Des paysans aux moeurs mafieuses ?

Message par Groza » 06 Oct 2008, 08:43

(LeParisien a écrit :En Auvergne, un éleveur bio ne veut pas céder aux menaces
Teilhet (Puy-de-Dôme)Geneviève Colonna d’Istria | 06.10.2008, 07h00 


IL NE RESTE PLUS que les murs épais de la grange et un tas de cendres encore fumant. Tout le reste a été détruit par un incendie dans la nuit de vendredi à samedi. Feu volontaire ou accidentel ? Chacun à Teilhet (Puy-de-Dôme) a sa petite idée. Mais personne ne croit franchement à une coïncidence. Car la victime est malheureusement toujours la même.

Une fois encore, Jean-Hugues Bourgeois est dans le collimateur. Ce jeune agriculteur de 29 ans, originaire des Hautes-Alpes, a décidé de s’installer en Auvergne en 2006 pour se lancer dans un élevage bio de chèvres et de caprins et ouvrir une fromagerie.

Au début, tout allait bien. Mais les choses se sont vite dégradées lorsque l’un de ses voisins a décidé de lui céder une cinquantaine d’hectares de très bonnes terres, forcément convoitées par quelques paysans du cru. En avril, Jean-Hugues Bourgeois retrouve dix de ses chèvres tuées au pistolet d’abattage en pleine nuit. Les murs de sa ferme sont tagués d’insultes. Les pneus de son tracteur sont crevés, son matériel volé et des rats sont même déposés dans sa boîte aux lettres…

« On est tous convaincus que ce nouveau feu n’est pas le fait du hasard »

Le 9 août dernier, son bâtiment à fourrage et sa voiture sont la cible d’un incendie, toujours au milieu de la nuit. Quinze jours plus tard, une lettre en forme de cercueil est déposée sur le siège de son tracteur, contenant des menaces de mort et de viol sur sa fille de 8 ans et sa femme. Plusieurs plaintes ont déjà été déposées par l’agriculteur. Le parquet de Riom vient de nouveau d’être saisi. Mais en plusieurs mois d’enquête, les gendarmes n’ont toujours pas mis la main sur les coupables.

La victime, elle, ne tient plus à commenter tous ses malheurs. « Je paye très cher le fait d’avoir rompu la loi du silence. On m’a conseillé de ne plus parler », nous a-t-il confié, hier, désabusé. Heureusement, dans ce village de trois cents âmes, Jean-Hugues a encore des amis. Notamment ceux qui l’ont aidé à libérer ses chèvres des flammes ce week-end. « C’est un homme courageux, confie un voisin. Endurer tout cela et rester, c’est beau ! On est tous convaincus que ce nouveau feu n’est pas le fait du hasard. Les portes de la grange avaient été fermées avec des pierres pour empêcher les bêtes de s’échapper. »

Jean-Hugues Bourgeois a déjà beaucoup perdu. Endetté pour rembourser son exploitation, il n’a d’autre choix que de rester à Teilhet. Certains proches, craignent déjà que le calvaire du chevrier des Combrailles, baptisé « l’étranger » par certains, ne s’arrête pas là.
"Nous sommes de ceux [...] qui ne desserreront jamais les mâchoires sauf pour sortir les crocs"
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Message par Groza » 02 Déc 2008, 11:50

Il a fini par abandonner

(LeParisien a écrit :Harcèlement

L’agriculteur menacé de mort vend son exploitation

« JE N’ASPIRE qu’à une seule chose, redevenir Monsieur Personne ! » Jean-Hugues Bourgeois a fini par baisser les bras. Cet éleveur de chèvres, depuis deux ans à la tête d’une exploitation agricole biologique au Teilhet (Puy-de-Dôme), préfère quitter le village où il s’était installé avec sa famille.

« Fatigué », « écoeuré », après plusieurs mois de harcèlement et de menaces, ce jeune agriculteur de 29 ans a décidé de reconstruire sa vie ailleurs.

