Génocide au Rwanda

Dans le monde...

Message par logan » 02 Juil 2007, 16:24

a écrit :Génocide au Rwanda: des archives mettent en cause la France


PARIS (AFP)
La France a soutenu le régime rwandais alors qu'elle avait connaissance, contrairement à ce qu'elle a affirmé, dès 1990 de "prémices du génocide" au Rwanda de 1994, selon le journal Le Monde qui cite des archives de la présidence française.
Certains de ces documents ont été transmis le 27 juin à la juge d’instruction du Tribunal aux armées de Paris (TAP) Florence Michon, chargée d'une information judiciaire ouverte en décembre 2005 pour "complicité de génocide" et "complicité de crime contre l'humanité" visant l'armée française.

Dès début octobre 1990, "les prémices du génocide étaient visibles", affirme le quotidien.

Il cite un télégramme diplomatique du 12 octobre du colonel René Galinié, alors attaché de défense à Kigali, qui s'alarme de la multiplication des arrestations arbitraires de Tutsis ou de personnes proches des intérêts des Tutsis par le régime du président hutu Juvenal Habyarimana.

"Il est à craindre que ce conflit finisse par dégénérer en guerre ethnique", écrit l'officier.

Le lendemain, selon le journal, l'ambassadeur Georges Martres précise que "les paysans hutus organisés par le MRND (parti du président) ont intensifié les recherches de Tutsis suspects dans les collines" et que "des massacres sont signalés dans la région de Kibilira".

Mais la France continue de penser qu'il faut "aider Habyarimana coûte que coûte et endiguer l'influence anglo-saxone dans la région portée par l'Ouganda qui soutient la rébellion tutsie" menée par le Front patriotique rwandais (FPR) de l'actuel président Paul Kagame, écrit Le Monde.

Le 3 février 1991, l'amiral Jacques Lanxade, chef d'état-major des armées soumet diverses options envisagées, notamment l'envoi d'un détachement qui devrait "durcir le dispositif rwandais" mais qui pourrait être interprété par les autorités rwandaises comme "un soutien inconditionnel à leur politique", indique-t-il dans une note. Ce détachement est envoyé le 21 mars.

L'ambassadeur Martres écrit le 19 janvier 1993 un télégramme dans lequel il fait état du témoignage d'un ancien membre des escadrons de la mort du nom de Janvier Afrika, selon lequel le président Habyarimana aurait intimé "l'ordre de procéder à un génocide systématique en utilisant, si nécessaire, le concours de l'armée".

Le président Habyarimana a été assassiné le 6 avril, donnant le coup d'envoi d'un génocide qui a fait 800.000 morts, essentiellement des membres de la minorité tutsie et des opposants hutus, en une centaine de jours.

Le 24 novembre 2006, le Rwanda a rompu ses relations diplomatiques avec la France à la suite de l’émission de mandats d’arrêt contre des proches du président Paul Kagame, dans l’enquête française sur l’attentat M. Juvénal Habyarimana.

Kigali accuse Paris d'avoir soutenu les forces qui ont commis le génocide et l'armée française d'avoir facilité la fuite des génocidaires dans le cadre de l'opération militaro-humanitaire Turquoise (fin juin à fin août 1994), sous mandat de l'Onu.

AFP
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Message par Félix Edmundovitch » 02 Juil 2007, 18:57

"lundi 2 juillet 2007, 18h20
Génocide au Rwanda: demandes d'audition d'ex-responsables français

PARIS (AFP) - Les avocats parisiens de six plaignants rwandais qui dénoncent le rôle de l'armée française au Rwanda lors du génocide en 1994 ont indiqué lundi à l'AFP avoir demandé à la justice l'audition de plusieurs responsables français de l'époque, confirmant ainsi une information du Monde.
Mes Antoine Comte et William Bourdon, qui ont déposé plainte en février 2005 au tribunal aux armées de Paris (TAP) pour six rescapés du génocide rwandais, souhaitent que la juge d'instruction en charge de l'enquête, Florence Michon, entende l'ancien ministre des Affaires étrangères Alain Juppé (1993-1995) et l'ex-ministre de la Défense Pierre Joxe (1991-1993).

