Guadeloupe-Martinique

Message par com_71 » 01 Avr 2009, 19:14

(lutte ouvrière a écrit :Guadeloupe - Des dizaines de grèves

Bien que la suspension officielle de la grève générale date de près d'un mois, de nombreuses grèves ont lieu en Guadeloupe. Le climat est tel que la rumeur populaire fait planer l'idée d'une nouvelle grève générale prochaine, ce qui donne une idée du climat social.

Pour la plupart, ces grèves sont déclenchées pour l'application de l'accord Bino sur les 200 euros, accord signé pendant la grève (sauf avec le Medef) mais qu'un certain nombre de patrons n'entendent pas respecter ou qu'ils interprètent à leur manière. Que ces derniers ne veuillent pas signer le préambule qui fait référence à l'économie de plantation et au système d'exploitation patronale, passe encore. Mais qu'ils consentent à ne verser que 50 ou 100 euros, cela les travailleurs ne l'acceptent pas.

Ce qui pose problème aux patrons est la « clause de convertibilité » de l'accord qui veut qu'après trois ans, ce sera au patron et à lui seul de verser les 200 euros, alors qu'aujourd'hui 100 euros sont payés par l'État et les assemblées locales.

Dans bon nombre d'entreprises, les travailleurs ont déjà obtenu l'application effective de l'accord Bino. Alors qu'après la signature, l'accord ne concernait directement que 17 000 travailleurs, aujourd'hui, ce sont plus de 30 000 qui ont obtenu son application. Soit les grèves ont fait plier les patrons, soit certains ont préféré signer par peur de la grève.

Quasiment tous les travailleurs qui n'ont pas encore obtenu les avantages de l'accord mais qui y ont droit ressentent un sentiment d'inégalité et d'injustice et entendent se battre pour l'obtenir. Ainsi, les travailleurs du port, ceux des plantations de banane, les employés des cliniques privées, de la centrale thermique du Moule, de la centrale diesel de Jarry, de l'IEDOM (Institut d'émission des départements d'outre-mer), sont en grève à leur tour ainsi que les employés de plusieurs hôtels. En tout, sur quinze secteurs d'activité, près d'un millier de travailleurs sont en grève à ce jour.

Les travailleurs de la centrale thermique du Moule bloquent de fait le fonctionnement de l'usine à sucre de Gardel. Du coup les travailleurs de l'usine Gardel qui avaient repris le travail redoublent d'ardeur. Mardi 31 mars, ils ont séquestré les trois directeurs de l'usine après avoir constaté le chiffre « 0 » sur leur fiche de paye. Après quoi les patrons ont cédé.

Dans les plantations de banane, là où les patrons békés refusent de céder, c'est la grève. Dans un certain nombre d'entreprises publiques non concernées par l'accord, les travailleurs de droit privé, eux, le sont. Ainsi à la Chambre d'agriculture, les employés sont entrés en grève. À La Poste, tous les employés se mettront en grève illimitée à partir de jeudi 2 avril.

Les 200 euros net concernent tous les travailleurs percevant un salaire de base compris entre le smic et 1,4 fois le smic (1 849 euros brut). Mais, dans le même accord, ceux dont le salaire est compris entre 1,4 smic et 1,6 smic (2 113euros) ont obtenu une augmentation de 6 %. Et ceux dont le salaire est supérieur à 1,6 smic ont obtenu 3 % d'augmentation. Cela fait donc un volet important de travailleurs concernés par l'accord Bino.

La grève générale et la combativité des militants du LKP ont donné des ailes à plus d'un. Tous se rendent compte que c'est grâce à la grève qu'ils ont obtenu ces augmentations. Seule la lutte paie.

Pierre JEAN-CHRISTOPHE

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Message par zejarda » 01 Avr 2009, 21:00

(com_71 @ dimanche 29 mars 2009 à 22:12 a écrit : Congrès de la CGTG, discours inaugural de Jean-Marie Nomertin :

..........

Vive la lutte des travailleurs !
Vive l’action menée avec LKP !
Vive la grève générale soutenue par le mouvement populaire !


