Victoire d'Obama, premier président noir des Etats

Dans le monde...

Message par roudoudou » 12 Nov 2008, 21:21

(Convidado a écrit : Faut pas se mettre à des années lumière de la conscience réelle et des sentiments momentanées ou à plus à long terme des masses tout en s'accrochant fermement aux principes.

Salut convidado :wavey:

Oui et non ça dépend aussi de la boîte et comment tu discute avec les gas. Sinon j'aurais pas fait faire quelque bonne grève à droite à gauche même en tant qu'interime.
Donc ça sa se discute à tête reposé pas un soir après le boulot.

Pour moi les principes sont important ne serai se pour être droit ou du moins le plus droit possible.

a écrit :D'où je tire cela? Non pas des textes sacrés (bien qu'ils ont du dire pareil) mais de mon expérience directe en tant que propagandiste (nul) des idées communistes (version LO à peu près et à la marge). de ce que je dis au boulot et du retour (des fois dans les dents) de mes collègues.

J'avance à tâtons et par approximations (pour "affiner" je lis le forum et tout ce que je peux attraper LO ou Woods, même le Financial Times) tout en mettant en pratique la théorie de la connaissance marxiste dit "des masses aux masses". C'est à dire: résumer les idées disperses et fragmentaires des masses (par exemple "j'arrive pas à joindre les deux buts") en une idée d'action ("revindiquons plus de salaires!" en un premier approche pour passer à "mettons nous en grève pur des meilleurs salaires!") mais je n'ai pas arrivé encore dans cette boite jusque là....

Dans l'ensemble d'accord avec toi il ne faut pas être trop dogmatique :roll:
D'ailleurs je suis bien content que tu vienne discuté j'avais des idees toutes faite sur les maos tu m'a démontré plusieurs fois par t'es écrits qu'il y a de très bon camarade chez les maos.
Et on doit écouté et apprendre de tout et tout le monde ça c'est sûr!!!
a écrit :je n'ai pas arrivé encore dans cette boite jusque là....

Si c'est une PME se n'est jamais de la tarte en France comme ailleurs donc fait se que tu peux. donc discute avec t'es collègue de tout et de rien et de temps en temps tu parle politique enfin celle qui nous plait et regarde qui et qui.
@ plus pour rediscuté je suis fatigué (:|
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Message par interluttant » 14 Nov 2008, 19:26

Ca va Roudoudou, bien reposé ? excuses, , je pense à te traduire le tract de "Speak out", mais il me faut pour cela 1 heure car mon anglais n'est pas top. Mais peut-être Com ferait il cela mieux et plus vite ?
En attendant, voilà le tract NPA, que je trouve pour cette fois, tout à fait bon.

tractNPA.pdf
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Message par roudoudou » 14 Nov 2008, 21:06

Bonsoir interluttant :wavey:

a écrit :Interluttant Ca va Roudoudou, bien reposé ?


le moral ça va mais je serais reposé dimanche quoi que pas sur que je vienne sur le falo je lis du marx, du rosa luxemburg,et du camarade trotsky et du Lenine.
En se moment je bouquine à donf politique. Mais je me rassure le patronat va me donner du temps pour lire en 2009.
Donc je vais pouvoir révisé quesqui son sympa ses braves patrons. ;)
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Message par Gaby » 23 Nov 2008, 20:16

Un article où l'auteur défend l'idée que l'élection de Barack Obama correspond à un retour sur le devant de la scène des questions de classe aux Etats-Unis, et qu'Obama a battu la vieille stratégie conservatrice qui opposait le combat social au combat racial.

http://www.laviedesidees.fr/Barack-Obama-e...king-class.html

a écrit :Barack Obama et la working class américaine
L’autre victoire démocrate

par Jean-Christian Vinel [17-11-2008]

Domaine : Politique

Dossiers : Elections américaines 2008

Mots-clés : syndicalisme | ouvriers | parti démocrate | États-Unis

L’élection de Barack Obama a mis fin à plusieurs décennies de désaffection des travailleurs américains à l’égard du Parti démocrate. Jean-Christian Vinel souligne la portée historique de ce vote qui brise la représentation traditionnelle d’une classe ouvrière uniformément blanche et conservatrice.

