Libérer Julien Coupat

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Message par Matrok » 23 Mai 2009, 10:49

Des nouvelles de l'affaire Coupat, pour lancer une dicussion:

http://www.liberation.fr/societe/010156894...oupat-inquietes

(Libération @ 23/05/2009 à 6:51 a écrit :
Les soutiens de Coupat inquiétés

Tarnac . Les huit personnes arrêtées lundi ont été libérées sans être mises en examen.

GAËL COGNÉ et MICHEL HENRY (à Aix-en-Provence)

C’est la saison des gardes à vue dans l’affaire de Tarnac. Et toutes se soldent sans la moindre mise en examen. Le 28 avril, Tessa Polak se faisait arrêter au volant de son véhicule, par des policiers l’arme au poing. Lundi, des habitants de Forcalquier (Alpes-de-Haute-Provence) et des jeunes Rouennais (Seine-Maritime) ont goûté à leur tour aux interrogatoires.

A Forcalquier, l’objet du délit est une photo. On y voit un tract du Comité de sabotage de l’antiterrorisme, brandi sous un interphone portant le nom de Bernard Squarcini, le patron du renseignement français. Narguer ainsi le numéro 1 des RG et de la DST, en montrant qu’on connaît sa résidence dans le Sud, a valu une garde à vue à l’auteur de la photo et à deux couples qui l’ont diffusée par mail. Motif : «menace de commettre un délit ou un crime».

Les policiers marseillais sont venus cueillir lundi à Forcalquier François Bouchardeau, éditeur et fils d’Huguette, l’ancienne ministre de Mitterrand, et son épouse Johanna, ainsi que Samuel Autexier, qui édite la revue littéraire Marginales, et sa sœur Héléna. Puis Bruno Chiambretto, auteur de la photo, les a rejoints. Ils sont sortis libres mardi et mercredi. Le parquet de Digne-les-Bains (Alpes-de-Haute-Provence), qui conduit l’enquête préliminaire, n’a pas décidé s’il y aura des poursuites.

Musclée. Par la voix de leur avocat, Me Olivier Lantelme, les interpellés se sont dits «abasourdis par le traitement qu’on [leur] a réservé, consternés par la méthode musclée employée, alors qu’il suffisait de [les] convoquer pour qu’[ils] viennent gentiment s’expliquer». Membres de ce comité de soutien à Coupat prônant «le sabotage de l’antiterrorisme», ils ont reconnu, pour l’un, avoir pris la photo et pour les autres, l’avoir diffusée, mais «sans possibilité d’identifier le lieu, ni mention de l’adresse». «En quoi cette photo, qui se veut ironique et n’a jamais été distribuée sur la voie publique, constituerait une menace ?» demande Me Lantelme, précisant que ses clients sont «non violents».

Mais Bernard Squarcini, directeur central du renseignement intérieur (DCRI), a porté plainte. Et pour le parquet, «il faut bien que quelqu’un ait eu connaissance de l’adresse pour faire la photo ; et la diffuser, c’est diffuser le fait que l’adresse est connue». Donc, éventuellement, créer une menace ? «Il n’y a matière à aucune poursuite», rétorque Me Lantelme.

Les cinq interpellés estiment être victimes de la même «disproportion de traitement» qui frappe à leurs yeux l’homme de Tarnac, et qu’ils dénoncent. «Veut-on étouffer le soutien à Julien Coupat ? Eux le vivent comme ça», dit leur avocat.

Les trois arrestations de Rouen ont aussi eu lieu lundi. Mathieu, mis en examen dans l’affaire, vit avec l’une des personnes arrêtées cette semaine. «Ils sont arrivés à 6 heures avec un bélier mais n’ont pas eu à s’en servir : la porte était ouverte. Ils ont mis sur le ventre la personne qu’ils cherchaient, l’ont menottée. On a été placés dans une pièce, au rez-de-chaussée.» Pendant ce temps-là, les enquêteurs perquisitionnent rapidement la maison.

