'Arlette Laguiller où en fait on peut voir une dissociation entre l'objectif du socilaisme et la lutte actuelle des travailleurs.

a écrit :Bien sûr, retenir quelques patrons ou quelques cadres ne changera pas la société, ne mettra pas non plus fin à la crise. Mais les salariés qui sont les plus menacés par la politique patronale ont raison de s’y opposer avec les moyens dont ils disposent. Leurs actions ne sont pas seulement « compréhensibles », elles sont légitimes. Absolument légitimes. Et elles méritent la solidarité de l’ensemble du monde du travail.


Ce n'est pas un discours néfaste mais on le sens un peu désabusé, je te donne en comparaison un article de La Riposte concernant les séquestration à Continental

a écrit :Les séquestrations sont une illustration, parmi d’autres, du changement d’humeur qui est en train de s’opérer, dans la classe ouvrière. Elles ne sont pas un phénomène nouveau, mais leur multiplication marque un tournant. En bloquant leur patron dans un bureau pour le forcer à discuter, les salariés disent, d’une certaine façon : « Nous sommes ici chez nous. Nous y faisons ce que nous voulons. ». Et ce qui effraie les capitalistes, c’est qu’il s’agit là d’un premier pas en direction d’une occupation de l’usine. Or, l’occupation d’une entreprise est justement la meilleure façon d’engager la lutte contre une fermeture, une délocalisation ou un plan de licenciements. Nous ne prétendons pas que c’est facile. Le gouvernement protestera et menacera, au nom de « l’Etat de droit » et du « droit à la propriété » – c’est-à-dire du droit de jeter des milliers de familles dans le désespoir. Mais l’occupation est la seule méthode de lutte efficace pour sauvegarder les emplois et l’outil de travail, à condition d’être le point de départ d’une lutte pour la nationalisation de l’entreprise, sous le contrôle des salariés. Récemment, au Venezuela, de telles luttes ont été victorieuses. Il nous faut suivre cet exemple !

http://www.lariposte.com/Les-sequestration...droit-1207.html
Ce n'est pas le même type de document, mais l'évolution de la conscience de classe dont nous parlions est mieux appréciée dans le document de La Riposte qui donne également des perspectives aux travailleurs et le processus (ici partiel, soit) qui mène les travailleurs à la conquète du pouvoir, tandis que ce que dis Arlette se limite à une analyse des faits et un appel à soutient.

a écrit :Mais c’est justement de ce système dément, où la recherche du profit individuel passe avant toute autre considération, qu’il faudra sortir, pour construire une société, une économie, qui se donnera pour but premier la satisfaction des besoins et l’épanouissement de tous. En un mot, une société socialiste, non pas au sens où l’entendent les actuels grands partis de gauche, pour qui la société idéale est la société capitaliste avec des ministres de leur parti au gouvernement, mais au sens que donnaient à ce mot les militants qui furent à l’origine des partis socialistes et communistes.

La perspective du socialisme présentée ici, hormis le fait qu'elle est déconnectée des luttes actuelles, est floue et remise à un avenir indéfini. Au lieu de dire ce que sont les partis de gauche et ce que pensaient les militants il y a un siècle elle aurait pu dire: "nationalisation sans indemnisation des grande entreprises sous le contrôle démocratique des travailleurs pour planifier la production en fonction des besoins de la société" ce qui n'aurait pas pris plus de place et ce qui est fait par La Riposte.

Cette dissociation de la lutte immédiate et de la perspective du socialisme est assez présente dans la propagande de LO c'est pour cela que j'avais quelques réserves sur les meeting de l'actualité du communisme qui sont en décalage avec la propagande que peut faire nathalie Arthaud par exemple lorsqu'elle passe à la télé, je me souvient d'une émission il y a quelques mois (mots croisés) où elle n'a pas présenté la perspective du socialisme alors que le débat durait 1h30.

CODE "En combattant chaque jour pour soulager les masses laborieuses des misères que leur impose le régime capitaliste, les communistes soulignent que la libération définitive ne peut être obtenue que par l'abolition du régime capitaliste et l'instauration de la dictature du prolétariat."
Cette formule ne sonnait pas mal à l'aube de la social-démocratie, il y a un demi-siècle et plus. La social-démocratie dirigeait alors non sans succès la lutte des ouvriers pour des revendications et des réformes isolées, pour ce qu'on appelait le "programme minimum", en "soulignant" bien que l'affranchissement définitif du prolétariat ne serait réalisé que par la révolution. Le "but final" du socialisme était alors tracé dans le lointain nébuleux des années. C'est cette conception, qui déjà à la veille de la guerre s'était complètement survécue, que le Comité central du Parti communiste a transportée inopinément dans notre époque, en la répétant mot pour mot, jusqu'à la dernière virgule. Et ces gens invoquent Marx et Lénine !

Quand ils "soulignent" que l'"affranchissement définitif" ne peut être obtenu que par l'abolition du régime capitaliste, ils s'ingénient à l'aide de cette vérité élémentaire à tromper les ouvriers. Car ils leur suggèrent l'idée qu'une certaine amélioration, même importante, peut être obtenue dans les cadres du régime actuel. Ils représentent le capitalisme pourrissant et déclinant comme leurs pères et leurs grands-pères représentaient le capitalisme robuste et ascendant. Le fait est indiscutable: les staliniens se parent des dépouilles du réformisme.