--

L’élection du sénateur noir américain Barack Obama à la Maison Blanche le 4 novembre dernier a fortement marqué les esprits, tant elle symbolise l’évolution des relations raciales aux États-Unis, quarante ans seulement après les succès remportés par le mouvement pour les droits civiques. Cependant, si l’on insiste à juste titre sur la symbolique raciale ou post-raciale de la victoire du candidat du Parti démocrate, il ne faut pas oublier à quel point race et classe sont imbriquées dans les processus identitaires aux États-Unis. De fait, on n’a pas encore perçu toute l’importance de cette élection au regard de l’histoire sociale du pays.

Depuis près d’un an, c’est pourtant à l’aune de sa capacité à incarner les intérêts de la working class américaine que les observateurs, à l’instar du conservateur William Kristol, cherchaient à cerner les forces et les faiblesses du sénateur de l’Illinois. Hier délaissée dans une Amérique périurbaine qui voyait son centre de gravité politique dans le groupe des soccer moms, ces femmes issues de la classe moyenne supérieure qui emmènent leurs enfants jouer au football, la logique de classe est réapparue à travers des figures telles que Joe the plumber, Bob the mechanic, les Nasqar dads (les fans de course automobile nasqar) et bien d’autres représentations similaires du travailleur américain dont on a soudainement redécouvert l’importance électorale [1].

Le contexte de crise explique sans doute ce revirement, que l’on peut néanmoins replacer dans le cadre plus général des réflexions sur l’égalité sociale qui animent un nombre croissant de syndicalistes, de travailleurs sociaux et de chercheurs depuis une quinzaine d’années. Ces derniers avancent avec force que le Parti démocrate pourrait faire bien plus pour représenter les intérêts d’une classe ouvrière passée sous le boisseau d’un débat politique organisé autour des classes moyennes et des minorités, comme l’expliquent Joel Rogers et Ruy Teixeira dans un ouvrage remarqué en 2000 [2]. Sans doute les définitions de cette classe ouvrière post-fordiste différent-elles, mais on s’accorde pour constater l’inadéquation entre les discours politiques des candidats démocrates et la situation concrète d’une majorité de salariés blancs, noirs et latinos qui n’occupent pas de poste de cadre (manager) et ne sont pas diplômés de l’Université : ils représentent les trois quarts de la main d’œuvre et ont vu leurs salaires réels baisser de près de 15% depuis la fin des années 1970. Au-delà de cette réflexion sur l’inégalité croissante de la répartition des richesses dans la société américaine, des modes d’action ont vu le jour pour répondre aux nouvelles formes de précarité : les mouvements pour l’instauration d’un living wage local, les nouvelles formes d’actions syndicales comme Change to Win, le combat contre l’entreprise Wal-Mart ou encore les recherches sur les travailleurs pauvres participent globalement à l’émergence d’une nouvelle question sociale. Il n’est pas anodin qu’au cours de l’été 2006 le New York Times ait publié une série d’articles sur les classes sociales aux Etats-Unis [3].

Barack Obama a certes mené une campagne modérée, mais son parcours politique récent témoigne de l’influence de ces considérations sociales. Au Sénat, Obama fut le sponsor de la première proposition de réforme du droit du travail depuis Harry Truman : il s’agissait de donner aux syndicats américains, aujourd’hui trop faibles pour jouer leur rôle de régulation sociale, les moyens de recruter des adhérents plus facilement et de contraindre les entreprises à signer des conventions collectives en imposant le recours à un arbitre indépendant en cas de blocage des négociations. Rejeté par le Sénat, l’Employee Free Choice Act fut voté par la Chambre des représentants l’an dernier et concentre désormais toutes les inquiétudes des milieux patronaux. Dans le même temps, Obama a fait campagne pour une augmentation du salaire minimum de plus de 30% sur trois ans (de 5,85 dollars à 9,50 dollars d’ici 2011), proposition qui reflète une réalité méconnue : aux États-Unis, le salaire minimum est situé en dessous du seuil de pauvreté et représente 30% du salaire moyen aujourd’hui, contre 58% dans les années 1950, au faîte de la régulation fordiste. Soucieux de disqualifier ces propositions, les commentateurs conservateurs dénoncent le « New Deal dépassé » proposé par le sénateur de l’Illinois.
Une classe ouvrière blanche ?

