Guadeloupe-Martinique

Message par com_71 » 14 Fév 2009, 10:04

(com_71 @ samedi 14 février 2009 à 02:21 a écrit : Tout à l'heure au JT RFO-Martinique (mais est-ce cette séquence qui sera mise en ligne demain sur leur site ?), menaces de Jego, longue intervention de Marie-Jeanne appelant le collecitif et les grévistes à la responsabilité (c-a-d au renoncement à la grève) Ghislaine Joachim Arnaud, longuement interviewée par un journaliste hostile, réaffirmant, au nom des grévistes, la légitimité du mouvement. Egalement un membre du collectif parle en détail des services que les grévistes sont amenés à assurer.

C'est en ligne (l'intervention de G. Joachim-Arnaud) :

http://www.rfo.fr/v4_player2_jt.php3?ids=2

à 44mn sur 1h 21, mais tout le JT est passionnant.
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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Message par com_71 » 14 Fév 2009, 10:27

Le LKP est en possession d'une version écrite des engagements d'Y. Jego, qui prétend ne s'être engagé à rien.

http://www.mediapart.fr/files/Jego.pdf


Image
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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Message par com_71 » 14 Fév 2009, 10:40

(mediapart a écrit :Antilles: Domota accuse Jégo de mentir, Mediapart le prouve

13 Février 2009 Par
Maguy Day

Même si le premier ministre et le président de la République ont finalement refusé que l'Etat finance la promesse du secrétaire d’Etat à l’outre-mer, Yves Jégo, d'augmenter de 200 euros les bas salaires en Guadeloupe, le leader du collectif syndical guadeloupéen Elie Domota appelle le gouvernement à respecter ce pré-accord (le document est disponible ici) [cf. post ci-dessus] pour mettre fin à la grève générale commencée le 20 janvier en Guadeloupe, le 5 février en Martinique et prévue pour le 5 mars à la Réunion.

(mediapart - autre article a écrit :
Elie Domota, vous êtes le leader du collectif syndical «contre l'exploitation outrancière LKP (Lynannaj Kont Pwofitasyon)». Où en sont les négociations pour trouver une issue à la crise sociale en Guadeloupe?

Elles sont au point mort. Nous avions un quasi-accord le dimanche 8 février, un texte écrit issu des négociations avec le gouvernement et son secrétaire d'Etat Yves Jégo, le patronat et le collectif LKP. Ce texte a même été lu publiquement en présence du préfet de Guadeloupe. L’Etat avait donné son accord garantissant le versement d’un revenu de solidarité active (RSA) pour les temps partiels, une augmentation de 200 euros pour les salaires inférieurs à 2.100 euros, et une augmentation de minimum 3% négociée avec le patronat pour les salaires entre 2.100 et 2.700 euros. En échange ce dernier voyait ses charges fiscales diminuer jusqu’à 1,6 %. Puis le ministre Yves Jégo a quitté précipitamment l’île et depuis plus rien.

Que pensez-vous de déclarations d'Yves Jégo: «Je n'ai jamais fait de promesses sur les salaires et je défie quiconque de trouver un écrit ou un enregistrement qui prouverait le contraire»?

C’est faux. Le secrétaire d'Etat à l'Outre-mer Yves Jégo ment effrontément. Nous avons un document écrit sur lequel s’est appuyé Nicolas Desforges, préfet de la région Guadeloupe. Il l’a lu devant des millions de télespectateurs sur RFO.

Et que penser des propos du secrétaire d'Etat à l'industrie, Luc Chatel, qui a rendu hommage au «gros travail» accompli par son collègue de l'Outre-mer, rappelant qu'il avait permis un accord sur une plate-forme de 131 mesures?

Là encore, ce n’est pas vrai. Il n’y a pas d’accord sur le prix du carburant, pas d’accord sur l’eau, pas d’accord sur le pain et pas d’accord sur les biens de première nécessité. Rien n’est acquis et nos revendications restent inchangées.