La demande d'acte des deux avocats, déposée récemment, vise également les auditions d'un spécialiste de l'Afrique, l'ancien chef d'état-major particulier de l'Elysée Christian Quesnot, d'un ancien chargé de mission, Dominique Pin, et de l'ex-secrétaire général de l'Elysée, Hubert Védrine, ainsi que de deux anciens ambassadeurs français à Kigali, Georges Martres et Michel Marlaud.

Cette demande intervient à la suite de la transmission par les avocats à la juge Michon d'archives de la présidence française dans lesquelles on apprend notamment que la France a soutenu le régime rwandais alors qu'elle avait connaissance, contrairement à ce qu'elle a affirmé, dès 1990 de "prémices du génocide" au Rwanda de 1994.

La transmission de ces archives, dont Le Monde fait état lundi, permettra, selon les avocats, à la juge de mieux connaître les conditions du soutien de la France au régime rwandais entre 1990 et 1994.

Dès début octobre 1990, "les prémices du génocide étaient visibles", peut-on notamment lire dans les archives citées par le quotidien.

Selon les avocats, certains des documents qu'ils ont rassemblés sont issus du fonds d'archives de l'Institut François Mitterrand. D'autres sont des documents qui ont été déclassifiés.

Interrogé par l'AFP, l'Institut François Mitterrand a indiqué lundi qu'il ne pouvait "ni confirmer ni infirmer" que certaines des archives évoquées par Le Monde provenaient de son fonds.

Mme Michon instruit au TAP une information judiciaire ouverte en décembre 2005 pour "complicité de génocide" et "complicité de crime contre l'humanité" visant l'armée française." (dépêche issue de yahoo.fr)
Félix Edmundovitch
 
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Message par pedro » 02 Juil 2007, 21:18

L'autre jour, au boulot, j'ai failli suffoquer en entendant un de mes collègues me dire, sans rire, que, au moins, ce qui était bien avec sarkosy, c'est qu'il allait faire en sorte que la france aide le darfour... Je lui ai aussitôt parlé du génocide au rwanda et des responsabilités de la france, ainsi, bien sûr, que des autres nombreuses interventions de cet état impérialiste, via l'armée, des mercenaires, les services secrets, dans ce que l'on appelle généralement son pré-carré.
Pour ce collègue, il ne s'agit que de guerres interéthniques ancestrales...
pedro
 
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Message par Wapi » 07 Nov 2008, 12:47

a écrit :Le Rwanda publie son réquisitoire contre la France
LE MONDE | 05.11.08 | 18h55  •  Mis à jour le 05.11.08 | 18h55


Non seulement la France de 1994 savait que le génocide des Tutsis se préparait au Rwanda, non seulement elle a aidé et armé ceux qui allaient le commettre, mais elle a "participé à la mise en exécution" d'un massacre qui a coûté la vie à 800 000 personnes. Les 331 pages du rapport rendu public mardi 5 août à Kigali assènent de graves accusations contre les responsables civils et militaires français de cette époque de cohabitation où François Mitterrand avait pour premier ministre Edouard Balladur.

Rédigé par sept juristes et historiens choisis par le pouvoir rwandais, présidé par l'ancien ministre de la justice Jean de Dieu Mucyo, le rapport est alourdi de 166 feuillets de témoignages dont la lecture suscite à la fois accablement et gêne.

Accablement, tant s'accumulent les récits de la collaboration des soldats français au tri ethnique de la population, de l'aide apportée aux tueurs, et de leurs exactions, allant des viols aux assassinats. Gêne, tant peuvent être sujets à manipulation des témoignages invérifiables de génocidaires repentis, recueillis par leurs vainqueurs dans un pays traumatisé et autoritaire. L'intitulé officiel de la commission : " chargée de rassembler les preuves montrant l'implication de l'Etat français dans le génocide", montre la précision de l'objectif assigné et le peu de place laissé aux vérités complexes.