Comment, dès lors, expliquer que depuis le printemps de nombreux observateurs aient douté qu’Obama puisse vraiment incarner les intérêts des classes populaires ? C’est que, depuis les primaires du Parti démocrate, on mobilise contre lui l’image d’une classe ouvrière définie à partir de postulats racistes et populistes, définition qui exclut largement les minorités. Ainsi, au printemps, Hillary Clinton se présente-t-elle en défenseur des « working, hard working Americans, white Americans », tandis que les journalistes de CNN ou de Fox TV s’interrogent quand Obama refuse le café que lui offre le patron d’un diner de l’Ohio et commande un jus d’orange : n’a-t-il pas trahi le décalage sociologique qui le sépare de l’Amérique populaire ? Après les primaires démocrates, c’est au tour des Républicains de revendiquer le soutien de la working class américaine. John McCain invoque « Joe le plombier », cet américain industrieux réticent à l’idée de financer des programmes sociaux inefficaces comme le système de retraite (social security), tandis que des électeurs républicains se saisissent de la mémoire de Rosie la riveteuse, icône qui incarne le patriotisme des femmes américaines pendant la Seconde Guerre mondiale, pour accroître la légitimité de Sarah Palin auprès de l’électorat populaire féminin. « We can do it ! » lit-on sur des affiches où l’on a superposé le visage de Palin à celui de la célèbre figure ouvrière.

Tout au long de la campagne, c’est donc à la représentation d’une classe ouvrière blanche et conservatrice, méfiante à la fois à l’égard des Noirs américains et des intellectuels issus des grandes universités de l’Ivy League (rappelons que Barack Obama est diplômé de Columbia et de Harvard) que l’on a eu recours pour mettre en doute sa capacité à représenter le peuple américain. Ce discours de classe semble d’autant plus opportun que des tensions entre Obama et les ouvriers américains ont surgi lorsque ce dernier, au mois d’avril, a critiqué ces Américains qui accordent une importance « démesurée à la religion et aux armes ».

Toutefois, on aurait tort de ne voir dans cette construction rhétorique du travailleur américain qu’une stratégie de campagne. Aux États-Unis, la notion de classe a toujours été étroitement liée aux identités raciales, ethniques et religieuses, et la représentation du travailleur américain en homme blanc remonte aux premières heures du syndicalisme américain, quand au début du XXe siècle, l’American Federation of Labor de Samuel Gompers refusait les adhésions des ouvriers noirs et faisait campagne contre les immigrés. Que l’on se souvienne par exemple des « grèves de la haine » qui jalonnent l’histoire sociale des États-Unis pendant la Seconde Guerre mondiale, lorsque les ouvriers et les ouvrières s’opposaient à l’arrivée des Noirs à l’usine, ou encore des efforts déployés par les syndicats dans les années 1960-1980 pour s’opposer aux programmes d’affirmative action mis en place pour remédier aux effets de leurs pratiques discriminatoires.

Plus encore, comme l’a montré l’historien Michael Kazin, dans sa dimension populiste (au sens où elle oppose le peuple aux élites intellectuelles), cette définition de la classe ouvrière représente l’héritage de Richard Nixon : à partir de 1972, les ouvriers blancs vivant dans les grandes agglomérations du nord-est et du mid-west constituent l’un des piliers d’une majorité conservatrice qui s’appuie par ailleurs sur le dynamisme démographique et les particularités culturelles des États de la sunbelt [4]. En effet, Nixon et, plus généralement, le mouvement conservateur sont parvenus à briser la coalition électorale du New Deal et à s’assurer les voix d’une part importante de l’électorat ouvrier (notamment des hommes) en opposant la discipline, le labeur, les valeurs morales ou encore le nationalisme des ouvriers aux mouvements sociaux qui transforment alors l’Amérique [5]. Sur fond de crise économique et de remise en cause du keynésianisme, le terme liberal (la gauche aux États-Unis) devient alors une épithète péjorative résumant les maux que l’on prête aux Démocrates, particulièrement leur propension a dépenser les impôts des « honnêtes » Américains dans des programmes d’assistance sociale tout aussi dispendieux qu’inefficaces et leur désintérêt pour les « valeurs authentiques » de l’Amérique : le travail, la famille et la nation au premier chef.

