L'Irlande pleure la mort du "Tigre celtique"

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Message par Sterd » 15 Oct 2008, 18:57

a écrit :L'Irlande pleure la mort du "Tigre celtique"

Mercredi 15 octobre, 18h43

Le "Tigre celtique" est à genoux. Après 15 ans de brillante réussite économique, l'Irlande est devenue la première des quinze nations de la zone euro à entrer en récession le mois dernier, et les économistes estiment que le temps des fermetures d'usines et de l'émigration forcée pourrait bien revenir.

"Nous sommes face à des choix ardus. Si nous ne faisons pas les bons, cela aura des conséquences catastrophiques", a déclaré le Premier ministre irlandais Brian Cowen lors d'un dîner avec les hommes d'affaires les plus en vue du pays la semaine dernière, tandis que son gouvernement autorisait un plan d'action d'urgence contre les faillites bancaires.

De 1994 à 2007, l'Irlande a été l'une des plus grandes "success stories" de l'Union européenne. Son produit intérieur brut (PIB) a augmenté environ trois fois plus vite que la moyenne européenne, le taux de chômage est tombé de 15% à moins de 4% de la population active, et une tradition d'émigration vieille de plusieurs siècles s'est inversée.

Un millier d'entreprises étrangères, la moitié d'entre elles américaines, se sont installées ou développées dans cet avant-poste occidental et anglophone de l'UE. Ces groupes étaient surtout attirés par une fiscalité avantageuse, avec un taux d'impôt sur le bénéfice des sociétés de 12,5%, le plus bas de la zone euro, et encouragés par l'avènement de la paix dans le territoire britannique voisin d'Irlande du Nord.

En quelques années étourdissantes, l'Irlande s'est débarrassée de son costume d'Etat parmi les plus pauvres de l'Union et est devenue un pôle d'attraction pour certains des meilleurs et des plus brillants diplômés d'Europe, dans des domaines comme le logiciel informatique, la technologie de l'information et la recherche pharmaceutique.

Comme aux Etats-Unis, cette période faste a alimenté un marché immobilier en plein boom, à la croissance la plus forte d'Europe.

Des milliers d'Irlandais émigrés, qu'ils soient ingénieurs, architectes, plâtriers ou maçons, sont rentrés au pays, parfois d'aussi loin que San Francisco ou Sydney. L'Irlandais moyen a acheté sur plans des logements à moitié construits, et a réalisé des profits mirifiques en les vendant seulement un an après. Des serveurs ont acquis une demi-douzaine de propriétés juste pour spéculer. A table, la conversation roulait sur les derniers investissements à ne pas manquer, du comté de Tipperary jusqu'à la lointaine Toscane, ou sur le mal de chien qu'on avait à circuler avec toutes ces maisons et ces voitures neuves.

Et puis l'onde de choc produite par la crise américaine des subprimes (crédits hypothécaires à haut risque) a traversé l'Atlantique, frappant de plein fouet les économies les plus dépendantes des Etats-Unis. Les investisseurs internationaux jettent désormais un oeil critique sur l'extraordinaire vulnérabilité des banques irlandaises aux créances douteuses et à la bulle foncière.

La bourse de Dublin a perdu pratiquement les trois quarts de sa valeur depuis avril 2007. Les banquiers irlandais obtenant de moins en moins de crédit à l'étranger, le gouvernement a réagi en instaurant, pour la première fois dans le monde, une garantie de deux ans sur tous les dépôts et les emprunts des grandes banques irlandaises. Soit l'équivalent de 95.000 euros pour chacun des quatre millions d'hommes, femmes et enfants du pays.

Le mécanisme a apparemment fonctionné: 10 milliards d'euros ont été déposés à Dublin depuis le début du mois. Mais la décision de se porter garant pour plus de 400 milliards de dettes bancaires a entraîné l'abaissement de la notation du crédit souverain de l'Irlande. Le moment est d'autant plus mauvais que, après plus d'une décennie de dépenses publiques à deux chiffres et de confortables excédents budgétaires, ses comptes ont viré au rouge écarlate.

Le ministre des Finances Brian Lenihan estime ainsi que l'Irlande devra emprunter plus de 11,5 milliards d'euros cette année pour équilibrer son budget, soit 5,5% de son PIB, le pire déficit depuis le milieu des années 1980.

Certains économistes estiment que l'Etat n'avait pas d'autre choix que de se porter garant des banques sauf à risquer que ses six grands établissements s'effondrer comme des dominos, mais d'autres rappellent qu'ils avaient prédit un tel retournement de situation.

"Le cadavre était sur la table depuis un bout de temps et ce n'est qu'aujourd'hui qu'on décide qu'il est bien mort", lâche Eddie Hobbs, sorte de gourou de l'investissement devenu populaire avec une émission de télévision. Il y dénonçait la folie dépensière de l'Irlande enivrée par sa soudaine richesse. AP
Sterd
 
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Message par zejarda » 15 Oct 2008, 20:11

De nombreux Irlandais, peu fortunés vont payer les pots cassé de ce retournement. Il y a énormément de gens ayant acheté leurs logements à taux variable, sur plus de 30 ans. C'était le seul moyen pour pouvoir se loger, sans partager une maison à plusieurs.

Il est vrai que dans la banlieue sud de Dublin, les logements était hors de prix et les voitures neuves pullulaient.

Bref, ce n'est pas un scoop (comme dirai OB), mais ce ne sont pas les entreprises américaines qui ont fait des millions de profits qui vont payer cette crises.
zejarda
 
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