En présentant le rapport devant les caméras de la télévision nationale, le ministre rwandais de la justice, Tharcisse Karugarama, a évoqué la perspective de "poursuites judiciaires" contre "des personnalités pointées du doigt pour leur rôle dans le génocide". Une liste de 33 responsables français - 13 politiques et 20 militaires - a été diffusée. Outre M. Balladur, sont notamment visés Alain Juppé, ministre des affaires étrangères de l'époque, Dominique de Villepin, son directeur de cabinet, François Léotard (défense), Hubert Védrine, secrétaire général de l'Elysée, et Jean-Christophe Mitterrand, conseiller à l'Elysée.

Le document dresse un inventaire de toutes les charges que l'actuel régime rwandais du président Paul Kagamé, issu de la victoire militaire des Tutsis de l'extérieur contre les génocidaires, a accumulées contre le pays qui a soutenu militairement ses adversaires hutus et parfois ses bourreaux.

Etayé par de nombreuses notes, le document décrit l'engrenage du soutien français au régime "fondé sur une discrimination ethnique officielle" du président Habyarimana, menacé depuis 1990 par le Front patriotique rwandais (FPR) regroupant les Tutsis exilés en Ouganda. Le document évoque " une stratégie indirecte de confrontation entre l'armée française au Rwanda et le FPR".

Attribuant au président Mitterrand un "parti pris antitutsi", les auteurs expliquent son engagement croissant par sa volonté d'" endiguer l'influence du monde anglophone (les Tutsis du FPR sont anglophones)" et de montrer aux autres présidents africains amis de la France que Paris ne laisse pas tomber ses alliés.

Concrètement, le rapport Mucyo accuse la France "d'avoir formé les milices interahamwe qui ont été le fer de lance du génocide". Les Français "nous disaient que (...) l'ennemi était le Tutsi", affirme un ancien interahamwe (milice hutue), qui dit avoir été formé par des militaires français. " Les Français (...) ont formé des gens qui ont été utilisés pour tuer", martèle un ancien militaire rwandais auditionné par la commission. Omniprésents, les Français auraient engagé dès 1992 des programmes de "défense civile" alliant "l'apprentissage de différentes méthodes d'assassinat" et "un endoctrinement des miliciens à la haine ethnique". De facto maîtres du service de renseignement, des gendarmes français " ont contribué en toute connaissance de cause au fichage informatisé des suspects politiques et ethniques qui devaient être massacrés durant le génocide", ajoute le document, alléguant la connaissance par Paris du mécanisme d'élimination en préparation et accusant les Français d'avoir ainsi "contribué à la radicalisation ethnique du conflit".

Avant même la perpétration du génocide, les militaires français ont déployé "une importante activité dans le contrôle des cartes d'identité" permettant de trier Hutus et Tutsis aux barrages routiers, selon la commission. Des actes d'intimidation, des disparitions voire des viols consécutifs à ces contrôles sont amplement décrits par des témoins.

Après l'attentat contre le président Habyarimana et le déclenchement du génocide, le 6 avril 1994, ces mécanismes se seraient exacerbés. Le rapport décrit l'ambassade de France, où se sont alors réfugiés les hauts responsables du régime, comme le centre de la résistance des extrémistes hutus. Il dénonce "le soutien accordé par l'ambassadeur Marlaud" au colonel Théoneste Bagosora, considéré comme le cerveau du génocide. En plein massacre, les Français se seraient abstenus de sauver des civils. Un témoignage décrit "une femme enceinte que l'on éventre" devant "deux soldats français qui rigolaient". En outre, les militaires français auraient pratiqué des " évacuations sélectives", séparant des couples mixtes, abandonnant les personnels rwandais de leurs propres institutions.

Inédits, plusieurs témoignages font état de la poursuite de livraisons d'armes françaises - " des dizaines de tonnes" - avant et pendant le génocide et de leur utilisation. Présentée par les Français comme "humanitaire", l'opération "Turquoise" déclenchée fin juin 1994 est analysée sans nuance dans le rapport Mucyo comme la poursuite d'une "guerre de l'ombre" contre les Tutsis " en plein génocide".

Multipliant les témoignages sur des exactions et sur la passivité devant les massacres, le document les présente comme parties prenantes d'une "stratégie" française. A le croire, il en serait ainsi du drame de Bisesero, où les militaires français ont attendu trois jours avant de porter assistance à des victimes du génocide errant dans une forêt.