************

Jean Marie NOMERTIN,
Discours inaugural
Congrès de la CGTG
Saint-Claude, Vendredi 27 mars 2009




=D> =D> =D>
zejarda
 
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Message par com_71 » 01 Avr 2009, 21:41

Au Jt de RFO Guadeloupe du 30 03 2009 (à 7' 45") une longue interview de Jean-Marie Nomertin à l'issue du congrès de la CGTG :

http://info.francetelevisions.fr/video-inf...s=#navVdoPlayer

(le dernier JT s'ouvre automatiquement, les vignettes du bas permettent de sélectionner la date voulue)
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Message par com_71 » 01 Avr 2009, 23:00

Un conflit significatif, celui des artisans-bouchers bloquant l'abattoir en Martinique, réclamant l'exclusivité de la distribution de la production locale. :roll: :roll:

C'est dire aux békés dominant la grande distribution : "si vous voulez vendre de la viande, faites la venir de Normandie..."

Mais pourquoi personne ne les aime ? :roll: :roll:
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Message par Sinoue » 02 Avr 2009, 01:05

Bonjour, g la flemme de remonter tout le fil de la discussion (pres de 30 pages) qqun peut me renseigner sur le role de combat ouvrier la bas?
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Message par Ottokar » 02 Avr 2009, 07:12

Viens à la fête de LO, tu les verras et tu leur demanderas... les cartes sont en vente au prix de 10 euros jusqu'au 23 avril seulement. 15 euros sur place. :D

Bon allez, la fête c'est loin, alors en deux mots : le dirigeant de la CGTG (Guadeloupe), Nomertin, est un militant connu de CO, de même que la secrétaire de la CGTGM (Martinique), G Joachim-Arnaud. En Guadeloupe, la presse a présenté Nomertin comme "le numéro 2 du LKP" et c'est à peu près cela. Les nationalistes de l'UGTG (Domota) ont eu le leadership, rôle et l'influence principale, mais j'ai reconnu dans les images télé mises en ligne au fil de ces 30 pages un certain nombre de camarades de CO connus là-bas (candidats aux élections, porte-parole, etc.) : Nomertin, Max Céleste...
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Message par com_71 » 02 Avr 2009, 08:45

J'ai lu hier quelque part, une réaction de lecteur au compte rendu d'une des grèves avec occupation encore en cours à la Guadeloupe, où la CGTG (secteur de la banane) a un rôle important. Ce lecteur regrettait une certaine convergence entre l'attitude de la CGTG et de l'UGTG, le recours aux occupations, aux barrages, qu'il opposait à une attitude "ancienne manière" de la CGTG, avec des grèves moins dirigées vers l'affrontement (ce terme n'était pas dans le texte). Il concluait en disant que la CGTG faisait du "copié-collé" de l'UGTG et que l'original serait finalement préféré à la copie.

Bien au contraire, je pense que la CGTG est en redressement depuis des années, sur une base combattive et une orientation de classe, et le fait que sa direction (comme celle de l'UGTG) a favorisé l'unité dans la lutte qui s'est traduite en "LKP" a grandement contribué au déferlement de la grève générale.
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Message par com_71 » 02 Avr 2009, 15:50

(bonmanjak a écrit : Domota en position difficile avant les Etats généraux, selon Patrick Karam   

Le porte-parole du LKP Elie Domota est dans une position difficile avant la tenue des états généraux de l'Outre-mer en Guadeloupe, qui pourrait le conduire à ne pas y participer, a estimé mercredi le délégué interministériel à l'Egalité Patrick Karam.  M. Domota est également secrétaire général de l'UGTG, principale centrale syndicale guadeloupéenne, qui "ne peut accepter que l'on renie ses aspirations d'aller vers l'indépendance", a déclaré à l'AFP M. Karam.

Selon lui, M. Domota "ne veut pas participer aux Etats généraux parce que s'il y va et revendique l'indépendance, comme inscrit dans les statuts de l'UGTG, il perdra son aura auprès de l'opinion publique". "Et s'il ne revendique pas l'indépendance, ça oblige l'UGTG à une révision déchirante de ses statuts et de sa philosophie, ce qui se traduira par son explosion".

M. Karam, délégué interministériel pour l'égalité des chances des Français d'Outre-mer, demande à M. Domota, figure emblématique de la grève qui a paralysé pendant 44 jours la Guadeloupe, "de ne pas être le fossoyeur de la Guadeloupe pour des raisons politiciennes en se lançant dans des grèves interminables dans une Guadeloupe fragilisée qui ne fera qu'enfoncer le département et pénaliser les plus faibles". "Qu'il n'aille pas continuer des grèves ciblées sur plusieurs dizaines d'entreprises simplement pour ne pas avoir à se justifier sur une non participation aux Etats Généraux", avertit M. Karam. Selon M. Karam, qui sera l'un des organisateurs, en métropole, des états généraux de l'outre-mer, "on a une fenêtre unique de tir aussi importante que la départementalisation de 1946".

