GAZA (AFP) - Le Hamas et le Jihad islamique ont menacé dimanche de rompre la trêve proclamée fin juin vis à vis d'Israël si l'Autorité palestinienne tentait de les désarmer alors qu'Ariel Sharon, en route pour Londres, appelait à isoler Yasser Arafat considéré comme un obstacle à la paix.
"Si l'Autorité palestinienne tente de confisquer nos armes elle contraindra le Hamas et le Jihad islamique à rompre la trêve", ont indiqué ces deux mouvements radicaux islamistes palestiniens dans un communiqué conjoint publié à Gaza.
"Si l'Autorité palestinienne essaye de confisquer nos armes, elle sera responsable des conséquences qui en résulteront", souligne le communiqué.
Les principaux mouvements palestiniens dont le Hamas, le Jihad islamique et le Fatah de Yasser Arafat et du Premier ministre palestinien Mahmoud Abbas, avaient proclamé le 29 juin un cessez-le-feu unilatéral conditionnel et temporaire dans leurs attaques contre Israël.
Israël a affirmé que cette trêve, résultant de discussions interpalestiniennes, ne l'engageait pas, et continue d'exiger depuis, avec le soutien des Etats-Unis, le démantèlement et le désarmement des groupes armés palestiniens.
Le Premier ministre israélien Ariel Sharon est arrivé dimanche soir à Londres où il doit poursuivre sa campagne pour convaincre les Européens de boycotter le chef de l'Autorité palestinienne Yasser Arafat.
Pratiquement au même moment, le chef de la diplomatie russe Igor Ivanov, ignorant les appels d'Israël, rencontrait M. Arafat, dans son QG de Ramallah (Cisjordanie), où il est assigné à résidence, depuis décembre 2001, par Israël qui le considère comme un obstacle au processus de paix.
M. Sharon doit rencontrer lundi le chef de la diplomatie britannique Jack Straw. Il sera reçu à dîner par la suite par son homologue britannique Tony Blair.
Mercredi, il effectuera une brève visite en Norvège.
Peu avant le départ de M. Sharon, le chef de la diplomatie Sylvan Shalom qui vient d'effectuer une visite en Italie, président actuel de l'Union européenne, a évoqué une "lune de miel" dans les relations entre Israël et l'Europe.
"Il y a un changement positif d'atmosphère dans les relations entre l'Europe et Israël et je parlerai de lune de miel", a affirmé M. Shalom à la radio publique.
"Les Européens comprennent que s'ils veulent jouer un rôle actif dans les négociations israélo-palestiniennes, il leur faut adopter une approche plus équilibrée", a ajouté le chef de la diplomatie.
M. Shalom s'est notamment félicité du refus du ministre des Affaires étrangères tchèque Cyril Svoboda en visite dimanche à Jérusalem de rencontrer Yasser Arafat.
Les responsables israéliens ont prévenu qu'ils refuseraient de s'entretenir avec les visiteurs étrangers qui maintiendraient leur volonté de s'entretenir avec M. Arafat.
Igor Ivanov s'est toutefois rendu à Ramallah où il a rencontré M. Arafat. Il a exhorté Israéliens et Palestiniens "à appliquer leurs engagements conformément à la +feuille de route+ qui conduira à la création d'un Etat palestinien, aux côtés d'Israël".
En Israël, où les forces israéliennes poursuivaient avec intensité les recherches pour retrouver un chauffeur de taxi israélien de 61 ans disparu depuis vendredi dans le secteur de Jérusalem-est, l'hypothèse d'un enlèvement par des "éléments terroristes" palestiniens était sérieusement envisagée, a indiqué le ministre israélien de la Défense Shaoul Mofaz.
M. Mofaz a déclaré à la télévision publique avoir contacté le ministre palestinien aux Affaires de sécurité Mohammad Dahlane pour qu'il coopère pleinement avec Israël sur cette affaire.
"S'il s'avère qu'il s'agit d'un enlèvement, c'est une affaire très grave et nous attendons de l'Autorité palestinienne qu'elle agisse pour résoudre le problème sans que nous ayons à intervenir", a déclaré de son côté M. Shalom à la radio publique israélienne.