Contestée, cette vision mécanique d'une complicité française délibérée sur le terrain est appuyée par un déluge de dépositions faisant état de largages par hélicoptère de Tutsis. Certains auraient ainsi été assassinés, d'autres livrés vivants aux génocidaires. Des dizaines de récits de viols complètent ce tableau insupportable. "Les Français, assure un témoin, nous avaient chargés de leur chercher des filles ou des femmes tutsi (...) qui, disaient-ils, ne leur causeraient pas de problèmes".


Alors que l'opération "Turquoise", sous mandat des Nations unies, est censée permettre la protection des victimes, la commission Mucyo y " discerne" rien moins que " la prise en charge du projet génocidaire par les décideurs français".

Livrées quatorze ans après les faits, ces pesantes accusations synthétisent et amplifient des griefs souvent déjà connus. Depuis longtemps déjà, les accusations réciproques lancées devant les tribunaux de chaque pays ou devant le Tribunal pénal international pour le Rwanda d'Arusha (Tanzanie) alimentent une vive tension diplomatique franco-rwandaise. Les mandats d'arrêt délivrés par le juge Bruguière contre de hauts responsables du régime actuel mis en cause dans l'attentat de 1994 contre l'avion présidentiel qui a déclenché le génocide ont abouti, en 2006, à la rupture des relations diplomatiques par Kigali. Le rapport Mucyo peut d'ailleurs apparaître comme une riposte à ces mises en cause qui entravent la liberté de circuler de plusieurs dignitaires rwandais.

Le document, remis au président Kagamé en novembre 2007, est finalement publié au moment où la justice espagnole met à son tour en cause des responsables rwandais. Kigali menace aujourd'hui explicitement de déclencher une procédure symétrique ciblant des personnalités françaises.

Officiellement, le rapport Mucyo n'avait pas été transmis, mercredi 6 août au matin, aux autorités françaises. Dans les milieux diplomatiques, on estimait ses conclusions "pas très nouvelles et peu convaincantes" et l'on voulait croire que l'initiative de Kigali n'était pas de nature à contrarier le réchauffement des relations bilatérales, net depuis l'élection de Nicolas Sarkozy. Et d'insister sur le fait que les personnalités françaises visées appartiennent toutes "au passé".


Ce qui n'appartient pas au passé, ce sont les luttes inter-impérialistes pour le pillage du Kivu et le contrôle des routes des matières premières vers l'occident...
Wapi
 
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Message par Maxence » 11 Nov 2008, 17:54

Voilà ce qu'écrivait LO dans son journal, juste après l'article du monde début Aout 2008:

a écrit :Dans le monde
Rwanda - La France nie ses responsabilités

dans les massacres ethniques de 1994

Une commission rwandaise vient de rendre public un nouveau rapport sur le rôle de l'État français dans les massacres ethniques qui ont eu lieu en 1994 dans ce pays et qui firent plus de 800 000 morts. Elle cite de nombreux témoignages sur la passivité des soldats français devant les meurtres, relève que certains aidaient à contrôler les identités aux barrages routiers et parle de livraisons d'armes pour les assassins.

Le gouvernement français s'est contenté de juger les conclusions de ce rapport « inacceptables ». Et pourtant, la France porte une lourde responsabilité dans ces massacres. Elle soutenait activement le dictateur Habyarimana, qui avait accédé au pouvoir par un coup d'État, en 1974.

Habyarimana joua sur la division ethnique, entre les Hutus, l'ethnie à laquelle il appartenait, et les Tutsis. Des milliers de Tutsis furent contraints à l'exil. Le discrédit croissant de la dictature d'Habyarimana renforça le Front Patriotique Rwandais (FPR) qui engagea une guérilla contre le pouvoir en place. Il était devenu la seule opposition crédible à la dictature et recrutait de plus en plus, y compris parmi la population Hutu. Dans ce contexte, le rôle de la France s'accentua. En 1990, elle envoyait 600 hommes pour aider à stopper l'avancée des troupes du FPR. Suite à cette opération, la France maintint des militaires sur place pour entraîner l'armée rwandaise. Dès cette époque, le régime préparait ouvertement des listes d'opposants à éliminer, tandis que des radios Hutus lançaient des appels au meurtre, dirigés contre les Tutsis.