Pour prendre la mesure de la portée électorale de ce discours, il faut garder à l’esprit qu’au cours des trois dernières élections les Américains de race blanche qui n’occupaient pas de poste de cadre et n’étaient pas diplômés de l’Université constituaient 55% de l’électorat, un électorat perdu de dix-sept points par Al Gore en 2000 et de vingt-trois points par John Kerry en 2004. Marqueur de ce paradoxe, le vote des ouvriers syndiqués en 1996, 2000 et 2004 : ils ne soutiennent le Parti démocrate qu’à 59% en moyenne. Quant aux fameuses Wal-Mart women, ces millions de femmes issues de foyers disposant d’un revenu en deçà du revenu médian (55 000 dollars) et qui font leurs courses chez le spécialiste du discount, elles votent majoritairement pour le Parti républicain lors de ces élections. Enfin, on notera que le poids électoral de ces conservateurs est d’autant plus lourd que nombre d’Américains issus des milieux populaires ne votent pas : pauvres, SDF, personnes âgées en difficulté ou prisonniers sont souvent les premiers concernés par les politiques sociales que l’on pourrait mettre en place mais restent absents de la vie politique de la nation, induisant de forts effets déformants : les salariés syndiqués ne représentent que 13% de la main d’œuvre, mais 25% des électeurs [6].
Vers une redéfinition des dynamiques électorales ?

On l’aura compris, bien qu’il ne se soit jamais posé en working class hero, l’élection de Barack Obama constitue une rupture avec ces dynamiques sociales et politiques. Le 4 novembre s’est dessinée une majorité électorale progressiste au sein de laquelle l’Amérique populaire joue un rôle important, ce qui permet aujourd’hui à un syndicat comme Change to Win de mettre en avant une autre représentation de la classe ouvrière, progressiste et post-raciale cette fois : un sondage réalisé le jour de l’élection montre que les salariés non cadres soutenaient majoritairement Obama et attendaient de lui des solutions à leurs problèmes économiques [7].

L’électorat d’Obama
d’après le sondage de Greenberg Quinlan Rosner Research [8]
Catégorie Voix pour Obama
Jeunes (- de 30 ans)  67,00%
Noirs  95,00%
Hispaniques 66,00%
Diplômés de l’Université 53,00%
Salariés syndiqués 65,00%
Avance d’Obama sur McCain
dans les foyers comptant un salarié syndiqué 20 points

De fait, l’élection de Barack Obama a remis en question la définition conservatrice et raciale de la classe ouvrière née de la blue collar strategy de Nixon et fragilisé par là même les fondations du régime politique conservateur qu’elle sous-tendait. Le fort taux de participation mardi soir montre que le sénateur de l’Illinois et son équipe ont su élargir la base sociale du Parti démocrate en conduisant un grand nombre de Noirs américains et de Latinos à s’inscrire sur les listes électorales, réduisant ainsi le poids électoral des électeurs blancs. Au soir de l’élection, ces derniers représentaient respectivement 13 et 10 % des électeurs et ont largement soutenu le candidat démocrate.

Dans le même temps, ses victoires dans les États de l’Ohio, du Michigan ou de la Pennsylvanie le 4 novembre viennent confirmer les sondages qui annonçaient que les électeurs issus des classes populaires blanches seraient plus nombreux à voter selon leur intérêt économique plutôt qu’en fonction de leur identité raciale [9]. Cette évolution est particulièrement visible chez les salariés syndiqués, qui ont appuyé la candidature d’Obama à près de 69% dans ces États-clefs, et à 65% nationalement. Autre donnée essentielle pour comprendre le vote populaire, que l’on définira là encore comme celui des électeurs non diplômés de l’Université, la percée réalisée par le candidat démocrate auprès des salariés blancs âgés de moins de trente ans. En remportant 47 % de leurs suffrages, Obama améliore largement le score de John Kerry.