La suite se passe à Levallois-Perret, dans les locaux de la sous-direction antiterroriste. Selon les enquêteurs, les trois étudiants (deux hommes et une femme) seraient des proches de Coupat. Ils se seraient rendus à Thessalonique, en Grèce, en septembre 2008, pour la Foire internationale. Julien Coupat s’y serait trouvé et aurait pu entrer en contact avec des autonomes allemands.

«Incessants». Au terme des soixante-douze heures légales, l’avocate Dominique Vallès se rend en banlieue parisienne pour voir les jeunes qui ont été séparés : deux sont à Nanterre, le troisième à Levallois. Selon l’avocate, les interrogatoires «incessants» auraient porté sur leurs opinions politiques, leur manière de vivre. «Une jeune femme était dans une cellule avec une lumière blanche éblouissante.» Pour l’avocate, «il suffisait de les convoquer. Les gens ont des droits, aussi.» Ils ont été relâchés jeudi après-midi sans avoir été mis en examen. A Rouen, Mathieu s’interroge : «Leurs noms apparaissent dans la procédure comme une centaine d’autres. Est-ce que ça veut dire que tout le monde va être placé en garde à vue ?» Une amie des cinq de Forcalquier s’inquiète : «Bientôt, il faudra faire un comité de soutien au comité de soutien.»


Voila, il me semble évident que l'on a affaire à une démonstration de force du soi-disant "antiterrorisme", qui montre qu'au nom de la "lutte contre le terrorisme" la police peut arrêter n'importe qui impunément, surtout s'ils sont soupçonnés de propager des idées pas vraiment compatibles avec celle de l'UMP et du MEDEF. Ma question donc: les partis de gauche et d'extrême gauche, et notamment LO, ne devraient-ils pas s'engager pleinement dans une campagne contre cette montée de la répression, et pour la libération immédiate de Julien Coupat ?
Matrok
 
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Message par quijote » 23 Mai 2009, 11:05

D 'accord , mais le problème , c 'est que l' extrême gauche toute seule , ça aurait beaucoup moins d'impact que si c 'était des intellectuels de renom , genre Sartre ou pas nécessairement positionné à gauche qui intervenaient publiquement ..
Mais qu 'attendre de nos " intellectuels médiatiques" type BHL ou Finkelkraut si à cheval sur le droits de l ' homme qiuand ça se passe en Chine , mais ici : bouche cousue .. de la part de ces courtisans .
Oui , ça aurait de l 'impact si des GRANDS NOMS prenaient position : rappellons qu'il y avait eu un tournant dans l ' affaire Dreyfus le jour où un écrivain de renom : Zola , pas vraiment positionné à gauche avait écrit son fameux manifeste : " j ' accuse"
De toute façon , à la mesure de nos moyens,nous intervenons , ne serait-ce que par voie de presse ..
Bien sûr , on peut toujours faire un meeting ou manifester à mille ...

Quant au PS tu sais bien qu 'on ne peut pas trop compter sur lui ..
quijote
 
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Message par Matrok » 23 Mai 2009, 11:27

(quijote @ samedi 23 mai 2009 à 10:05 a écrit : De toute façon , à la mesure de nos moyens,nous intervenons , ne serait-ce que par voie de presse...

En effet, cet article de la dernière LO m'avait échappé:
a écrit :LEUR SOCIÉTÉ
Enquête sur le sabotage de TGV : sept arrestations... pour un dossier qui reste vide
Dans le cadre de l'enquête sur le sabotage de lignes TGV à l'automne dernier, trois nouvelles personnes ont été interpellées dans la région de Rouen, le 18 mai.

Les limiers de l'anti terrorisme leur reprochent d'être des « proches » de Julien Coupat, donné dès le début de l'affaire par les enquêteurs comme le chef des saboteurs. Les trois interpellés seraient coupables d'avoir séjourné à Thessalonique, en Grèce, en septembre 2008, à un moment où Julien Coupat y était également. S'il n'en faut pas plus pour être suspecté, quelques milliers de touristes qui se trouvaient dans la région à la même époque ont des raisons de craindre une arrestation au petit matin !