Que vous inspirent les mesures validées mardi 10 février par le premier ministre François Fillon pour les Antilles, la Réunion et la Guyane concernant l’anticipation à 2009 au lieu de 2010 du versement du Revenu de solidarité active, l’aide au logement ou à la restauration scolaire?

Nous n’avons rien gagné. Ce ne sont que des discriminations qui ont été supprimées. Même Yves Jégo a admis que le rapport d’expert sur la filière pétrolière en cours d’élaboration, et dont le gouvernement a obtenu certains éléments, fournit les preuves de l’escroquerie dont les Guadeloupéens sont victimes. Aujourd’hui nous payons 1,07 euro le litre d’essence, mais après l’avoir payé 1,60 euro pendant des années, nous considérons que ce n’est rien de moins que le remboursement de ce que l’on nous a volé.

Yves Jégo a de nouveau rejoint Paris, vendredi 13 février, semble-t-il pour ne pas revenir. Etes-vous en contact avec les deux médiateurs du gouvernement qui étaient aujourd’hui en Guadeloupe?

Il n’y avait rien de nouveau sous le soleil. Nous leur avons dit que nous avions déjà négocié avec le secrétaire d'Etat et le patronat un pré-accord et que nous attendons qu’ils le respectent.

Au début du mouvement, vous rappeliez que «le spectre de mai 1967 est perceptible, quand l’Etat français a assassiné plus de 100 Guadeloupéens suite à une grève dans le bâtiment pour, après, accorder 25 % d’augmentation de salaire contre 2,5 réclamés. Toujours le même scénario, ils demandaient aux travailleurs en grève d’être raisonnables, de reprendre le travail».

Faut-il craindre ce genre de dérapage?


Peut-être. Mais nous ne sommes pas en 1967. Nous ne nous laisserons pas tuer comme ça.


Que pensez-vous de l’appel à la grève le 5 mars dans l’île de la Réunion, à 13.000 kilomètres des Antilles, dans l'océan Indien, avec des revendications semblables sur la «vie chère»?

C’est une très bonne chose pour notre lutte. Le président français veut absolument éviter un embrasement généralisé. Quand on voit les milliers de Français qui sont descendus dans les rues de France métropolitaine le 29 janvier dernier, on imagine très bien que cela puisse arriver. Le gouvernement a peur de la contagion mais si, quand il s’agit d’aider les travailleurs, les dirigeants se cachent, je suis certain qu’elle finira par gagner la France et même l’Europe.


et en cas de rupture du lien vers le document cité :

Jego.pdf
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Message par jeug » 14 Fév 2009, 11:26

(com_71 @ samedi 14 février 2009 à 10:04 a écrit : C'est en ligne (l'intervention de G. Joachim-Arnaud) :

http://www.rfo.fr/v4_player2_jt.php3?ids=2

à 44mn sur 1h 21, mais tout le JT est passionnant.

Bravo à Ghislaine ! =D>

Les problèmes posés à la population par la grève (les étudiants qui n'ont pas mangé depuis 3j en sont une illustration, les rats qui arrivent avec les déchets en ville, l'approvisionnement en essence des services d'urgence, etc.) sont certainement et visiblement la préoccupation actuelle du collectif de la grève.
Bien sûr, les élus sautent sur l'occasion pour appeler à la fin de la grève, Marie-Jeanne en tête.
Et à ce sujet, c'est très intéressant ce que raconte le camarade de la CGTM sur ce que le collectif organise (on a noté au passage la très belle phrase "c'est pas parce que les écoles sont fermées que les livres ne doivent pas être ouverts", à ranger avec la citation d'Arlette qui dit que lire ça permet de s'enrichir sans exploiter personne).
Dans une situation de grève générale qui dure, ce doit être tout un débat permanent que de décider ce que l'on fait pour aider la population à en supporter les inconvénients.
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Message par Matrok » 14 Fév 2009, 12:59