Dans l’Amérique populaire, seuls les hommes de race blanche et âgés de plus de trente ans ont majoritairement soutenu McCain, dont l’avance sur Obama est de dix-huit points. Mais c’est là une donnée qui doit être affinée, car elle masque une nette division géographique : John McCain a dépassé les scores de George Bush en 2004 dans plusieurs États du sud, où les électeurs évangéliques blancs se sont fortement mobilisés pour lui. Il n’en va pas de même dans le nord du pays, où des associations telles que Working America, qui regroupe des salariés non syndiqués, ont mené un impressionnant travail de terrain en faveur du candidat démocrate et lui ont permis de remporter des victoires locales auxquelles le système des grands électeurs confère une grande importance, quelques milliers de voix pouvant faire basculer un État. Ainsi, à Macomb County, que nombre d’observateurs considèrent depuis le début des années 1980 comme un baromètre permettant d’établir des projections à propos du vote ouvrier, Obama l’a emporté. Dans cette célèbre banlieue de Detroit, où les ouvriers de l’automobile symbolisaient dans les années 1980 le phénomène des Reagan Democrats, on a soutenu le candidat du Parti démocrate à plus de 60%. Dans l’Ohio, c’est un autre lieu symbolique de la culture ouvrière traditionnelle, le comté de Youngstown et ses aciéries, qui a voté démocrate. En d’autres termes, lors de cette élection la classe ouvrière qui avait fait la fortune politique des conservateurs a montré ses premiers signes de déclin, notamment en termes générationnels et géographiques [10].

Franklin Roosevelt avait en son temps appuyé ses réformes sur un électorat aux bases sociales élargies : près de cinq millions de nouveaux électeurs, principalement des ouvriers issus de l’immigration récente, s’étaient ralliés à son combat pour la « sécurité économique » lors de sa deuxième élection en 1936, tandis que les républicains perdaient le soutien des ouvriers syndiqués. Aujourd’hui, c’est Barack Obama qui invoque ce concept de sécurité économique dans un contexte de redéfinition des dynamiques électorales. Sans doute faudra-t-il que le président, à l’instar de son prédécesseur, fasse preuve d’un fort leadership législatif pour transformer l’essai dans quatre ans et solidifier cette majorité émergente. Tel est l’espoir de la gauche américaine, à qui l’élection de mardi soir a ouvert un nouvel horizon social et politique. Dans les années 1930, les ouvriers s’étaient ralliés à Roosevelt pour soutenir son programme social sans pour autant renoncer au racisme qui structurait la société américaine. Se pourrait-il qu’à partir de 2008 les combats pour l’égalité sociale et raciale aillent de pair ?
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Message par tristan » 23 Nov 2008, 21:00

a écrit :Barack Obama désigne son secrétaire au Trésor
LE MONDE


Alors que le nom d'Hillary Clinton circule de plus en plus pour le poste de secrétaire d'Etat, Barack Obama a choisi son secrétaire au Trésor, l'équivalent du ministre des finances. Il s'agit de Timothy Geithner, l'actuel président de la Réserve fédérale (Fed) de New York.

De toutes les désignations pour la constitution du futur cabinet de M. Obama, celle-ci était la plus attendue, dans une situation où l'économie s'enfonce dans la récession.
Le président élu américain a opté pour la plus jeune (47 ans) des quatre personnalités que la rumeur washingtonienne donnait comme favorites ; les trois autres étaient Larry Summers, ancien secrétaire au Trésor de Bill Clinton, Paul Volcker (ancien président de la Fed), et le gouverneur du New Jersey, Jon Corzine, ex-directeur de la banque Goldman Sachs.

