Mayotte

Dans le monde...

Message par iskra » 29 Mars 2008, 09:24

Ci-après un article paru dans le journal "Témoignages" (Parti Communiste Réunionnais) sur la situation à Mayotte après la prise d'Anjouan par les forces de OUA et la fuite du dictateur Bacar vers la Réunion avec la complicité de la France.

"Depuis hier, Yves Jégo est à Mayotte. Cette visite vise notamment à recréer un rapport de confiance après les émeutes de la veille.
Mais avec la demande d’asile politique formulée par Mohamed Bacar à Mayotte, et son transfert à La Réunion par les autorités françaises, le centre de gravité de la crise anjouanaise se déplace maintenant vers la France. Hier à Moroni, après la prière à la mosquée, plus d’un millier de personnes a convergé vers la place de l’Indépendance pour protester contre l’attitude des autorités françaises. Mohamed Bacar a fui vers Mayotte, puis a été transféré à La Réunion. La population soupçonne la France d’avoir conclu un arrangement avec le dictateur déchu.
L’amertume est d’autant plus grande que Mohamed Bacar a tenu tête au gouvernement comorien et à la communauté internationale pendant plus d’un an. C’est donc l’incompréhension qui prédomine.
Or, la France n’a pas besoin de ce problème. Son image est déjà suffisamment ternie dans l’archipel. Elle est maintenant au cœur du problème.
En effet, la volonté sécessionniste du colonel Bacar a été étouffée dans l’œuf avec l’aide de la France, et aujourd’hui, la France est suspectée d’avoir conclu un arrangement avec ce dernier.
Le contentieux est d’autant plus lourd que depuis 1975, Mayotte a été détachée du reste de l’archipel. Depuis 33 ans, ce problème n’a pas été résolu, quels que soient les gouvernements qui se sont succédé à Paris. Cette attitude incompréhensible de la France risque également de la mettre en difficulté sur le plan international. Car la communauté internationale peut faire l’amalgame entre les problèmes anjouanais et mahorais. Rappelons que l’ONU a déjà voté une résolution demandant que Mayotte ne soit pas séparée de l’État comorien, l’État français a donc déjà été condamné par les Nations Unies.
La population comorienne pourrait aussi faire l’amalgame entre ces deux questions, puisque la France est désormais partie prenante dans la crise anjouanaise depuis qu’elle a offert sa protection à Mohamed Bacar.
La démarche des autorités françaises de sauver la tête de Mohamed Bacar risque de se retourner contre elles. Il n’y a en effet aucune raison qu’auréolé de la victoire sur la sécession à Anjouan, le peuple comorien ne réclame pas avec insistance le retour de Mayotte.
Plus que jamais, la gravité de la situation exige lucidité et courage politique."

La dernière phrase de l'article traduit assez bien l'esprit de ce journal qui depuis longtemps n'arbore plus la faucille et le marteau à sa Une (mais qui reste malgré tout le seul des trois dans l'île à proposer une vision moins "faits-divers" des évènements).

Iskra
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(Salutations aux camarades du Nord)
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Message par com_71 » 04 Mars 2009, 12:09

Le 29 mars 2009, le projet de loi sur la départementalisation de l’île de Maoré (Mayotte) sera soumis à référendum auprès des Mahorais(es).

Une recherche Google permet de glaner des renseignements.

Le PCF et le NPA auraient condamné le référendum mais on ne trouve rien ni sur le site de l'Humanité, ni sur le site du NPA.

On peut supposer que le corps électoral s'apprête à voter oui, malgré quelques éléments défavorables (impots locaux par exemple). Les nationalistes comoriens condamnent au nom de l'intégrité territoriale des Comores.
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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Message par com_71 » 04 Mars 2009, 15:05

(pangloss @ mercredi 4 mars 2009 à 14:58 a écrit :
(com_71 @ mercredi 4 mars 2009 à 12:09 a écrit : Le PCF et le NPA auraient condamné le référendum mais on ne trouve rien ni sur le site de l'Humanité, ni sur le site du NPA.


doc
Oui, c'est à partir de ce document que j'ai donné la position supposée du PCF et du NPA, position bien discrète en tout cas.
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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Message par volia » 04 Mars 2009, 16:31

(com_71 @ mercredi 4 mars 2009 à 15:05 a écrit :
(pangloss @ mercredi  4 mars 2009 à 14:58 a écrit :
(com_71 @ mercredi  4 mars 2009 à 12:09 a écrit : Le PCF et le NPA auraient condamné le référendum mais on ne trouve rien ni sur le site de l'Humanité, ni sur le site du NPA.


doc

Oui, c'est à partir de ce document que j'ai donné la position supposée du PCF et du NPA, position bien discrète en tout cas.