À noter aussi dans la vidéo ci-dessus, à 58 min., les propos d'un sénateur UMP (!?) qui dénonce les "pratiques coloniales" de la grande distribution et détruit en quelques secondes les arguments mensongers de celle-ci pour refuser de baisser ses marges outrancières, et selon lui déjà illégales...
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Message par com_71 » 14 Fév 2009, 13:09

(Matrok @ samedi 14 février 2009 à 12:59 a écrit : à 58 min., les propos d'un sénateur UMP (!?) qui dénonce les "pratiques coloniales"

Virapoullé, sénateur UMP à la Réunion, vieille figure réactionnaire de l'île.
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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Message par titi » 14 Fév 2009, 14:44

(com_71 @ samedi 14 février 2009 à 10:04 a écrit :
http://www.rfo.fr/v4_player2_jt.php3?ids=2

à 44mn sur 1h 21, mais tout le JT est passionnant.

oui, passionnant !
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Message par Jenlain » 14 Fév 2009, 14:46

(com_71 @ samedi 14 février 2009 à 12:09 a écrit :
(Matrok @ samedi 14 février 2009 à 12:59 a écrit : à 58 min., les propos d'un sénateur UMP (!?) qui dénonce les "pratiques coloniales"

Virapoullé, sénateur UMP à la Réunion, vieille figure réactionnaire de l'île.

Il est aussi connu pour s'en etre mis plein les poches quand il était maire de Saint - André non?
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Message par com_71 » 14 Fév 2009, 18:13

Il est souvent question de la tuerie de mai 1967 (répression d'une grève d'ouvriers du bâtiments en Guadeloupe).. Ce qu'en disait Combat Ouvrier :

(Combat Ouvrier mai 2007 a écrit :Il y a 40 ans, les 26 et 27 mai 1967 : répression coloniale sanglante à Pointe-à-Pitre

Les événements qui se sont déroulés les 26 et 27 mai 1967 à Pointe-à-Pitre ont été réprimés dans le sang. Tout a commencé dans la matinée du 26 mai, lorsque des ouvriers du bâtiment en grève se sont heurtés aux forces de l’ordre près de la Darse, devant la Chambre de Commerce où se déroulaient les négociations avec le patronat. Ce dernier, plutôt que d’accorder 2% d’augmentation de salaire réclamés par les travailleurs a fait intervenir les forces de l’ordre. Les heurts entre ces hommes armés et les travailleurs se sont terminés par une fusillade brutale. Un responsable syndical, Jacques Nestor, a été le premier visé et abattu. Cette répression sanglante a déclenché un mouvement de colère dans les rues de Pointe-à-Pitre. De nombreuses personnes ont été atteintes par des balles. Dans la nuit du 26 au 27, des heurts violents ont opposé la population aux forces de l’ordre en particulier dans les quartiers pauvres de Lauricisque et de Vieux Bourg. D’autres victimes ont succombé sous les balles. De nombreux blessés ont été transportés à l’hôpital. La colère a été d’autant plus grande que la population n’a pas été avertie qu’il y avait une telle tuerie. Il n’y a pas eu de sommation ni de couvre-feu. Il s’agissait d’une véritable «chasse aux nègres», par des troupes coloniales blanches déchaînées. Des émeutiers ont alors eu une réaction anti-blancs en incendiant des voitures de métropolitains et de touristes, molestant certains d’entre eux.