Le 6 avril 1994, Habyarimana était tué dans un attentat. Dans les heures qui suivirent, les partis liés au dictateur défunt déclenchèrent un génocide dans tout le pays. Des Tutsis mais aussi des Hutus furent systématiquement exécutés. Au même moment, à l'ambassade de France, se tenaient des discussions pour constituer un nouveau gouvernement, uniquement composé de partisans des massacres.

Mais l'armée rwandaise s'avéra incapable d'empêcher la guérilla du FPR de progresser. En juin, avec l'opération Turquoise, la France intervint alors de nouveau militairement, prétendant agir pour protéger la population, alors que les massacres duraient déjà depuis 3 mois ! En réalité, les 2 500 soldats français freinèrent la progression du FPR afin de permettre aux cadres du régime de regrouper leurs troupes et préparer un éventuel retour au pouvoir. C'est ainsi que la plupart des responsables du génocide purent s'enfuir, plusieurs étant ensuite accueillis en France sans aucun problème.

Malgré les dénégations, le gouvernement français de l'époque porte une écrasante responsabilité dans ces massacres. On était alors en pleine cohabitation, entre le président Mitterrand et un gouvernement de droite, dirigé par Balladur. Mais Mitterrand gardait la haute main sur la politique africaine de la France, qui cautionna, aida militairement et protégea des assassins, pour maintenir son influence dans cette région, située au centre de l'Afrique.

Cela s'inscrivait dans la tradition coloniale française.

Arnaud VAUTARD


Etant donné aujourd' hui que même une partie de la presse bourgeoise reconnait la plannification du génocide par l'impérialisme Français,pourquoi LO se contente de mettre en cause certaines responsabilités ("écrasantes"), -France qui cautionna, aida militairement et protégea des assassins-. Pourquoi minimiser le rôle de l'impérialisme? Pourquoi n'y a t-il pas de nouvel article dans le journal depuis l'article du monde qui est cité sur ce forum? LO a le droit de se tromper dans son analyse et elle pourrait rectifier cela rapidement. A moins que 1Millions de morts ne méritent pas toute la vérité sur le rôle de la FRance qui mène des guerres génocidaires en Afrique . Dans les années 80 nous dénoncions Mittérand et la guerre d'Algérie qui pourtant n'était pas considérée comme une guerre par la France.
Aujourd'hui le Rwanda est le dernier génocide du siècle, organisé par la France et ses responsables politiques au PS et à la droite.
Voilà la vraie dénonciation qui reste à expliquer : quelles raisons politiques ont poussées la France à utiliser le Fascisme au Rwanda.
Maxence
 
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Message par Wapi » 11 Nov 2008, 17:57

Merci Maxence de rappeler cet article, mais peux-tu le mettre en page en utilisant la fonction quote avant et après le texe ? C'est plus lisible.
Merci.
Wapi
 
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Message par pelon » 11 Nov 2008, 18:08

(Maxence @ mardi 11 novembre 2008 à 16:54 a écrit :
Pourquoi aujourd' hui que même une partie de la presse bourgeoise reconnait la plannification du génocide par l'impérialisme Français, LO se contente de mettre en cause certaines responsabilités ("écrasante"),  -France qui cautionna, aida militairement et protégea des assassins-. Pourquoi minimiser le rôle de l'impérialisme? Pourquoi n'y a t-il pas de nouvel article dans le journal depuis l'article du monde qui est cité sur ce forum. LO a le droit de se tromper dans son analyse et elle pourrait rectifier cela rapidement. A moins que 1Millions de morts ne méritent pas toute la vérité sur le rôle de la FRance qui mène des guerres génocidaires en Afrique . Dans les années 80 nous dénoncions Mittérand et la guerre d'Algérie qui pourtant n'était pas considérées comme une guerre.
Aujourd'hui le Rwanda est le dernier génocide du siècle organisé par la France et ses responsables politiques au PS et à la droite.
Voilà la vraie dénonciation.

