a écrit :
Éditeurs et libraires sont formels : Karl Marx est de retour dans les étals et le coeur des lecteurs. En somme, sur fond de crise économique, on se rapproche des classiques de l'analyse, et pour Jörn Schütrmpf, directeur de la maison allemande Karl-Dietz, qui publie les travaux de Marx et Hegel en Allemagne, la mode revient. Et d'affirmer une très nette augmentation de demande de leurs livres, qui devrait croître avant la fin de l'année. Un constat qui n'est pas nouveau : aux États-Unis, la crise économique fait vendre des livres d'analyse plus que jamais...
Et en tête de ligne, Le Capital de Marx séduit tout particulièrement, « ceux d'une génération de jeunes universitaires, qui en sont venus à admettre que les promesses de bonheur du néo-libéralisme n'ont pas été tenues ». Et les librairies de tout le pays font état de conclusions similaires, puisque les ventes auront augmenté de 300 %, bien que les chiffres exacts n'aient pas été cités.
Savourons un instant ce constat : le marketing n'est pas tout puissant et ses campagnes sophistiquées peuvent être déroutées par une simple volonté des lecteurs. Reste à savoir quelle aurait été la réaction de Karl si on lui avait dit que la crise financière relancerait l'intérêt pour ses oeuvres.
En ces temps où le capitalisme démontre toute sa fragilité, même les politiques reprennent à leur compte les propos du philosophe, et Oskar Lafontaine a précisé qu'il intégrerait les thèses marxistes à son programme politique. Et le Guardian de recommander pour ceux que la prose de Marx peut rebuter, de se pencher sur la correspondance entre lui et Friedrich Engels, à l'époque de la crise américaine : « Le crash américain est un plaisir à voir et il est loin d'être terminé », écrit-il en 1857, confiant sa vision imminente de l'effondrement total de Wall Street...