Pour faire bonne mesure, les enquêteurs ont également arrêté quatre autres personnes résidant dans les Alpes de Haute-Provence pour avoir, dans un tract, fait allusion à la résidence secondaire appartenant au directeur central du Renseignement intérieur. Il n'en fallait pas plus pour y voir une menace. Contre l'anonymat de ce haut personnage, sans doute ! Il est vrai que les personnes en question font partie d'un comité de soutien à Julien Coupat, et qu'en matière d'intimidation, rien n'arrête les services du ministère de l'Intérieur.

Mais les enquête urs ont beau s'agiter et faire relayer par la presse leurs moindres faits et gestes, le dossier destiné à étayer l'accusation de « destructions » et « d'association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste » reste toujours aussi vide. D'ailleurs jusqu'à présent toutes les personnes mises en examen ont dû être relâchées, y compris la photographe arrêtée au début du mois, elle aussi membre du comité de soutien, et que les juges ont interrogée pendant plus de trois jours.

S'il existait des preuves de culpabilité, il y a longtemps que les juges auraient pu en faire état pour justifier leurs accusations. Cet acharnement contre de prétendus terroristes pourrait sembler ridicule si un homme, Julien Coupat, n'en était pas à six mois de détention, après avoir vu ce mois-ci sa quatrième demande de remise en liberté rejetée.

Roger MEYNIER
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Message par ianovka » 23 Mai 2009, 11:33

Il y a eu d'autres articles dans LO.
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Message par Vérié » 23 Mai 2009, 12:10

a écrit : Quijote
Oui , ça aurait de l 'impact si des GRANDS NOMS prenaient position


Ben, le rôle des "grands noms", c'est plutôt un signe de faiblesse du mouvement ouvrier. Une mobilisation populaire, ça a tout de même plus d'impact que "les grands noms". Même si les "grandsnoms" peuvent jouer un rôle dans la mobilisation.

En l'occurence, il y a déjà eu plusieurs listes de pétitions publiées dans Le Monde à propos de l'affaire de Tarnac. Ca n'a pas semble-t-il influencé beaucoup Alliot Marie. On peut rappeler à ce propos que Battisti avait fait l'objet d'un soutien sans précédent de "grands noms", parmi lesquels... BHL. On peut dire que toute l'intelligentisia l'a soutenu, ce qui n'a pas empêché le pouvoir et la justice de décider de son extradition vers l'Italie, ce qui l'a conduit à la fuite.

Aujourd'hui, pour Coupat, ça ne pourrait pas faire de mal que d'autres intellos se remuent, mais ce serait bien que l'extrême-gauche et une partie de la gauche se remuent aussi un peu plus. Les Verts - sous les signatures de Mamère, Voynet et Cochet - ont publié ces jours-ci un texte "démocratique" mais très correct par ailleurs.
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Message par quijote » 23 Mai 2009, 12:22

Vérié botte en touche . Je le répête : ce sertait différent , si des prix Nobel par exemple , prenaient position .. publiquement et de manière visible
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Message par Matrok » 23 Mai 2009, 13:34

(ianovka @ samedi 23 mai 2009 à 10:33 a écrit : Il y a eu d'autres articles dans LO.

Oui, en effet, j'ai eu le réflexe aussi d'aller faire cette même recherche. LO en parle, certes, l'un de ces articles est même titré "Liberté pour Julien Coupat !" ce qui a le mérite de la clarté. Mais ce sont des articles en pages intérieures, assez discrets. Je n'ai pas souvenir (détrompez moi sans ça) qu'Arlette Laguiller ou Nathalie Artaud ait fait référence à ça lors d'un de leurs passages télé ou radio. D'ailleurs la même chose pourrait-être dite côté NPA... Enfin bon, j'espère qu'elles ne vont pas oublier d'en parler lors de la fête de LO.