Les états généraux doivent être ouverts en Guadeloupe et Martinique en avril 2009 par Nicolas Sarkozy.Les deux principales centrales syndicales de Guadeloupe, l'UGTG et la CGTG, membres du LKP, ont annoncé qu'elles n'y participeraient pas.


Ainsi selon Karam, les travailleurs actuellement en grève pour l'extension des accords signés à toutes les entreprises le seraient pour que Domota n'ait pas à "se justifier sur une non participation aux Etats Généraux".

Organisés par des Sarkozy et des Karam, ces "Etats Généraux" ne peuvent être qu'un pitoyable spectacle de notables en mal de faire-valoir.
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Message par com_71 » 04 Avr 2009, 09:10

Le début du JT Guadeloupe du 3.4.2009 vaut le coup :

http://info.francetelevisions.fr/video-inf...categorie=&ids=

Succès à la centrale du Moule après 74j de grève.
Rebondissement du conflit à la sucrerie de Gardel (non paiement des avances sur salaires promises)
Meeting LKP de jeudii, intervention de E. Domota et JM. Nomertin
(avec commentaire de la décision de la commission sur l'extension de l'accord Bino sans l'art.5 sur la pérennisation).
Grève à la Poste Guadeloupe...
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Message par com_71 » 04 Avr 2009, 20:51

a écrit :
Elie DOMOTA : Les Etats Généraux, un moyen de casser LKP !

Intervention au meeting du jeudi 2 avril 2009


Bonswa pèp Gwadloup,

Nous sommes bien contents de nous retrouver, et surtout nous sommes bien contents que l’Etat et les patrons nous donnent l’occasion de nous retrouver. Car si nous sommes ici ce soir, c’est aussi parce qu’il y a aujourd’hui entre 44 et 45 grèves en Guadeloupe. Nou pa konpwann - on ?! Nous revenons de 44 jours de mobilisations, la grève générale a été suspendue... et il y a 44 ou 45 entreprises en grève ; et il y des grèves qui éclatent chaque jour !

Et c’est dans un tel contexte qu’ils ont dit et annoncé la semaine dernière qu’ils allaient faire des Etats-Généraux ! Et dès lors pas mal d’individus ont fait leur apparition, pas mal de gens qui n’ont jamais honte. Car à chaque fois que l’Etat français dit " A table !", eh ben il y a beaucoup qui courent s’assoir.

Ils ignorent ce qu’il y a au menu, ils ne savent pas qui a cuit le repas, ils ignorent le nom des invités et des convives... mais ils sont là, assis à table !

Nous ne serons pas très long sur ce chapitre... nous n’avons pas encore pris de décision. car c’est samedi matin que le LKP se réunira pour prendre une décision et dire ce qu’on en pense de ces Etats-Généraux. Mais à titre personnel je tiens déjà à dire que je ne mange pas n’importe quel manger, même si j’ai faim ; et que je ne m’assieds pas à table avec n’importe qui.

Car il faut bien comprendre ce qui se passe et ce qui est en jeu, camarades. Pendant 44 jours, le peuple de Guadeloupe a fait les Etats-Généraux : nous avons posé des questions, nou monté nou désann (nous avons longuement marché) ; le peuple de Guadeloupe a dit ce dont il a envie et besoin, ce dont il ne veut pas ! Et pourtant, misyé SARKOZY la a tout bonnement décidé de faire faire ses Etats-Généraux et nous a dit : voilà les thèmes que j’ai choisi pour vous !
La nouvelle gouvernance, les modifications statutaires, les évolutions administratives et patiti local et patata national...
Puis on nous a dit : la formation des prix... Puis on nous a parlé de la rénovation du dialogue social... Ils ont donc inventé toute une série de choses pour nous et dit en substance : puisque vous protestez, voilà ce que nous allons faire !
Et ils ont alors cherché en tout premier lieu à casser le LKP ! Comment ?!