« Je suis jeune, j’ai une famille, une vie à faire », explique-t-il, sans vouloir « rajouter de l’huile sur le feu ». Car depuis bientôt un an, la vie du chevrier des Combrailles est devenue un véritable enfer. Originaire des Hautes-Alpes, le jeune homme avait fait le choix en 2006 d’installer son foyer dans un village de trois cents âmes pour y élever des chèvres et fabriquer du fromage biologique. Son voisin, Gérard Message, un agriculteur du cru proche de la retraite, croit en lui et lui vend une cinquantaine d’hectares de terres très convoitées dans la région. C’est à cette date que les ennuis commencent vraiment. Ses chèvres sont d’abord tuées au fusil d’abattage, sa grange est incendiée, sa femme et sa fille menacées de viol et de mort par des anonymes.

Il ne voulait pas céder au chantage

Jean-Hugues Bourgeois, lui aussi menacé via des lettres anonymes, dépose alors plusieurs plaintes. La gendarmerie est chargée de l’enquête et le procureur de Riom saisi. Mais rien n’y fait, les menaces continuent, les pressions aussi. Même le propriétaire des terres, Gérard Message, reçoit un ultimatum, dont la date butoir est fixée au 1er décembre. « Si l’exploitation Message n’est pas confiée en totalité à la Safer, le traître Message sera exécuté », annonce la lettre anonyme. Le vieil homme a choisi de prendre ce message avec philosophie. « Mes parents n’ont pas fui face aux nazis, je ne fuirai pas devant ces traîtres ! »

Dans ce climat de haine et face à ces méthodes de cagoulards, le jeune chevrier avait jusqu’à présent choisi de se battre, coûte que coûte, « pour ne pas laisser gagner ces individus ». Mais après des mois, l’enquête ne débouche sur aucune piste et les coupables courent toujours. Malgré le soutien d’une partie de la population locale, Jean-Hugues Bourgeois a décidé de vendre son troupeau de brebis. Il est désormais à la recherche d’une autre exploitation agricole à reprendre, loin de Teilhet et de ses maîtres chanteurs.

Le Parisien
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Message par canardos » 02 Déc 2008, 18:52

c'est bien des moeurs mafieuses....cela dit lorsque les memes pratiques mafieuses ont poussé un agriculteur qui cultivait des ogm au suicide, la presse en a beaucoup moins parlé et on a fait beaucoup moins de foin que pour un agriculteur bio...

deux poids deux mesures....
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Message par com_71 » 02 Déc 2008, 19:27

Pris au hasard dans la presse un article (NouvelObs.com) sur les faits abordés par Canardos.

a écrit :Un éleveur se suicide avant une action anti-OGM

NOUVELOBS.COM | 23.06.2008

Un éleveur qui avait semé du maïs transgénique s'est pendu dans le Lot, près de Bretenoux, où des militants anti-OGM avaient prévu d'organiser un pique-nique.

Un éleveur-agriculteur qui avait semé du maïs transgénique s'est suicidé dimanche 5 août dans le Lot, a-t-on appris de source judiciaire. Il s'est donné la mort en se pendant à un arbre, dans un champ de Girac, près de Bretenoux, où des militants anti-OGM avaient prévu d'organiser un pique-nique.
Agé de 46 ans, cet éleveur de porc était marié et père de quatre enfants. Il a téléphoné à la gendarmerie, dimanche matin vers 8h30, pour annoncer son intention.
Au pied de l'arbre où l'homme s'est pendu, on a trouvé un plan de maïs et un tract appelant à la manifestation.

Le suicide ne fait guère de doute

Une enquête a été ouverte par le parquet de Cahors afin de rechercher les causes de la mort, mais de source judiciaire, on indique que le suicide ne fait guère de doute, tout en soulignant "la difficulté de faire le lien entre une manifestation qui s'annonçait pacifique et ce geste".
La préfète du Lot, Marcelle Pierrot, s'est rendue sur l'exploitation afin de rencontrer la famille. Elle s'est également entretenue avec des militants anti-OGM.
Quant au pique-nique anti-OGM, il a été annulé au dernier moment après que les militants anti-OGM ont appris le décés de l'exploitant.

