La liberation de l'Afghanistan

Dans le monde...

Message par magdalene » 31 Juil 2003, 00:02

CITATION Human Rights Watch dénonce l'impunité des chefs de guerre en Afghanistan

Vols, viols, tortures et répressions sont recensés.

Islamabad de notre correspondante en Asie du Sud

A un an des premières élections générales et alors que se déroule une large consultation populaire sur un projet de Constitution qui doit être adopté en octobre, l'organisation américaine Human Rights Watch (HRW) dresse un très sombre bilan de la situation des droits de l'homme en Afghanistan.  Titré sans équivoque "Vous tuez est très facile pour nous", ce rapport d'une centaine de pages, résultat d'une enquête de six mois dans douze provinces du sud-est de l'Afghanistan, détaille les nombreuses plaintes des citoyens ordinaires, otages de milices armées qui dépendent de chefs de guerre locaux. Certains de ceux-ci occupent de hauts postes dans le gouvernement du président Hamid Karzaï, mis en place et soutenu à bout de bras par la communauté internationale.

Human Rights Watch dénonce trois types d'abus : les violences criminelles - vol, extorsion, enlèvement pour rançon - commises la plupart du temps par des militaires ou des policiers ; les attaques politiques du gouvernement contre les journalistes et les intellectuels opposés à la loi du fusil ; les violations des droits des femmes. Tous ces crimes sont rendus possibles par la présence à Kaboul comme dans les provinces de chefs de guerre dont l'impunité est d'autant plus totale que tous ont des liens au sommet de l'Etat. Si nul Afghan n'aspire vraiment au retour des talibans, nombreux sont ceux qui regrettent ouvertement la sécurité qu'ils faisaient régner.

Les vols, dans les villes et à Kaboul même, s'accompagnent souvent, souligne le rapport, de viols de femmes et de jeunes filles. Ces crimes restent impunis parce que trop souvent les victimes ne portent pas plainte, compte tenu des stigmates qui les marquent à jamais dans la société. Toutes les personnes interrogées par HRW soulignent l'incapacité de la police à mener des enquêtes, celle-ci n'osant pas intervenir contre un commandant militaire. La nouvelle police formée ces derniers mois avec l'aide de l'Allemagne n'a, quant à elle, pas les moyens de s'opposer à ces voleurs, qui opèrent avec leurs armes de guerre. HRW dénonce aussi les abus commis contre des jeunes garçons enlevés pour le plaisir de leur commandant, notamment dans la région de Jalalabad.

A côté de ces crimes, HRW détaille de nombreux cas d'intimidations politiques et de détentions arbitraires d'opposants, torturés dans les prisons privées de certains commandants. HRW accuse particulièrement les services de sécurité du commandant Muhammad Arif, membre de la Shura-e Nizar de l'ancien commandant Ahmad Shah Massoud.

LE STATUT DES FEMMES MENACÉ

Les hommes de la Shoura-e Nizar, le ministre de la défense, Mohammad Qasim Fahim, le ministre de l'éducation, Younis Qanouni, leurs alliés comme le fondamentaliste Abdul Rasul Sayyaf ou l'ancien président Burhanuddin Rabbani, qui ont la haute main sur les services de sécurité, les forces militaires et la police à Kaboul sont très critiqués dans le rapport.

HRW évoque enfin les conséquences de la présence de ces miliciens sur le statut des femmes qui par crainte de ces hommes "demeurent essentiellement prisonnières dans leurs propres maisons". Sans compter, note le rapport, que beaucoup de femmes sont convaincues, à juste titre, que certains chefs actuels, comme Sayyaf ou Rabbani, sont contre toute émancipation de la femme. Si HRW reconnaît les efforts faits pour tenter de remédier à ces graves dérives, il appelle une nouvelle fois la communauté internationale à étendre au-delà de Kaboul la présence de l'ISAF (Force Internationale d'Assistance à la Sécurité) à la faveur notamment de l'arrivée de l'OTAN au commandement de cette force d'environ 5 000 hommes.

"Sans expansion de l'ISAF, la sécurité et les droits de l'homme ne peuvent pas être protégés et le processus de réforme ne pourra pas réussir",écrit HRW, qui rejoint les inquiétudes déjà exprimées au Conseil de sécurité, par le chef de la mission de l'ONU en Afghanistan, Lakhdar Brahimi.

Françoise Chipaux
ARTICLE PARU DANS L'EDITION DU 30.07.03
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magdalene
 
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Inscription : 06 Fév 2003, 12:29

Message par pelon » 31 Juil 2003, 07:28

Nul doute que les humanitaires kakis, les Kouchner ou les Goupil, vont réagir.
pelon
 
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