L’UGTG, la CGTG, la CTU, FO et la CFDT (5 organisations syndicales membres du LKP) ont reçu une lettre du sous préfet de Basse-Terre, M. Gautier nous disant que le préfet SAMUEL en charge des Etats-Généraux nous invitait à une réunion le vendredi 20 mars à 14H00. Point ! L’UGTG a reçu cette convocation pour 14H00, FO en a reçu une pour 14H45, la CGTG pour 15H30... Enfin, tous les 45 minutes, chaque organisation était reçue pour une "audition".

Ils ont fait la même chose avec les partis politiques : UMP, PS, GUSR...

LKP et le peuple de Gwadloup ont posé des problèmes ; mais ce qu’ils cherchent à faire aujourd’hui c’est de casser la légitimité du peuple et de casser la légitimité du LKP !

A réception de ce courrier nous nous sommes dit qu’il y avait un sérieux problème. Comment ces messieurs pouvaient nous appeler à une rencontre et pas les autres ?! Nous avons donc décidé de ne pas nous y rendre !

En ne nous voyant pas, SAMUEL et DESFORGES (actuel préfet de Guadeloupe) nous ont alors appelés. Nous lui avons dit qu’il y avait un problème : nous avons reçu nous convoquant à une réunion à 14H00. Point. Nous n’allons pas à des réunions de la sorte ! Nous ne souffrons pas de réunonite ! Lorsque nous recevons un courrier nous invitant à une réunion, il faut pour que nous nous déplacions que nous sachions au moins qui a convoqué, sur quoi et pour quoi.
Et nous avons dit à SAMUEL que si justement ils avaient un minimum de respect pour le peuple guadeloupéen, ils nous auraient adressé un véritable courrier nous disant qui il était (lui SAMUEL), qui l’accompagnait, qui l’avait missionné, dans quel cadre et pour faire quoi, et ce que c’est que les Etats-Généraux... ! De nous l’expliquer avant que nous ne venions à une réunion en petit comité !!!
Sa réponse a été de nous que oui, il était d’accord pour recevoir le LKP mais que malheureusement il ne le pourrait pas car il s’en allait en Martinique avec JEGO ! Et qu’il allait demander au préfet (pourtant assis à ses côtés lors de l’échange téléphonique) de nous écrire et de nous recevoir si nous le souhaitions !

Le préfet nous a donc adressé un courrier samedi dernier (28 mars 2009) nous disant ce qu’étaient que les Etats-Généraux, qu’il y avait 8 thèmes, et nous indiquant qu’il était prêt à nous recevoir lorsque nous le souhaitions.
Nous lui avons répondu que nous lui ferions connaître notre position la semaine prochaine... Puisque c’est samedi que nous analyserons la situation.

Mais en attendant, comment peut-on comprendre qu’après tant de problèmes soulevés par nous, qu’avec tous les problèmes qui se posent en Guadeloupe aujourd’hui, on puisse trouver des Guadeloupéens pour aller s’assoir dans des ateliers des Etats-Généraux et qui souhaitent faire des Etats-Généraux en 10 JOURS !

Car c’est exactement ce qu’ils font !

Ils ont prévu de se rassembler la semaine prochaine entre eux pour savoir ce qui se passe en Guadeloupe ! Puis la semaine du 13 ils comptent dresser un état des lieux ! Ils comptent discuter entre eux et après, mòso SARKOZY la (le fier à bras de SARKOZY) viendra dans la semaine du 20 avril 2009 pour ouvrir officiellement les Etats-Généraux et pour faire des consultations publiques ! Et cela s’achèvera à la dernière semaine du mois de mai... puisque les élections européennes vont démarrer après. Et lorsqu’il y a des élections européennes, il ne doit rien y avoir d’autre, puisqu’on est précisément en période électorale. Cà, nous le savons tous.

Cela signifie qu’en 10 JOURS (avec Pâques, 1er Mai, 8 Mai) ils vont faire les Etats-Généraux de la Guadeloupe : la plus grande consultation du peuple dans l’histoire de la Guadeloupe, qui n’a jamais encore eu lieu et qui décidera de l’avenir de ce peuple. En 10 JOURS !!! Voilà ce qu’ils nous proposent !!!