Je ne comprends pas ce que tu veux dire. Peux-tu proposer une rédaction de ce qu'il fallait, selon toi, écrire ?
pelon
 
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Message par Vérié » 11 Nov 2008, 18:16

(Maxence @ mardi 11 novembre 2008 à 17:54 a écrit :
Etant donné aujourd' hui que même une partie de la presse bourgeoise reconnait la plannification du génocide par l'impérialisme Français,pourquoi LO se contente de mettre en cause certaines responsabilités ("écrasantes"), -France qui cautionna, aida militairement et protégea des assassins-. Pourquoi minimiser le rôle de l'impérialisme?
Je ne vois pas non plus très bien en quoi l'article mis en ligne "minimise" le génocide ? :33:
Par ailleurs, loin de moi l'idée de "minimiser" le rôle de l'Etat français, mais parler de "planification" du génocide par l'impérialisme français est peut-être excessif, non ? A quels médias bourgeois fais-tu allusion ?
Vérié
 
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Message par com_71 » 11 Nov 2008, 18:51

(Maxence @ mardi 11 novembre 2008 à 17:54 a écrit : Pourquoi n'y a t-il pas de nouvel article dans le journal depuis l'article du monde qui est cité sur ce forum ?
Tu as regardé les dates ? Tu es prêt à donner à LO les moyens de publier un quotidien au lieu d'un hebdomadaire ? :roll: :roll:

Par ailleurs :

(lo a écrit :Mitterrand gardait la haute main sur la politique africaine de la France, qui cautionna, aida militairement et protégea des assassins


Comme texte excusant l'impérialisme français, il y a mieux.
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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Message par Maxence » 17 Nov 2008, 00:44

MM. François et Jean-Christophe Mitterrand ont tenu un rôle majeur, en raison des liens très forts les unissant à la famille du dictateur Habyarimana. Le président de la République française suivait avec une exceptionnelle attention, y compris en déplacement, l’évolution de la situation militaire au Rwanda ; durant la période de cohabitation (1993-1995), il nommera à la tête de la Mission militaire de coopération, rue Monsieur à Paris, son homme de confiance, le général Jean-Pierre Huchon - second personnage de l’état-major élyséen, fortement imprégné des schémas anti-Tutsis.

Le gouvernement de M. Edouard Balladur n’a pas contrecarré les tragiques desseins élyséens : la politique franco-africaine profite d’une grande continuité qui dépasse les clivages partisans. M. Charles Pasqua a la même approche des problèmes que M. François Mitterrand (son fils Pierre est l’un des "messieurs Afrique" du ministre de l’intérieur). L’ancien ministre de la coopération, M. Michel Roussin, passé du service de M. Jacques Chirac à celui de M. Edouard Balladur, s’est parfaitement entendu avec l’Elysée. Dans ces conditions, le premier ministre, qui ne s’intéresse guère au continent noir, a choisi de laisser faire. Deux membres du gouvernement se sont pourtant distingués : le ministre des affaires étrangères, M. Alain Juppé, en tentant d’introduire la rationalité du Quai d’Orsay (d’où l’inflexion de l’attitude officielle de la France à la mi-1993, en faveur des accords d’Arusha - inflexion compromise par la suite et par les autres acteurs) ; et celui de la défense, M. François Léotard, en contribuant à cantonner l’opération "Turquoise" dans ses objectifs affichés (fort éloignés des impulsions premières).

La détermination du président Mitterrand à combattre le FPR - ces "anglophones ougandais", "avant-garde du Tutsiland" - a conduit à installer au Rwanda le plus gros dispositif de combat français en Afrique depuis l’affaire tchadienne. Puisque, officiellement, on ne faisait pas la guerre, toute la panoplie des missions discrètes (instruction, encadrement, conseil, renseignement, mise à disposition du régime rwandais de soldats antillais ou de mercenaires semi-publics, manipulation d’opposants politiques) a été utilisée. Le compte-rendu de la rencontre à Paris, le 9 mai 1994 (un mois après le déclenchement du génocide et alors que les massacres se poursuivaient), entre le général français Jean-Pierre Huchon et l’officier émissaire des FAR, M. Ephrem Rwabalinda, est édifiant. Par-delà les fournitures et soutiens militaires que pouvait apporter la France, la question du jour n’était pas comment arrêter le génocide, déjà à moitié accompli, mais comment retourner les médias en faveur du camp en train de le commettre .
Maxence
 
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