Ces événements ont eu lieu dans un contexte de mécontentement dû à une situation économique et sociale de crise. Les jeunes frappés par le chômage et de nombreux travailleurs sans emploi n’avaient d’autres solutions que d’émigrer vers la France ; ce mouvement de population assez important était alors encadré par un organisme officiel, le BUMIDOM (Bureau de migration des DOM). La pauvreté se caractérisait par un habitat insalubre. Une grande partie de la population et des campagnes vivaient encore dans des cases sans eau et sans électricité. L’affaire Srnsky à Basse-Terre a été le signal d’alarme de ce mécontentement. Le 20 mars 1967, Srnsky un commerçant, a lâché son chien contre un cireur de chaussures infirme qui travaillait devant son magasin. Ce geste raciste a déclenché deux jours d’émeute à Basse-Terre. Deux mois après, ce sont les événements de Pointe-à-Pitre qui ont éclaté en faisant cette fois-ci de nombreuses victimes. A l’époque des faits on a annoncé officiellement 8 victimes. En 1980, le ministre Georges Lemoine a déclaré qu’il y a eu 87 morts. En réalité il y en a eu beaucoup plus sans compter de nombreux blessés dont ceux qui sont restés infirmes. Quarante ans après ces événements on ne sait pas de façon précise combien de personnes ont perdu leur vie. Nombreux sont ceux qui ont eu peur de témoigner et qui ont caché la mort d’un proche pour ne pas être inquiétés par la justice.

Le pouvoir colonial a désigné comme responsable de ces événements l’organisation nationaliste le GONG qui dénonçait la politique du gouvernement et revendiquait l’indépendance. De nombreux dirigeants du GONG ont été arrêtés et jugés en France. Leur procès a fait beaucoup de bruit à l’époque. C’est grâce à la mobilisation et aux actions de soutien que ces militants ont été libérés. Il y a eu aussi de nombreuses arrestations en Guadeloupe parmi des militants et des jeunes des quartiers pauvres. Plusieurs procès ont eu lieu au tribunal de Pointe-à-Pitre et ont mobilisé la population. Des militants ont été libérés mais les jeunes des quartiers pauvres sont restés plusieurs années en prison.

Tous ces militants qui ont subi la répression, en particulier ceux du GONG, ont été accusés de menées séparatistes. Le pouvoir colonial les a réprimés pour casser le mécontentement et faire peur à la classe ouvrière. Celle-ci a eu du mal à se mobiliser pendant les trois ans qui suivirent, mais dès le début de la décennie 1970 les travailleurs relèveront la tête et les luttes reprendront.

Le mouvement nationaliste quant à lui, après avoir été affaibli durant des années par cette répression et des divisions internes, a repris des forces politiques au cours de ces années 70 en mobilisant les travailleurs de la canne dans deux syndicats l’UTA et l’UPG. S’ensuivront alors quinze années d’agitation sociale et de luttes anti-colonialistes. Elles obligeront le gouvernement français et les patrons à faire bien des concessions. Concessions économiques sur les salaires, sur l’application des lois sociales en vigueur en France (égalité des allocations sociales, création de logements sociaux, amélioration notable des cadres de vie, etc.). Il faut noter aussi d’importants progrès aussi au niveau de l’éducation, en matière de création d’écoles primaires, de collèges et de lycées. Concessions politiques avec un recul du pouvoir sur la liberté d’expression politique notamment par l’acceptation des revendications autonomistes et indépendantistes, par l’officialisation du créole, etc. Toutes ces revendications avaient été posées à la fin des années cinquante causant de nombreuses manifestations et grèves. On peut dire que le prix payé en Mai 1967 fut exorbitant mais les générations qui suivirent se rendirent compte que les autorités coloniales avaient pris conscience qu’en cas de nouveaux dérapages une partie de la population notamment la jeunesse était prête à répondre sur le même plan. Dans les conflits qui se multiplièrent dans les années 1980 jusqu’au années 2000, les autorités firent preuve de prudence et cherchèrent toujours à contrôler le comportement de leurs troupes.

On peut donc affirmer que les sacrifices des ouvriers et des émeutiers de 1967 ne furent pas vains.
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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Message par Musset93 » 14 Fév 2009, 20:52

Quel enfoiré ce journaliste de RFO qui interroge les représentants du collectif ! Déjà le 12 il a été ignoble avec le porte parole venu rendre compte a l'antenne, ensuite hier avec la copine de la cgt il a voulu refaire son cirque mais comme elle était plus coriace il a carrément fait le coup de la coupure ...
En voilà un qui a clairement choisi son camp.
Ce jean luc paul joseph mériterait bien que les grévistes le bousculent un peu hors antenne. :boxing:
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