Et bien évidemment, on entend deux ou trois venir nous dire : Ah oui, c’est une chance historique ! Il faut la saisir ! Il ne faut pas que vous pratiquiez la politique de la chaise vide, sinon on dira de vous que vous n’êtes qu’une bande de voyous !...
Comme l’affirme aujourd’hui Patrick KARAM qui a couilloné les Martiniquais, Guadeloupéens et Guyanais du temps où il était président du Collectif DOM. Aujourd’hui plus personne ne veut en entendre parler ni même le voir, même pas en photo ! Il a dans cette interview dit qu’il connait l’UGTG et qu’effectivement, il avait eu l’occasion de venir à notre local. Mais nous lui disons de ne plus jamais y foutre les pieds ! Et que si jamais il s’aventurait à gravir les 48 marches qui conduisent à notre local, il aurait à les redescendre la tête en avant ! Car nous ne fréquentons ni les minables ni les dirigonflistes (opportunistes qui vont à la soupe - au riz) !

Tout cela pour dire qu’il suffit à l’Etat de sonner la cloche du repas pour trouver des gens qui vont s’assoir là et qui nous disent : Non, non, c’est une chance historique, il faut y venir !
Toutes les décisions qui vont être arrêtées dans les Etats-Généraux sont déjà prises !

Camarades, il nous suffit de prendre un un exemple : Il y a un chantier [atelier] dirigé par le président du Conseil Economique & Social Régional (CESR), Misyé Jocelyn JALTON ! Le nom de cet atelier est : "La rénovation du dialogue social & la formation professionnelle". Deux thèmes qui déjà ne vont pas du tout ensemble ! Mais c’est bien évidemment un traquenard.
Car tout le monde sait que la formation professionnelle est une question pour laquelle se battent toutes les organisations, et particulièrement les organisations syndicales, membres du LKP... Mais comme ils veulent à tout prix nous enchainer dans le dialogue social, ils ont fait le choix de nous inviter à parler de la formation professionnelle pour tenter de nous brècher (hameçonner). Utiliser donc le thème de la formation professionnelle comme appât pour faire avancer le dialogue social...
Et comme depuis 4 ans ils nous proposent de créer une Association de Promotion du Dialogue Social ... Ils veulent voir comment ils arrivent à casser les grèves ici ; comme ils l’ont fait en Martinique, tout en sachant qu’il n’y a jamais eu autant de licenciements en Martinique que depuis la création de cette association...
la deuxième chose qu’ils veulent mettre en place c’est un Institut Régional du Travail
Et la troisième chose qu’ils entendent créer c’est, là aussi comme en Martinique, une Agence Régionale pour l’Amélioration des Conditions de Travail ... Ainsi en cas de problème dans une entreprise, les salariés, point besoin de faire grève, point besoin de syndicat : il suffirait de saisir l’ARACT, qui viendra faire une médiation dans l’entreprise. Plus besoin de syndicat, finissons en avec cette culture syndicale et de la grève...

Voilà ce qu’ils veulent faire, voilà leur conception du Dialogue social ! C’est cela que cet atelier est chargé de prendre comme décision : La création d’un IRT, dune APDS, et d’une ARACT !

Leur invitation aux syndicats, aux travailleurs et au peuple de Guadeloupe ne vise qu’à légitimer leurs décisions ! Afin qu’ils puissent dire : vous étiez là ! Et pour le cas où vous veniez à dire demain que vous n’êtes pas d’accord... Les conclusions écrites de leurs synthèses, ateliers et chantiers commenceront par la phrase suivante : "Les participants - noms des participants - ont décidé de..." ! Vous n’étiez peut-être pas d’accord, mais vous étiez bien là !

Voilà leur manière de fonctionner ! Car bien évidemment ils nous prennent pour des couillons, car bien évidemment ils prennent les Guadeloupéens pour un peuple d’imbéciles ! Car ces gens là fonctionnent selon le même principe que celui dicté par un de nos proverbes : Kon malpwop ki vwè térinn nèf ! (excités comme les malpropres à la vue d’une bassine neuve). C’est exactement ce qui se passe !

C’est pourquoi nous profitons pour lancer un appel à tous ces gens aussi afin de leur dire : Essayons de nous respecter un tant soit peu ! Essayons d’avoir au moins un minimum de respect envers les Guadeloupéens ! Cessons de nous précipiter toutes les fois où on nous donne à manger ! Cuisons nous même notre repas ! Aimons un peu notre pays ! Décidons ensemble de ce qu’il faut à notre pays ! Car il est inadmissible que l’on veuille de nouveau décider pour nous ! Car ce qu’il y a d’important c’est ce dont nous nous avons envie ; et non pas ce dont les autres ont envie pour nous !