Economiste et spécialiste de l'Asie de l'Est (jeune, il a vécu quinze ans en Inde et en Thaïlande), jugé extrêmement "brillant", "cool" mais susceptible par ceux qui l'ont côtoyé, M. Geithner, haut fonctionnaire au Trésor, a joué un rôle prépondérant durant la crise financière asiatique en 1997-1998. Nommé directeur de la politique du développement au FMI en 2001, il avait pris ses fonctions en 2003 à la Fed de New York, dont le rôle d'observateur prioritaire des marchés et des activités bancaires en faisait l'officieux numéro deux de la Fed.

L'avantage de M. Geithner est qu'il contente à la fois les marchés parce qu'il est un homme du sérail (ceux-ci, ayant eu vent de sa nomination, ont clôturé vendredi à + 6,5 %), et les démocrates "étatistes", qui attendent l'homme d'un nouveau New Deal. Son expérience en fait la personne idoine pour être un moteur d'une régulation de la finance internationale. Son pragmatisme, par opposition à l'actuel secrétaire au Trésor, le républicain Henry Paulson, qui a fait figure d'ultralibéral protecteur exclusif des marchés, fait aussi de M. Geithner un dirigeant capable de mener - sans trop se préoccuper des déficits publics dans une phase initiale - une politique de relance par l'investissement de l'Etat dans de "grands chantiers".

A son crédit : sa compétence en économie internationale et le fait qu'il a été l'un des premiers, au sein de la Fed, à prôner des mesures énergiques pour éviter un basculement de la crise financière en crise économique. Six mois avant l'explosion de la "bulle" des titres subprimes, M. Geithner avait entrevu un possible effondrement boursier des produits dérivés. Dès la crise survenue, il a vite été considéré comme le plus "interventionniste" parmi ses pairs.

A son discrédit, son rôle clé tenu auprès de M. Paulson et du président de la Fed, Ben Bernanke, aujourd'hui très critiqués pour avoir mal géré la crise depuis son déclenchement, coûtant à l'Etat beaucoup trop d'argent. Cela lui vaudra certainement de multiples questions lors des auditions au Congrès pour valider sa désignation. Certains reprocheront à M. Geithner d'avoir été le troisième élément d'un trio qui a laissé se poursuivre durant des années la course folle des marchés jusqu'à l'explosion de la bulle immobilière, comme a dit le sénateur républicain du Kentucky Jim Bunning.

Sera-t-il l'homme du "changement" en matière de politique économique qu'a promis M. Obama ? Les premières réactions des analystes, sur le site du Wall Street Journal, indiquaient ce à quoi s'attendent les milieux financiers. "Il est exactement ce que l'administration Obama veut : un activiste qui croit en l'intervention de l'Etat", disait l'un avec dépit. "Que le gouvernement s'implique davantage dans l'économie est simplement la conséquence inévitable des excès passés", rétorquait un autre.

Les deux analystes ne se trouvaient d'accord que sur un plan : M. Geithner pourrait bien être celui qui initiera un réinvestissement de l'Etat dans la "rerégulation" de l'économie américaine.

Sylvain Cypel
Article paru dans l'édition du 23.11.08.



en choisisant comme ministre des finances, le president de la fed. on voit tres bien que obama est du camp de la bourgeoisie et non de la classe ouvriere
tristan
 
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Message par com_71 » 24 Nov 2008, 16:21

(Combat Ouvrier bimensuel trotskyste antillais a écrit :Après la victoire d'Obama, se prendre en main soi-même