Et la position de LO c'est quoi ?
volia
 
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Message par com_71 » 04 Mars 2009, 17:18

(volia @ mercredi 4 mars 2009 à 16:31 a écrit :
Et la position de LO c'est quoi ?
LO est pour le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes. En l'absence, je crois, d'activités militantes sur place, on peut s'attendre à une prise de position générale, rappel de l'histoire de la présence française dans la région, etc... Se prononcer pour le séparatisme, indépendamment des sentiments de la population, c'est une toute autre histoire.
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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Message par NazimH » 04 Mars 2009, 17:24

a écrit :
Lutte Ouvrière n°1669 du 7 juillet 2000

Mayotte : l'héritage du colonialisme

Ce dimanche 2 juillet, on votait à Mayotte pour savoir quel sera désormais le statut de l'île. 73 % des votants se sont exprimés pour qu'elle passe de celui de « collectivitéterritoriale » à celui de«  collectivitédépartementale ».

Seule île à être restée française lors de l'indépendance de l'archipel des Comores en 1974, Mayotte vit aujourd'hui dans une situation économique lamentable, comme bien d' autres territoires sous tutelle de la France. Les hôpitaux et les maternités sont insuffisants. Les villages n'ont l'eau potable et l'électricité que depuis quelques années. Dans des chefs-lieux, les égouts sont à ciel ouvert et on a diagnostiqué plusieurs cas de choléra. Les premières écoles datent à peine d'une dizaine d'année. 35 % de la population est au chômage. Et ce tableau est aggravé par l'afflux de réfugiés des îles voisines, notamment d'Anjouan, encore plus pauvres.

A aucun moment depuis 1974 les gouvernements français successifs ne se sont souciés d'améliorer le sort des 140 000 habitants de Mayotte, continuant en cela la politique de l'époque coloniale, où ces îles n'étaient considérées par la France que comme des bases dans l'océan Indien.

Et encore aujourd'hui, l'intérêt de Mayotte pour l'Etat français réside dans les bases de surveillance du transport pétrolier qui y sont installées et qui permettent le contrôle de la voie maritime empruntant le canal du Mozambique, une des plus importantes au monde pour ce type de produit.

Lorsque fut organisé le référendum sur l'indépendance en 1974, toutes les autres îles donnèrent des scores de 99 % en faveur de celle-ci. Seule Mayotte vota en majorité pour le maintien dans le giron de la France. C'est en effet dans cette île que résidait la mince couche politique locale qui avait servi d'appui au colonisateur et en avait tiré quelques privilèges, au détriment de la population des autres îles. L'Etat français entérina le fait par un second référendum, à Mayotte uniquement cette fois, mais ne se sentit pas redevable envers les habitants de l'île, dont le sort ne changea guère.

Depuis des années, la seule perspective présentée par les notables de l'île, qu'ils soient RPR, PS ou centristes, est celle d'un rapprochement plus poussé avec la France, en particulier sur le plan du statut. La seule différence entre ceux qui appelaient à voter « oui » et les partisans du « non » portait sur la façon d'y arriver. C'est la seule réponse qu'ils offrent à la misère actuelle de la population, laissant croire que le gouvernement de Paris serait alors obligé de prendre en main le développement de l'île. Sans doute cela offrirait-il à des notables de meilleurs plans de carrière. Sans doute aussi cette idée trouve-t-elle aussi le soutien de toute une partie de la population, qui voudrait bien atteindre le niveau de vie de l'île de La Réunion voisine, qui est loin pourtant d' être idyllique. L'histoire des anciennes colonies prouve qu'il ne suffit pas d'un changement de statut pour en finir avec la misère héritée de l'époque coloniale, ni avec le mépris des anciens colonisateurs.

Daniel MESCLA



Pas d'article plus récent sur la "question" du "statut...
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Message par yannalan » 04 Mars 2009, 18:00

Pour répondre à Pangloss, l'ONU a un Comité de Décolonisation, qui avait examiné la question de l'indépendance des Comores, dans un seul pays. Les manœuvres de la France ont fait que Mayotte en a été détachée.
Tous le problème du droit des peuples à disposer d'eux-mêmes consiste à savoir où s'arrête le peuple : doit-on le consulter région par région,ou en bloc ? Le problème s'était posé en Irlande avec l'Ulster :il y avait une majorité pour l'indépendance en Irlande sauf dans quatre comtés. Devaient-ils se plier à la loi de la majorité ou suivr eleur chemin, tenant d'autre part compte du fait que la GB avait annexé deux comtés "cathos" à l'Ulster....
Pas simple, hein ?
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