La formule politique marxiste, en fait, doit être celle-ci :


En expliquant chaque jour aux masses que le capitalisme bourgeois pourrissant ne laisse pas de place non seulement pour l'amélioration de leur situation, mais même pour le maintien du niveau de misère habituel, en posant ouvertement devant les masses la tâche de la révolution socialiste comme la tâche immédiate de nos jours, en mobilisant les ouvriers pour la prise du pouvoir, en défendant les organisations ouvrières au moyen de la milice-les communistes (ou les socialistes) ne perdent pas, en même temps, une seule occasion pour arracher, chemin faisant, à l'ennemi telle ou telle concession partielle, ou, au moins, pour l'empêcher d'abaisser encore plus le niveau de vie des ouvriers.
Comparez attentivement cette formule aux lignes de la résolution du Comité central citées plus haut. La différence, espérons-nous, est claire. D'un côté le stalinisme : de l'autre, le léninisme Entre eux, un abîme.
Trotsky, Où va la France - Les revendications immédiates et la lutte pour le pouvoir

Il est clair que LO n'est pas une organisation staliniste. Il est aussi clair que LO n'a pas l'intention de tromper les ouvriers, mais en se trompant sur l'évolution générale du système (ou n'en tirant pas les bonnes conclusions), la conscience de classe (en exagérant l'importance du ressenti qu'elle en a) et la situation (et notament son impact dans la conscience des travailleurs), elle articule mal sa propagande et a une attitude nolens volens réformiste.
Je ne cherche pas a tout prix à le démontrer je ne connais pas très bien l'organisation, mais c'est l'impression que j'en ai.

Une autre citation qui va dans le même sens (de façon à montrer que ce n'est pas au hasard)

a écrit :  Pour vaincre effectivement l'opportunisme, qui a entraîné la mort honteuse de la Il° Internationale, pour aider effectivement la révolution, dont Ramsay Macdonald lui‑même est obligé de reconnaître l'approche, il faut :

premièrement, mener toute la propagande et toute l'agitation du point de vue de la révolution, par opposition aux réformes, en expliquant systématiquement aux masses cette opposition, à la fois dans la théorie et dans la pratique, à chaque pas de l'activité parlementaire, syndicale, coopérative, etc. Ne refuser en aucun cas (hormis des cas de force majeure) de mettre à profit le parlementarisme et toutes les « libertés » de la démocratie bourgeoise, ne pas refuser les réformes, mais les considérer uniquement comme un résultat accessoire de la lutte de classe révolutionnaire du prolétariat. Aucun des partis de l'Internationale « de Berne » ne satisfait à cette exigence. Aucun même ne comprend comment il faut mener toute la propagande et toute l'agitation, en expliquant la différence entre les réformes et la révolution, comment il faut éduquer sans relâche à la fois le Parti et les masses en vue de la révolution.

Lénine, Les tâches de la IIIème internationale

Il ne faut donc pas craindre de mener cette propagande et c'est même vital.
Le document présenté par La Riposte au congrès du PCF expliquait:

a écrit :Notre parti a la responsabilité non seulement de lutter contre la propagande trompeuse et mensongère de la droite et des médias capitalistes, mais aussi d’expliquer aux travailleurs l’impuissance du réformisme à notre époque, pour leur faire prendre conscience de la nécessité impérieuse de mettre fin à la domination de la classe capitaliste. D’un point de vue communiste, on ne peut pas accepter l’argument selon lequel « les conditions n’étant pas réunies » ou « le rapport de forces n’étant pas favorable », il ne faut pas parler de socialisme et de révolution. « Il faut procéder par étapes », dit-on. C’est vrai. Une révolution ne se commande pas. Mais compte tenu des perspectives économiques et sociales que nous avons décrites plus haut, il faut tout de même s’y préparer. Dans la lutte pour préparer le renversement du capitalisme, la première « étape » consiste à convaincre les travailleurs et les jeunes – à commencer par la couche la plus militante et politiquement consciente – de la nécessité d’une rupture révolutionnaire avec le système capitaliste.

Concrètement, on ne pourra briser l’emprise des capitalistes sur l’économie que par la nationalisation (ou « socialisation ») de l’industrie, des services et de la grande distribution, ainsi que de toutes les banques, des compagnies d’assurances et des organismes de crédit. Les travailleurs devront contrôler démocratiquement les entreprises nationalisées. Cet objectif doit occuper une place centrale dans la propagande des communistes. Il doit être patiemment expliqué à l’ensemble des travailleurs, non pas sèchement et abstraitement, mais en rapport direct avec leurs préoccupations et luttes immédiates. De manière générale, le PCF devrait connecter l’ensemble de ses revendications et mots d’ordre à cet objectif stratégique global. Même les luttes défensives doivent être liées à l’objectif du socialisme. Face à la démolition systématique de toutes les conquêtes sociales du passé, la lutte pour la défense des acquis et pour de nouvelles concessions est inextricablement liée à la nécessité de renverser l’ordre capitaliste.

http://www.renforcerlepcf.com/4eme-partie-le-marxisme-4.html

Voilà qui tant sur le fond que sur la stratégie correspond au marxisme.
La Riposte par sa démarche, peut toucher les militants du PCF et ainsi renforcer le parti, mais également mener sa propagande propre. Voilà une idée posée sur la table.


Salutations fraternelles
badou
 
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Inscription : 27 Mars 2009, 16:05

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