La mobilisation pour l'élection d'Obama a montré que des millions et des millions de gens pouvaient sortir de leur indifférence et se passionner pour faire un geste politique. C'est un terrain favorable pour continuer sur une autre voie, pour se mobiliser sur le terrain social et économique, pour faire face à une crise qui s'annonce très grave.
De même qu'il y a eu des dizaines de milliers d'activistes allant chercher chaque voix au profit d'Obama, et notamment parmi les jeunes, il est possible d'imposer le changement à la base. «Yes we can» s'écriaient les manifestants. « On peut changer les choses»! Oui mais par nous-mêmes, par notre propre action et pour notre propre compte!
L'élan qui s'est formé pour faire entrer Obama à la présidence des Etats-Unis, avec cette idée : élire le premier président noir, on peut le considérer comme un terreau fertile pour faire fructifier, développer un mouvement parmi les travailleurs et les pauvres noirs, hispaniques ou blancs.
Il arrive que des événements politiques qui en eux-mêmes ne peuvent pas changer la société, ni même le rapport entre les classes sociales, puissent servir de déclencheur à une vraie mobilisation sociale qui, elle, se donne comme but ce changement de rapport de force. A condition de ne pas être victimes de ses propres illusions.
On peut s'appuyer sur l'émotion, les sentiments, la confiance qui sont nées après l'événement Obama pour aller plus loin sur le plan social, créer un autre rapport de force, faire de la politique tous les jours pour son propre compte, pour améliorer sa vie. On a été capable de gagner un président noir, on en a la fierté, c'est respectable, mais maintenant il faut «nous prendre en main nous mêmes» pour changer notre vie. Pas attendre cela du nouveau président, mais de nous mêmes, de nos propres luttes.
L'état américain, est le plus puissant état impérialiste de la terre. Le président est entouré des hauts cadres de l'armée, de deux chambres parlementaires, d'une cour suprême, de la CIA, et tout un tas d'autres officines regroupant des intérêts divers, agissant dans l'ombre et prêts à tout pour s'opposer à toute mesure un peu progressiste, un peu favorable aux masses laborieuses et pauvres. Tel ce «complexe militaro-industriel» tout-puissant, qui lui se fiche complètement que l'état cherche à améliorer les conditions de vie de la population. Car ces gens-là estiment que les richesses doivent être au service d'une politique militaire menaçante, agressive qui exige de plus en plus d'investissements importants dans l'industrie et la recherche militaire.
Dans le passé, on a vu, lors de la crise de 1929, que les pauvres, les travailleurs n'acceptaient pas avec résignation le sort qui leur était fait par un système capitaliste en crise. La masse de Noirs et d'Hispaniques pauvres si elle se mobilisait pour ses propres revendications, constituerait une véritable poudrière pouvant répandre les explosions y compris à l'intérieur de la classe ouvrière.
« Se prendre en main soi-même» disait un jeune manifestant noir! Cela peut vouloir dire s'organiser massivement pour interdire les expulsions des logements dont on ne réussit pas à payer les traites, contrôler de près ce qui se passe dans les entreprises, où va l'argent du plan Paulson de sept cent cinquante milliards de dollars, empêcher la fermeture d'entreprises utiles à la population sous prétexte d'un manque de financement, se mobiliser massivement pour imposer un système de protection sociale, d'assurance maladie, etc.
La pire attitude pour les masses pauvres et travailleuses, noires ou autres de toute couleur, serait d'attendre que le président Obama fasse quelque chose pour elles.
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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Message par pietro » 24 Nov 2008, 17:53

L'article de Combat Ouvrier (édito ?) est vraiment TRES bon . Le ton et les arguments sont très convaincants (peut-être pour un convaincu) et pleins de nuances et de lucidité. Chapeau =D>
pietro
 
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Message par com_71 » 25 Nov 2008, 00:47

(pietro @ lundi 24 novembre 2008 à 17:53 a écrit : L'article de Combat Ouvrier (édito ?) est vraiment TRES bon . Le ton et les arguments sont très convaincants (peut-être pour un convaincu) et pleins de nuances et de lucidité. Chapeau =D>
Non, l'édito c'est ceci :

(combat ouvrier a écrit :
Editorial
Qu'espérer après la victoire d'Obama?