"Provoquer un débat"

"Nous n'étions pas là pour faucher mais pour provoquer un débat sur les OGM", a expliqué Patrice Vidieu, le porte-parole de la Confédération paysanne du Lot, l'un des mouvements ayant organisé le pique-nique.
Les ministres de l'Ecologie et de l'Agriculture, Jean-Louis Borloo et Michel Barnier, ont adressé leurs condoléances à la famille de l'éleveur. Ils ont lancé "un appel commun à l'apaisement et à la dignité à l'intention de tous les acteurs du débat sur les OGM".
Les deux ministres rappellent dans un communiqué "que la question des OGM reste ouverte dans notre pays. Elle n'est pas tranchée et ne pourra l'être qu'à l'issue d'un véritable débat de société, dans un climat serein, au cours duquel tous les points de vue pourront être entendus. Les travaux actuellement conduits à l'occasion du Grenelle Environnement offrent précisément le cadre d'une telle réflexion", estiment-ils.

"Respecter les règles élémentaires d'un Etat de droit"

"Un débat constructif sur les OGM impose que tous les acteurs s'engagent à respecter les règles élémentaires d'un Etat de droit, ceci sans préjuger des conclusions des contentieux déjà engagés", poursuivent les ministres.
Plusieurs actions de militants anti-OGM ont eu lieu durant le week-end, notamment dimanche matin près de Murviel-lès-Béziers, dans l'Hérault, où une cinquantaine de militants, dont José Bové, ont arraché des pieds de maïs transgénique. Les militants demandent un moratoire sur la culture d'OGM en plein champ.


Peut-on qualifier une manifestation, préparée semble-t-il au grand jour par des militants anti-OGM, de "pratique mafieuse" ?
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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Message par Wapi » 02 Déc 2008, 19:32

(com_71 @ mardi 2 décembre 2008 à 18:27 a écrit :

Peut-on qualifier une manifestation, préparée semble-t-il au grand jour par des militants anti-OGM, de "pratique mafieuse" ?

Ben ... poser la question, c'est y répondre.

Si chaque fois qu'un coup de pression fait craquer quelqu'un c'est "mafieux", il y a des mafieux partout. A commencer parmi la population des collèges et des lycées ...
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Message par canardos » 02 Déc 2008, 20:30

poser la question c'est y repondre...à condition de bien la poser...

car les manif des anti-ogm se traduisent par la destruction des récoltes....on les appelle des faucheurs...

exactement ce qu'ont fait les autres agriculteurs à l'agriculteur bio en tuant ses betes...
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Message par ianovka » 02 Déc 2008, 20:35

Bien sûr, et puis ils ont juste menacé des personnes de mort, juste menacé de violer femme et enfants, juste foutu le feu à sa grange.

Mais bordel, quoi qu'on puisse penser des faucheurs comment oser mettre ça sur le même plan ???? :x

N'importe quoi vraiment !
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Message par canardos » 02 Déc 2008, 20:38

autre pratique recommandée et appliquée contre les agriculteurs qui cultivent des ogm:

engager un max de proces contre l'agriculteur en cause pour "contamination" en lui imposant ainsi des frais tres lourds d'avocat, ces procedures étant précédées et accompagnées d'une campagne de menaces sur le theme "si vous etes condamnés monsanto ne paiera pas ce sera vous".

les organisations anti-ogm recommandent de d'attaquer aux agriculteurs car c'est un maillon faible, vu leur endettement. il ne peuvent ni assurer des actions en justice ni se priver de récolte...

ce sont justement ces menaces qui ont poussé cet agriculteur au suicide..

mais pour wapi ce n'est pas mafieux....c'est simplement "mettre la pression"...
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Message par canardos » 02 Déc 2008, 20:40

ianovka, c'est vrai que les anti-ogm ne sont pas allés jusqu'aux menaces de mort...

encore que ces menaces on les trouve sur le net vis à vis des scientifiques...

mais pour ce qui est des destructions de recoltes ou de silos je ne vois pas en quoi c'est different de tuer du betail ou d'incendier une grange.
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Message par com_71 » 02 Déc 2008, 20:47

(ianovka @ mardi 2 décembre 2008 à 20:35 a écrit : comment oser mettre ça sur le même plan ?

Il ose.
C'est canard-ose. :prosterne:
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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