(Casimirowski @ mardi 28 octobre 2008 à 00:24 a écrit :a écrit :Selon l'insee, le pouvoir d'achat des ménages...
Je suis fonctionnaire et je ne me souviens pas d'avoir eu une augmentation de salaire égale où supérieure à l'inflation depuis 1983. On peut, comme tu le dis, faire des réserves sur l'inflation mesurée par l'INSEE et je me demande ce que recouvre le terme "ménages" sociologiquement. Est-ce que l'on mélange des revenus salariés et des revenus de la bourgeoisie ?
Oui, ils font une sorte de moyenne pondérée, qui cache des disparités importantes entre les catégories. Mais ce qui marque avant tout les vingt/vingt-cinq dernières années, c'est la modification du partage du surproduit social en faveur du capital au détriment du travail, qui est considérable. De plus, quand on considère les salaires, ça représente les salaires des travailleurs qui ont la chance d'avoir un emploi fixe, mais il y a à côté tous les précaires, temps partiels etc et bien entendu les chômeurs dont les revenus ont diminué. Ces catégories-là ont beaucoup plus morflé que la plupart des salariés "fixes".
Pour en revenir à l'inflation :
a écrit :
Pelon
En effet, avec une chute brutale de l'emploi et de la production il y a plus de chances d'une déflation que de inflation.
Pas plus que toi, je n'ai de boule de cristal. Mais ça n'est pas incompatible. Dans les années trente en Allemagne, on avait à la fois le chômage et l'inflation. Nos doctes "économistes" ont même trouver un terme spécial : la "stagflation"...
A l'occasion de leur plan d'aide aux banques, il ne semble pas que les Etats aient pour le moment "créé" trop de monnaie. Les garanties, lignes de crédit etc proviennent d'emprunts et de divers fonds (comme la Caisse des dépôts) pour le moment. Mais, s'il faut de nouveaux plans d'aide, ça risque tout de même d'être la "planche à billets" (enfn électronique aujourd'hui). Et, à un moment où un autre, cette monnaie , ou une partie de cette monnaie, va revenir dans l'économie réelle et entrainer l'inflation.
De plus, il y a un autre facteur : dans les années trente, les capitalistes industriels avaient des stocks de marchandises à écouler. Pour les écouler, il fallait bien baisser les prix. Mais aujourd'hui, la plupart des entreprises travaillent à "flux tendu" : c'est la distribution ou les perspectives de distribution à court terme qui commandent la production. L'industrie s'adapte très rapidement en licenciant préfentivement. Donc il y a peu de stocks, et c'est un facteur de déflation en moins.