a écrit :
Ce que tu confond visiblement ce sont les affirmations des scientifiques et la science. Les démonstrations "scientifiques" de la supériorité des hommes aryens ou des vaches soviétiques, étaient soit basées uniquement sur des mensonges idéologiques sans aucune base scientifique, soit sur des faits interprétés complètement de travers (biais méthodologique), soit sur des fraudes scientifiques (résultats carrément faux et non reproductibles). Bref il y avait moyen de les contester sur le plan scientifique. Dans ce sens là, il n'était pas même nécessaire de les soupçonner de charlatanisme, ça pouvait être prouvé. C'est comme ça qu'il faut répondre à des "scientifiques" quand ils disent n'importe quoi. Parce que sinon, comme on n'en est pas encore au communisme, évidemment que toute recherche scientifique coûteuse est toujours payée par quelqu'un...
Faux procès, puisque j'ai précisé au contraire que ce n'est pas la science en elle-même qui peut être bourgeoise !
Il faut, me semble-t-il d'une part, distinguer les sciences exactes des autres. On voit mal comment l'idéologie bourgeoise pourrait jouer le mondre rôle dans les théories mathématiques.
Dans d'autres sciences non exactes, les pré-supposés idéologiques peuvent tout de même jouer un rôle important : histoire, archéologie, sociologie, économie etc.
La médecine, si elle est aujourd'hui une discipline scientifique plus stricte, tolérant moins de délires que par exemple la sociologie ou l'économie, n'est pas non plus une science exacte. S'il n'y a pas de médecine bourgeoise et de médecine prolétarienne, nous sommes bien d'accord, des recherches médicales peuvent néanmoins être orientées au départ à partir de préjugés idéologiques.
Donc, les préjugés idéologiques peuvent oblitérer des recherches, même quand le chercheur n'est pas fondamentalement malhonnête. Ces préjugés conduisent à s'écarter inconsciemment de la méthode scientifique. Les "biais scientifiques", fausses interprétations que tu évoques à propos des vaches soviétiques, sont tout de même relativement courants, même s'ils ne sont pas aussi grossiers.
A côté de cela, il y a tout simplement la mahonneteté, grossière ou subtile, qui consiste par exemple à laisser de côté certains aspects, à mettre l'accent sur d'autres. Elle n'est tout de même pas si rare que ça parmi les scientifiques. Les exemples abondent.
Et il y a enfin le charlatanisme, le bidonnage, relativement fréquents eux-aussi sous la pression de la course au succès médiatiques, aux subventions, aux publications. Il y a eu, entre autres, le cas de ce médecin coréen, qui n'était pourtant pas n'importe qui.
Alors, comme tu le signales, la différence avec la situation qui régnait en Allemagne nazie ou en URSS, c'est qu'on peut contester des études... à condition d'avoir accès aux médias. C'est l'avantage de la démocratie, même bourgeoise.
A mon avis, dans le système dans lequel nous vivons, un mensonge, un bidonnage etc ne peuvent pas tenir très, très longtemps. Mais il peut y avoir une période de flottement plus ou moins longue, liée notamment à l'absence d'enquêtes fiables suffisantes pour trancher et marginaliser les charlatans et les bidonneurs.
C'est la situation dans laquelle nous nous trouvons actuellement à mon avis à propos de la téléphonie mobile. Et il y a un point, pas encore évoqué, sur lequel il faut insister. C'est que l'absence de transparence des opérateurs, leur volonté évidente d'influencer les enquêtes, voire de faire régner l'omerta, ne peuvent que renforcer la méfiance !
Conclusion : les seules solutions sont la transparence et le contrôle de la population. Mais, tant que le débat n'est pas vraiment tranché parmi les scientifiques, je vois mal comment nous pourrions prétendre le faire à leur place.