On comprend que les Noirs américains, et les minorités d'Hispaniques avec eux, soient heureux et fiers de l'élection d'un Noir à la présidence de la république nord-américaine.
C'est un événement considérable dans le pays qui a connu l'esclavage des Noirs, jusqu'en 1865, qui ensuite a subi pendant un siècle le racisme et la ségrégation officielle dans toute une partie du pays, racisme officiel qui fut accompagné souvent de crimes, de lynchages, de sévices et d'humiliations en tous genres. On comprend que la communauté noire et tous les anti-racistes des Etats-Unis considèrent que c'est pour eux un grand pas en avant, une véritable victoire sur tous les réactionnaires des Etats-Unis.
Ils considèrent que c'est, d'une certaine façon, la continuité de la marche sur Washington en 1963 avec le fameux discours de Martin Luther King dont le rêve serait en train de se réaliser.
Mais tous ceux qui se félicitent de l'élection d'Obama n'ont pas les mêmes raisons de le faire. Certes, les minorités raciales opprimées ont tiré un bénéfice de cette élection, bénéfice surtout moral pour l'instant. Mais l'état américain lui aussi va en tirer un grand bénéfice. Car cela va lui redonner un peu de respectabilité, cela redore quelque peu son blason et lui permet de faire croire à un possible changement d'attitude dans le monde: moins d'agressivité, moins d'arrogance, etc. On a vu l'unanimité qui s'est réalisée pour proclamer le côté historique de l'élection d'Obama. En France par exemple de la gauche à la droite tout le monde se félicite de l'élection d'Obama!
Après l'élection d'Obama, quelles que soient la joie et la fierté éprouvées, les Noirs et les pauvres en général de toute couleur, n'ont pas intérêt à se faire des illusions sur ce qu'il pourra changer dans leur vie réelle. Bien sûr, un événement aussi important que cette élection peut avoir une influence morale sur des masses noires, hispaniques, blanches pauvres, etc. Considérant qu'elles ont remporté un succès, elles pourraient, en dehors de toute illusion, retrouver la confiance en elles-mêmes. Cette confiance, qui avait grandi lors de la lutte des droits civiques, avait poussé dans la lutte des millions de gens. Et pas seulement des Noirs.
Une confiance renouvelée, cela peut aller dans le sens qu'exprimait un jeune noir interviewé dans la foule: «Maintenant il ne faut plus se plaindre, pleurnicher, il faut se prendre en main nous-mêmes». Car le président, même s'il est noir, même s'il est considéré comme proche des gens humbles par ses actions passées et ses discours, sera prisonnier d'un appareil d'état qui dispose de trente six mille moyens de s'opposer à toute décision favorable aux masses laborieuses et pauvres.
Mais si les milieux d'affaires, les grands médias, Wall Street, ont soutenu Obama financièrement et autrement, c'est qu'ils attendent de lui un service important qu'il devra rendre. Peut être que Mac Cain inspirait plus confiance à la bourgeoisie la plus réactionnaire, notamment dans les questions internationales, mais pour l'instant le plus grand danger ce sont les questions intérieures, liées à la crise qui monte. C'est cela que demandera la bourgeoisie à Obama! Empêcher, détourner, dévoyer l'explosion de colère des millions de mécontents, tous ces gens qui perdent leur maison, leur travail, etc. Les mauvaises nouvelles tombent les unes derrière les autres: baisse de la vente d'automobiles, recul de la production industrielle, faillite en perspective de nouveaux établissements financiers ou des mêmes déjà renfloués, etc.
Aux USA, comme dans le reste du monde, la crise menace de jeter à la rue des millions de personnes dont beaucoup n'auront pas même une allocation ou une forme de soutien quelconque.
Ce que la bourgeoisie américaine attend d'Obama c'est de prévenir ces explosions, de jeter de l'eau sur le feu qui couve. Certes, dans sa position il pourra négocier l'attribution de moyens financiers, l'application de quelques mesures favorables aux masses qui l'ont porté au pouvoir. Mais face à l'ampleur des dégâts causés par la crise il n'est pas dit que cela suffira à apaiser les souffrances des masses.
Celles-ci ont donc tout intérêt à «se prendre en main soi-même» mais cela peut vouloir dire beaucoup de choses. Si les masses sont capables de se faire craindre dans la rue et dans les entreprises elles pourront arracher des mesures qui leur sont favorables. Elles pourront les imposer quand le rapport de force sera en leur faveur.
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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Message par luc marchauciel » 18 Déc 2008, 11:00

Pour les anglophones : Une video d'un excellent discours d'un dirigeant d'ISO en Californie, qui expose la situation ouverte par l'élection d'Obama.

http://video.google.com/videoplay?docid=47...196016477&hl=en
luc marchauciel
 
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