Sur les "grands noms", les "Prix Nobel", franchement... imaginons que demain tous les Prix Nobel français vivant, JMG Le Clézio, G. Charpak, Y. Chauvin, L. Montagnier (j'en oublie peut-être) demandent la libération de Julien Coupat : je pense que tout le monde s'en foutrait complètement. Et puis au nom de quoi le feraient-ils ? Il est improbable qu'ils le fassent. Bon, oublions les Prix Nobel. Vous vous souvenez peut-être de la déclaration des cinéastes français contre les poursuites envers les personnes coupables d'aider des sans-papiers en 1997. Des noms comme Tavernier, Klapisch, Desplechin, Guédiguian. On est 12 ans après, ça a changé quoi ? Et puis de toutes façons, à part ceux directement liés à l'affaire comme l'éditeur Eric Hazan et certains qui se situent à l'extrême gauche et ne bénéficient pas du tout de l'aura de Prix Nobel, les "intellectuels" ne se bougent pas sur l'affaire Coupat. Est-ce que ça vaut la peine de les attendre ? Encore combien de fois six mois ?

Alors que si c'est Besancenot ou Arthaud ça aurait plus de gueule, ça voudrait dire "ces arrestations sont politiques". Car en effet elles le sont. Et c'est symptomatique d'un certain aspect de ce régime par ailleurs, ça va avec la montée des fausses solutions sécuritaires du genre "caméras, portiques, fouilles et flics dans les écoles", du genre multiplication des garde à vue pour tout et n'importe quoi et impunité des bavures policières, criminalisation de l'action militante et même humanitaire... Comme Jaurès voyait dans l'affaire Dreyfus une occasion révée de combattre le militarisme et l'antisémitisme, je pense qu'il y a dans l'affaire Coupat de quoi combattre la montée en puissance des flics et du conformisme social...
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Message par ianovka » 23 Mai 2009, 13:51

(Matrok @ samedi 23 mai 2009 à 14:34 a écrit : Je n'ai pas souvenir (détrompez moi sans ça) qu'Arlette Laguiller ou Nathalie Artaud ait fait référence à ça lors d'un de leurs passages télé ou radio.

Arlette en avait parlé lors de cette émission en décembre 2008 (c'est vers la fin).
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Message par Vérié » 23 Mai 2009, 13:54

(quijote @ samedi 23 mai 2009 à 12:22 a écrit : Vérié botte en touche . Je le répête : ce sertait différent , si des prix Nobel par exemple , prenaient position .. publiquement et de manière visible
Non, Quijote, je ne botte pas en touche. Je n'ai rien contre les pétititions d'intellos et de "grands noms" (les prix Nobel, comme le souligne Matrok, c'est très rare...).
Ca ne peut pas faire de tort et parfois ça fait du bien. Mais je maintiens fermement que le rôle d'individus prestigieux considérés comme des "grandes consciences", genre feu Vidal Naquet, n'a autant d'importance qu'en raison de l'absence du mouvement ouvrier. Une grève de solidarité serait dix fois efficace. (Mais, oui, je le sais, ce n'est pas à l'ordre du jour... )

Quant à LO, eh bien LO ne peut pas grand chose seule, mais elle a mis un peu de temps à prendre position et pourrait en faire un peu plus, de même que le NPA. C'est gênant que la solidarité soit récupérée presque exclusivement par des anars et des ultra-gauches qui racontent pas mal d'âneries, même si Coupat appartient (de près ou de loin ?) à cette mouvance...
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Message par Matrok » 23 Mai 2009, 15:45

(ianovka @ samedi 23 mai 2009 à 12:51 a écrit :
(Matrok @ samedi 23 mai 2009 à 14:34 a écrit : Je n'ai pas souvenir (détrompez moi sans ça) qu'Arlette Laguiller ou Nathalie Artaud ait fait référence à ça lors d'un de leurs passages télé ou radio.

Arlette en avait parlé lors de cette émission en décembre 2008 (c'est vers la fin).
En effet, je n'avais pas vu cette émission mais je me souviens maintenant qu'on en avait parlé. Enfin bon, sans faire de mauvais procès, Arlette était invitée en même temps que le père de Julien Coupat donc évidemment elle ne pouvait pas ne rien dire ! Je viens de regarder l'émission, et ce que disait Gérard Coupat était très juste, de rappeler que ce n'est pas vraiment un cas isolé, et que si on ne fait rien il peut rester deux ans et demi en prison avant d'être jugé. Il y était depuis deux semaines au moment de l'émission, maintenant ça fait plus de six mois...
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