Et à ceux qui seraient tentés de dire qu’il y aura du désordre, nous tenons à les rassurer : il n’y aura jamais plus de bordel qu’il n’y en a eu hier et aujourd’hui, car ce pays il y a longtemps qu’il est en bordel ! Et c’est à nous précisément de le remettre bien !

Deux mots sur l’Accord Jacques BINO

Le jeudi 26 février dernier, un accord était signé par 6 organisations patronales. Cela représentait à peu près entre 17 et 20 mille salariés.

Camarades, depuis le 26 février, les camarades des différents syndicats - qu’il s’agisse de FO, de la CGTG, de l’UGTG, de la CTU, de la CFDT, CFTC, FSU... - s’activent sur le terrain des luttes sociales pour que les patrons signent l’accord Bino.

Et aujourd’hui, c’est plus de 25000 salariés supplémentaires qui y ont droit ! Cela fait au total plus de 45000 salariés concernés, bénéficiaires en Guadeloupe ; et ceci, dans tous les secteurs d’activité : cliniques privées [5] , sécurité privée, hôtellerie, grande distribution, Banques, Immobilier... Autant d’entreprises adhérentes du MEDEF ! Ils ont signé car nous leur avons clairement signifié que s’ils ne signaient, les travailleurs resteraient engrève chez eux. Et que s’ils venaient à ouvrir malgré tout avec la complicité de l’Etat et de ses manblos, aucun Guadeloupéen n’entrerait y acheter !

Et disons le haut et fort : Aujourd’hui nous restons sur cette même position ! Nous resterons en grève totale et générale tant qu’ils n’auront pas tous signé l’Accord Jacques BINO ! Et nous leur disons tout aussi fort afin qu’ils puissent l’entendre jusqu’au ministère : demain, vendredi 3 avril 2009, ils réunissent à nouveau une commission sur l’extension de l’Accord BINO. Camarades salariés, nous ne comptons pas sur leur extension ! C’est le MEDEF qui dicte à l’Etat sa politique et qui décide de ce que le gouvernement décidera ! S’ils veulent faire l’extension, ils commenceront par retirer le préambule, car ils n’aiment pas lire ou entendre la vérité. Et ils enlèveront aussi l’article 5 portant la clause dite de convertibilité ; afin que dans un an nous perdions 50 euro et 200 euro dans trois ans !

Cela signifie camarades que quelque soit la décision qu’ils prendront demain, nous devons nous mettre en grève partout où ils n’appliquent pas l’Accord BINO !


Le syndicat des pharmaciens a décidé de ne pas appliquer l’Accord BINO. En conséquence, c’est près de 200 salariés des pharmacies qui se préparent à entrer en grève dès la semaine prochaine !

Ils affirment qu’ils ne savent pas si dans 3 ans ils pourront payer !

C’est quand même extraordinaire... Sonjé, en 1995, le SMIC de Guadeloupe a rattrapé le SMIC France. Cela a fait une augmentation de pratiquement 20% d’un seul coup, pris en charge intégralement au niveau des salaires par les employeurs : Personne n’en est mort, aucune entreprise n’a fermé. En 2009, plus de 14 ans après, l’Accord BINO, c’est quoi ?! 50 euro ! 50 euro que les entreprises de moins de 20 salariés doivent verser ! 50 euro totalement exonérés des charges salariales et patronales, exception faite de 4,20 euro pour la CSG & la CRDS... ! Une augmentation brute de 54,20 euro, ce qui nous donne 50 euro nets ! Le reste des 50 euro sera versé par les collectivités pendant un an. Et 100 euro seront versés par l’Etat pendant 3 ans ! Et malgré tout, ils ont encore le toupet de pleurer, de continuer à pleurnicher !

Nous, nous ne disons qu’une chose : Application pleine et entière de l’Accord BINO... Sans rien en retrancher !!! Voilà la position que nous devons tous adopter !!!

Et c’est dans un tel contexte qu’ils viennent nous parler d’Etats-Généraux ! Alors, camarades, profitons du rendez-vous du 1er mai à venir pour leur montrer ce que c’est que des Etats-Généraux...

Ansanm nou ka lité ! Ansanm nou ké gannyé !
Ansanm nou ka lité ! Ansanm nou ké gannyé !

Elie DOMOTA,

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